Des émeutes ont éclaté dimanche à Rahat au sud de la Palestine lors des funérailles d’un bédouin, Sami al-Jaara, tué la semaine dernière par la police israélienne. Les émeutes ont fait un mort et une vingtaine de blessés. Les émeutes ont débuté lorsque les participants ont attaqué une voiture de police. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes. Une grève générale avait été organisée dans le Néguev et de toutes les villes arabes pour protester contre le meurtre de Sami al-Jaara. Les militants ont appelé les habitants palestiniens du Néguev et les villes arabes en Israël pour participer à la procession funèbre.

Les services sécuritaires palestiniens poursuivent leur campagne répressive visant à étouffer les mouvements politiques des étudiants en Cisjordanie, notamment en procédant à des raids et des arrestations des membres de la section étudiante du Hamas et du Front Étudiant Progressiste, un mouvement de gauche qui est la section étudiante du FPLP. Ces deux organisations étudiantes ont organisé une journée de protestation, début décembre, à l’Université Al-Qods. Le FPLP a publié une déclaration dénonçant les arrestations politiques exercées par l’Autorité Palestinienne ainsi que la politique de coordination sécuritaire avec Israël.

Imam Dweikat, 17 ans, a été froidement abattu mardi par un soldat israélien dans la ville de Beita au sud de Naplouse. Un autre adolescent a été blessé qui a pu témoigner: « Dès que nous avons atteint le parc, nous avons vu un soldat israélien courir vers nous depuis une colline voisine. Il nous a tiré dessus à quatre reprises, mais nous avons réussi à nous échapper. Nous avons commencé à courir et puis tout à coup, d’un seul coup, une balle a frappé Imam directement dans le cœur. Imam est tombé au sol. Je me suis arrêté et j’ai couru vers lui, mais il m’a dit de m’enfuir. ’Cours ! On m’a tiré dessus’, s’écria-t-il. J’ai donc commencé à courir à nouveau, en espérant que je pourrais m’échapper et trouver de l’aide. Mais le même soldat qui a tiré sur Imam a ouvert le feu sur moi et m’a touché à la jambe. Malgré les saignements et la douleur, j’ai continué à courir. Une ambulance passait par là et quand elle s’est arrêtée, la première chose que j’ai dit au chauffeur, c’était que mon ami et moi ne jetions aucune pierre ou quoi que ce soit lorsque nous avons été pris pour cible. »

Une porte-parole israélienne a prétendu comme à l’habitude que les deux jeunes « lançaient des pierres sur une route voisine » – une excuse habituelle d’Israël pour justifier les meurtres de Palestiniens. Lorsqu’on lui a demandé quelle était exactement la « route à proximité », elle n’a pas répondu. Dans le même temps, dans un autre incident, les forces israéliennes d’occupation ont ouvert le feu sur un véhicule palestinien dans la ville de Beit Ummar au nord d’al-Khalil, blessant deux adolescents palestiniens. Mohammed Ibrahim Awad Sabri, âgé de 17 ans, a été blessé à la tête, et Ayish Khalid Sabri Awad, âgé de 19 ans a été blessé à la cuisse. Rien qu’au mois de décembre, Israël a tué ou blessé par balles 20 Palestiniens, dont sept adolescents. Depuis septembre 2000, à la suite de l’éclatement de la deuxième Intifada, au moins 9.100 Palestiniens ont été tués par les Israéliens, y compris 2.053 enfants, ce qui représente en moyenne un enfant palestinien tué tous les trois jours durant les 14 dernières années.

Jamil Ahmed Dweikat

Jamil Ahmed Dweikat

L’armée israélienne a tué par balles lundi un Palestinien en Cisjordanie occupée après des jets de pierres sur un de ses véhicules. L’âge et l’identité de la victime, tuée près de Naplouse, n’ont pas été précisés dans l’immédiat. Un autre Palestinien, âgé de 19 ans, a été blessé par les tirs de l’armée. Une vingtaine de Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne depuis juin en Cisjordanie.

Trois Palestiniens ont été blessés, dont l’un à la cuisse, après que Tsahal a ouvert le feu sur environ 50 Palestiniens qui jetaient des pierres sur les soldats, et s’étaient rassemblés pour manifester à la frontière. Le point de passage d’Erez entre Gaza et Israël aurait été fermé pour une période indéfinie par l’armée israélienne suite à de de ces affrontements. La manifestation à Erez a suivi des rassemblements à travers la bande de Gaza, y compris dans Shujaiya, un quartier de la ville de Gaza particulièrement touché pendant les bombardements cet été. Les manifestants protestaient contre la lenteur de la reconstruction de l’enclave.

Le point de passage de Erez

Le point de passage de Erez

L’office pénitentiaire israélien a renouvelé l’interdiction pour Ahmad Sa’adat -secrétaire général du FPLP- de recevoir des visites de sa famille. Une telle interdiction lui avait été donnée le 14 septembre dernier pour une période de 3 mois et sans justifications, celle-ci vient d’être prolongée pour la même durée et toujours sans être justifiée.

Les forces israéliennes ont attaqué mardi une marche pacifique appelant à un “Noël sans occupation” à Bethléem. Les manifestants , dont certains étaient habillés en Père Noël, ont défilé au checkpoint militaire israélien dans le nord de Bethléem pour célébrer Noël et distribuer des cadeaux aux enfants dans la région. Les forces israéliennes ont empêché les manifestants d’atteindre le point de contrôle et ont tirés des gaz lacrymogènes sur la foule. Plusieurs personnes ont été soignées sur les lieux pour inhalation de gaz lacrymogène.

Bethléem est également coupée de Jérusalem, historiquement sa ville jumelle, par le mur de séparation d’Israël, qui longe le côté nord de la ville. La ville palestinienne est maintenant entourée par des colonies israéliennes illégales de tous les côtés.

Palestine: La police israélienne attaque une manifestation à Bethléem

Hier, le 17 décembre, le Hamas a été retiré de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne pour ‘vice de procédure’, l’argument étant que la désignation du Hamas comme organisation terroriste était basée « non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet ». Le Conseil de l’UE qui a précisé que « ceci ne remet pas en cause le fait que l’UE considère toujours le Hamas comme une organisation terroriste » a précisé qu’il ferait appel de cette décision Tribunal de l’UE. Les avoirs du Hamas en Europe resteront gelés 3 mois, le temps pour l’UE de faire appel ou cassation. Cette décision a bien évidemment été condamnée par les autorités états-uniennes et israéliennes. On peut donc difficilement voir dans cette décision un éclaircissement qui verrait des groupes révolutionnaires comme le FPLP et le FDLP être également retirés.

De l’autre coté de l’Atlantique, les Etats-Unis ont retiré le PDK (Parti Démocratique du Kurdistan, parti social-démocrate kurde irakien), et l’UPK (Union Patriotique du Kurdistan, parti libéral kurde irakien) de leur propre liste anti-terroriste. Cette décision vise surtout à désigner certains représentants kurdes plutôt que d’autres. Si les membres du PDK et de l’UKP pourront désormais se déplacer et se réfugier aux Etats-Unis, il est peu probable de voir des mouvements progressistes comme le PKK ou le PYD retirés de cette liste.

Ces deux événements de ‘sorties de liste’ sont pourtant assez rares que pour être signalés.

En Cisjordanie, une vingtaine de Palestiniens ont été blessés vendredi quand les soldats israéliens leur ont tiré à balles réelles dans les jambes lors de heurts près de Ramallah et Hébron. La mort lors d’une manifestation de Ziad Abou Eïn, ancien prisonnier, ancien vice-ministre et vétéran populaire de la cause palestinienne, laissait prévoir de nouvelles manifestations. L’armée israélienne a déployé en Cisjordanie deux bataillons de soldats et deux compagnies de garde-frontières supplémentaires. Une centaine de Palestiniens ont manifesté devant la prison militaire d’Ofer, près de Ramallah. Les soldats israéliens ont tiré à balles réelles dans les jambes et blessé dix manifestants. À Hébron, neuf personnes ont été blessées, l’un avec des balles réelles, les autres avec des balles en caoutchouc quand des jeunes ont affronté les soldats israéliens qui leur ont également tiré dans les jambes.

Un responsable palestinien a été tué mercredi dans des heurts avec des soldats israéliens lors d’une manifestation en Cisjordanie. Les soldats israéliens auraient frappé Ziad Abou Eïn avec la crosse de leurs fusils, ce qui aurait provoqué une crise cardiaque fatale. Membre du Fatah, Ministre chargé du dossier de la colonisation au sein de l’Autorité palestinienne, Ziad Abou Ein défilait aux côtés de 300 personnes qui manifestaient pacifiquement contre la confiscation des terres palestiniennes, dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, avec l’intention de planter des oliviers. Ces manifestants ont été interceptés par les troupes israéliennes, qui avaient interdit leur rassemblement, et qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.

Palestine: Un ministre palestinien tué lors d’une manifestation