Sept personnes sans-papiers ont été arrêtées hier soir, le 9 février, aux locaux de l’association « Globe Aroma », qui expose régulièrement les œuvres d’artistes sans-papiers et qui se veut un lieu d’échange entre les migrants et le domaine des arts. La police est rentrée au motif d’un contrôle de l’ASBL, mais avec la volonté claire de rafler des personnes sans-papiers. Parmi les sept personnes arrêtées, quatre ont été libérées et les trois autres ont été emmenées au Centre Fermé 127bis et sont donc menacées d’expulsion. Parmi les trois se trouve Mounir, un militant syndical à la CSC depuis plusieurs années, ainsi que Jihed Sheikh, l’artiste qui exposait hier soir avec son frère jumeau, également arrêté. Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close aurait normalement dû être présent à l’exposition mais ne s’y est pas présenté, il a donné un ordre « d’inspection sociale » qui a servi de prétexte à la police pour entrer sur les lieux.

Une manifestation aura lieu demain 11 février à 15h devant le Centre Fermé 127bis.

Liberté pour Mounir !

Serge Bourgin, militant et secrétaire de la Fédération des activités postales et des télécommunications de Solidaires en Ille-et-Vilaine, passera en jugement le 13 février 2018 à 14h à Rennes. Il est poursuivi suite à une plainte pour diffamation par le chef opérationnel de la section d’intervention de la police départementale.

Le 16 novembre 2017, SUD-Solidaires, la CGT et FO organisaient une manifestation à Rennes contre les ordonnances Macron. Alors que le cortège suivait le parcours déposé et était arrêté à l’entrée du boulevard de la Liberté, la section d’intervention (SIR) armée de boucliers, casques et matraques, a remonté la manifestation pour charger la tête du cortège. Serge Bourgin a alors pris un mégaphone et a fait une intervention spontanée déclarant que « la SIR et son chef opérationnel avaient tiré au LDB 40 sur la manifestation étudiante le 28 avril 2016 éborgnant un étudiant ». Dans la même intervention, au mégaphone, le responsable de syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine indiquait que la section d’intervention était coutumière de provocations lors des manifestations contre la loi travail. Ce sont ces propos, plusieurs fois confirmés par les faits, qui valent à Serge Bourgin de passer au tribunal.

La compagnie Aguas de Bogotá assure jusqu’au 11 février la collecte des déchets de la moitié de la ville. A partir du lundi 12, cinq concessionnaires commenceront à exploiter le service et la mairie de la ville n’a pas respecté les accords qui garantiraient la stabilité de l’emploi. 3.200 travailleurs qui seront touchés avec le nouveau régime de travail. Les travailleurs d’Aguas de Bogotá ont annoncé un arrêt de travail et ont bloqué pendant plusieurs heures de la nuit de mercredi à jeudi le camions de ramassage des ordures. Les forces anti-émeutes (ESMAD) sont intervenues, provoquant des affrontements très violents. Il y a de nombreux blessés, 67 camions ont été abimés et la circulation a longtemps été interrompue dans cette partie de la ville.

Affrontements à Bogota

Affrontements à Bogota

36 lycées, sur les 49 que compte la région de Bilda, sont complètement paralysés en raison d’un débrayage des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, et qui dure depuis pas moins de six semaines. La justice a jugé cette grève illégale, estimant que les revendications des enseignants «ne sont pas claires et trop généralistes». La direction de l’éducation de Blida a a mis à exécution les menaces du ministère de licencier les enseignants grévistes. A l’annonce du licenciement des enseignants du lycée Commandant Ali Mokrani de Meftah, les élèves solidaires ont manifesté leur refus quant à l’affectation de nouveaux enseignants pour le reste de la saison scolaire. Ils refusent de rejoindre leurs classes avant l’annulation de la décision de licenciement.

Sit-in devant le lycée de Meftah

Sit-in devant le lycée de Meftah

Georges Louis, délégué syndical CGT et militant du Secours Rouge Arabe, avait été arrêté ce 17 janvier après une perquisition musclée à son domicile. Les conditions anti-terroristes s’appliquant, il était impossible de savoir le motif de son arrestation. Une supposition était que cette perquisition était liée au procès précédent qui l’avait vu condamné à 5 mois de prison avec sursis pour avoir participé à des affrontements avec la police lors d’une manifestation contre la Loi Travail XXL. L’ADN de Georges aurait en fait été trouvé sur une « fausse bombe » (un sac à dos contenant un bombonne de gaz, une cannette et des fils) trouvée en rue lors de la COP21, il y a deux ans. Ce n’est que récemment que l’ADN avait été comparé au sien et avait déclenché la perquisition. Le procureur a requis 18 mois ferme, mais il a finalement été condamné à 6 mois de « stage de citoyenneté » à sa charge, et a été libéré après l’audience de ce soir.

.

.

Le parquet de Liège a requis devant la chambre du conseil de Liège le renvoi devant le tribunal correctionnel de 18 personnes, dont 17 affiliés de la FGTB, pour « entrave méchante à la circulation », dans le cadre de l’importante action syndicale qui avait bloqué, le 19 octobre 2015, la circulation sur la E40 au niveau du viaduc de Cheratte (voir notre article). Après avoir saisi les images RTBF et RTL et au terme de deux années d’enquête, le parquet de Liège estime qu’il y a des indices suffisants que pour renvoyer ces 18 personnes, dont Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB devant un tribunal correctionnel. Mais pour une seule prévention, celle « d’entrave méchante à la circulation ». Le parquet a laissé tomber la prévention d’incendie et de dégradations volontaires (le feu de pneus ayant occasionné des dégâts à l’autoroute). L’affaire, examinée mercredi en chambre du conseil, est actuellement en délibéré. La chambre du conseil rendra son ordonnance le 14 février.

Le blocage du viaduc de Cheratte

Un incident s’est produit hier matin devant la société Mayco. Alors qu’un huissier devait se rendre dans les locaux de l’entreprise, les grévistes qui bloquent depuis plus de 70 jours la société lui ont barré l’accès aux locaux, provoquant l’intervention violente des gendarmes qui ont blessé cinq grévistes en usant de matraque et de gazeuses. Trois grévistes sont à l’hôpital et les deux autres en garde à vue. Les grévistes ont accepté les propositions de sortie de conflit de la direction, mais ils souhaitent que les dirigeants ne sanctionnent pas les grévistes une fois la grève terminée, point sur lequel le directeur refuse de s’engager, provoquant la poursuite de la grève.

Piquet de grève chez Mayco

Piquet de grève chez Mayco

Notre camarade Georges Louis, délégué syndical à la CGT et militant du Secours Rouge Arabe a à nouveau été arrêté ce matin. Une unité spéciale de la police a perquisitionné son domicile. Après avoir fouillé et saccagé son appartement, ils ont emmené Georges pour l’interroger. Georges avait déjà été arrêté le 10 octobre dernier dans le cadre de la répression contre le mouvement d’opposition à la Loi Travail XXL. Voir le communiqué du SRI publié à l’époque. Nous attendons plus d’informations sur cette nouvelle arrestation.

Au rassemblement à Paris en novembre 2017.

Au rassemblement à Paris en novembre 2017.

Ce vendredi 12 janvier, en raison de ce mouvement social, les transports à Athènes étaient fortement perturbés, les hôpitaux fonctionnaient en service minimum et les bateaux dans les ports étaient bloqués à quai. Quelque 9 000 personnes ont aussi manifesté dans le centre de la capitale grecque. A l’issue du cortège, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher un petit groupe de protestataires de s’approcher du Parlement. La contestation vise une mesure qui doit être votée lundi au Parlement. Elle prévoit qu’une grève, pour pouvoir se tenir, devra être votée par 50% des membres syndiqués de l’entreprise, contre 20% actuellement. La Grèce a connu une cinquantaine de grèves générales depuis le début de la crise économique en 2010.

Cette réforme fait partie d’une batterie de mesures que la Grèce s’est engagée à adopter auprès de l’Union européenne et du FMI pour obtenir le déblocage d’une nouvelle tranche de l’actuel accord de prêt d’un montant de 4,5 milliards d’euros. Une autre disposition, très contestée, impose la tenue d’enchères en ligne pour la vente de biens immobiliers saisis auprès de propriétaires endettés. La mesure est censée alléger le solde par les banques des créances douteuses qu’elles ont accumulées pendant les années de crise.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes devant le parlement

La police a fait usage de gaz lacrymogènes devant le parlement

Mardi 26 décembre, Robabeh Rezaee, l’épouse de Reza Shahabi, s’est rendue au ministère du Travail pour plaider la cause de son mari détenu à la prison Rajai Shahr. Reza Shahabi a vu son été de santé se dégrader ces derniers mois et a été victime récemment de deux attaques cérébrales (voir nos articles ici et ici). Lors de sa visite au ministère du Travail, Robabeh Rezaee était accompagnée de membres du syndicat, d’étudiants et d’autres travailleurs venus protester contre la le maintien en détention de Reza Shahabi. Ceux-ci ont été violemment attaqués par des agents de la sécurité et des agents du ministère du Travail, accompagnés par la police anti-émeute. Robabeh Rezaee et plus de 50 personnes ont été arrêtées et emmenées à la prison d’Evin par des agents en civil et des agents du renseignement. Quelques heures après, tous ont été libérés sans conditions.

En attendant, Reza Shahabi reste en prison, sans justification (puisque sa peine de prison datant de 2010 est terminée) et sans soins médicaux adéquats avec le risque de refaire une attaque.

Robabeh Rezaee et manifestants attaqués devant le ministère du Travail

Robabeh Rezaee et manifestants attaqués devant le ministère du Travail