Des milliers d’enseignants ayant perdu leur emploi à Agartala, capitale de l’état du Tripura (Nord-Est de l’Inde), campaient depuis 52 jours devant le siège du gouvernement de l’État. Les forces de sécurité ont brutalement mis fin à cette protestation hier mercredi, détruisant le village de tentes. Les enseignants ont résisté: 87 enseignants ont été blessés et 223 ont été arrêtés. 17 policiers ont été blessés.

Rong Chhun, président de la Confédération cambodgienne des syndicats (CCU, affilié à la CSI), a été arrêté pour des commentaires publiés sur un réseau social concernant des paysans des zones frontalières. Avec lui, plus de 20 autres militants sociaux, dont Sor Saknika président de l’Association cambodgienne des travailleurs informels, ont aussi été interpelés et placés en détention. La situation des luttes ouvrières au Cambodge est désastreuse: arrestation de dirigeants syndicaux, érosion de la négociation collective, répression des activités de grève et de manifestations. Rong Chhun doit comparaître devant le tribunal en cette fin de semaine.

Rong Chhun, président de la Confédération cambodgienne des syndicats (CCU)

 

C’était hier lundi la première audience du procès, au Tribunal du Travail de Bruxelles, des chauffeurs de la STIB, sanctionnés par leur direction parce qu’en mai ils avaient arrêté le travail, invoquant le droit de retrait (voir notre article). La STIB demandé à l’audience un délai de six mois pour rédiger ses conclusions tandis que les chauffeurs, qui exigent d’être payés, ne sollicitent que six semaines pour peaufiner leurs arguments. L’avocate des chauffeurs  y voit une volonté de la STIB de retarder autant que faire se peut le débat de fond devant le juge. En tout état de cause, les plaidoiries n’auront pas lieu avant plusieurs mois.

 

Laurent Indrusiak, secrétaire général de l’UD CGT 03, est convoqué au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand le 11 janvier 2021 pour répondre à des accusations « d’injures » à destination de La Poste et de cadres de La Poste dans le cadre d’une mobilisation d’agents postaux du département. Ces six dernières années, il a été convoqué à 15 reprises au commissariat et c’est son troisième procès. L’Union Départementale CGT de l’Allier appelle à un rassemblement de soutien le 11 janvier à partir de 12h30 devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.

Demain lundi commence le procès, au Tribunal du Travail de Bruxelles, des chauffeurs de la STIB, sanctionnés par leur direction parce qu’en mai ils ont arrêté le travail, invoquant le droit de retrait, alors que leur direction refusait de discuter en CPPT, avec les représentants élus, des mesures de prévention à adopter. Alors que, suite à la pandémie, beaucoup de services au public étaientdevenus inaccessibles au public, les chauffeurs de la STIB devaient continuer à travailler, ce qu’ils acceptaient. Mais ils veulaient pouvoir le faire avec un maximum de sécurité, et dans un climat de concertation. Le mouvement a été suivi par plus de 1000 chauffeurs, une très large majorité. Le monde patronal prétend combattre l’idée qu’un « droit de retrait » existerait, en Belgique, alors qu’il est bien inscrit dans la loi. Il y aura un rassemblement, demain à 9h, place Poelaert, mais limité à 100 personnes.  Inscriptions: ici
Ces travailleurs ont une page FB et un fonds de soutien : ici

Les travailleurs agricoles travaillant dans le secteur produisant des denrées pour l’exportation dans les région d’Ica et de La Libertad ont réoccupé, pour la deuxième journée consécutive, deux segments de la route Panamericana. 700 policiers anti-émeutes ont été déplacés vers Ica et La Libertad mardi 22 décembre. Lorsqu’ils ont manoeuvré pour chercher à débloquer les routes, ils se sont heurté à la résistance des manifestants, en particulier dans le sud du pays. Les ouvriers agricoles exigent l’adoption d’une loi agraire qui revaloriserait leurs revenus.

Les enseignants pakistanais manifestent samedi à Islamabad pour que leurs emplois contractuels soient déclarés permanents. Dans la capitale fédérale Islamabad, la police, qui avait bloqué la route menant à Bani Gala a chargé les manifestants à la matraque, procédant à 44 arrestations et utilisant des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont résisté en lançant des pierres sur la police. Après les négociations, l’administration a décidé de libérer tous les manifestants arrêtés.

Une centaine de personnes ont été arrêtées après la mise à sac d’une usine fabriquant des iPhone dans le sud de l’Inde par des ouvriers en colère. L’émeute s’est produite samedi dans l’usine du groupe taïwanais Wistron Infocomm Manufacturing en banlieue de Bangalore. Des vitres ont été pulvérisées et des voitures renversées. Les caméras de vidéosurveillance, des lampes et des ventilateurs ont également été cassés et une voiture a été incendiée. Les travailleurs se plaignent de ne pas avoir été payés depuis quatre mois et d’avoir été contraints à faire des heures supplémentaires. Un responsable syndical local a dénoncé « l’exploitation brutale » des ouvriers de l’usine. « Le gouvernement de l’Etat a permis que l’entreprise s’affranchisse du respect des droits fondamentaux » des employés. L’usine emploie environ 15 000 personnes, mais la majorité d’entre elles sont engagées par des agences d’intérim.

Sur la place Saint-Lambert, à l’appel de la FGTB, entre 500 et 700 militants s’étaient rassemblés masqués devant le Palais de Justice de Liège pour manifester leur solidarité avec les 17 syndicalistes condamnés le 23 novembre dernier par le tribunal correctionnel de Liège (voir notre article). Sous les fumigènes rouges, les manifestants ont réalisé une haie d’honneur pour laisser passer l’avocat des 17 syndicalistes venus déposer leur appel du jugement. Avertie de la manifestation, la police est restée discrète. Le rassemblement était autorisé pour moins de 100 personnes avec les précautions sanitaires. La police annonce donc une verbalisation pour non-respect des prescrits de l’arrêté ministériel. Organisées symboliquement à l’occasion de la journée internationale des droits humains, d’autres manifestations de la FGTB en faveur du droit de grève étaient prévues un peu partout dans le pays.

 

Les manifestations entamées la semaine dernière dans la province de Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien vont en s’intensifiant. Organisées initialement par des enseignants contre la réduction de 21% de leur salaire, elles ont été rejointes par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption et la crise économique. « Quarante-trois enseignants et civils ont été arrêtés mercredi, le deuxième jour des protestations. Vingt et un d’entre eux ont été libérés », a déclaré Najmadin Muhammed, membre du syndicat des enseignants. Masrour Barzani, Premier ministre du Gouvernement régional du Kurdistan, a annoncé mercredi matin que les autorités commenceraient à payer jeudi les salaires… d’octobre. Cela n’a cependant pas empêché les manifestants de Sulaymaniyah de descendre dans la rue. La police est intervenue brutalement, usant massivement de gaz lacrymogènes.

Mercredi, des manifestations ont eu lieu à Kalar, Darbandikhan et dans d’autres districts de Sulaymaniyah. Les manifestants ont appelé à des mobilisations dans toutes les provinces de la région du Kurdistan. Les autorités, de leur côté, se sont préparées activement à affronter les manifestants. À Hewlêr (Erbil), les forces de police ont installé dès mercredi des points de contrôle temporaires sur la place du marché et dans les rues afin d’empêcher les rassemblements. Jeudi, un grand nombre de policiers étaient déployés à tous les coins de rue de Sulaymaniyah, empêchant tout rassemblement de plus de trois personnes.