Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche en France, à Paris et à Lille en soutien aux Palestiniens et pour dénoncer l’agression israélienne contre Gaza. A Paris, la foule, très jeune et féminine, scandait des slogans comme : « Nous sommes tous des Palestiniens ! », « Israël assassin ! » ou « Une seule solution, fin de l’occupation ! ».

Quand la tête de la manifestation (partie depuis Barbès) est arrivée place de la Bastille, des affrontements avec les forces de l’ordre ont éclaté. Les forces de police ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui leur jetaient des pierres. Des dégâts légers ont été causé à des devantures de commerces. Six manifestants ont été arrêtés. A l’issue de la manifestation, un groupe de jeune a marché vers une synagogue, s’affrontant aux CRS et à la Ligue de Défense Juive.

La préfecture des Alpes-Maritimes a pris un arrêté interdisant « tout rassemblement et défilé propalestiniens » ce lundi à Nice après plusieurs appels lancés sur les réseaux sociaux. La préfecture, motive sa décision par un risque de trouble à l’ordre public », soulignant qu’à l’occasion des deux précédents rassemblements vendredi et samedi dans le centre de Nice n’avaient pas fait l’objet de la déclaration préalable à la préfecture exigée par la loi ». Ces rassemblements s’étaient déroulés sans incident.

France/Palestine: Incidents à Paris, interdiction à Nice

2000 personnes ont manifesté à Toulouse, à l’appel du collectif Coup pour Coup 31 en solidarité avec le peuple palestinien qui subit une importante opération militaire de la part d’Israel. Plus d’une centaine de Palestiniens ont été tués et des centaines blessés.

France : 2’000 personnes en solidarité avec le peuple palestinien

Les bombardements israéliens sur Gaza, qui ont déjà tué 95 Palestiniens, éclipsent la répression qui s’abat depuis le 12 juin sur la Cisjordanie, Jérusalem et la Palestine occupée en 1948. 830 Palestiniens y ont été emprisonnés dans des descentes et des arrestations massives depuis le 12 juin. Il y a maintenant plus de 6000 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes.

Les attaques et les incursions des occupants dans les villes palestiniennes continuent; 20 Palestiniens ont été victimes de tirs de balles métalliques enrobées de caoutchouc dans le camp de réfugiés d’al-Arroub et plusieurs ont été blessés tôt le 7 juillet quand des soldats ont envahi leur maison. Plusieurs Palestiniens ont subi des tirs à balles réelles à Tulkarem et à al-Khalil (Hébron) au cours de descentes violentes des forces d’occupation. A cela s’ajoutent les exactions des colons: outre le meurtre de l’adolescent brûlé vif le 2 juillet, un colon israélien est passé sur trois ouvriers palestiniens avec sa voiture près de Haïfa le 6 juillet, en tuant deux sur le coup.

Après une vague d’intense répression contre les Palestiniens -Des centaines d’arrestations et au moins 5 morts, le meurtre d’un jeune palestinien et plusiers expéditions punitives, Jerusalem a été secouée par émeutes et affrontements ces dernières heures. Au moins 60 Palestiniens ont été blessés dont 9 par des balles réelles. Apparement, les blessés ont plus été faites par des milices que par la police israelienne…

Affrontements à Jerusalem

Affrontements à Jerusalem

Empêcher des détenus de rencontrer leurs avocats est un phénomène largement répandu dans les cas où des Palestiniens sont soupçonnés d’atteintes à la sécurité, et que ce phénomène touche également des détenus qui sont citoyens israéliens. Parmi les cas évoqués, celui de six mineurs d’âge arrêtés dans l’enquête sur un meurtre d’un jeune Israélien, qui avaient été interdits d’accès à leurs avocats, et qui ont tous ultérieurement été libérés sans charge, La loi israélienne sur la détention permet au Shin Beth d’interdire aux détenus suspects d’atteintes à la sécurité, y compris des mineurs d’âge, de rencontrer leurs avocats, et ce pendant 10 jours prolongeable de 21 jours.

Malgré toutes leurs tentatives, les organisations israéliennes pour les Droits de l’homme n’ont pas réussi à obtenir des informations sur l’ampleur de ce phénomène. Le Shin Beth prétend qu’il s’agit là d’une exception au Freedom of Information Act (Loi pour la liberté d’information), car « il existe des organisations terroristes qui se préoccupent d’obtenir cette information ».

Les prisonniers qui refusaient toute nourriture depuis le 24 avril, afin de protester contre leur détention par Israël sans inculpation ni jugement en vertu d’une procédure appelée la détention administrative (qui peut être prolongée indéfiniment pendant des années) ont trouvé un accord avec les autorités pénitentiaires israéliennes.

La grève de la faim a été suspendue pendant la nuit dernière, Israël faisant savoir son accord pour lever les peines infligées aux détenus durant la grève de la faim et d’autres mesures qui les affectent en prison. « Nous ne parlons pas d’une grande, nette victoire dans le sens de la pratique procédurale, mais nous parlons d’une amélioration dans la question de la détention administrative, » a déclaré un représentant des prisonniers. Environ 200 des quelque 5000 Palestiniens détenus par Israël sont des détenus « administratifs », bien que ce nombre semble prêt à doubler depuis qu’Israël lance une opération majeure de kidnappings en Cisjordanie après la disparition de trois colons.

A l’appel de la communauté palestinienne en Belgique et au Luxembourg, une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi entre 13 et 15h sur le rond-point Schuman, à Bruxelles, en signe de soutien aux prisonniers palestiniens.

Samer al-Issawi, ancien prisonnier palestinien arrêté pour son appartenance au Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et la fabrication de bombes artisanales en 2002 puis libéré en octobre 2011 avec un millier d’autres prisonniers, ré-arreté en juillet 2012 pour avoir quitté Jérusalem (violant ses conditions de libération), libéré à nouveau en avril 2013 après une grève de la faim de 8 mois. Samer vient d’être arrêté à nouveau avec de nombreux anciens prisonniers lors d’opérations de l’armée autour des trois Israéliens kidnappés. L’armée refuse de révéler les raisons de son arrestation.

Samer Issawi après sa grève de la faim en 2012

Samer Issawi après sa grève de la faim en 2012

Deux Palestiniens ont été tués par les forces d’occupation israéliennes opérant en Cisjordanie tôt ce dimanche matin, au dixième jour de l’offensive israélienne visant à récupérer les trois colons. Un homme a été tué à Naplouse, après s’être approché de la police des frontières israélienne opérant dans la ville et a été abattu. L’homme, Ahmed Fahnawi, âgé de 27 ans, a été atteint de quatre balles et est décédé plus tard de ses blessures.

Le deuxième homme, Mohammed Tarifi, 30 ans, a été tué lors d’affrontements avec les forces de sécurité à l’entrée de Ramallah et est décédé plus tard, en route vers l’hôpital. Cinq autres Palestiniens ont été blessés dans les affrontements. Neuf Palestiniens ont été arrêtés durant la nuit. Un vieil homme est mort d’une crise cardiaque en tentant d’empêcher les troupes israéliennes de perquisitionner sa maison.

Les mesures israéliennes, qui incluent des restrictions sur la liberté de circulation, ont provoqué la colère de la rue palestinienne, d’autant que la police de l’autorité palestinienne semble décidée à faire appliquer ces restrictions. Ce vendredi les forces de police de l’Autorité Palestinienne ont empêché violemment une manifestation de soutien à la grève de la faim. Plusieurs mères et épouse de prisonnier ont été frappées à Hébron, en Cisjordanie sous occupation.

Palestine: L’armée israélienne tue, la police palestinienne collabore