Un tribunal de Moscou avait ordonné mardi l’évacuation de ce campement dans le parc de Tchistye Proudy, en centre ville, organisé pour protester contre la violente répression d’une manifestation de l’opposition près du Kremlin le 6 mai, la veille de l’investiture de Vladimir Poutine à la présidence. Mercredi, à l’aube, la police antiémeute a fait évacuer le parc. 23 personnes ont été interpellées.

vidéo des manifestants tentant de bloquer le bus transportant les interpellés

Russie: La police fait évacuer un camp anti-Poutine

Dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées en protestation à l’investiture de Vladimir Poutine, avant que les forces de l’ordre n’interviennent violemment pour disperser la foule à coup de matraques. Les heures qui s’en sont suivis ont fait des dizaines de blessés parmi les manifestants. Les autorités avaient également procédé à plus de 400 interpellations. Depuis lors, les rassemblements sont quotidiens à Moscou. Aujourd’hui, le Comité d’enquête russe a annoncé qu’il avait ouvert une enquête suite à la publication, sur internet, d’une vidéo montrant une femme se faisant frapper par un policier. On peut y voir un policier anti-émeute donnant un violent coup de pied dans le ventre d’une jeune femme déjà au sol et traînée par plusieurs policiers. Une enquête pour ‘abus de pouvoir avec recours à la force’ a été ouverte.

Par ailleurs, les deux fameux opposants Alexeï Navalny et Sergueï Oudalstov, interpellés quasi quotidiennement depuis dimanche, ont été condamnés mercredi à quinze jours de prison. Jeudi, ils ont en outre été convoqués dans le cadre d’une enquête pour ‘appel à des troubles massifs’ et ‘violence contre des personnes dépositaires de l’autorité publique’ lors de la manifestation de dimanche, des délits passibles respectivement de trois et did ans de détention.

Violences policières à Moscou

Violences policières à Moscou

Hier soir, les quelques centaines de manifestants anti-Poutine qui avaient passé la nuit d lundi à mardi devant le monument aux héros et qui en avaient été délogés par la police (cf notre article d’hier) se sont rassemblés place Pouchkine pour poursuivre leurs actions de protestation. Très rapidement, les forces de l’ordre sont à nouveau intervenues et ont interpellé une cinquantaine de personnes, avant de disperser la foule. Celle-ci s’est alors dirigée vers un autre endroit, où la police anti-émeute a procédé à de nouvelles interpellations. Tout comme la veille, le blogeur anti-corruption Alexeï Navalny et le ‘prisonnier politique professionnel’ Sergueï Oudaltsov figuraient parmi les personnes arrêtées.

Interpellation à Moscou

Interpellation à Moscou

Les manifestations se poursuivent à Moscou pour s’opposer au renouvellement du mandat de Vladimir Poutine au Kremlin. Après la manifestation de dimanche, la tentative de rassemblement de lundi devant le Kremlin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir pour un sit-in nocturne près du Kremlin à l’appel de deux militants de l’opposition, Sergueï Oudalstov (dirigeant du Front de Gauche et responsable de l’Avant-Garde de la Jeunesse Rouge) et Alexeï Navalny (blogeur anti-corruption). Tous deux ont été interpellés dans le courant de la nuit, et relâchés ce matin à l’aube. Ils seront jugés le 11 mai et risquent une amende allant jusqu’à 1000 roubles (25 euros). Dès leur libération, ils ont rejoint la centaine de manifestants toujours sur place, aux pieds du monument aux héros de Plevna. Vers 11h, la police anti-émeutes a procédé à une vingtaine d’interpellations afin de disperser le sit-in, justifiant son intervention par des travaux de nettoyage et de réparations sur le monument (alors que les 8 et 9 mai sont des jours fériés en Russie!), d’où la nécessité d’évacuer les lieux. Depuis dimanche, la police a annoncé l’interpellation de plus de 750 manifestants.

Plus de 250 personnes ont été interpellées ce dimanche au cours d’un rassemblement à Moscou contre le retour au Kremlin de Poutine, à la veille de son investiture. Le rassemblement d’opposition (au moins 20.000 personnes) a donné lieu à des incidents, la police frappant les manifestants avec des matraques pour les disperser. Des projectiles ont alors été lancés contre les policiers. Parmi les personnes interpellées figure Sergueï Oudaltsov, responsable de l’Avant-garde de la jeunesse rouge et figure de proue du Front de Gauche. Sergueï Oudaltsov a été arrêté tellement de fois qu’il est surnommé le « prisonnier politique professionnel »…

Russie: Répression d’une manifestation anti-Poutine

L’Antifa Bruxelles organise ce vendredi soir un concert de soutien aux antifascistes russes emprisonnés à Nijni-Novgorod, les fonds récoltés seront envoyés en Russie où ce groupe de militants autour duquel les autorités russes ont créé un dossier de toute pièce a cruellement besoin de fonds pour assumer ses frais juridiques. Dés 19h : repas végétalien et projection du film ‘Antifascist Attitude’, qui détaille la situation de ces militants assassinés par dizaines chaque année dans un pays où néo-nazis et fascistes n’ont plus peur de s’afficher. En soirée : Concerts punk et hip-hop. Au Bokal Royal, 153 rue royale, 1000 Bruxelles.

Bruxelles: Ce soir concert de soutien aux antifas russes emprisonnés

Alexei Soutouga, un anarchiste, antifasciste membre de l’ « Action autonome » a été arrêté mardi 17 avril à Moscou lors d’une collecte en soutien aux prisonniers antifascistes. La police dresse contre lui les mêmes accusations que contre l’antifasciste Alexei Olessinov (en détention depuis plus d’un mois) : être complice dans l’incident survenu au club « Vozdukh », à Moscou. Lors de l’incident du 17 décembre 2011, les gardiens-nationalistes de ce club ont attaqué les visiteurs du club antifascistes, puis les ont accusés pour ces agressions.

Russie: Arrestation d’un anarchiste antifasciste

L’Antifa Bruxelles organise ce vendredi 27 avril un concert de soutien aux antifascistes russes emprisonnés à Nijni-Novgorod, les fonds récoltés seront envoyés en Russie où ce groupe de militants autour duquel les autorités russes ont créé un dossier de toute pièce a cruellement besoin de fonds pour assumer ses frais juridiques. Dés 19h : repas végétalien et projection du film ‘Antifascist Attitude’, réalisé par le collectif russe ‘Les Enfants de Bakounine’. Le film détaille la situation de ces militants assassinés par dizaines chaque année dans un pays où néo-nazis et fascistes n’ont plus peur de se cacher. Dés 21h : Concerts punk et hip-hop.

Les jugements de manifestants anti-Poutine arrêtés la semaine dernière, se poursuivent dans le tribunal de Saint-Pétersbourg. Commencées mardi, et malgré un rythme soutenu, les 480 audiences n’avaient pu se dérouler dans la journée de mercredi comme prévu. Ils comparaissent pour « infraction aux règles établies d’organisation des manifestations » et « refus d’obtempérer aux forces de l’ordre ». Mardi, les magistrats avaient demandé des repentirs et condamné à la chaîne à des peines en l’absence d’avocat. Les peines sont légères (généralement des amendes) comparées à celle de décembre dernier.

Les prévenus ont été entassés dans les cellules commissariat au point de devoir se relayer pour pouvoir s’asseoir tant ils étaient serrés Quelques policiers ont fait du zèle en maintenant huit personnes sous pression jusqu’à trois heures du matin: impossibilité de dormir, interrogatoire de plusieurs heures dans le but de leur faire signer un document reconnaissant leur « résistance à la police ». L’un de ces hommes fait alors une crise d’hypertension. Il est évacué en ambulance. Depuis l’élection de Vladimir Poutine, dimanche 4 mars, la répression est intense en Russie: plus de 800 personnes ont été arrêtées lundi. A titre de comparaison, 600 manifestants avaient été arrêtés en décembre. A Saint-Petersbourg près d’un quart des manifestants jugés avaient été violemment interpelés à l’occasion d’une réunion publique du KPRF, le parti communiste russe et de Yabloko, un parti libéral à tendance écologiste.

A la fin du mois de mars, nous avions évoqué la multiplication des violences policières en Russie, notamment dans la ville de Kazan où une trentaine de plaintes sont recensées. Une nouvelle enquête a été ouverte, visant cette fois les policiers d’un commissariat de Krasnoïarsk, en Sibérie. Ceux-ci sont notamment accusés d’avoir, dans le but de faire avouer un vol, torturé un suspect en garde à vue. Ils l’auraient entre autre frappé à la tête et soumis à des décharges électriques. Par ces techniques, les agents tentent d’atteindre les objectifs fixé par leurs supérieurs sur le nombre d’enquête résolues par an. C’est sur cette base que les policiers obtiennent primes et promotions, ce qui ‘explique’ en partie que la torture soit largement répandue dans les commissariats russes.