Le dirigeant de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC), le premier syndicat des professeurs d’universités publiques de Côte d’Ivoire, Johnson Zamina Kouassi, a été écroué pour « troubles à l’ordre public ». Les grèves, qui touchent également les enseignants des écoles primaires et secondaires et qui rentrent dans leur cinquième semaine, paralysent tout le système éducatif du pays. Les grèves du secteur public sont récurrentes en Côte d’Ivoire depuis deux ans, malgré la signature en août 2017 d’une trêve sociale de cinq ans moyennant le paiement sur plusieurs années d’arriérés de salaires.

De violents affrontements ont opposé mardi élèves et policiers dans plusieurs endroits d’Abidjan, notamment près du lycée international Jean Mermoz et du lycée du quartier chic de Cocody. Des élèves et étudiants voulaient empêcher les cours de se dérouler dans ces établissements où la grève n’est pas suivie, afin d’alerter sur leur situation, leur année scolaire étant gravement perturbée par les grèves. Ils en ont été brutalement empêchés par les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.

Johnson Kouassi Zamina

Johnson Kouassi Zamina

Lundi matin 11 mars, Curro Moreno, porte-parole du Syndicat andalous des travailleurs (SAT) de Jaén, a été arrêté pour ne pas avoir comparu devant le tribunal de Jaén pour sa participation aux actions du syndicat SAT dans le supermarché  Mercadona en 2012. Curro Moreno avait participé à une action d’expropriation de nourriture pour les donner à des familles en difficulté.

Dans l’après-midi, Oscar Reina, secrétaire général et porte-parole du syndicat, a été arrêté devant le tribunal alors qu’il manifestait pour la libération de Curro Moreno. Il a été arrêté pour avoir refusé de comparaître devant le tribunal, position défendue par le syndicat pour protester contre la criminalisation dont ils sont victimes. La comparution concerne sa participation aux piquets organisés lors de la grève dans l’entreprise Procavi. Ce n’est pas la première arrestation d’Oscar Reina. Il avait été arrêté en novembre 2018 (voir notre article) également pour non-comparution devant le tribunal. Les deux syndicalistes ont été libérés plus tard dans la journée.

Curro Moreno

Oscar Reina

Oscar Reina
Curro Moreno

Révélé il y a dix ans, une enquête publique (rapport Creedon sur l’opération Reuben) vient de confirmer l’implication de la police et des services de sécurité dans la mise en place d’une liste noire de travailleurs à «l’échelle industrielle» pour empêcher l’embauche de travailleurs membres de syndicats. La police, y compris les services spéciaux et les services de sécurité, a fourni des informations à la liste noire financée par les principales entreprises de construction du pays et ce, pendant des dizaines d’années. Un policier aurait, entre autre, infiltré le syndicat de la construction Ucatt pour y recueillir des informations sur « plus de 300 personnes ». La police partageait par la suite des informations avec de grandes entreprises et d’autres organismes sur des employés potentiels.

Blacklist Support Group

Blacklist Support Group

Vendredi 1er mars, le président du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate ainsi que 5 responsables du syndicat ont été condamnés à un mois de prison pour avoir mener une manifestation organisée le 13 décembre (voir notre article). Ils ont été arrêtés à la fin de l’audience et emprisonnés.

Dés 2015, date de la création du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate, les membres ont dû faire face à un management agressive. Une première tentative de licenciement de Ko Nay Myo Win, président du syndicat fût empêché grâce à une action collective. Depuis, les syndicats des autres hôtels de la région se sont regroupés pour former un syndicat unique. En août dernier, la direction a de nouveau licencié le président du syndicat, ainsi que 11 autres travailleurs, dont deux membres du conseil exécutif et 7 membres actifs du syndicat. Ces licenciements ont menée à des actions des travailleurs syndiqués, des familles et de soutiens.

La police arrête des manifestants de l’hôtel Tharabar Gate (archive)

La police arrête des manifestants de l'hôtel Tharabar Gate (archive)

Un employé de la ville de Santo Domingo Tehuantepec, en Oaxaca, a été tué par un coup de feu lors d’affrontements mercredi après-midi, dans le cadre d’un conflit syndical. De plus, quatre blessés ont été enregistrés, ainsi que de nombreux dommages. Le défunt était le chauffeur de la mairesse. Sa mort est survenue après que des membres du Syndicat des travailleurs du conseil municipal eurent occupé les locaux du Palais municipal pour exiger la révision de leur convention collective de travail.

Les employés ont fermé les rues adjacentes et ont jeté des pierres et des bâtons sur un groupe de jaunes. Quelques minutes plus tard, des coups de feu ont été entendus, provoquant la colère des grévistes qui ont notamment brûlé un camion à ordures à coups de cocktails Molotov. Des éléments de l’armée mexicaine et de la police d’État ont été déployés dans la ville.

Les événements de Tehuantepec.

Les événements de Tehuantepec.

Mardi matin, 26 février, Kwasi Adu Amankwah, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale – Afrique (CSI-Afrique), a été arrêté à son hôtel à Harare par les forces de sécurité et conduit à l’aéroport où il a été détenu dans l’attente de son expulsion. Il sera finalement libéré ce mercredi après plus de 24h de détention. Kwasi Adu Amankwah se rendait au Zimbabwe pour rencontrer les dirigeants du Congrès zimbabwéen des syndicats (ZCTU) ainsi que le ministre zimbabwéen du Travail, Sekai Nzenza. Dans le même temps, Diallo Mamadou, Secrétaire général adjoint de la CSI, a vu son visa refusé par le gouvernement zimbabwéen.

La situation est tendu au Zimbabwe qui a vu plusieurs grèves s’organiser ses dernières semaines et être réprimées violement causant la mort de manifestants et l’arrestation d’un certains nombres d’entre eux dont des dirigeants syndicaux. Les dirigeants du ZCTU, Japhet Moyo et Peter Mutasa, font toujours l’objet d’accusations pour avoir appelé à une grève de trois jours, du 14 au 16 janvier 2019 (voir nos articles ici et ici). Ils ont été libérés sous caution et doivent se rendre trois fois par semaine au Département des Enquêtes Criminelles. Ils sont accusés d’avoir voulu « nuire à un gouvernement constitutionnellement élu ».

Kwasi Adu Amankwah, secrétaire général de la CSI-Afrique

Kwasi Adu Amankwah, secrétaire général de la CSI-Afrique

Suite aux manifestations contre la visite de Theo Francken à Verviers, qui avait du annuler sa conférence, Georges-Louis Bouchez, le délégué général (MR) veut la fin de « l’impunité » pour les syndicats, par le moyen d’un proposition de loi qui les obligera à avoir une personnalité juridique. Cette proposition figure dans le projet de programme du MR pour les prochaines élections. Elle a été validée par le conseil du MR et doit être désormais validée par l’assemblée générale. Les syndicats avaient appelé à la manifestation de Verviers

Les incidents de Verviers

Les incidents de Verviers

La police est intervenue hier mercredi 20 février pour disperser les enseignants qui ont tenu, à Rabat, une marche de protestation contre le ministère de l’Education nationale. Cette manifestation a eu lieu en commémoration du 8e anniversaire du Mouvement du 20 février. La manifestation se dirigeait vers le Parlement quand les policiers sont intervenus. Quelques enseignants retraités ont été blessés et ont été évacués d’urgence à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires.

Les enseignants ont tenu cette manifestation pour faire entendre leurs voix et dénoncer le silence du ministère qui n’a pas donné suite à leurs revendications. Des centaines d’enseignants originaires de différentes villes du Royaumes se sont rendus à Rabat pour participer à cette marche tenue à l’initiative des syndicats de l’enseignement.

Après l'intervention policière à Rabat

Depuis plusieurs jours déjà, une délégation de travailleurs de NLMK Clabecq occupe le site de La Louvière et de Manage pour protester contre le plan de restructuration. Ce lundi, un huissier s’est donc rendu sur le site louviérois afin de contraindre les grévistes à laisser passer les poids lourds. Au total, 96 policiers, la moitié issue de la police locale de La Louvière et l’autre moitié de la police fédérale, sont intervenus. Quatre manifestants ont été arrêtés administrativement. Les camions peuvent dès à présent accéder et quitter les deux sites industriels.

Les camions entrent dans le site sous la protection de la police

Les camions entrent dans le site sous la protection de la police

Mardi 5 février, Mahamadi Sissoko, un septième cheminot a trouvé la mort dans la grève de la faim en cours depuis deux mois dans la ville de Kita au Mali. Les cheminots Maliens sont en grève pour réclamer 11 mois de salaires impayés. Suite à ce dernier décès, l’état Malien se propose de leur payer 3 mois mais le syndicat des travailleurs des rails maintient son mot d’ordre, les travailleurs du rail sont, en effet, catégoriques : « le paiement des arriérés de salaire ou la mort ».

Les familles participent aussi aux mouvement. Ce mercredi 13 février, les femmes des cheminots ont manifesté à Kayes, avec une banderole “J’ai faim, 10 mois sans salaire”. Ils sont 496 agents à participer à la grève pour réclamer les arriérés de salaire. Le premier décès chez les grévistes avait eu lieu le 18 décembre 2018.

Plus d’infos ici

La manifestation des femmes des cheminots de mercredi

La manifestation des femmes des cheminots de mercredi