Au moins trois soldats ont été tués et cinq autres blessés samedi dans une attaque au mortier des combattants du PKK contre une base de l’armée dans le district de Cukurca de la province de Hakkari. Un des soldats blessé est toujours dans un état critique. Dimanche soir, un commando a grenadé et mitraillé les policiers qui étaient de garde devant le siège de l’AKP de la localité de Kiziltepe (province de Mardin). Trois policiers ont été blessés.

L’attaque du siège de l’AKP à Kiziltepe

L'attaque du siège de l'AKP à Kiziltepe

De violents affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants à Diyarbakir hier mercredi, au lendemain du placement en garde à vue des deux maires de cette grande ville du Kurdistan. Des policiers déployés autour de la mairie de la ville ont repoussé à coups de matraques, de grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau des centaines de manifestants, dont certains jetaient des pierres. La connexion Internet a été coupée mercredi matin à Diyarbakir et n’avait toujours pas été rétablie en début de soirée.

Gültan Kisanak, première femme élue à la tête de Diyarbakir, et son collègue Firat Anli ont été interpellés mardi soir dans le cadre d’une enquête sur de présumées « activités terroristes ». Ils sont accusés d’avoir permis l’utilisation de véhicules municipaux pour les funérailles de membres du PKK tués par les forces de sécurité, d’avoir « incité à la violence » ou encore d’avoir soutenu des appels en faveur d’une plus grande « autonomie ». D’autres rassemblements de protestation contre ces gardes à vue étaient prévus ailleurs en Turquie, notamment à Istanbul, mais également en Europe. Le mois dernier, 24 maires du sud-est du pays soupçonnés d’être liés au PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement, une mesure qui a déclenché des manifestations dans plusieurs villes de la région.

Gültan Kisanak et Firat Anli (archive)

Plusieurs combats ont récemment opposé les YRK (Unités de Défense du Rojhilat, branche armée du PJAK, qui est l’organisation soeur du PKK en Iran) aux militaires (pasdarans) iraniens. Les YRK ont revendiqué le 14 octobre avoir tué 32 militaires et miliciens alliés en représaille à la mort de 12 de leurs combattants le 4 octobre. Les représeailles ont commencé le dimanche 9 octobre, neuf membres des forces Basij (paramilitaires) ont été abattus lors d’une attaque nocturne contre une caserne à Rabat, province de l’Azerbaijan occidental. Deux Pasdarans ont été tués dans une embuscade le lendemain, un véhicule militaire qui arrivait en renfort a également été détruit. La nuit suivante, du lundi au mardi, 15 militaires ont été tués et 10 blessés dans l’attaque d’une caserne à Mariwan (Province du Kordistan) à l’arme lourde, la caserne a été incendiée. Les autorités iraniennes ont nié que des pasdarans aient été tués tout en reconnaissant que certains avaient été hospitalisés. Au moins un combattant YRK a été tué lors de ces attaques de représailles.

Les 12 combattants tués le 4 octobre

Les 12 combattants tués le 4 octobre

En décembre 2015 : quatre cocktails Molotov avaient été lancés, de nuit, sur la façade du local d’une association turque de Marseille baptisée Millenium, faisant des dégâts limités. Un jeune Kurde arrivé en France en 2012, arrêté à Rennes la semaine dernière (voir notre article) a été inculpé pour cette attaque sur base d’une analyse ADN. Il est mis en examen pour « tentative de destruction de bien par un moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Il l’homme nie sa participation à l’attaque, dit soutenir la cause du peuple kurde sans appartenir au PKK.

Fin août, trois jeunes turcs âgés de 22 à 28 ans avaient été mis en examen et écroués dans une autre enquête menée par un juge antiterroriste sur des jets de cocktails Molotov contre les locaux d’une association franco-turque à Valence (Drôme) durant l’été. Le 8 août, c’est l’association turque de Montélimar qui avait été prise pour cible, une inscription « PKK » ayant été retrouvée sur un mur. L’association culturelle turque de Bourg-lès-Valence a également été visée.

Le local attaqué le 4 décembre 2015 à Marseille

Le local attaqué le 4 décembre 2015 à Marseille

Mardi matin, les policiers de la sous-division antiterroriste de Paris se sont rendus dans le quartier du Blosne, à Rennes, pour interpeller un Kurde d’une trentaine d’années. Le suspect est arrivé en Bretagne, de Marseille, il y a quelques mois et est actif dans l’association des Kurdes de Rennes et éditait un hebdomadaire. La police l’accuse d’avoir organisé système de financement du PKK à travers des activités menées à Rennes. Ce vendredi, l’homme a été présenté vendredi en fin de matinée au parquet antiterroriste de Paris. Il a été ensuite mis en examen par un juge d’instruction pour « participation à une organisation terroriste », et placé en détention provisoire.

Manifestation des Kurdes à Rennes, la semaine passée

Manifestation des Kurdes à Rennes, la semaine passée

Les forces armées du Gouvernement Régional du Kurdistan (les Peshmerguas irakiens donc) et celles de l’état irakien ont fraichement annoncé que les préparatifs visant à la libération de Mossoul, la place forte de Daesh en Irak, étaient terminés. Le PKK (dont la guérilla tient plusieurs endroits en Irak, notamment l’ouest du Mont Shengal, Qandil et Camp Makhmour) a plusieurs fois réitéré sa volonté de participer à la libération de cette ville, en envoyant un nombre important de combattants (par le passé, ce nombre avait tourné autour de 1,000 à 1,500 combattants). Vu l’apparente imminence de la libération de Mossoul, un journaliste a demandé à un porte-parole du pentagone qu’elle serait l’attitude américaine face à la participation du PKK: le porte-parole est resté vague en annonçant que les USA « s’opposeraient bien sûr » sans préciser le genre d’opposition qui serait manifestée, mais en précisant que les USA faisaient une distinction claire entre le PKK et son homologue syrien le PYD. Un porte-parole des HPG (guérillas du PKK) dans le district de Shengal a annoncé que le PKK participerait à la libération de Mossoul malgré l’opposition de la Turquie et du Gouvernement Régional Kurde. Mossoul est occupée depuis juin 2014 par Daesh à la suite d’une campagne éclair d’une semaine, c’était avant la guerre une ville de plus de 2 millions d’habitants.

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Au moins 18 personnes dont dix militaires et 8 civil) ont été tuées hier dimanche, en matinée, dans l’explosion d’une voiture piégée contenant environ 5 tonnes d’explosifs devant un poste de gendarmerie du district de Semdinli, dans la province kurde de Hakkari. Au moins 26 personnes – 10 militaires et 16 civils – ont été blessées dans cette attaque. La déflagration a été telle qu’un cratère de 10 à 15 mètres de large, et 6 à 7 mètres de profondeur, s’est formé sur les lieux de l’attaque. Le nombre de civils tués ou blessés s’explique par le fait que l’explosion a eu lieu non loin d’un endroit où plusieurs personnes attendaient un minibus. L’attaque a très probablement été menée par la guérilla kurde, et sans doute par un kamikaze. La région a été bouclée par l’armée qui effectue, avec l’appui de l’aviation, une opération de ratissage.

A Cukurca, la guérilla du PKK a tiré une grenade contre la base Hantepe, tuant un militaire. Les forces de séucirté revendiquent la mort de combattants kurdes dans les environs. Dimanche soir, le vice-président de la section Özalp (sous-préfecture de Van) du parti AKP a été abattu par un commando kurde. Samedi, un homme et une femme, soupçonnés d’être proches du PKK, ont fait exploser leurs bombes près d’Ankara à l’arrivée de la police venue les arrêter.

Le cordon de sécurité

EDIT 12/10
Le responsable de l’AKP pour le district de Cicle, à Diyarbakir, la plus grande ville du Kurdistan, a été abattu par un commando du PKK à son bureau le 11 octobre vers 22h30 locales.

Le cordon de sécurité

Une explosion, qui aurait été provoquée par un motocycle piégé, s’est produite aujourd’hui jeudi près d’un poste de police dans le quartier de Yenibosna dans la partie européenne d’Istanbul, non loin de l’aéroport international Atatürk. L’explosion a fait dix blessé. De nombreuses ambulances ont été dépêchés sur les lieux. Des témoins ont dit CNN-Turk qu’ils ont entendu une puissante explosion, ainsi que des coups de feu. La police turque a bouclé la zone. L’opération semble être le fait de la guérilla urbaine du PKK, même si ce commissariat avait déjà été attaqué en 2012 par un commando du DHKP-C.
EDIT: L’action a été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Le point de l’explosion

Le point de l'explosion

Deux militaires (un officier et un sous-officier) ont été tués et trois autres ont été blessés, aujourd’hui mardi, lors d’une attaque de la guérilla du PKK, dans le district de Lice de la province kurde de Diyarbakir. Les combattants du PKK ont ciblé une base de gendarmerie de Kıllıh, en utilisant des armes longues et des roquettes. Les forces de la sécurité ont répliqué et un accrochage a éclaté. Les soldats blessés ont été emmenés par ambulance dans les hôpitaux de Diyarbakir. Des renforts appuyés par les hélicoptères Cobra ont été envoyés pour essayer d’accrocher le commando.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

Trois « gardiens du village » (miliciens antiguérilla) ont été tués et deux autres ont été blessés lors de l’attaque de la guérilla du PKK dans le district de Yuksekova (province de Hakkari). Les miliciens étaient chargés de la protection des engins de travaux publics près du village Yeniisikquand ils ont été attaqués à l’arme automatique. Une importante opération de ratissage a lieu dans la région, avec blindés et appui aérien.

A Yuksekova

A Yuksekova