Les manifestations entamées la semaine dernière dans la province de Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien vont en s’intensifiant. Organisées initialement par des enseignants contre la réduction de 21% de leur salaire, elles ont été rejointes par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption et la crise économique. « Quarante-trois enseignants et civils ont été arrêtés mercredi, le deuxième jour des protestations. Vingt et un d’entre eux ont été libérés », a déclaré Najmadin Muhammed, membre du syndicat des enseignants. Masrour Barzani, Premier ministre du Gouvernement régional du Kurdistan, a annoncé mercredi matin que les autorités commenceraient à payer jeudi les salaires… d’octobre. Cela n’a cependant pas empêché les manifestants de Sulaymaniyah de descendre dans la rue. La police est intervenue brutalement, usant massivement de gaz lacrymogènes.

Mercredi, des manifestations ont eu lieu à Kalar, Darbandikhan et dans d’autres districts de Sulaymaniyah. Les manifestants ont appelé à des mobilisations dans toutes les provinces de la région du Kurdistan. Les autorités, de leur côté, se sont préparées activement à affronter les manifestants. À Hewlêr (Erbil), les forces de police ont installé dès mercredi des points de contrôle temporaires sur la place du marché et dans les rues afin d’empêcher les rassemblements. Jeudi, un grand nombre de policiers étaient déployés à tous les coins de rue de Sulaymaniyah, empêchant tout rassemblement de plus de trois personnes.

Forces de l’ordre et manifestants se sont opposés, aujourd’hui lundi 7 décembre au petit matin. Les membres du collectif « usine du sud : usine pays », s’opposent à la possible vente, dans les tout prochains jours, de l’usine de nickel de Vale, adossée au riche gisement de Goro, à un consortium calédonien et international. Les heurts ont eu lieu aux abords du bateau qui transporte les salariés de Vale, vers le site de l’usine dans le sud de l’archipel. Les amarres ont été rompues par les manifestants, et le bateau a par la suite été récupéré par les secours en mer. Des affrontements ont ensuite opposés forces de l’ordre et manifestants, les tirs de grenades lacrymogènes contre jets de pierre. Des voitures, des pneus et des palettes de bois ont été incendiées.

Des heurts se sont produits en plusieurs points de Nouméa, dont des nombreux axes ont été barrés à la circulation entraînant d’importants embouteillages. Un gendarme et un vigile ont été blessés. Sur le site de l’usine, dont les routes d’accès sont bloquées, la tension est aussi très vive. Six gendarmes, dont deux ont été soignés à l’hôpital, ont été blessés dimanche lors de précédentes échauffourées. Des barrages ont aussi été dressés sur la commune du Mont-Dore ainsi qu’à Bourail.

Les manifestants ont mis feu à des pneus pour empêcher l’accès au port Automne, à Nouméa, ce 7 décembre

Les protestations des ouvriers agricoles réclamant de meilleurs salaires s’intensifient au Pérou, empêchant les récoltes et bloquant les transports. Les travailleurs de Camposol, un important exportateur de fruits, ont rejoint la mêlée hier, jeudi 3. Les ouvriers agricoles de l’agro-exportateur Talsa ont annoncé qu’ils se joindraient eux aussi aux rassemblements de ce vendredi. Le Pérou est un important exportateur de myrtilles, de raisins, d’avocats et d’asperges. Des centaines d’autobus et de camions-remorques transportant des fruits et légumes frais ont été bloqués pour le quatrième jour le long de l’autoroute Panamericana Sur à 300 km au sud de Lima, provoquant des affrontements avec des manifestants bloquant les routes. Un manifestant a été tué par la police.

Drivers throw stones toward agricultural workers blocking the Panamericana Sur highway during a protest over a long-standing but controversial agrarian law, in Villacuri, Peru December 3, 2020. REUTERS/Sebastian Castaneda

Un mois de prison (avec sursis), c’est la condamnation prononcée ce lundi par les juges correctionnels liégeois, à l’encontre de cinq syndicalistes de la FGTB, dont le président Thierry Bodson. C’est l’affaire du blocage d’autoroute, au viaduc de Cheratte, voici cinq ans, lors d’une grève générale (photo). C’est la moitié de ce qui a été réclamé, lors du réquisitoire, prononcé au cours de l’audience d’octobre par la procureur du roi. En dépit des demandes d’acquittement formulées par la défense, le délit d’entrave méchante à la circulation a été retenu, par la simple présence des manifestants sur les lieux. Une douzaine d’autres prévenus, donc le rôle a été considéré comme secondaire, sont punis de quinze jours de prison et à des amendes. Les syndicalistes viennent de décider d’interjeter appel.

Orlando Gutiérrez, le dirigeant du syndicat des mineurs boliviens, est mort des blessures qu’il avait reçues il y a quelques jours lors d’une agression. Orlando Gutiérrez avait été violemment battu par un gang fasciste qui protestait contre les résultats des élections boliviennes au cours desquelles le Movimiento al Socialismo (MAS) de gauche a triomphé. Gutiérrez, qui était partisan du MAS, était secrétaire exécutif de la FSTMB (Fédération syndicale des travailleurs miniers boliviens), le puissant syndicat des mineurs de Bolivie fondé en 1944 et qui domine la fédération syndicale du pays, le COB.

Le 19 octobre 2015, à l’occasion d’une grève générale interprofessionnelle contre les mesures d’austérité du Gouvernement Michel, des perturbations ont eu lieu sur l’autoroute E40, à hauteur du viaduc de Cheratte. Actuellement, 17 personnes sont poursuivies par la justice pour « entrave méchante à la circulation ». Les plaidoiries auront lieu ce 26 octobre au Palais de justice de Liège. La FGTB Liège-Huy-Waremme appelle les militants et sympathisants à réaffirmer symboliquement ce jour-là leur solidarité. Le rassemblement se terminera vers 9h30.

Plusieurs dizaines de milliers d’Indonésiens ont manifesté aujourd’hui, jeudi 8 octobre,dans les principales villes de l’archipel d’Asie du Sud-Est et ont affronté la police pour protester contre la nouvelle législation, dénoncée par les syndicats et les défenseurs de l’environnement. La police a fait usage de gaz lacrymogène dans la capitale et procédé à plus d’un millier d’interpellations. La police n’avait pas autorisé les manifestations, prétextant le risque de contamination par la COVID-19. Quelque 13 000 membres des forces de sécurité avaient été déployés dans la capitale et autour pour empêcher l’arrivée de salariés et d’étudiants qui voulaient manifester devant le palais présidentiel et le Parlement. Mais les manifestants ont franchi les barrages après des affrontements et ont convergé vers le centre de la ville. Faute de parvenir jusqu’au Parlement, certains ont détruit des bâtiments gouvernementaux, mis le feu à des postes de police routière et des arrêts de bus. Dans plusieurs autres villes, les manifestants ont dirigé leur colère contre les parlements locaux, comme à Surabaya, Bandung et Makassar.

L’Indonésie a un code du travail relativement protecteur par rapport à d’autres pays d’Asie, avec un salaire minimum et des pénalités pour licenciements. Le gouvernement espère que la nouvelle loi – appelée loi omnibus -, qui vise à réduire la bureaucratie en amendant des dizaines de lois existantes touchant à l’environnement, la fiscalité, le droit du travail et les normes environnementales, va favoriser les investissements étrangers alors que le pays s’apprête à entrer en récession.

 

La police de la ville de Kitwe a affronté des dizaines d’ouvriers mineurs de la société Mopani (anciennement Mine Contractor) qui ont pris d’assaut les bureaux de la mine, le long de la rue centrale de la ville, pour réclamer leur prime de départ. Les anciens mineurs dénonçaient des critères retenus par Mopani pour sélectionner les personnes éligibles à cette prime. Hier, lundi 29 septembre, ils ont marché vers les bureaux de Mopani vers 09h00 où ils ont demandé à être reçus par la direction, mais la police en tenue anti-émeute est rapidement venue les disperser. Les mineurs ont résisté et caillassé les policiers, avant d’aller protester auprès de responsables du Syndicat des mineurs de Zambie (MUZ). Aucune arrestation n’avait été effectuée.

Les affrontements de Kitwe

 

Mardi 15 septembre au matin, les syndicats ont organisé des marches dans le centre de Tegucigalpa, la capitale, pour réclamer la satisfaction de diverses revendications sociales. Cette manifestation a lieu chaque année les 15 septembre.  La marche était composée de représentants d’enseignants, d’ouvriers et d’étudiants convergeant vers le centre de la capitale où des affrontements ont commencé. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Un blindé a aussi été utilisé pour disperser les manifestants. Un jeune manifestant a été blessé.

Affrontement à Tegucigalpa

 

Le conflit social chez ABinBev se durcit à Liège. Des huissiers se sont présentés au domicile de travailleurs en grève pour signifier les astreintes. En l’absence des travailleurs, ce sont parfois les familles qui ont été confrontées aux huissiers. Pour rappel, les travailleurs ont débrayé à la suite de la détection d’un foyer de Covid au sein d’un département logistique. 10 travailleurs sont infectés. Pour l’avocat de la FGTB « c’est inédit de s’en prendre directement à des travailleurs qui manifestent leur désapprobation et qui affirment leurs revendications dans le cadre d’un conflit social; c’est tout-à-fait nouveau, ça démontre le mépris de la direction par rapport aux revendications des travailleurs et c’est particulièrement inquiétant ». La procédure est pourtant légale : la mission de l’huissier est de signifier la décision du tribunal aux personnes citées. Mais la plupart du temps, l’huissier se rend sur le site de grève pour remettre l’assignation en mains propres. Ce n’était pas le cas ici. Il est question d’astreintes de 2.500 euros par fait constaté. Une tentative de conciliation mardi s’est soldée par un échec.