Les forces israéliennes ont attaqué mardi une marche pacifique appelant à un “Noël sans occupation” à Bethléem. Les manifestants , dont certains étaient habillés en Père Noël, ont défilé au checkpoint militaire israélien dans le nord de Bethléem pour célébrer Noël et distribuer des cadeaux aux enfants dans la région. Les forces israéliennes ont empêché les manifestants d’atteindre le point de contrôle et ont tirés des gaz lacrymogènes sur la foule. Plusieurs personnes ont été soignées sur les lieux pour inhalation de gaz lacrymogène.

Bethléem est également coupée de Jérusalem, historiquement sa ville jumelle, par le mur de séparation d’Israël, qui longe le côté nord de la ville. La ville palestinienne est maintenant entourée par des colonies israéliennes illégales de tous les côtés.

Palestine: La police israélienne attaque une manifestation à Bethléem

Hier, le 17 décembre, le Hamas a été retiré de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne pour ‘vice de procédure’, l’argument étant que la désignation du Hamas comme organisation terroriste était basée « non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet ». Le Conseil de l’UE qui a précisé que « ceci ne remet pas en cause le fait que l’UE considère toujours le Hamas comme une organisation terroriste » a précisé qu’il ferait appel de cette décision Tribunal de l’UE. Les avoirs du Hamas en Europe resteront gelés 3 mois, le temps pour l’UE de faire appel ou cassation. Cette décision a bien évidemment été condamnée par les autorités états-uniennes et israéliennes. On peut donc difficilement voir dans cette décision un éclaircissement qui verrait des groupes révolutionnaires comme le FPLP et le FDLP être également retirés.

De l’autre coté de l’Atlantique, les Etats-Unis ont retiré le PDK (Parti Démocratique du Kurdistan, parti social-démocrate kurde irakien), et l’UPK (Union Patriotique du Kurdistan, parti libéral kurde irakien) de leur propre liste anti-terroriste. Cette décision vise surtout à désigner certains représentants kurdes plutôt que d’autres. Si les membres du PDK et de l’UKP pourront désormais se déplacer et se réfugier aux Etats-Unis, il est peu probable de voir des mouvements progressistes comme le PKK ou le PYD retirés de cette liste.

Ces deux événements de ‘sorties de liste’ sont pourtant assez rares que pour être signalés.

En Cisjordanie, une vingtaine de Palestiniens ont été blessés vendredi quand les soldats israéliens leur ont tiré à balles réelles dans les jambes lors de heurts près de Ramallah et Hébron. La mort lors d’une manifestation de Ziad Abou Eïn, ancien prisonnier, ancien vice-ministre et vétéran populaire de la cause palestinienne, laissait prévoir de nouvelles manifestations. L’armée israélienne a déployé en Cisjordanie deux bataillons de soldats et deux compagnies de garde-frontières supplémentaires. Une centaine de Palestiniens ont manifesté devant la prison militaire d’Ofer, près de Ramallah. Les soldats israéliens ont tiré à balles réelles dans les jambes et blessé dix manifestants. À Hébron, neuf personnes ont été blessées, l’un avec des balles réelles, les autres avec des balles en caoutchouc quand des jeunes ont affronté les soldats israéliens qui leur ont également tiré dans les jambes.

Un responsable palestinien a été tué mercredi dans des heurts avec des soldats israéliens lors d’une manifestation en Cisjordanie. Les soldats israéliens auraient frappé Ziad Abou Eïn avec la crosse de leurs fusils, ce qui aurait provoqué une crise cardiaque fatale. Membre du Fatah, Ministre chargé du dossier de la colonisation au sein de l’Autorité palestinienne, Ziad Abou Ein défilait aux côtés de 300 personnes qui manifestaient pacifiquement contre la confiscation des terres palestiniennes, dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, avec l’intention de planter des oliviers. Ces manifestants ont été interceptés par les troupes israéliennes, qui avaient interdit leur rassemblement, et qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.

Palestine: Un ministre palestinien tué lors d’une manifestation

Dans la nuit du 27 novembre, les forces de sécurité israéliennes ont effectué une série de raids contre des militants palestiniens. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Al-Khalil et à Jenine. Parmi eux, Abdel-Alim Da’na un dirigeant du FPLP et professeur à l’Université Polytechnique de Palestine. Abdel Alim a déjà passé 17 années dans les prisons d’occupation depuis 1972. Son fils, Bashar, est détenu depuis le mois d’avril sans procès ni inculpation.

Abdel-Alim Da’na

Abdel-Alim Da'na

Des dizaines d’organisateurs étudiants du Pole Démocratique, le bloc de gauche (FPLP) des étudiants à l’Université de Bir Zeit à Ramallah, ont manifesté et se sont opposés à la visite du Consul français à l’Université le mercredi 19 novembre. Les étudiants l’ont déclaré indésirable à l’Université, en tant que représentant d’un État colonialiste. En outre, ils ont exigé la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le prisonnier politique arabe libanais dans les prisons françaises, qui militait au Parti Communiste Libanais et au Front Populaire pour la Libération de la Palestine, et est emprisonné depuis 1984.

Palestine: Le consul de France interpellé pour Georges Abdallah

Des manifestants palestiniens se sont rassemblés à Ramallah, en Cisjordanie, et se sont dirigés vers la barrière qui sépare la Cisjordanie de Jérusalem. Ils sont entrés dans la zone de l’aéroport de Qalandia après avoir grimpé le mur et coupé la clôture qui entoure la zone de l’aéroport, tout en brandissant des drapeaux palestiniens. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le village d’Hezma dans la banlieue de Jérusalem et se sont affrontés avec des soldats israéliens, qui ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur eux. Plusieurs Palestiniens ont été blessés.

Rasmea Odeh a été emprisonnée à Chicago ce 10 novembre pour ‘Fraude à l’Immigration’, elle est accusée d’avoir tenté de dissimuler sa précédente détention en Israël. Rasmea Odeh est une Palestinienne née en 1947, elle avait été arrêtée en 1969 et condamnée à la prison à vie en Israël pour avoir avoué sous la torture deux attentats à la bombe à Jérusalem. Elle fût relâchée en 1980 suite à un échange de prisonniers entre Israël et le FPLP. Elle a ensuite migré vers la Jordanie, puis vers les Etats-Unis en 1995 où elle a reçut la nationalité américaine. Selon les autorités américaines, Rasmea aurait nié avoir été condamnée dans le passé (ce qui constitue un refus de droit d’asile). Rasmea risque donc 10 ans de prisons, la déchéance de sa nationalité américaine et surtout l’expulsion vers un territoire administré par l’état israëlien où elle devrait purger sa peine. A Chicago, Rasmea est co-présidente du Réseau d’Action Arabo-Américain. Plusieurs manifestations ont eu lieu, aux Etats-Unis, notamment à New-York City, Salt Lake City et à Chicago.

USA : Une Palestinienne en prison pour avoir fait de la prison

Un jeune Palestinien a été tué mardi par les soldats israéliens à Hébron, en Cisjordanie occupée. Imad Jawabreh, 22 ans, a été tué par des balles de l’armée israélienne qui lui ont transpercé la poitrine. Israël a déployé des renforts en Cisjordanie depuis lundi devant l’escalade des tensions dans le territoire. Ce mardi, les Palestiniens célèbrent le dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance. Selon la radio militaire, ces renforts ont été déployés le long des principales routes de Cisjordanie et auprès des arrêts de bus.

Jérusalem-Est est désormais le théâtre jour et nuit de heurts entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens qui s’affrontent à coups de pierres, de pétards, de projectiles en caoutchouc et de grenades assourdissantes. La police a arrêté dans la nuit de lundi à mardi cinq personnes qui jetaient des pierres sur une voiture de police dans la ville de bédouins de Hura (sud).

Palestine: Un manifestant tué à Hébron

Dans la ville arabe de Kafr Cana, près de Haïfa (Nord) plusieurs milliers de personnes ont participé aux funérailles, samedi 8 novembre, d’un jeune homme de 22 ans, Kheir Hamdan, tué la nuit précédente par un policier israélien. Un « meurtre de sang froid », selon le maire de la ville, et qui a provoqué la fureur des arabes palestiniens ayant la nationalité israélienne. Des affrontements avec la police ont eu lieu à l’entrée de Kafr Cana. Un appel à la grève générale des commerces et des écoles a été lancé. Pendant ce temps, les émeutes nocturnes se poursuivent dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est, comme Chouafat, Sur Baher ou Wadi Joz.

Palestine: Affrontements à Kofr Cana et à Jérusalem