Place de la liberté, à Bamako, les enseignants grévistes se sont mis en route en direction du Monument de l’indépendance. Une fois arrivés à destination, les grévistes ont prévu de tenir un meeting d’information. Cette unième marche faisait suite à l’échec des nouvelles négociations avec le gouvernement. Au cours de la marche, les enseignants scandaient des slogans hostiles au Premier ministre. Devant le Monument de l’indépendant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes sur les enseignants gréviste dans le but de disperser la masse qui bloquait la circulation aux ministres et au Président de la République qui se rendaient à Koulouba pour le Conseil des ministres. Sous le gaz lacrymogène, les enseignants ne sont pas restés les bras croisés. Certains d’entre eux ont répliqué en jetant sur la police ce qui leur tombait sous la main. Le gouvernement dresse un bilan de 4 policiers blessés, 9 manifestants interpellés et 6 véhicules de police endommagés.

Répression de la marche des enseignants au Mali

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Hier, malgré la pluie, plusieurs centaines de soutiens étaient réunis devant la Place Lachambeaudie à Paris pour soutenir Patrick et Yassine à l’occasion de leur conseil de discipline. A l’issue du rassemblement, les grévistes entrent dans les locaux de la RATP pour leur conseil de discipline. Pas d’envahissement massif cette fois, seuls les agents RATP sont habilités à entrer dans le bâtiment, gardé par des CRS pour l’occasion.  Finalement, la RATP les menace de deux mois de mise à pied, une sanction moins lourde que la révocation, mais totalement démesurée. Pour la décision finale, il faudra attendre le retour du directeur du département. En attendant grévistes et soutiens restent mobilisés, pour donner de la force à l’occasion du conseil de discipline de François, un autre gréviste de Vitry, qui se tiendra aujourd’hui, mais aussi pour rester alerte face aux décisions finales de l’entreprise.

Syndicalkistes sanctionnés à la RATP

La marche des enseignants, organisée ce lundi à Alger, à l’appel de la coordination nationale des enseignants du primaire, a été réprimée par la police. Quelque 300 enseignants du primaire étaient regroupés tôt le matin à la place des Martyrs avant d’entamer la marche vers le Palais du Gouvernement. Mais les forces de l’ordre étaient décidés à empêcher la marche des enseignants, ce qui a provoqué quelques affrontements. Les enseignants du primaire, venus de plusieurs régions du pays, étaient déterminés à aller vers le Palais du gouvernement, une action par laquelle ils voulaient prouver la représentativité de leur coordination et la légitimité de leur démarche. Déterminés, les enseignants contestataires ont réussi à franchir le premier obstacle pour se lancer dans les ruelles de La Casbah, alors que d’autres collègues ont marché vers la rue Ben M’hidi, dans l’espoir de se retrouver rue Docteur Saâdane. Beaucoup d’enseignants ont été confinés au niveau des escaliers du Docteur Saâdane par les forces de l’ordre qui ont procédé à quelques interpellations. Pour rappel, les enseignants dénoncent la détérioration de leurs conditions socioprofessionnelles, la dégradation des services publics et le désengagement de l’Etat du secteur de l’éducation.

Répression des enseignants à Alger

Vendredi 28 février, le Centre Polyculturel Résistances (CPCR) organise un événement pour soutenir les syndicalistes menacés par la justice. L’événement se tiendra dans les locaux du CPCR (rue Jonruelle n°11, 4000 Liège). Il commencera à 18h par des échanges autours de la liberté syndicale en Belgique au XXI siècle et se poursuivra par une soirée festive à partir de 21h.

Belgique : Soirée de soutien aux syndicalistes menacés par la justice

Bien que les revenus d’exportation du chrome atteignent plus de 100 millions d’euros par an, les familles de Bulqiza sont parmi les plus pauvres d’Albanie et leur survie dépend des mines. Le Syndicat des mineurs unis de Bulqiza a annoncé sa formation le 17 novembre 2019. Cinq jours plus tard, le président du syndicat a été licencié par AlbChrome, qui fait partie d’une société très puissante (Balfin), possédée par Samir Mane,  et qui est la plus grande société minière opérant dans la région. En réponse, les travailleurs ont boycotté le travail exigeant la réintégration de leur dirigeant syndical, la fin de la répression des travailleurs et l’augmentation des salaires. Dans les jours qui ont suivi, d’autres dirigeants et militants syndicaux ont été temporairement détenus et interrogés par la police. Le 2 décembre, AlbChrome a licencié un autre membre du comité exécutif du syndicat. Sous les attaques patronales et policières, dans le black-out médiatique, les travailleurs ont décidé d’arrêter leur grève suite à la promesse faite par l’inspection du travail que la question du licenciement des syndicalistes sera examinée par elle.  Depuis, les attaques contre le syndicat ont repris: un autre membre du comité exécutif du syndicat a reçu un avertissement de licenciement et a été rétrogradé à un poste de travail pour lequel il n’avait aucune expérience. Ce début de l’année, alors que les accidents se succèdent dans les mines, des hommes de main payés par Samir Mane ont attaqué un local militant soutenant les mineurs, et la police a arrêté les distributeurs de tracts dénonçant Samir Mane et AlbChrome, en les accusant de « causer la panique » et de « troubler l’ordre public ».

Les mineurs du chrome en lutte en Albanie

En juillet de cette année, Erlan Baltabay, un dirigeant du Syndicat indépendant des travailleurs du pétrole et de l’énergie au Kazakhstan, a été condamné à sept ans de prison pour des motifs politiques. Suite à une grande mobilisation syndicale internationale, il a été libéré de prison en août après avoir été gracié par le président et a pu rentrer chez lui dans sa famille. Sa peine de sept ans a été remplacée par une amende. Baltabay refuse de payer l’amende et exige le droit de faire appel de sa condamnation. Les autorités kazakhes l’ont à nouveau emprisonné et lui ont infligé une nouvelle peine de cinq mois. Les autorités du Kazakhstan répriment les syndicats indépendants en multipliant les procès pour des prétextes divers contre leurs dirigeants (voir nos articles ici ou ici).

Erlan Baltabay

 

Florian Soto, délégué CGT de la centrale de Gardanne, dans les bouches du Rhône, a été placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie d’Aix en Provence. C’est un nouveau cas de répression visant à briser la grève de ces travailleurs, une semaine après que l’un d’entre eux ait été convoqué par la direction à un entretien en vue de sanctions. Le lendemain de l’arrestation, les locaux syndicaux étaient été visés par la police, qui a encerclé la centrale pour y faire une perquisition. Cette répression à l’égard des grévistes intervient à un moment particulier. En effet, alors que ces derniers sont en lutte depuis 2018 contre l’annonce de la fermeture de la centrale à charbon (promesse de campagne d’Emmanuel Macron), le contre-projet présenté par la CGT pour sauver le site a réussi son étude de faisabilité. Face à cette double attaque les grèvistes ont appelé à des rassemblements de soutien à leur camarade et ont envahi les voies de la gare Saint-Charles de Marseille et paralysant une partie du trafic.

La grève à la centrale de Gardanne

 

Mercredi 12 février, un délégué CGT, salarié de la centrale de Gardanne, a été placé en garde à vue. Il est accusé d’avoir menacé le directeur du site et a été interrogé durant trois heures dans les locaux de la gendarmerie d’Aix-en-Provence. En réaction à son placement en garde à vue, des représentants de la CGT et des travailleurs de la centrale ont bloqué les voies de la gare ferroviaire de Gardanne pour réclamer la libération de leur camarade. Le lendemain, un militant syndical a été interrogé par la police Blocage du dépôt des éboueurs à Pau du 31 janvier. En réaction, une manifestation, regroupant de nombreux syndicalistes et Gilets Jaunes, a été organisée non loin du commissariat. Le même jour, des étudiants qui souhaitez manifester à l’université de Tolbiac (Paris) contre la précarité étudiante ont été nassés par la police.

Ce samedi 15 février, se tenait l’acte 66 des Gilets Jaunes. À Rennes la manifestation était interdite, ce qui n’a pas empêcher un millier de personnes de se rassembler. Des affrontements ont eut lieu avec la police qui ont utilisé une autopompe, des gaz lacrymogène et ont chargé la manifestation à plusieurs reprise. Sept manifestants ont été arrêtés. Cinq manifestants ont été conduite au CHU Pontchaillou, pour des plaies contuses au visage, après avoir essuyé des coups de matraque. À Paris, un parcours sur les trois prévus a été interdit.

Charge policière lors de l'acte 66 des Gilets Jaunes à Rennes

Jeudi 23 janvier, des agents d’Enedis passaient devant le tribunal de Vannes pour avoir bloqué avec leurs collègues de GRDF la plateforme de stockage logistique Serval (ex-ErDF) de Ploërmel. Ce blocage avait commencé le 10 janvier dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Mardi 14 janvier, 19 militant·es ont reçu·es une assignation à comparaître jeudi devant le tribunal de Vannes. Le jugement a été rendu ce vendredi 31 janvier, déboutant la direction et ne prononçant aucune condamnation à l’encontre des grévistes. Lundi 27 janvier, un procès dans le cadre d’une affaire similaire se tenait à Bordeaux. Six militant·es étaient assignés devant le Tribunal Judiciaire par Serval pour avoir bloqué la plateforme d’Enedis à Floirac pendant deux semaines. Ils s’étaient montrés solidaires envers les autres professions grâce à des actions coups de poings, avec des coupures électriques et gazières notamment dans les lycées. Plusieurs centaines de personnes sont venues les soutenir en scandant des slogans faisant du bruit jusque dans la salle même. Le juge a décidé de ne pas renvoyer l’affaire. Plus d’infos sur le procès de Bordeaux ici.

rassemblement de soutien aux six travailleurs d'Enedis

Vendredi 31 janvier, 10 salariés de l’entreprise Enedis passaient en référé pour « occupation illégale » d’une plate forme logistique à Castelnau-D’Estretefond où les grévistes y tenaient leur pique de grève. Plus de 150 personnes se sont rassemblées devant le Tribunal de Grande Instance à Toulouse pour exiger l’arrêt des poursuites. Le rendu du procès aura lieu mercredi 5 février.

 

Rassemblement devant le Tribunal de Grande Instance à Toulouse.