Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, emprisonné depuis 2002 par l’AP puis depuis 2006 par Israël commencera une grève de la faim le 18 juin prochain si l’interdiction pour sa famille de le visiter persiste.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

La police a utilisé des grenades assourdissantes pour disperser des centaines de Palestiniens qui protestaient contre le festival des lumières dans la vieille ville de Jérusalem. La police a arrêté quatre hommes. Le festival est organisé chaque année par la municipalité israélienne de Jérusalem, auquel des milliers de personnes participent, lors de manifestations culturelles et artistiques comme la danse et le chant.

C’est à l’unanimité qu’a été adopté hier 31 mai par le gouvernement israélien le texte de loi qui prévoit une sanction de dix ans de prison à l’encontre de tout manifestant pris en train de lancer des pierres sur des véhicules en mouvement. Le projet de loi, qui devrait faire l’objet de plusieurs lectures de la part du Parlement avant d’entrer en vigueur, est un amendement d’une loi existante qui sanctionne les lanceurs de pierres d’une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement, mais seulement dans le cas où leur intention d’infliger des dommages est prouvée, or prouver cette “intention est difficile, et les lanceurs de pierres palestiniens écopent en général de quelques mois de prison.

Palestine: Dix ans de prison pour les lanceurs de pierre

Le 10 mai 2015, le tribunal militaire israélien de la prison d’Ofer à Betunia, Ramallah, a décidé de rétablir la peine initiale de Samer Issawi. Samer Issawi avait a été condamné à 30 ans d’emprisonnement sur la base de ses activités de résistance présumées au sein du Front Démocratique de Libération de la Palestine. Pendant l’échange historique de prisonniers négocié par l’Egypte en 2011, Samer Issawi a été libéré après 10 ans d’incarcération, et sa peine initiale a été révoquée. Il a ensuite été ré-arrêté en juillet 2012 sur de fausses allégations d’infraction aux clauses de l’accord, puis il a mené une grève de la faim record de 277 jours contre sa détention suite à laquelle il a négocié sa libération, le 22 avril 2013, fut célébré par les militants de la solidarité comme une victoire contre l’occupation et contre l’emprisonnement arbitraire des Palestiniens.

En juillet 2014, Samer a été de nouveau arrêté. En raison de l’attaque contre Gaza, cette ré-arrestation de Samer est passé pratiquement inaperçue. Le principal avocat de Samer, sa sœur l’avocate Shireen Issawi, qui a fait campagne sans relâche pour la libération de son frère, avait déjà été emprisonnée en mars 2014, ainsi que leur autre frère Medhat. Les trois frères et sœur, Samer, Shireen et Medhat sont toujours en détention.

Shireen, Samer et Medhat Issawi

Shireen, Samer et Medhat Issawi

Nidal Naeem Abu Aker, membre dirigeant du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) est détenu depuis juin 2014 par l’état israélien qui vient de renouveler pour une période de 4 mois supplémentaires, et pour la quatrième fois, sa détention administrative. La détention administrative est un régime que Israël utilise régulièrement pour détenir des militants sans procès pour une durée indéterminée. Abu Aker a lui-même subit 9 ans de détention administrative sur 12 années d’emprisonnement totale au cours de sa vie. Lorsqu’il était libre, Abu Aker présentait un programme sur les prisonniers politiques palestiniens sur la radio publique Al-Wihda. Plusieurs mouvements et syndicats de journalistes palestiniens ont dénoncé cette prolongation de détention.

Nidal Naeem Abu Aker

Nidal Naeem Abu Aker

Développée par l’armée israélienne en 2008 pour être utilisée contre les émeutiers palestiniens, la ‘skunk’ est une substance à l’odeur nauséabonde et irrespirable décrite comme « au croisement entre un animal mort et des excréments humains ». Apparemment non-toxique, un militaire israélien déclare dans une vidéo « Vous pouvez en boire, mais vous ne le voulez pas ».La Skunk est aspergée grâce à une auto-pompe, et une fois dispersée, elle ne peut être nettoyée qu’avec un savon bien spécifique : toute autre tentative de nettoyage ne fera qu’exacerber l’odeur infecte.

Comme à chaque fois qu’une de ces armes « non-létales » est créée, ses ingénieurs se félicitent d’empêcher que les armes non-létales utilisées précédemment -et finalement létales- puissent ne plus être utilisées. Plusieurs armes puantes comme celle là ont été développées par les armées américaine et israélienne, mais la skunk est la première qui est apparemment suffisamment non-toxique pour absorber leurs propres foules avec. La skunk est composée d’un mélange de carbonades de soude et d’acides aminés.

Plusieurs villes américaines ont commencé à faire des stocks de skunk alors que de graves émeutes secouent plusieurs grandes villes américaines.

Sur cette vidéo, on voit la première utilisation de la skunk, en Palestine.


Israeli Skunk Spray Weapon par zzinn

Dispersion de manifestants à Gaza à l’aide de la skunk.

Dispersion de manifestants à Gaza à l'aide de la skunk.

Plus de 400 jeunes se sont rassemblés mercredi soir dans le quartier de Chajaya, à l’est de la ville de Gaza. Mais la mobilisation a tourné court : des policiers en civil, dépendant du Hamas, qui s’étaient mêlés à la foule, ont frappé plusieurs manifestants à coups de poing et ont ensuite arrêté sept personnes.

La manifestation du 29 avril à Gaza

La manifestation du 29 avril à Gaza

Chaque année, le 17 avril, le peuple palestinien célèbre la Journée du prisonnier palestinien. Elle exprime le poids, toujours plus lourd depuis 1967, d’une répression de masse qui n’a d’autre but que de casser la résistance d’un peuple. Des rassemblements sont prévus notamment en Palestine où depuis 1967, près de 800.000 Palestiniens ont été emprisonnés au moins une fois dans leur vie. Les arrestations sont quotidiennes, notamment en Cisjordanie. Aujourd’hui ils sont plus de 6.800 dans les prisons, centres d’interrogatoire et centres de détention israéliens, situés en majorité en Israël. Parmi eux, 454 sont placés en détention administrative (sans charge ni procès, renouvelable sans limitation tous les 6 mois), 238 mineurs, dont 96 âgés de moins de 16 ans.

Près de 1700 prisonniers souffrent de maladies contractées pour la plupart en prison. Ils sont tous victimes de négligences médicales délibérées, ce qui pour certains, peut les condamner à mort après leur libération. Ainsi Ja’afar Awadh, 22 ans, atteint de pneumonie depuis plus d’un an, vient de mourir quelques jours après sa libération. Depuis le début de l’occupation, 206 prisonniers sont morts pendant leur incarcération, dont 54 pour négligence médicale et 83 du fait de tortures et mauvais traitements. L’année 2015 s’annonce comme une année noire puisqu’on compte déjà plus de 1050 arrestations au 1er trimestre dont 73 femmes, 154 enfants et 319 ordres de détention administrative. Ces derniers jours, plusieurs bâtiments publics palestiniens ont été recouverts des portraits des prisonniers et notamment celui de Marwan Barghouti, député palestinien et ancien responsable du Fatah.

Journée du prisonnier palestinien.

Journée du prisonnier palestinien.

Zyad Awad, 30 ans, est mort après avoir été touché dans le dos lors d’affrontements qui se sont produits au cours des funérailles d’un proche parent, Jaafar Awad, décédé à 23 ans peu après sa sortie de prison. Le cortège funéraire s’est mué en manifestation de colère car les Palestiniens accusent Israël d’être responsable de la mort de Jaafar Awad, tombé grièvement malade dans une prison israélienne. Lors du défilé de milliers d’habitants de la localité de Beit Omar près de Hébron, certains ont jeté des pierres sur les soldats israéliens qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes, des balles caoutchoutées puis des balles réelles

Très régulièrement inquiétée par les forces sionistes, Khalida Jarrar a été arrêtée il y a 5 jours à son domicile par une soixantaine de soldats israéliens. Elle a été « condamnée » à 6 mois de détention administrative, c’est à dire sans aucune forme de procès. Israël justifie cette détention en disant que Khalida ‘incite au terrorisme et à la violence’. De très nombreuses organisations ont appelé à sa libération, y compris l’Autorité Palestinienne qui l’avait pourtant fait arrêter en 2010.

Khalida est députée du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine), féministe, activiste des droits de l’homme et ex-responsable de l’ONG pour les prisonniers palestiniens Addameer.

Khalida Jarrar