Les forces de sécurité turques mènent une grande offensive contre les guérillas du PKK dans des conditions hivernales rigoureuses dans la province turque de Tunceli. Cette opération mobilise la 4e brigade des Commandos, la 51e brigade du Hozat ainsi que le commandement de la gendarmerie provinciale de Tunceli. Elle est menée dans des vallées couvertes de neige et des régions montagneuses sous des températures inférieures à zéro, tombant à moins de 20 degrés. Par ailleurs, 34 chasseurs-bombardiers turcs ont bombardé des cibles du PKK dans la région de Zap, au Kurdistan irakien.

Les commandos turcs dans les montagnes de Tunceli

Les commandos turcs dans les montagnes de Tunceli

Un total de 834 personnes accusées d’être liées au PKK ont été arrêtées lundi et mardi lors d’une vaste opération antiterroriste menée dans toute la Turquie sous le commandement de la Direction générale de la sécurité (EGM). Selon la police, cette opération a été menée pour prévenir une « offensive de printemps » du PKK à l’occasion du 18e anniversaire de la capture d’Abdullah Ocalan. La rafle a eu lieu dans 37 provinces du pays, dont celles d’Ankara, d’Adana, de Mersin, de Konya et d’Antalya. Selon l’EGM, deux Kalachnikov, onze pistolets et 15 fusils à pompe ont été saisis à cette occasion.

Par ailleurs, les opérations de contre-guérilla se pouruivent dans les montagnes: un sergent-chef de la gendarmerie turque a été tué lors d’une telle opération dans la commune Dortyol, dans les monts Amanos (Hatay). A Artuklu, les gendarmes ont trouvés hier deux dépôts de la guérilla contenant notamment des roquettes de 107mm et 90mm.

Matériel du PKK découvert par la gendarmerie turque

Matériel du PKK découvert par la gendarmerie turque

A l’appel de plusieurs organisations et collectifs (voir notre précédent article ICI), une manifestation a eu lieu le 3 février dernier à Valence pour exiger la libération des 7 prisonniers politiques du PML(RC) (Parti Marxiste Léniniste – Reconstruction Communiste), accusés d’être des membres présumés du PKK suite à leur participation à la lutte au Rojava dans le Bataillon International de Libération.

Une conférence a eu lieu après la manifestation, des affiches de la campagne de soutien au Bataillon International de Libération ont notamment été affichées.

Etat espagnol : les soutiens du PML(RC) manifestent à Valence
Etat espagnol : les soutiens du PML(RC) manifestent à Valence

Le 20 juillet 2015, un kamikaze de l’Etat Islamique vraisemblablement par les services turcs se faisait sauter à Suruç, ville turque à la frontière de la Syrie, qui était à l’époque le principal lieu de passage de la solidarité vers Kobané. L’attentat -le premier revendiqué par Daesh en Turquie- a tué 33 jeunes militants réunis à l’appel de la SGDF, (la Fédération des Associations de Jeunes Socialistes) et fait plus d’une centaine de blessés. Les victimes sont essentiellement des étudiants de gauche qui venaient participer à la reconstruction de la ville de Kobané. Dès le lendemain, le MLKP, le TKP-ML et le PKK répliquèrent contre des structures de Daesh en Turquie et des policiers qui en étaient membres. L’escalade qui a suivi cet attentat à aboutit à la fin de la trêve entre l’état turc et et le PKK.

La SKB (Union des Femmes Socialistes) vient de lancer une campagne de Crowdfunding afin de participer aux frais médicaux de Güneş Erzurumluoğlu, une étudiante née le 8 août 1996 qui a gardé de graves séquelles à la suite de l’attentat, un morceau de la bombe a traversé sa nuque, la laissant paraplégique et tétraplégique sur tout le corps à l’exception du bras gauche. Suite à un traitement lourd, des améliorations ont été constatées dans son bras droit lors des six derniers mois. La censure de l’état turc s’ajoute aux lourds frais médicaux, et sa famille peine à financer son traitement. Un crowdfunding visant les 3000€ a été mis en place ici.

Güneş Erzurumluoğlu

Güneş Erzurumluoğlu

Hier avait lieu à Madrid un rassemblement de solidarité à l’occasion du premier anniversaire de l’emprisonnement de 7 militants du Parti Marxiste Léniniste (Reconstruction Communiste) et de l’illegalisation de leur parti. La police les soupçonne d’être des membres présumés du PKK et criminalise leur participation au International Freedom Battalion au Rojava. Une délégation de la campagne de Soutien au Bataillon International de Libération au Rojava était présente pour affirmer sa solidarité internationaliste !

Rassemblement à Madrid pour les prisonniers du PML(RC)

Rassemblement à Madrid pour les prisonniers du PML(RC)

Manifestation unitaire contre la répression du mouvement social et pour la liberté des prisonniers du PML (RC) (Parti Marxiste-Léniniste – Reconstruction Communiste) le 3 février prochain à Valence dès 19h à la Plaça de Sant Agusti. Cet événement est organisé à l’occasion du premier anniversaire de l’emprisonnement de militants du PML (RC) soupçonnés d’être des membres présumés du PKK par la police espagnole. De nombreuses initiatives ont lieu dans tout le pays en solidarité (voir notre précédent article ici)

Espagne : Manifestation à Valence pour les prisonniers du PML (RC)

Le 27 janvier, cela fera un an que 9 membres du PML(RC) (Parti Marxiste Leniniste – Reconstruction Communiste) ont été arrêtés et soupçonnés d’être des membres présumés du PKK par la police espagnole. Ils subissent une répression brutale, et l’illégalisation de leur organisation, après avoir affiché publiquement leur participation à la lutte armée au Rojava dans le Bataillon International de Libération.

A l’occasion de cet anniversaire de nombreuses initiatives ont lieu notamment une manifestation (voir notre article précédent) ainsi que des collages et dépôts de calicots dans différentes villes espagnoles.

Liberté pour les internationalistes

Liberté pour les internationalistes

Le parquet turc a requis 142 ans de prison contre Selahattin Demirtas et 83 ans contre Figen Yüksekdag. Demirtas et Yüksedag sont les co-présidents du HDP, le Parti Démocratique des Peuples, parti d’union de la gauche turque et kurde qui avait fait 13% aux élections de juin 2015. Depuis la fondation du HDP, le régime turc ne l’a jamais considéré comme autre chose qu’une émanation du PKK, de lourdes campagnes de répression ont frappé le HDP, tantôt portées par la police et l’armée, tantôt par les miliciens fascistes, islamistes et pro-AKP. Au début du mois de novembre, Demirtas et Yüksedag ont été arrêtés (des dizaines d’autres représentants et élus l’ont également été) et emprisonnés en prison de haute-sécurité de type F. Ils sont accusés de faire partie d’une organisation terroriste, le PKK.

Demirtas et Yuksekdag

Au moins quatre policiers ont été tués et deux blessés ce lundi dans l’explosion, à Diyarbakir, d’un IED au passage de leur véhicule blindé. Ces policiers appartenaient à la police anti-émeute et l’embuscade est survenue près du campus de l’université Dicle dans le district de Sur à Diyarbakir. Les blessés ont été transportés à l’hôpital de la faculté de médecine de l’université Dicle.

Le lieu de l’explosion

Le lieu de l'explosion

Le 7 décembre dernier, quatre militants kurdes, âgés de 25 à 45 ans, avaient été condamnés par le tribunal de Paris à une peine d’emprisonnement avec sursis. ils étaient accusés d’avoir aidé au financement du PKK. Ces quatre personnes viennent encore d’être condamnés au tribunal de Reims, cette fois à deux mois de prison ferme et une amende de 300 euros, pour ne pas avoir communiqué leur adresse au commissariat dans les quinze jours, procédure obligatoire selon la nouvelle loi antiterroriste. Le parquet et les avocats de la défense ont annoncé qu’ils contesteront cette décision. C’est la première fois que l’article sur le fichage des « criminels terroristes » de la nouvelle loi antiterroriste promulguée le 1er juillet 2016 a été appliqué. Et il l’aura été non pas contre les jihadistes mais contre leurs premiers ennemis.

Le palais de justice de Reims

Le palais de justice de Reims