Condamnés en première instance, en décembre 2017, pour violences en réunion et séquestration pour avoir voulu mener à la négociation un responsable hiérarchique (voir notre article), neuf militants CGT de l’usine PSA de Poissy (Yvelines) comparaissent aujourd’hui devant la cour d’appel de Versailles, avec l’espoir de voir leur condamnation de cinq mois de prison avec sursis et 11 000 euros d’amende totale retoquée.
Le délégué du procureur de la République recevait le secrétaire général de la CGT du Lot au palais de justice de Cahors, suite à une opération de tractage et de levée de barrières menée le 28 juin 2018 sur la gare de péage de Gignac. Jérôme Delmas a donc été reconnu coupable d’«occupation du domaine public routier non autorisée et non conforme à sa destination», conformément au Code de la voirie routière. Il a été condamné à verser 500 € d’amende pour cette infraction. Il dispose de 45 jours pour faire appel de cette décision. Un rassemblement de soutien à Jérôme Delmas, il était présent devant le palais de justice de Cahors dès 8 h 30.
Pour faire entendre leur voix, les enseignants contractuels ont lancé début mars un mouvement de grève accompagné d’importantes manifestations pour réclamer le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l‘Éducation. Une réunion avec le ministère de tutelle censée aboutir à des solutions a été finalement annulée. Au total, ils sont 55.000 enseignants recrutés en 2016 sur la base de contrats à durée déterminée à demander une sécurisation de leur emploi en obtenant le statut de fonctionnaire. Ils étaient nombreux à être venus camper dans le centre-ville de Rabat près du Parlement marocain, pour faire entendre leur revendication. La manifestation a été dispersée par la police à coups de canon à eau.
Le bilan officiel de la journée de manifestations à l’occasion de la grève nationale en Colombie est de 35 arrestations (33 à Bogota et deux à Medellin). Les affrontements ont été sévères et les dégâts important. 8 policiers ont été blessés. A Bogota, des centaines de manifestants cagoulés se sont affrontés à partir de 2 heures de l’après-midi avec la police municipale et les unités anti-émeutes. La manifestation s’est transformée en une bataille acharnée qui a occasionné des dégâts à de nombreux bâtiments y compris la cathédrale.
Mobilisation devant le commissariat de Martigues hier mercredi. Trois militants de la CGT ont été placés en garde à vue au commissariat de Martigues et vont être déferés au tribunal d’Aix-en-Provence. Il leur est reproché une distribution de tracts, le 19 mars dernier, au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer. En solidarité, une cinquantaine de militants CGT se sont mobilisés ce mercredi devant le commissariat. Un nouveau coup porté contre l’organisation syndicale dans les Bouches-du-Rhône, quelques semaines après l’interpellation d’un membre de la CGT lors d’une manifestation antifasciste à Marseille, et au moment où un député, élu des Bouches-du-Rhône, a demandé la dissolution de la fédération départementale de la CGT.
Mobilisation devant le commissariat de Martigues hier mercredi
En 2015, Fran Molero, membre du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT), était condamné à 5 ans de prison et 16 000 € d’amende pour sa participation à la manifestation de 2013 « Rodea el Congreso » (voir notre article). Il sera le seul condamné pour cette manifestation. Malgré les différents recours pour dénoncer les irrégularités dans la procédure – les témoignages des policiers étant les seuls ayant été reçus lors du procès – sa condamnation a été confirmé en 2018 et Fran Molero purge actuellement sa peine dans la prison Malaga 2 à Archidona.
L’Assemblée de la Nation andalouse Malaga-Axarquia dénonce la dégradation de l’état de santé de Fran Molero et lance un appel pour relancer la solidarité autour de son cas en lui écrivant directement à la prison d’Archidona ou en adressant des courriers à la direction de la prison demandant que son état de santé soit dûment pris en charge ainsi qu’en participant aux activités de solidarité pour lui. Pour lui écrire : Francisco Molero Ojeda ; Centro Penitenciario Málaga II – Módulo 4 ; Carretera Archidona – Villanueva del Trabuco, Km. 6 ; CP. 29300, Archidona – Málaga
Le dirigeant de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC), le premier syndicat des professeurs d’universités publiques de Côte d’Ivoire, Johnson Zamina Kouassi, a été écroué pour « troubles à l’ordre public ». Les grèves, qui touchent également les enseignants des écoles primaires et secondaires et qui rentrent dans leur cinquième semaine, paralysent tout le système éducatif du pays. Les grèves du secteur public sont récurrentes en Côte d’Ivoire depuis deux ans, malgré la signature en août 2017 d’une trêve sociale de cinq ans moyennant le paiement sur plusieurs années d’arriérés de salaires.
De violents affrontements ont opposé mardi élèves et policiers dans plusieurs endroits d’Abidjan, notamment près du lycée international Jean Mermoz et du lycée du quartier chic de Cocody. Des élèves et étudiants voulaient empêcher les cours de se dérouler dans ces établissements où la grève n’est pas suivie, afin d’alerter sur leur situation, leur année scolaire étant gravement perturbée par les grèves. Ils en ont été brutalement empêchés par les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.
Lundi matin 11 mars, Curro Moreno, porte-parole du Syndicat andalous des travailleurs (SAT) de Jaén, a été arrêté pour ne pas avoir comparu devant le tribunal de Jaén pour sa participation aux actions du syndicat SAT dans le supermarché Mercadona en 2012. Curro Moreno avait participé à une action d’expropriation de nourriture pour les donner à des familles en difficulté.
Dans l’après-midi, Oscar Reina, secrétaire général et porte-parole du syndicat, a été arrêté devant le tribunal alors qu’il manifestait pour la libération de Curro Moreno. Il a été arrêté pour avoir refusé de comparaître devant le tribunal, position défendue par le syndicat pour protester contre la criminalisation dont ils sont victimes. La comparution concerne sa participation aux piquets organisés lors de la grève dans l’entreprise Procavi. Ce n’est pas la première arrestation d’Oscar Reina. Il avait été arrêté en novembre 2018 (voir notre article) également pour non-comparution devant le tribunal. Les deux syndicalistes ont été libérés plus tard dans la journée.
Révélé il y a dix ans, une enquête publique (rapport Creedon sur l’opération Reuben) vient de confirmer l’implication de la police et des services de sécurité dans la mise en place d’une liste noire de travailleurs à «l’échelle industrielle» pour empêcher l’embauche de travailleurs membres de syndicats. La police, y compris les services spéciaux et les services de sécurité, a fourni des informations à la liste noire financée par les principales entreprises de construction du pays et ce, pendant des dizaines d’années. Un policier aurait, entre autre, infiltré le syndicat de la construction Ucatt pour y recueillir des informations sur « plus de 300 personnes ». La police partageait par la suite des informations avec de grandes entreprises et d’autres organismes sur des employés potentiels.
Vendredi 1er mars, le président du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate ainsi que 5 responsables du syndicat ont été condamnés à un mois de prison pour avoir mener une manifestation organisée le 13 décembre (voir notre article). Ils ont été arrêtés à la fin de l’audience et emprisonnés.
Dés 2015, date de la création du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate, les membres ont dû faire face à un management agressive. Une première tentative de licenciement de Ko Nay Myo Win, président du syndicat fût empêché grâce à une action collective. Depuis, les syndicats des autres hôtels de la région se sont regroupés pour former un syndicat unique. En août dernier, la direction a de nouveau licencié le président du syndicat, ainsi que 11 autres travailleurs, dont deux membres du conseil exécutif et 7 membres actifs du syndicat. Ces licenciements ont menée à des actions des travailleurs syndiqués, des familles et de soutiens.
La police arrête des manifestants de l'hôtel Tharabar Gate (archive)