Nadejda Tolokonnikova purge actuellement une peine de deux ans de camp pour avoir, avec deux autres membres du groupe Pussy Riot, avoir chanté une prière punk dans une cathédrale moscovite. Par le biais d’un courrier transmis à son avocat, la prisonnière annonce avoir entamé une grève de la faim ce lundi. Par là, elle entend dénoncer les conditions de détention dans le camp de travail. Par ailleurs, elle accuse le directeur de la prison de l’avoir menacé de mort le 20 août dernier après qu’elle se soit plainte de ses conditions de détention et de travail. Dans son courrier, elle affirme que les détenues doivent travailler entre 16 et 17 heures par jour avec un maximum de 4 heures de sommeil et un jour de repos tous les mois et demi. Elle dénonce en outre les sanctions infligées de manière individuelle ou collective afin de monter les prisonnières les unes contre les autres: interdiction de se laver, d’aller aux toilettes, de boire, de manger, obligation de rester des heures dehors dans le froid,… Elle dénonce également l’ensemble du fonctionnement du camp où ‘l’anéantissement de l’individu et sa transformation en esclave silencieux sont réalisés par les détenues elles-mêmes, celles qui sont chef de brigade et reçoivent les ordres de la direction’.

Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova

Le président russe Vladimir Poutine a interdit tout rassemblement ou toute manifestation à Sotchi pendant les jeux Olympiques d’hiver de 2014, selon un décret publié vendredi. Les « réunions, manifestations, rassemblements et défilés (…), non liés au déroulement des JO, et prévus pour entre le 7 janvier et le 21 mars dans les zones où les mesures de sécurité seront renforcées, auront lieu à un autre moment », est-il écrit dans ce décret datant du 19 août mais publié vendredi dans le journal officiel Rossiïskaïa Gazeta.

Il y a un an aujourd’hui, trois membres des Pussy Riot étaient condamnées à deux ans de travaux forcés pour hooliganisme. Leur crime : avoir organisé une « prière punk » contre Vladimir Poutine (en pleine campagne électorale) dans la cathédrale de Moscou. Pour les autorités, elles ont profané l’autel. La justice vient de refuser aux deux Pussy Riot en prison leur libération anticipée. La troisième avait bénéficié d’une liberté surveillée.

pussy riot

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C’est à Kazan qu’ont eu lieu en juillet les Universiades, la compétition internationale du sport universitaire. Dès le 3 avril, les policiers du « Centre E » (Centre de lutte contre l’extrémisme ») ont perquisitionnés les maisons de quatre étudiants antifas anarchistes – Dmitri Ilichev, Oleg Kapustyanov, Ruslan Rostov et Artyom Sher. Tous les quatre ont été arrêtés. Ce n’est qu’au commissariat qu’ils ont été informés qu’ils étaient soupçonnés d’avoir pris part à une bagarre qui a eu lieu un mois avant. La nuit du 24 février, deux néo-nazis s’étaient fait rosser par quatre hommes masqués. Les nazis prétendent reconnaîtres les quatre antifas à la « forme de leurs yeux ». Les antifas sont accusés de hooliganisme commis avec motivation de haine idéologique. Selon les agents de l’E-Center, arrêtés sont membres de la «jeunesse informelle groupe Antifa». Tous onrt été maltraités au commissariat, et l’un d’eux battus pas les policiers. Oleg Kapustyanov, Ruslan Rostov et Artyom Sher sont restés en détentions provisoire. Dmitri Ilichev est dehors mais soumis à des restrictions de mouvement. En mai, un cinquième antifa, Timur Doronin, a été arrêté le 21 mai chez lui dans la banlieue de Kazan.

27 mai l’arrestation de tous les suspects a été prolongée. Les antifas ont déjà passé plus de quatre mois en prison parce qu’ils refusent d’avouer et que la police a besoin de ces aveux pour étayer un dossier vide. Adresses des prisonniers pour des lettres de soutien: FKU SIZO-1, ul. Yapeeva 16/1, 420111 Kazan, Tatarstan, Russie. Le nom du détenu doit être rédigé sous forme officielle complète, avec un patronyme: Timur Valeryevich Doronin, Oleg Vyacheslavovich Kapustyanov, Ruslan Minrafikovich Rostov, Artyom Romanovitch Sher
Le contact du groupe de soutien local: dobrodobrey@riseup.net

Russie: Quatre antifas emprisonnés à Kazan

Edward Snowden a pu quitter aujourd’hui l’aéroport Moscou-Cheremetievo où il s’était réfugié depuis plus d’un mois. Il a reçu l’asile politique en Russie pour un an, sans doute le temps pour lui de trouver un moyen de fuir vers l’Amérique Latine où il pourra demander l’asile permanent. L’ex-agent américain qui continue à révéler régulièrement les secrets de la NSA et de la CIA est à présent dans un endroit tenu secret. Dernière révélation en date : le logiciel XKeyScore, programme de pointe permettant d’espionner en temps réel les communications internet dans le monde entier (cf notre article).

‘Nadejda Tolokonnikova purgera sa peine jusqu’à son terme’ a déclaré le tribunal de Saransk ce vendredi. Tout comme une autre membre du groupe Pussy Riot, Maria Alekhina, elle avait introduit une demande de libération anticipée après avoir purgé plus d’un an de sa peine. Le refus d’accéder à sa requête prononcé en avril dernier a été confirmé ce matin. Rappelons que trois femmes membres du groupe avaient été condamnées après avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale de Moscou, à deux ans de camp pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’. Alors que Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova sont donc toujours détenues, Ekaterina Samoutsevitch a été libérée en appel en octobre, sa peine ayant été commuée en sursis.

En mai dernier, Maria Alekhina s’était vue refuser sa demande de libération anticipée après plus d’un an de détention au camp de Berezniki. L’an dernier, tout comme deux autres membres du groupe Pussy Riot, elle a été condamnée à deux ans de camp pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale de Moscou. Hier, le tribunal de Perm a rejeté la requête de la jeune femme qui contestait la décision prise il y a quelques mois. Le procureur a justifié sa décision en expliquant qu’elle continuait à violer le règlement intérieur de la colonie pénitentiaire. Bien qu’elle ait été transféré à Perm à la veille de l’audience, Maria Alekhina n’était pas présente dans la salle du tribunal et a dû suivre les débats par vidéoconférence, une séance souvent interrompue et émaillée d’incidents techniques. Vendredi sera examinée une demande similaire introduite par Nadejda Tolokonnikova. Tout comme pour Maria Alekhina, les autorités avaient refusé sa libération anticipée en avril dernier et la musicienne conteste cette décision.

Le Service fédéral des migrations de Russie (FMS) a délivré à l’ancien agent de la CIA Edward Snowden les documents l’autorisant à quitter la zone de transit de l’aéroport moscovite de Cheremetievo où il est coincé depuis le 23 juin dernier. Edward Snowden a présenté sa demande d’asile en Russie le 16 juillet. En vertu de la législation russe, le FMS doit donner une suite à la demande d’asile dans les trois mois qui suivent le dépôt.

L’annonce du jugement et l’incarcération d’Alexeï Navalny, opposant russe et blogueur, a provoqué des manifestations, jeudi 18 au soir, à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans d’autres villes du pays. Dans la capitale, où quelque 20 000 personnes ont manifesté dans le centre-ville, environ 200 personnes ont été interpellées dans la nuit. Alors qu’il avait été condamné, jeudi 18 juillet, à cinq ans de camp, le parquet a finalement autorisé Alexeï Navalny, vendredi 19 juillet, à attendre le résultat de son appel à son domicile, à Moscou.

Edward Snowden, bloqué depuis plus de trois semaines dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou-Cheremetievo, a officiellement demandé mardi un asile provisoire à des représentants du service des Migrations. Le porte-parole du président russe a répété que le Kremlin ne se mêlait pas de cette affaire. « Le Service des migrations s’occupe de cette question », a-t-il déclaré. L’examen de la demande d’asile temporaire de M. Snowden pourrait prendre jusqu’à trois mois, en attendant, des documents seront remis au fugitif américain lui permettant de se rendre sur le territoire russe.

Snowden avait déjà demandé début juin l’asile politique à une vingtaine de pays, dont la Russie. Mais il était revenu sur sa demande auprès de Moscou après que M. Poutine a posé comme condition qu’il cesse ses révélations sur le programme de surveillance électronique américain, les relations de la Russie avec Washington étant déjà assez tendues.