Gaël Quirante, dirigeant syndical de Sud PTT 92, passait en procès mercredi 18 décembre suite à des plaintes de cadres de La Poste pour des faits de « violence » (voir notre article). Accompagné de plus de 300 manifestants et de nombreuses personnalités devant les portes du tribunal de Nanterre, Gaël a finalement été condamné à 3 mois de prison avec sursis (et une mise à l’épreuve de 5 ans) ainsi qu’à 269€ d’amende à La Poste, 1000€ d’amende pour préjudice moral d’une cadre et 700€ d’amende de préjudice moral pour une autre cadre. Le leader syndical a annoncé à la sortie du tribunal qu’il a immédiatement interjeté appel et que son syndicat continuera à se battre sur tous les terrains, judiciaires comme dans la rue ou l’entreprise.

La manifestation de soutien se rendant au tribunal.

Gaël Quirante, dirigeant syndical de Sud PTT 92, passe deux fois en correctionnelle le 18 décembre prochain à Nanterre suite à des accusations de cadres de La Poste de « violence » et « vol avec violence ». Ce nouveau procès s’inscrit dans la politique d’acharnement répressif de la direction de l’entreprise contre les dirigeants syndicaux combatifs (voir notre article). Gaël Quirante risque 5 ans de prison et 75 000 euros d’amendes dans chacun de ses procès. Un rassemblement de soutien pour exiger sa relaxe est organisé mercredi 18 décembre devant la Préfecture des Hautes-Seines à Nanterre dès 08H.

En France, le mouvement contre la réforme des retraites bat son plein depuis le 5 décembre dernier. Pour qu’il dure, l’argent est le nerf de la guerre. Le Secours Rouge Toulouse appelle à organiser la solidarité financière avec les secteurs avancés de la mobilisation. Une liste (non exhaustive) de caisses de grève :

Mercredi 11 décembre, lors d’une action de soutien au dépôt RATP d’Aubervilliers dans la banlieue Nord de Paris, un enseignant de Seine-Saint-Denis avait interpellé. Ce matin là une cinquantaine de soutiens étaient venus renforcer le piquets de grève des agents RATP. L’objectif était d’empêcher les bus de sortir du dépôt. La garde à vue de cet enseignant solidaire a été prolongée et il sera renvoyé devant un tribunal. Cela s’inscrit dans la suite des actes de répression observés pour débloquer les piquets de grèves. A Ivry, à Pavillon-sous-Bois, et à Malakoff, la police est intervenue de façon violente pour déloger le piquet de blocage.

Intervention de la police au dépôt d'Ivry

 

 

La police de Harare ont arrêté les fonctionnaires et les travailleurs du secteur public qui manifestent contre les mesures d’austérité qui ont conduit à un resserrement de leurs conditions de vie au Zimbabwe. Les travailleurs veulent que l’administration leur paye leur salaire indexé en dollars pour les protéger contre une inflation à trois chiffres. Ainsi, le travailleur le moins payé gagnerait 7.309 dollars zimbabwéens (475 USD), soit sept fois plus que les 1.023 dollars zimbabwéens qu’il reçoit actuellement. Des dizaines de policiers ont refoulé les travailleurs qui voulaient manifester, les nassant devant les bureaux du Conseil Apex, le principal syndicat des travailleurs du secteur public à Harare. Pour tenter de briser une grève du personnel médical, qui souhaite également une augmentation de salaire, le gouvernement avait licencié 77 médecins plus tôt cette semaine.

Manifestant au Zimbabwe

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Esman Bakhshi a été libéré contre une lourde caution, de la prison d’Evin à Téhéran, capitale de l’Iran. Porte parole d’une série de grève, son engagement lui a valu une arrestation en novembre 2018. Le militant syndical et représentant des travailleurs de la canne à sucre dans le Sud Ouest de l’Iran a été transféré à la prison d’Evin après avoir été condamné à 14 ans de prison et 74 coups de fouet. Il est accusé de « répandre des mensonges », « d’insulte au Guide suprême » ou encore d’organiser des « rassemblement en vue de commettre des crimes contre la sécurité naitonale. » Il a actuellement fait appel de ce jugement et est en attente d’un nouveau verdict.

 

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Le militant syndical iranien Esman Bakshki sortant de prison à Téhéran.

 

 

La CGT a annoncé cet après-midi l’interpellation de Hervé Ossant responsable départemental du syndicat alors qu’il était présent à un rassemblement lors de la venue de ministres en Seine-Saint-Denis. Ce rassemblement visait à dénoncer la casse des services publiques et à fait l’objet d’attaques de la part de la police. Au cours d’une charge, Hervé Ossant a été interpellé et emmené au poste de police. Plusieurs sections de la CGT ont dénoncé cette criminalisation de l’activité syndicale et demandent que toute forme de poursuite soient abandonnées à l’égard de leur responsable.

Hervé Ossant responsable syndical prenant la parole

Hervé Ossant responsable syndical prenant CGT en France la parole

Samedi 26 octobre, Sepideh Gholian (voir notre article), Sanaz Elahyari, Amir Hossein Mohammadi Fard, Amir Amirgholi (voir notre article) et Atefeh Rangriz, Marzieh Amiri ont été libérés. Sepideh Gholian et Atefeh Rangriz avaient dernièrement entamé une grève de la faim entre autre pour protester contre leurs conditions de détention et les actes de harcèlement constant, ainsi que ceux envers des membres de leur famille. Neda Naji, une autre détenue du 1er mai, est toujours en prison et devrait être jugée par la 28e chambre du «Tribunal révolutionnaire islamique» pour sa participation à Téhéran au 1er mai 2019.

Sepideh Gholian

Le 8 octobre, pour la 3e journée consécutive, le rassemblement de protestation des travailleurs de la compagnie Azarab s’est poursuivi à Arak en Iran. Le dimanche 6 octobre, les travailleurs d’Azarab avaient organisé une collecte sur l’autoroute Téhéran-Arak pour protester contre la vente de leur entreprise et exiger leurs salaires impayés. Ils ont bloqué la place principale à l’entrée de la ville. La veille, le 7 octobre, ils s’était rassemblé et avait marché devant l’entreprise. Les unités anti-émeutes des Gardiens de la Révolution les ont chargés en tirant des gaz lacrymogènes sur la foule. Ils ont bloqué les manifestants par crainte que les jeunes rejoignent les protestataires. Malgré les attaques brutales de la veille, les travailleurs se sont rassemblés à nouveau devant le bâtiment de l’entreprise. Les forces répressives ont empêché les manifestants d’atteindre la place et d’entrer dans la ville.

Les ouvriers d’Azarab, de la ville d’Arak, en lutte

 

Depuis le dimanche 15 septembre, près de 50.000 travailleurs de 34 sites du constructeur automobile General Motors (GM) sont en grève à l’appel du syndicat United Auto Workers (UAW). La grève s’est déclenchée suite à l’échec des négociations d’une nouvelle convention collective pour les 4 prochaines années. Ils réclament des augmentations de salaire, une meilleure couverture santé, le redémarrage d’une usine dont l’activité a été arrêtée en mars à Lordstown, dans l’Ohio et empêcher la fermeture programmée d’une chaîne d’assemblage à Detroit.

Depuis le début du conflit, les travailleurs des usines situées au Mexique, Canada, Brésil et en Corée du Sud (où les travailleurs sont également en grève partielle depuis début septembre) s’organisent en soutien aux grévistes états-uniens. Sur le site de Silao (Mexique), au moins 8 travailleurs organisés et solidaires ont été licenciés pour leur soutien, refusant entre autre de faire des heures supplémentaires. Des pressions avaient été exercées dans les usines des différents pays pour reconstituer la production de véhicules. Les grévistes ont maintenu la communication avec les travailleurs et travailleuses des autres pays et fait un «appel à la solidarité».

Usine GM à Silao (Mexique)