Une quinzaine de soldats ont été blessés hier dans l’explosion de plusieurs IED dans la province de Van (est de la Turquie). Les explosifs avaient été disposés sur le parking d’un terrain d’entraînement des troupes et ont été déclenchés à distance à l’arrivée des véhicules transportant les soldats qui devaient participer à une série d’exercices. Alors que les blessés étaient évacués, les forces spéciales d’opération ont immédiatement déclenché une opération de ratissage dans la zone.

Afin d’augmenter ses capacités aéroportées dans sa lutte contre le PKK, la Turquie a commandé cinq avions de surveillance, des King Air 350, à la société américaine Hawker Beechcraft. Ankara vient de recevoir son premier appareil, alors que les quatre autres seront livrés au mois de septembre. Ces avions seront utilisés pour suivre les mouvements des guérilleros du PKK et viennent s’ajouter aux appareils dont disposent déjà les autorités turques, les Herons (drones israéliens).

King Air 350

King Air 350

L’affaire KCK a été déclenchée par les autorités turques en 2009, après la victoire électorale du BDP (Peace and Democracy Party), parti pro-kurde, aux élections municipales de 2009. Depuis, l’AKP, parti au pouvoir, accuse entre autre les membres du BDP de faire partie du KCK (Kurdish Communities Union), branche urbaine présumée du PKK. Chaque semaine, des dizaines de personnes parmi lesquelles des élus et membres du BDP, mais aussi des intellectuels, des professeurs, des étudiants,… sont arrêtés. Entre le 2 et le 13 juillet s’est déroulé un premier procès où étaient jugés un grand nombre de membres présumés du KCK. Il s’est clôturé hier par la libération de seize accusés. Les audiences reprendront le 1er octobre, alors que 124 personnes sont toujours emprisonnées dans le cadre de cette affaire. Devant le tribunal, plus de 150 personnes s’étaient rassemblées en solidarité. Elles ont d’abord manifesté leur joie à l’annonce des libérations avant de déclencher un mouvement de protestation contre la décision du tribunal de ne libérer que seize des accusés. La gendarmerie est rapidement intervenue pour évacuer la foule. Deux femmes ont dû être emmenées à l’hôpital suite à cette intervention.

Notre article au début du procès

Une IED a explosé ce matin au passage d’un convoi militaire dans la province de Kahramanmaras (sud-est). Les troupes étaient en opération pour retrouver une brigade de guérilleros qu’elles suspectent d’avoir attaqué le site d’une usine en construction. L’explosion, qui a eu lieu le long d’une route à proximité du village de Umutlu a blessé trois soldats. Ils ont été emmenés à l’hôpital alors que les opérations se poursuivaient dans la région.

Convoi de l’armée turque

Convoi de l'armée turque

Les forces de sécurité sont entrées en contact avec un groupe de guérilleros du PKK hier soir vers 23h dans la province de Bingöl. Une fusillade a éclaté lorsque les guérilleros ont tenté de leur échapper. Cinq d’entre eux, parmi lesquels cinq femmes, ont été tués durant l’affrontement. En outre, les forces de sécurité ont saisi les armes, les grenades et l’argent liquide dont disposait les cinq guérilleros tués. Selon le gouverneur de la province, une soixantaine de membres du PKK ont été tués ou capturés dans la région ces 18 derniers mois. 22 guérilleros ont été arrêtés vivants tandis que 38 autres ont été tués au cours d’affrontements.

Par ailleurs, des heurts se poursuivent dans le district de Cukurça (province de Hakkari) lequel a été bombardé durant toute la nuit dernière. Des hélicoptères de l’armée y ont été envoyé en renfort à l’aube.

Un soldat a été tué ce dimanche par l’explosion d’une mine dans la province de Tunceli (sud-est). Les forces de sécurité ont intensifié leurs opérations depuis hier dans la région pour retrouver des guérilleros du PKK accusés par les autorités d’avoir incendié des véhicules. L’explosion, qui a été déclenchée à distance, a tué un soldat et en a blessé un autre. De nouvelles unités ont immédiatement été transférées dans la zone.

Hier à l’aube, une fusillade a opposé les forces de sécurité et les guérilleros du PKK dans la province de Hakkari (est du pays). Un soldat a été tué. Par ailleurs, la police a découvert 80 kilos d’explosifs dans la province de Mus, explosifs qu’elle a pu désamorcer. Ils étaient équipés d’un système de télécommande et étaient câblés à une distance de 400 mètres de l’autoroute Mus-Diyarbakir. Les forces de sécurité ont commencé les fouilles dans les zone et des experts ont ouvert une enquête. Toujours hier, l’explosion d’un engin dans un container a blessé trois soldats dans la province de Trabzon (nord-est du pays). L’explosion a eu lieu alors que les soldats venaient détruire le contenu du container à 7h du matin. L’explosif a été déclenché à distance, mais l’action n’a pas pu être formellement attribuée à la guérilla du PKK, contrairement à tous les événements des derniers jours.

Hier, les autorités turques ont mené une vaste opération visant la KCK (Kurdistan Communities Union – branche urbaine présumée du PKK) dans onze provinces, dont Ankara, Eskisehir, Aydin, Hakkari, Addana, Izmir, Siirt et Diyarbakir. Une descente a, entre autre, été effectuée au siège du KESK (Confederation of Public Sector Trade Unions) à Ankara vers 6h du matin. Un peu plus tôt, c’est la section de Egitim-Sen (un syndicat de professeurs de gauche) de Diyarbakir qui a été visitée par la police. Au total, les autorités ont arrêté 71 personnes, parmi lesquelles de nombreuses figures syndicales haut placé du pays. Toutes ont été accusées d’être membre de la KCK. Les autorités ont également saisi une énorme quantité de documents.

Opération au siège du KESK

Opération au siège du KESK

Samedi, plusieurs attaques ont eu lieu contre des bâtiments des autorités turques dans l’est du pays. Il semblerait qu’elles aient toutes été coordonnées par les guérilleros du PKK? Un bureau d’enregistrement des immatriculations a été la cible d’armes de longue portée samedi matin dans la province de Bitlis. Les hommes de la sécurité sur place ont immédiatement ouvert le feu et un incendie s’set déclenché au cours de la fusillade. Le trafic a dû être interrompu. Dans la province de Tunceli, des guérilleros ont pris d’assaut les tours de guet d’un poste de gendarmerie. Les forces de sécurité les ont pris pour cible, les forçant à battre en retraite avant d’avoir pu pénétrer dans le bâtiment. Vers 16h, un autre poste de police a également été attaqué dans la même province. Aucune de ces trois attaques n’a fait de victime et les hélicoptères de l’armée ainsi que les unités spéciales ont été envoyées sur place.

Par ailleurs, dès vendredi, l’armée turque avait déclenché une vaste offensive aérienne dans la région des Monts Qandil, dans le nord de l’Irak. Des jets de la force aérienne ont bombardé les repaires suspectés des guérilleros. Sur son site internet, l’armée a déclaré que dimanche, ses avions de guerre avaient bombardé neuf abris et caves en représailles au décès de neuf soldats à la frontière turco-irakienne mardi. Ces trois jours de raids aériens auraient fait plus de trente victimes dans les rangs de la guérilla.

Raid aérien de l’armée turque

Au sol, les forces de sécurité se sont retrouvées face à un groupe de guérilleros hier soir vers 22h dans la province de Hakkari (sud-est). La fusillade qui a opposé les deux camps a fait un mort et trois blessés parmi les soldats. Les opérations au sol se poursuivent toujours dans la région. C’est au cours d’une de celles-ci que les forces de sécurité ont découvert cinquante kilos d’explosifs à 5h30 ce matin. Après avoir localisé un groupe de guérilleros dans la région de Uzuntarla (province de Tunceli), elles ont découvert une série de bombes le long de la route. Les brigades de déminage ont été appelées sur place. Elles y ont désamorcé plus de cinquante kilos d’explosifs placés à trois endroits à environ deux mètres du bord de la route. Les bombes avaient été préparées pour pouvoir être déclenchées soit à distance, soit manuellement.

Raid aérien de l'armée turque