Le Comité de défense de Sharifa Mohammadi a annoncé la confirmation de la condamnation à mort de la prisonnière politique kurde Sharifa Mohammadi. Elle a été confirmée ce 16 février par le juge en chef de la 2e chambre du tribunal révolutionnaire d’Iran, Mohammad Ali Darwêş Goftar, à l’issue du nouveau procès. Sharifa Mohammadi a été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire du régime iranien le 4 juillet 2024 pour « propagande anti-État », mais le verdict a été annulé le 12 décembre 2024 ( lire notre article ici)

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Le 19 décembre, une audience s’est tenue dans le cadre de la procédure à l’encontre de Sharifeh Mohammadi. Cette audience fait suite à l’annulation de sa condamnation annoncée le 12 octobre 2024. Lors de l’audience, faite en partie en ligne, Sharifeh Mohammadi a dû se défendre contre les accusations portées contre elle.  Le 22 décembre, elle et Pakshan Azizi, une autre prisonnière politique kurde, ont été autorisée à rencontrer leur famille lors d’une visite d’une heure. Le 31 décembre, Sharifeh Mohammadi, souffrant d’une infection au pied non soignée et qui se propageait, a finalement pu être transféré pour un traitement médical externe.

La Cour suprême inarienne a annulé la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi, une militante engagée pour les droits des femmes et des travailleurs et pour l’abolition de la peine de mort. Elle avait aussi milité au syndicat « Komiteye-Hamahangi ». Son affaire evrait être réexaminée lors d’un nouveau procès. Mohammadi, 45 ans, a été arrêtée à Rasht, dans le nord du pays, en décembre dernier et a été détenue dans différentes prisons depuis. Elle été torturée et maltraitée à plusieurs reprises en détention afin de pour lui extorquer des aveux. En juillet, elle a été condamnée à mort par un tribunal révolutionnaire pour « rébellion armée contre l’État » (baghi). Elle se trouve actuellement au centre de détention de Lakan, dans la province de Gilan, sur la mer Caspienne.

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Pakhshan Azizi, une militante kurde connue pour son travail pour les droits des femmes avait été arrêtée le 6 juillet 2023 avec des membres de sa famille. Emprisonnée depuis, elle a été condamnée à mort ce mardi 23 juillet par le tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran pour appartenance au Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Pendant son année d’emprisonnement à la prison d’Evin, Pakhshan Azizi a subi de la torture physique et psychologique dont 5 mois d’isolement.

Le 14 juillet, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste avait été, elle aussi, condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire islamique de Rasht (voir notre article ici).

Actuellement, une autre militante kurde, Warisheh Moradi attend sa condamnation. Arrêtée à Sine (Sananda) il y a près d’un an, elle est poursuivi pour appartenance à la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR).

Sharifeh Mohammadi a été arrêtée le 5 décembre 2023, chez elle, à Rasht, la capitale de la province de Guilan au nord-ouest de l’Iran. Militante syndicale depuis 10 ans dans un syndicat légal en Iran, s’étant opposée à la torture et aux exécutions dans les prisons du régime, le tribunal l’a condamnée à la peine de mort, qualifiant ses positions et son travail syndicale de « participation à une rébellion armée contre le régime ».

Depuis son arrestation, Sharifeh Mohammadi a subi des tortures mentales et physiques en prison. Elle a également été en isolement cellulaire pendant plus de trois mois et toute visite ou appel téléphonique ont été interdit, sauf plusieurs courts appels téléphoniques avec son fils de 12 ans. Le 11 juin 2024, son mari a également été arrêté.

Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 14 activistes kurdes dans la ville d’Oshnavieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, et dans plusieurs villages environnants au cours des derniers jours, et les ont emmenés dans un lieu non divulgué. Les arrestations de ces personnes auraient été effectuées principalement par les services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et seraient liées à l’organisation du Newroz de cette année. Parmi les personnes arrêtées figurent Yousef Haji Khosh, Rahim Rafati, Fakhraddin Modarresi, Omid Rashid-Pak, Arman Ebrahimi, Salah Ghazi, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta, Hassan Rasouli, Jafar Rasouli, Mohammad Soltanpour, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Hadi Lawa et Ako Ebrahimi. Hadi Lawa, un chanteur kurde, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Ako Ebrahimi, Mohammad Soltanpour et Jafar Rasouli ont été arrêtés à leur domicile à Oshnavieh le 30 avril.

Le 1er mai, trois autres militants, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta et Hassan Rasouli ont été arrêtés dans la ville. De plus, dans la soirée du même jour, les forces de sécurité ont fait une descente au domicile de Yousef Haji Khosh, membre du Conseil central et du Comité exécutif du Front uni kurde, dans le village de Kona Ghala, et l’ont arrêté tout en le battant. Le 2 mai, Salah Ghazi a été arrêté dans le village de Gundeh Vileh à Oshnavieh, tandis qu’Arman Ebrahimi, Omid Rashid-Pak, Rahim Rafati et Fakhraddin Modarresi ont été arrêtés dans d’autres quartiers de la ville.

Les journalistes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été condamnées respectivement à des peines de sept et six ans de prison. Elles avaient été emprisonnées en septembre pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini. Elaheh Mohammadi  s’est vu infliger une peine de six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d’un an pour propagande contre la République islamique, selon l’agence de la justice Mizan Online. Niloufar Hamedi a pour sa part été condamnée à sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique. Elaheh Mohammadi, 36 ans, reporter de Ham Mihan, et Niloufar Hamedi, 31 ans, photographe du journal Shargh, sont détenues depuis septembre 2022 dans la prison d’Evin à Téhéran et leurs procès avaient débuté en mai.

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Majidreza Rahnavard, qui avait été condamné à mort le 29 novembre pour l’assassinat le 17 novembre à l’arme blanche de deux agents de sécurité et avoir blessé 4 autres personnes a été exécuté en public à Machhad. Il avait été arrête le 19 novembre alors qu’il tentait de fuir le pays. Avant ces deux exécutions, l’autorité judiciaire avait fait état de 11 condamnations à mort au total en lien avec les manifestations.

L’avocat Mohammad Ali Kamfirouzi a été arrêté mercredi. Il est le défenseur d’Elaheh Mohammadi, 35 ans, la reporter de Ham Mihan, et de Niloufar Hamedi, 30 ans, la photographe du journal Shargh, détenues depuis septembre. L’Autorité judiciaire iranienne les a inculpées en novembre de « propagande contre le système » et de « complot contre la sécurité nationale », pour avoir attiré l’attention sur l’affaire Mahsa Amini. Plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont critiqué fin octobre dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits » notamment l’accès à leurs avocats. 25 avocats iraniens ont été interpellés à travers le pays depuis le début des manifestations.

Une vingtaine de personnes, notamment des membres des forces de l’ordre, ont été tuées dans des affrontements armés à Zahedan, vendredi 30 septembre. Dans un premier temps, des manifestants ont lancé des pierres contre un commissariat mais ensuite, des hommes armés ont tenté de prendre d’assaut les trois centres des forces de l’ordre. Plusieurs policiers ont été tués ainsi que le numéro deux des services des renseignements des Gardiens de la révolution. Des banques et des centres commerciaux ont été attaqués par les manifestants en colère et la répression des manifestations a été meurtrières (58 morts dénombrés jusqu’à présent). Zahedan est la capitale provinciale du Sistan-Balouchistan est une région déshéritée frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan.

Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs universités en Iran pour dénoncer la répression meurtrière du mouvement de contestation. Des rassemblements »ont aussi été organisés sur la place Enghelab près de l’Université de Téhéran, dans le centre de la capitale, où des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants dont certains ont été arrêtés. La police iranienne a arrêté plusieurs personnalités qui avaient exprimé sur les réseaux sociaux en faveur des manifestants, dont l’ancien footballeur international Hossein Manahi ou le chanteur Shervin Hajipour, dont la chanson « Baraye » (« Pour »), composée de tweets sur les manifestations, est devenue virale sur Instagram. La police a également arrêté une femme qui avait mangé au restaurant à Téhéran sans foulard dans une image devenue virale sur les médias sociaux. Au moins 29 journalistes ont été arrêtés, dont Nilufar Hamedi et Elahe Mohammadi, des femmes reporters qui ont contribué à exposer le cas d’Amini. A l’étranger, des rassemblements de solidarité, auxquels a participé la diaspora iranienne, se sont tenus samedi dans plus de 150 villes, dont Berlin, Bruxelles, Rome, Madrid, Athènes, Bucarest, Londres, Lisbonne, Varsovie et Tokyo.

 

Quatre militantes féministes afghanes incarcérées à Kaboul ces dernières semaines, après avoir manifesté pour les droits des femmes, et portées disparues depuis, ont été relâchées par les talibans. Deux d’entre elles, Tamana Zaryabi Paryani et Parwana Ibrahimkhel, avaient été arrêtées le 19 janvier, les deux autres, Mursal Ayar et Zahra Mohammadi début février. À chaque fois les talibans avaient nié toute implication dans leur disparition et disaient avoir ouvert une enquête. Ces libérations interviennent alors que le régime, asphyxié économiquement, cherche à convaincre la communauté internationale, avec laquelle il négocie une aide humanitaire, financière et économique, qu’il a assoupli son attitude à l’égard des femmes. Mais, dans la pratique, ces dernières n’ont pas vu grand-chose changer dans leur condition de citoyennes de seconde zone.