Le mouvement pro palestinien subit toujours plus de répression, pour la troisième fois, la police de Bruxelles Capital Ixelles (PolBru) a procédé à l’arrestation d’un militant pro-palestinien (nos articles ici et ici). Ce vendredi 16 mai, la police a interdit le rassemblement à la Bourse de Bruxelles. En très grand nombre, les agents ont poussé, bousculé les manifestant.e.s., les forçant à rejoindre la place De Brouckère pour ensuite nasser une partie de la manifestation. On note la présence de la brigade cynophile, la brigade à vélo et une armée casquée qui a rapidement bloqué toute tentative d’expression. Une trentaine de personnes a été isolée, familles et enfants compris. Un militant palestinien a été arrêté ainsi qu’une deuxième personne. Le reste des manifestants a été relâché.

Depuis des mois, une campagne coordonnée est en cours contre red.media, accusée d’incitation à des manifestations pro-palestiniennes en Allemagne, de donner une tribune au « terrorisme », d’être lié aux médias russe (alors que red.media condamnait clairement l’impérialisme russe) et, paradoxe, d’avoir fait campagne contre un journaliste dont l’activité essentielle est de dénigrer tout ce qui soutien de près ou de loin la cause palestinienne. Pratiquement, il s’agit d’une nouvelle manifestation de la politique des autorités allemandes de criminaliser toute condamnation de la politique génocidaire du sionisme en Palestine. Si le site est fermé, les canaux Telegram et X de red. resteront actifs, voir le communiqué complet

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Environ 1 100 personnes s’étaient rassemblées à Berlin-Kreuzberg pour commémorer la Nakba, plus de 50 personnes ont été arrêtées. Fin d’après-midi, des affrontements très brutaux ont eu lieu avec les forces d’intervention. Les assauts musclés des policiers ont déclenché la riposte des militants présents. Des bouteilles, des canettes de boisson, de la peinture rouge et d’autres objets ont été lancés sur des policiers. Un mouvement de foule a entrainé la chute de plusieurs agents qui ont été piétinés, une dizaine d’entre eux ont été blessés, dont au moins un grièvement. 600 agents étaient affectés au maintien de l’ordre. Initialement, les militants pro palestiniens devaient se déplacer en cortège, mais ce dernier a été interdit par les autorités. C’est en voulant franchir le cordon de sécurité qu’un groupe de manifestants a fait chuter les policiers. Une auto-pompe était présente, mais n’a pas été employée. Les participants ont scandé à plusieurs reprises des slogans tels que « Israël tueur d’enfants », « Yallah, yallah Intifada » et « From the river to the sea ». En Allemagne, ce dernier slogan est interdit depuis novembre 2023 et est considéré comme un appel à l’anéantissement de l’État israélien, passible d’amendes et de peines de prison (voir article ici). Le gouvernement fédéral allemand a également été pris à partie pour ses livraisons d’armes à Israël.

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L’Autorité Palestinienne (AP) a annulé le versement des allocations financières à 1 612 prisonniers palestiniens, libérés ou à leurs familles. L’annulation de ces versements, qui auraient dû être perçus le 11 mai, est une nouvelle attaque, contre le mouvement des prisonniers palestiniens, organisée par l’occupation israélienne et ses collaborateurs. Cela fait suite à la publication d’un décret le 11 février dernier par l’AP visant à annuler le versement des allocations financières aux familles des prisonniers, martyrs et blessés palestiniens, prévu par la loi sur les prisonniers. Ce décret a également transféré la base de données, les fonds et la responsabilité du soutien aux familles des martyrs et des prisonniers du ministère du Développement social et de la Commission des affaires des prisonniers à la Fondation Tamkeen, une ONG dirigée par Ahmad Majdalani qui est un dirigeant de l’AP qui développe des positions contre la résistance palestinienne et de normalisation avec Israël.

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Lundi 5 mai, procès d’une étudiante allemande, Rima (le prénom a été modifié), elle avait été arrêtée lors d’une action de blocus en soutien à Georges Ibrahim Abdallah et au peuple palestinien à l’université Lumière Lyon 2 en décembre 2024. Arrivée sur place, la police avait rapidement et violemment chargé et arrêté plusieurs étudiant·es pour les contrôler. Lors de cet affrontement, Rima avait crié ACAB (lire notre dossier ACAB). Tout le procès tourne autour de ses opinions politiques, forcément d’« ultragauche » pour le procureur, lequel accuse Rima d’« être venue en France pour causer de l’agitation ». Pour avoir insulté les forces de l’ordre et refusé de donner ses empreintes en garde-à-vue, elle est condamnée à 3 mois de prison avec sursis, 2000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction de paraître à Lyon.

Les forces israéliennes ont commencé à ériger des barrières de fer à l’entrée du camp de réfugié·es de Jénine, cibles des raids meurtriers. Depuis plus de 100 jours, les raids israéliens ont pratiquement vidé le camp de ses habitant·es et les dirigeants israéliens ont affirmé qu’il leur serait interdit de retourner chez elles et eux avant au moins un an. Les barrières israéliennes faisaient partie de la vie des habitants du camp: 150 barrières permanentes de ce type ont été installées depuis le 7 octobre 2023. Mais les forces d’occupation créent une séparation qui n’a jamais existé avant, entre la ville et le camp: c’est la première fois que l’une de ces barrières est érigée au cœur de la zone A, qui couvre près de 18% de la Cisjordanie et est censée être sous le contrôle total des Palestinien·nes.

Dans la ville de Jénine, les déplacements de population se poursuivent. Le 3 mai, au moins sept familles ont été contraintes d’évacuer leurs maisons dans une zone située près de l’hôpital gouvernemental de Jénine. Six de ces familles avaient déjà été déplacées du camp de réfugiés de Jénine. La ville souffre aussi de pénuries d’eau. La municipalité était parvenue à rétablir l’approvisionnement en eau entre le puits d’As Saa’deh et les foyers d’environ 15 000 habitants de l’ouest de la ville. Toutefois, selon cette dernière, l’est de la ville est toujours privé d’eau, environ 20 000 personnes sont touchées et dépendent désormais de camions-citernes, de raccordements temporaires et d’autres solutions à court terme.

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De nombreux raids israéliens ont mené le 8 mai 2025, à des dizaines d’arrestations, notamment à Hébron où 17 Palestinien·nes, dont plusieurs frères d’une même famille, ont été placés en détention. Les forces d’occupation ont saccagé des maisons et agressé des habitant·es au cours de ces raids. À Salfit, elles ont mené une opération de plus de trois heures visant des familles entières, et ont procédé à l’arrestation de plus de 20 personnes. Mercredi, un jeune homme, Abdul Fattah Al-Hreibat, a été assassiné au poste de contrôle d’Hébron. Les forces israéliennes affirment qu’il était soupçonné de prévoir une attaque contre elles. Jeudi, Hébron (Hébron) a commencé à observer une grève générale de protestation, les magasins, les établissements d’enseignement et les institutions publiques fermant leurs portes.

Le même jour, à Naplouse les forces d’occupation ont tué un Palestinien, Rami Sami al-Kakhh, 30 ans, et blessé neuf autres personnes lors d’un raid mené en plein jour dans la vieille ville au cours duquel des tirs à balles réelles et des gaz lacrymogènes ont été largement utilisés. 35 civils ont souffert d’inhalation de gaz lacrymogènes en raison de l’utilisation massive de gaz toxiques par l’armée israélienne pendant le raid.

Hébron

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Arrêté le 9 avril dernier puis placé en détention administrative (voir notre article), le leader de gauche palestinien Raja Eghbarieh a été victime de mauvais traitements par l’administration pénitentiaire ayant entraîné une jambe cassée et son transfert à l’isolement dans une cellule insalubre lui provoquant de graves maladies de la peau. Il a été empêché de rencontrer son avocat et de comparaître devant le tribunal, même par vidéoconférence, sous le prétexte de son isolement pour raisons de santé.

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Un juge fédéral américain a ordonné, ce vendredi 9 mai, la libération immédiate de l’étudiante turque, devenue un symbole de la volonté de l’administration Trump de museler le mouvement de solidarité avec les palestiniens de Gaza. L’arrestation filmée en direct de Rumeysa Ozturk le 25 mars avait suscité l’indignation (notre article ici). L’administration Trump avait demandé son expulsion du territoire au seul motif d’avoir cosigné un article critiquant la gestion de l’université face au mouvement de protestation contre le génocide de Gaza. Un juge fédéral a ordonné vendredi « au gouvernement de la relâcher immédiatement ».

Elle était incarcérée dans un centre de détention géré par ICE depuis plus de six semaines en Louisiane, elle a suivi l’audience du tribunal par visioconférence où le juge a refusé d’assortir cette libération de restrictions de mouvement suggérées par le gouvernement. Rumeysa Ozturk est « libre de retourner chez elle au Massachusetts ». Elle devra néanmoins se rendre dans un centre municipal de réinsertion des détenus et reste sous le coup d’une procédure d’expulsion.

Dans une affaire similaire, un autre juge fédéral du Vermont a ordonné, le 30 avril, la libération de Mohsen Mahdawi, étudiant palestinien impliqué dans le mouvement à l’université Columbia contre la guerre à Gaza. Mohsen Mahdawi est le cofondateur d’un groupe d’étudiants palestiniens à l’université Columbia, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation estudiantine pro palestinienne aux Etats-Unis que l’administration de Donald Trump tente d’expulser depuis son arrestation le 8 mars (lire notre article). Le président a lancé une offensive contre les universités américaines, les accusant de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu’il assimile à des manifestations d’antisémitisme.

Au lendemain de l’arrestation d’Ossama, lors du rassemblement quotidien de soutien à la lutte du peuple palestinien, une nouvelle arrestation a eu lieu hier soir en fin de rassemblement (voir article ici).  Sans raison apparente, Ayman, qui avait déjà été arrêté le 8 avril en marge d’une manifestation contre les assauts génocidaires à Gaza et détenu en centre fermé, a, une nouvelle fois, été emmené par les forces de l’ordre (voir article ici). Suite à cette interpellation, la police a tenté de disperser le rassemblement à coup de sprays au poivre et de balayettes. Un petit cortège a tenté de partir en manifestation non autorisée, la police en nombre a chargé les manifestants. Depuis plusieurs semaines, la police bruxelloise, en particulier celle de Bruxelles-villes, multiplie les provocations, les violences et les intimidations à l’encontre des rassemblements quotidiens et des manifestants.

L’Université Populaire de Bruxelles appelle à venir soutenir les rassemblements qui se tiennent chaque jour à la Bourse de Bruxelles à 19h.

Voir la vidéo de l’arrestation : ici