Pars Khodro est une société contrôlée à 48 % par le régime et les Pasdarans. Pars Khodro collabore activement avec le groupe Renault Nissan, puisque c’est une joint-venture qui fabrique des Renault sous licence iranienne. Le syndicaliste arrêté est Davood Rafiei, il a tout d’abord été transféré dans la prison de Varamin après son arrestation, puis placé en détention préventive dans la nouvelle prison centrale de Téhéran, connue sous le nom de Fashafooyeh Prison.

Ses deux autres camarades arrêtés ont été libérés sous caution, mais devront passer devant un tribunal ultérieurement. Ils camarades étaient déjà menacés de licenciements suite à leurs participations à des mouvements sociaux dans l’usine Pars Khodro en 2014 et 2015. Avant d’être arrêtés ils avaient participé à des protestations avec d’autre de leur camarades parce que le Chef de la sécurité, un ancien Pasdaran, avait ordonné les licenciements de Davood Rafiei et de plusieurs syndicalistes.

L’usine Pars Khodro

L'usine Pars Khodro

Le 4 décembre, un rassemblement des chauffeurs de bus devant l’Hôtel de ville de Téhéran a été violemment attaqué par les forces répressives et anti émeutes. Le rassemblement avait été organisé par le Syndicats des travailleurs chauffeurs de Bus de Téhéran et sa Banlieue connu aussi sous le nom de Vahed Syndicate, afin de protester contre des retards de salaires, des refus d’accès à des logements sociaux promis de longue date, et la corruption à la Mairie de Téhéran. Le maire de Téhéran, corrompu notoire, ancien chef de la police qui fut candidat ultraconservateur lors des dernières élections présidentielles, a donné l’ordre aux forces anti-émeutes d’encercler et de matraquer les manifestants. Des syndicalistes comme Hasan Saeedi, Naser Moharamzadeh et Iraj Fadayee ont été sévèrement battus, tandis que trois autres de leurs camarade étaient grièvement blessés.

En protestation contre cette attaque brutale, les membres du Syndicat des chauffeurs ont tous gardé leurs phares allumés et n’ont roulé qu’à 30 Km/heure. Les forces anti-émeutes ont alors investi les dépôts de bus, en obligeant les protestataires à éteindre leurs phares, menaçant ceux qui refusaient d’obéir. Rappelons que le vice-président du syndicat, Ebrahim Madadi, son trésorier Reza Shahabi et son porte-parole Davood Razavi, sont toujours emprisonnés (voir notre article);

Ebrahim Madadi, dirigeant emprisonné du syndicat des chauffeurs

Ebrahim Madadi, dirigeant emprisonné du syndicat des chauffeurs

Sept enseignants stagiaires de la Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE) ont été arrêtés hiers mardi 7 décembre à Patzcuaro. Ces arrestations font suite aux blocages des routes et des voies ferrées par les manifestants, ainsi qu’à plusieurs affrontements contre des agents de la police fédérale et de la police de l’Etat du Michoacan à Patzcuaro, Lazaro Cardenas, Miguel Hidalgo, Maravatío, dans la capitale de l’Etat, à Morelia. Les détenus ont été mis à la disposition du procureur général de la République, ils sont accusés entre autre d’obstruction de routes.

Blocage d’une voie ferrée par les grévistes de la CNTE

Blocage d'une voie ferrée par les grévistes de la CNTE

Des femmes membres de syndicats (plateforme intersyndicale composée de l’UST, de la CIST et du Synecs) sont en grève depuis plusieurs mois. Elles avaient décidé d’organiser hier mardi 6 décembre une grande journée de mobilisation pour protester contre la gestion de la crise que traverse le pays par le gouvernement. Mais la manifestation a été interdite et dès les premières heures du jour, les forces de l’ordre ont investi les entrées de la Bourse du travail et du siège du Syndicat du Tchad. Finalement, la marche n’a pu se tenir. Au sud du Tchad, à Moundou, la ville a été réveillée par un tintamarre de casseroles et des coups de sifflets entraînant l’interpellation de quelques femmes qui ont été relâchées.

Police anti-émeute tchadienne

Police anti-émeute tchadienne

Au procès des travailleurs d’Air France (voire notre article), le jugement concernant les salariés d’Air France est tombé hier. Trois travailleurs viennent d’être condamnés à des peines allant de 3 à 4 mois de prison avec sursis et des amendes concernant les accusations de violence. Un autre a été partiellement relaxé, l’autre totalement. Des amendes ont également été infligées à 11 autres inculpés concernant des accusations de dégradations. Dans le même dossier et alors même que l’inspection du travail avait invalidé le licenciement de Vincent Martinez, représentant du personnel, c’est la Ministre du travail elle-même qui a entériné son licenciement démontrant le caractère politique du dossier.

Le 5 octobre 2015…

Le 5 octobre 2015...

Mercredi dernier, dans le cadre à la grève des travailleurs de la société TIC Le Bus, des bus ont barré la circulation dans le quartier de Nlongkak, dans la capitale Yaoundé. Les grévistes luttaient pour le paiement de 19 mois d’arriérés de salaires. Suite à ce mouvement, les forces de sécurité ont procédé à une vaste opération répressive. 45 hommes et trois femmes ont été raflés et amenés au commissariat central avant d’être dispersés dans différents commissariats de la ville. Ils ont été libérés progressivement sauf six qui restent en garde à vue : quatre délégués du personnels et deux travailleurs. Ils ont été rassemblés une nouvelle fois au commissariat central – sauf l’un d’eux qui a été hospitalisé.

Au dépôt de la société TIC Le Bus

Au dépôt de la société TIC Le Bus

Un impressionnant dispositif de sécurité a quadrillé Alger ce dimanche matin. Tous les cars en provenance de l’intérieur du pays ont subi la fouille des services de sécurité. Objectif ? Identifier les syndicalistes et empêcher coûte que coûte le rassemblement de l’intersyndicale devant l’assemblée nationale. De nombreux syndicalistes ont d’ailleurs été arrêtés et embarqués dans les commissariats d’Alger dès le matin. Des policiers en civil ont sévi sans ménagement. Le rassemblement n’aura finalement duré que peu de temps. Les syndicalistes et les travailleurs soulaient se rassembler devant le siège de l’assemblée nationale ce 27 novembre, journée de débat parlementaire sur le projet de loi annulant la retraite anticipée.

Les policiers en civil interviennent dans les rassemblements à Alger

Les policiers en civil interviennent dans les rassemblements à Alger

Des heurts sanglants ont éclaté, lundi en milieu de matinée dans la ville anglophone camerounaise de Bamenda (Nord-Ouest) entre les forces de maintien de l’ordre et des centaines de manifestants, au premier jour d’une grève annoncée par les enseignants anglophones exigeant de meilleures conditions de vie et de travail. Ces affrontements, dont le nombre de blessés dans les rangs des civils ou de la police n’a pas été communiqué, ont été suivis de nombreuses arrestations. Les enseignants de la région du Nord-Ouest entendaient manifester contre le statu quo observé depuis des mois dans leurs négociations avec le gouvernement. Aussitôt dans la rue, ils ont été rejoints par d’autres mécontents.

En fin de semaine dernière, quatre syndicats d’enseignants camerounais, aussi bien de la maternelle que du secondaire, ont annoncé une grève illimitée dès le 25 novembre pour dénoncer la non application, par le gouvernement, de résolutions arrêtées de commun accord.

Manifestation des enseignants à Bamenda

Manifestation des enseignants à Bamenda

Esmaïl Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran et prof de math en banlieue de Téhéran, avait fait un premier séjour en prison pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et non pas en-dessous comme c’est le cas, et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux. Après une longue grève de la faim en prison, il avait été libéré sous caution (voir notre article). Le 9 novembre, six membres des services de renseignements ont débarqué chez lui sans le moindre mandat et ont procédé à une arrestation brutale. La cour d’appel venait peu avant de confirmer la peine de six années de prison.

Esmaïl Abdi

Esmaïl Abdi

Des heurts ont opposé lundi, aux alentours du port de Nouakchott, des dockers grévistes à des unités de la gendarmerie. Les affrontements interviennent après le mouvement de grève décrété par les porteurs, pour protester contre la décision de la direction du port de débarquer les containers directement dans les magasins commerciaux, dans le centre ville. Cette mesure réduit de manière substantielle les revenus des dockers, lesquels déchargeaient auparavant les marchandises des navires dans les dépôts ouverts sur les quais avant leur transport de nouveau par des camions.

Les affrontements de lundi

Les affrontements de lundi