Depuis plusieurs mois, des responsables du B’nai B’rith et de NGO Monitor (des organisations proches de l’extrême droite israélienne) mènent une campagne pour tenter d’intimider le Collectif Palestine Vaincra. Ces derniers jours, ces attaques se sont focalisées sur la présence d’un autocollant « boycott Israël » sur une affichette dans un supermarché et un collage d’affiches à l’université Suite à cette campagne, la mairie de Toulouse a envoyé le maire adjoint et vice-président de Toulouse Métropole, participer à une émission sur la chaîne israélienne I24news. Celui-ci, faisant une comparaison abjecte, associant le Collectif Palestine Vaincra aux attentats de Mohammed Merah, annonce avoir saisi le préfet et le procureur de la République pour qu’il puisse y avoir des processus judiciaires.

Sheikh Jarrah, est un quartier situé à 10 minutes en train du centre-ville de Jérusalem. Ces dernières années, une poignée de colons sionistes se sont installés dans ce quartier majoritairement palestinien, le plus souvent en provoquant des procédures d’expulsion complexes de familles palestiniennes qui y vivent depuis des décennies. De nouveaux affrontements ont eu lieu vendredi dans ce quartier, qui a été le théâtre de manifestations et d’émeutes ces derniers mois. Des manifestants palestiniens ont notamment lancé des chaises sur les agents de police présents sur les lieux. Un policier a été légèrement blessé après avoir été frappé à la tête par l’une des chaises. La police a déclaré avoir arrêté deux manifestants. Un photographe de l’Associated Press a été pris à partie et battu par la police israélienne alors qu’il couvrait cette manifestation.

Lundi, la branche estudiantine du Front populaire de libération de la Palestine, a organisé une exposition sur le campus de l’université de Birzeit, près de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, pour commémorer l’anniversaire de la fondation du FPLP. Les forces israéliennes ont investi, mardi, le campus. Elles ont agressé les étudiants et le personnel de l’université, arraché les banderoles et endommagé divers équipements. Des affrontements ont eu lieu entre des manifestants et les forces israéliennes à proximité de l’université après le raid, au cours duquel l’armée d’occupation a utilisé des balles métalliques et des grenades lacrymogènes pour disperser les étudiants.

 

 

 

L’armée israélienne a abattu vendredi un manifestant palestinien et en a blessés plusieurs autres lors d’affrontements en marge d’une manifestation contre la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée. Jamil Abou Ayyash, 31 ans, était originaire du village de Beita. Il a reçu une balle dans la tête et est décédé peu après son transfert à l’hôpital, a précisé le ministère palestinien de la Santé. Quatre autres Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, et plus de 50 autres intoxiqués par des gaz lacrymogènes, ont indiqué les médecins. Les Palestiniens organisent des manifestations hebdomadaires à Beita pour protester contre la présence d’un avant-poste des colons israéliens à proximité.

Jamil Abou Ayyash

Le militant et médecin palestinien Issam Hijjawi Bassalat, arrivé en 1995 en Grande-Bretagne, est une personnalité respectée de la communauté palestinienne. Il a ainsi été président de l’Association des communautés palestiniennes d’Ecosse. Il avait été arrêté le 22 août dernier à l’aéroport d’Heathrow le jour même où neuf membres de Saoradh (un parti socialiste républicain irlandais) ont été arrêtés pour appartenance présumée à la Nouvelle IRA. Les arrestations découlent de l’infiltration pendant plusieurs décennies des mouvements républicains irlandais par un agent du MI5. Le Dr Issam Hijjawi Bassalat a été piégé dans une réunion avec l’agent qui l’a invité à ce qui lui a été présenté comme une réunion de Saoradh pour discuter de la solidarité internationale et de la cause palestinienne.

Il a été accusé d‘ »actes préparatoires de terrorisme » pour sa participation à cette réunion organisée par le MI5. Selon l’avocat du Dr Issam Hijjawi Bassalat, tout ce qui est contenu dans les transcriptions et les enregistrements de la fameuse réunion ne concerne que soutien à la Palestine et n’envisage aucune action violente. Issam Hijjawi Bassalat a subi une crise cardiaque en octobre, quelques jours seulement avant une audience de demande de libération. Celle-ci avait été refusée, mais un tribunal vient de décider sa libération sous caution.

Des accusations de « dommages criminels » avaient été portées contre trois militants qui s’étaient enchaînés avec des arm-locks et avaient jeté de la peinture rouge sur les locaux de la filiale UAV Engines d’Elbit à Shenstone, dans le Staffordshire, en février 2021. L’usine produit des moteurs de drones pour une gamme de drones fabriqués par Elbit Systems, qui est la plus grande entreprise d’armement privée d’Israël. Ils ont été déclarés non coupables lundi 6 dans un procès qui s’est déroulé devant le tribunal de première instance de Newcastle-under-Lyme. Le président du tribunal, le juge Waites, a déclaré que le représentant de la Couronne (le procureur) n’avait pas prouvé que la condamnation des accusés serait proportionnée à leur liberté de protester. Ce procès, qui avait débuté le vendredi 3 décembre, est donc un revers pour Elbit Systems et les services du procureur qui avaient tenté de criminaliser l’action militante

Les produits fabriqués sur le site de la manifestation, l’usine UAV Engines de Shenstone, dans le Staffordshire, sont des composants clés d’une gamme de drones de combat d’Elbit. Elbit Systems fournit 85 % de la flotte de drones d’Israël. Leurs drones Hermes, fabriqués avec des composants fabriqués au Royaume-Uni, sont régulièrement déployés dans les bombardements de Gaza, Elbit fournissant également une gamme d’équipements de surveillance, d’armements et de technologies militaires spécialisées pour l’armée et la police israéliennes.

Au sud-est de la ville de Naplouse, dans le village de Beita, des soldats ont tiré vendredi à balles réelles, à balles en acier recouvert de caoutchouc et à grenades lacrymogènes sur les manifestants qui se sont rassemblés pour montrer leur rejet de l’expansion continue des colonies. Un jeune homme a été blessé par balles réelles, 28 personnes, dont un journaliste, ont reçu des balles en acier recouvert de caoutchouc, 11 ont été brûlées par des grenades lacrymogènes et 147 civils ont dû être soignés en raison de trop fortes inhalations. Avant le rassemblement, des bulldozers ont rasé les routes menant au mont Sbeih, dans le but de bloquer l’accès des manifestants au site de rassemblement, en plus de détruire une conduite d’eau et ligne d’électricité approvisionnant la communauté.

Lors d’une autre manifestation hebdomadaire tenue le même jour dans le village de Beit Dajan, à l’est de Naplouse, les forces israéliennes ont ouvert le feu avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des grenades lacrymogènes, tirant et blessant trois jeunes hommes avec des balles en acier, et intoxiquant 18 manifestants par inhalation de gaz.

Les forces de sécurité se sont massivement déployées mercredi aux abords du Parlement marocain, suite à l’appel du « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » à un rassemblement contre la normalisation des relations avec Israël], coïncidant avec l’arrivée du ministre israélien Benny Gantz. Le régime et Israël ont conclu, lors de cette visite, un accord-cadre visant à « renforcer la coopération sécuritaire entre les services de renseignement marocains et israéliens ». Ce document fait du Maroc le premier pays arabe à signer des accords militaires avec Israël. Les manifestants, qui ont été brutalement dégagés par les forces de sécurité, dénoncent la normalisation comme une honte pour le Maroc et une trahison de la cause palestinienne. Des manifestations dans d’autres villes du Royaume contre la normalisation ont également été interdites et empêchées..

Les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut la rue al-Saf dans le centre de Bethléem pour pour réarrêter un ancien prisonnier qu’ils ont blessé par balle. Ils ont répondu aux protestations des habitants par des gaz en quantité telle que plusieurs Palestiniens ont dû recevoir des soins dans la nuit de dimanche à lundi. D’autres affrontements ont éclaté entre les Palestiniens et les forces d’occupation à Hébron près du poste de contrôle connu par les Israéliens sous le nom de Machsom Hashoter (le poste de contrôle des policiers) et par les Palestiniens sous le nom de Bab al-Zawiya.

Les forces israéliennes ont arrêtés quatre Palestiniens après avoir pénétré par effraction et fouillé leurs maisons dans le village de Bil’in, à l’ouest de Ramallah. Des soldats israéliens ont arrêté deux autres personnes après avoir saccagé les maisons de leurs familles dans la ville de Jaba, au sud de Jénine. Ils ont fait une descente dans le quartier sud de la ville de Tulkarem et ont de nouveau arrêté un ancien prisonnier. Un raid similaire a eu lieu dans la ville de Sanniriya, au sud de Qalqiliya, entraînant l’arrestation d’un autre. Des soldats ont fait irruption dans le quartier al-Masaken al-Shabiya de Naplouse, où ils ont arrêté Anas Osta, le président du conseil d’administration de Qamat, un organisation qui documente l’histoire de la lutte palestinienne. A Jérusalem, la police israélienne a arrêté deux autres personnes ; l’un du quartier al-Issawiya et l’autre du quartier Silwan. Dans le district de Bethléem, des soldats ont arrêté un adolescent de 17 ans après avoir saccagé la maison de ses parents dans le village d’al-Ibayyat, à l’est de la ville. Dans le district d’Hébron deux autres personnes étaient détenues ; l’un du sud de la ville d’Hébron et l’autre du village de Deir Samet, au sud-ouest de la ville. Par ailleurs, la répression d’une manifestation à Jerusalem, dans le quartier d’Al-Issawiya, a fait 57 blessés. Les Palestiniens ont annoncé une grève générale pour mardi.

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