Une trentaine de manifestants ont condamné dimanche 4 à Lille une loi du gouvernement polonais qui criminalise les symboles communistes. En brandissant des drapeaux rouges devant le consulat de Pologne, ils ont exprimé leur crainte face à un article du code pénal entré en vigueur en juin. Selon ce dernier, arborer un drapeau floqué de la faucille et du marteau ou un tee-shirt de Che Guevara, serait passible de deux ans de prison.

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Le 8 juin a marqué une nouvelle étape dans la criminalisation du communisme dans toute l’Europe, et en Europe de l’Est en particulier: la loi interdisant les symboles communistes en Pologne, adoptée en décembre 2009 par le gouvernement Kaczynski, est entrée en vigueur.

Elle repose sur la modification suivante de l’article 256 du code pénal. Désormais, toute personne qui, dans un but de propagande, produit, importe, achète, stocke, offre, transporte ou envoie des objets comportant des symboles communistes doit être soumis à des amendes, des restrictions de liberté ou des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 2 ans. Le Parti Communiste Polonais (KPP) a appellé à manifester à Varsovie contre cette disposition.

Un Israélien soupçonné d’appartenir au Mossad, Uri Brodsky, a été arrêté début juin à son arrivée à l’aéroport de Varsovie, à la demande de l’Allemagne. Il est soupçonné d’avoir participé à la mise en place du commando responsable de l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, l’un des fondateurs de la branche armée du Hamas assassiné le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï. La police de Dubaï a publié une liste de 26 suspects porteurs de vrais-faux passeports (des passeports authentiques mais utilisés frauduleusement par usurpation d’identité).

Uri Brodsky aurait aidé l’un des membres du commando à obtenir un passeport allemand en 2009. Le passeport en question a été délivré le 18 juin 2009, à Cologne, à un homme affirmant s’appeler Michael Bodenheimer qui avait présenté un passeport israélien émis à la fin 2008. Il s’était prévalu du droit à un passeport allemand en affirmant résider à Cologne et en présentant un extrait de mariage de ses parents dont la famille avait été persécutée par les nazis. C’est maintenant aux Polonais de décider s’ils vont le remettre à l’Allemagne.