Depuis lundi, les trois membres du groupe Pussy Riots comparaissent devant la justice russe pour avoir, le 21 février dernier, chanté une prière punk anti-Poutine peu avant que ne se tiennent les élections présidentielles. Elles sont poursuivies pour hooliganisme et incitation à la haine religieuse et risquent jusqu’à sept ans de prison. Hier, lors du deuxième jour d’audience, elles ont rapporté le fait qu’elles sont vicitlmes de tortures, affirmant être privées de nourriture et de sommeil. La juge a néanmoins estimé que les trois prévenues étaient ‘suffisamment en forme’ pour suivre le procès. Hier, la défense a dénoncé la partialité dont sont victimes les trois femmes dans ce qu’elle qualifie de procès politique.

Ce mercredi, l’audience a été temporairement suspendue en raison d’un léger malaise ressenti par les prévenues, qui a nécessité l’intervention d’équipes médicales d’urgence.

Depuis le 6 mai dernier, et la multiplication des manifestations anti-Poutine à Moscou, le fameux opposant Alexeï Navalny s’set plusieurs fois fait interpellé et est la cible de plusieurs enquêtes portant sur des délits passibles de lourdes peines de prison. Aujourd’hui, il a été inculpé et assigné à résidence pour ‘abus de confiance ayant entraîné un préjudice matériel’ et ‘d’organisation de détournement de biens à grande échelle’. Ces accusations peuvent lui valoir jusqu’à dix ans de prison. Il semblerait que les autorités aient ressorti un dossier datant de 2009 afin de poursuivre l’avocat et blogueur en renforçant les accusations contre lui. A sa sortie du comité d’enquête, Navalny a déclaré: ‘Il s’est produit quelque chose de totalement absurde et très étrange, car la fable des accusations contre moi a complètement changé par rapport à ce que c’était avant’.

Alexeï Navalny

Alexeï Navalny

Quelques heures avant un rassemblement organisé ce jeudi à Moscou pour dénoncer la répression gouvernementale en marge de la manifestation anti-Poutine du 6 mai dernier, deux opposants ont été arrêtés. Des perquisitions ont également été effectuées à leurs domiciles. Nikolaï Karkazki et Alexei Polikhovitch sont soupçonnés d’avoir ‘participé à des troubles à l’ordre public’ au cours de cette manifestation au mois de mai au cours de laquelle des heurts avaient opposés police et manifestants. Depuis, quatorze personnes ont été inculpées de ‘troubles à l’ordre public’, ‘d’appels à des troubles à l’ordre public’ ou de ‘recours à la force contre des personnes dépositaires de l’autorité publique’. Douze sont actuellement en détention provisoire.

Arrestation d’un opposant à Moscou

Arrestation d'un opposant à Moscou

Mecit Gumus, un militant âgé de 58 ans, arrêté le 14 juillet 2011 en République d’Adygué, dans la Fédération de Russie, a été rendu aux autorités turques, le 11 juillet dernier, après avoir passé un an seul dans une cellule. Le 15 juin, il avait été transféré vers une prison Krasnodar. Mecit Gumus avait déjà passé 15 ans dans les prisons turques pour avoir milité pour la cause kurde, il avait demandé l’asile politique auprès des autorités russes. Alors qu’il faisait toujours l’objet de poursuite par le régime turc, la Russie a refusé d’accorder l’asile politique et a pris la décision d’extradition.

Il y a plus de quatre mois, trois membres du groupe ‘Pussy Riots’ ont été arrêtées pour avoir improvisé une ‘prière punk’ dans la cathédrale de la capitale russe. Début juillet, elles ont mené une grève de la faim pour dénoncer qu’on ne leur accorde que cinq jours pour examiner leur dossier en vue de leur comparution devant un tribunal ce 20 juillet. Ce vendredi, celui-ci s’est prononcé et a ordonné leur maintien en détention pour six mois supplémentaires. Les trois femmes de 22, 24 et 29 ans encourent jusqu’à sept ans de prison pour ‘hooliganisme’. Le tribunal de Moscou a donc suivi et satisfait la requête du Parquet que les trois musiciennes restent derrière les barreaux.

Une des ‘Pussy Riots’

Une des 'Pussy Riots'

Les trois membres du groupe de punk anti-Poutine Pussy Riot ont annoncé mercredi une grève de la faim pour dénoncer la décision d’un tribunal de leur accorder seulement cinq jours pour examiner leur dossier, une décision illégale selon elles. Les trois jeunes femmes sont en détention provisoire depuis plus de quatre mois pour avoir improvisé le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une « prière punk » anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Elles encourent jusqu’à sept ans de détention pour « hooliganisme ». Ce mercredi, la police a interpellé une douzaine de sympathisants qui s’étaient réunis devant le tribunal.

Russie: Les trois « Pussy Riot » en grève de la faim

Hier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblées, sur la place Pouchkine à Moscou, pour exiger le départ du pouvoir de Poutine. Selon Sergueï Oudaltsov, leader du Front de gauche et principal organisateur de cette marche,  plus de 100 000 personnes» ont répondu à l’appel de l’opposition. Les intimidations n’ont pourtant pas manqué: série de perquisitions au domicile des principales figures du mouvement anti-Poutine, fermeture des sites web de l’opposition, énorme déploiement de forces etc. Plus de 12.000 membres des forces de l’ordre (policiers, unités anti-émeutes et troupes du ministère de l’Intérieur) étaient déployés dans le centre-ville, où de nombreuses rues sont complètement fermées à la circulation, avec notamment des camions-benne des services municipaux disposés en travers des artères

Le 5 juin, les députés de la Douma avaient tenté de dissuader les opposants en adoptant un nouvel arsenal répressif. La nouvelle loi prévoit des amendes de 7 300 euros pour des personnes physiques et de 25 000 euros pour des organisations politiques en cas « d’infraction à l’ordre public ». Une définition suffisamment vague pour laisser les coudées franches au pouvoir.

Russie: Intidimation policière en échec

Plusieurs leaders de l’opposition russe ont été l’objet de perquisition aujourd’hui, et notamment le dirigeant de l’Avant-garde de la Jeunesse Rouge qui est aussi la figure de proue du Front de gauche, Serguei Oudaltsov. Une dizaine de personnes au total devraient subir une perquisition a indiqué un porte-parole de la police précisant qu’elles étaient liées à une enquête sur une précédente manifestation, le 6 mai dernier, qui s’était terminée par « des désordres massifs ». A l’issue de cette manifestation, qui avait rassemblé plus de 20 000 personnes, des heurts avaient éclaté faisant plusieurs blessés parmi les manifestants et les policiers. Ces perquisitions interviennent surtout la veille d’une nouvelle mobilisation anti-Poutine…

Russie: Harcèlement policier contre Sergueï Oudaltsov

Ce matin, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant la Douma, chambre basse du Parlement, où, dans le courant de la journée, devait être examiné en deuxième lecture un projet de loi qu’elles dénoncent. Le texte prévoit des amendes considérables pour les participants et les organisateurs de rassemblements non autorisés ou en cas de troubles de l’ordre public lors de manifestations. Les opposants réunis ce matin dénoncent une violation de la constitution dans la mesure où son article 31 prévoit que ‘les citoyens ont le droit de se réunir librement, pacifiquement, sans armes, pour des manifestations’. Environ vingt personnes (cinquante selon les manifestants) ont été interpellées pour avoir organisé une action non autorisée devant la Douma et tenté d’en bloquer l’accès à l’aide de chaînes de vélos. Certaines d’entre elles ont été remises en liberté.

Interpellation à Moscou

Interpellation à Moscou