Le 15 octobre, Jafar Azimzadeh et Shapour Ehsani-Rad ont été condamnés à 11 ans de prison par la Direction générale de la Cour révolutionnaire de la ville de Saveh. Ils sont condamnés chacun à 10 ans de prison pour « l’organisation et le fonctionnement d’un groupe illégal» et à un an de prison pour « propagande contre l’Etat », le « groupe illégal » étant le Syndicat libre des travailleurs de l’Iran, dont Azimzadeh est président et Ehsani-Rad, membre du conseil d’administration. Azimzadeh a été condamné à six ans de prison en mars 2015 pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale» et «propagande contre l’Etat ». En juillet dernier, il a été libéré provisoirement après une grève de la faim de deux mois grève (voir nos précédents articles ici et ici).

Azimzadeh et Ehsani-Rad devront également comparaitre pour des accusations de «troubles de l’opinion public» et «trouble à l’ordre public. » Ils sont accusés d’avoir incité à la grève les travailleurs à la Safa Rolling and pipe Mills Company.

Shapour Ehsani-Rad et Jafar Azimzadeh

Shapour Ehsani-Rad et Jafar Azimzadeh

Le 24 novembre 2015, 8 travailleurs de l’usine Goodyear de Amiens-Nord ont été condamnés à 24 mois de prison (9 fermes et 15 de sursis) et 75 000 euros d’amende (voir notre article). Les 19 et 20 octobre prochains, les 8 militants CGT de Goodyear sont convoqués devant la Cour d’Appel d’Amiens. Cette procédure judiciaire a été enclenchée par le Procureur de la République d’Amiens alors même que la direction de Goodyear avait retiré sa plainte. Ce procès interviendra trois semaines après celui des quinze salariés d’Air France jugés pour l’épisode de la « chemise arrachée ».

Des rassemblements seront organisés les 19 et 20 octobre. Liste des départ depuis la région parisienne.

Manifestation de soutien

Manifestation de soutien

Depuis 2014 une lutte longue et massive lutte, aux épisodes multiples, a lieu dans le secteur de la livraison de colis en Italie. Les conditions de travail du secteur ont été de plus en plus précarisés, les ouvriers doivent travailler comme « indépendant », au rabais pour des sous-traitants, voire illégalement. La principale revendication des travailleurs est d’être directement engagés par les sociétés pour lesquelles ils travaillent, et de nombreuses grèves avec blocage de dépôts sont menées pour elle.

Le mercredi passé (14 septembre) les gestionnaires du dépôt GLS dans la petite ville de Montale, dans la province de Piacenza, confronté à un piquet de grève d’environ 30 travailleurs, ont appelé les conducteurs à forcer le barrage. Un conducteur a percuté deux travailleurs, traînant l’un d’entre eux sur plusieurs mètres, le tuant. Le conducteur n’a même pas essayé la tactique habituelle de se déplacer lentement vers les piquets: il a juste foncé, encouragé par un des gestionnaires. Abd Elsalam Ahmed Eldanf, 53 ans, de nationalité égyptienne, était père de cinq enfants. Il était lui-même pas un travailleur occasionnel, il avait un contrat permanent et se battait pour ses collègues. Le dépôt GLS à Piacenza reste bloqué par des piquets et dans toute l’Italie des grèves et des manifestations ont été organisées en protestation.

Abd Elsalam Ahmed Eldanf, tué au dépôt GLS de Montale

Abd Elsalam Ahmed Eldanf, tué au dépôt GLS de Montale

Une militante CGT passera devant le tribunal correctionnel de Strasbourg ce 15 septembre à 8h. C’est encore une suite des mobilisations contre la loi Travail. Les syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires appellent à un rassemblement solidaire à 8h ce jeudi 15 septembre devant le TGI de Strasbourg (1 quai Finkmatt). Ils appellent également à la manifestation de l’après-midi, à 14h place Kleber contre la loi Travail.

Une manifestation contre la loi Travail à Strasbourg

Une manifestation contre la loi Travail à Strasbourg

Jusqu’à 150 millions d’employés de la fonction publique – professeurs, infirmiers, ouvriers, mineurs de charbon… -, de marchands ambulants, de journaliers, participent à une grève nationale de 24 heures contre le gouvernement nationaliste du Bharatiya Janata Party (BJP). Dans son budget 2016-2017, le gouvernement prévoit de lever quelque 7,5 milliards d’euros grâce à la privatisation ou à la fermeture d’entreprises publiques déficitaires.

Parmi les principaux points de contestation figure également le niveau de la hausse proposée du salaire minimum: le gouvernement offre de l’augmenter pour les travailleurs non-qualifiés de 6.396 roupies à 9.100 roupies par mois (85/121 euros). Insuffisant pour les syndicats, qui réclament l’instauration d’un salaire plancher à 18.000 roupies par mois (240 euros) ainsi que la création d’une sécurité sociale universelle. On a rapporté plusieurs incidents entre grévistes et non grévistes (les bus qui roulaient dans le Bengale occidental ont été attaqués) et, lors de manifestation, entre grévistes et policiers, notamment dans le Kerala.

Affrontements entre syndicalistes et policiers à Shimla

Affrontements entre syndicalistes et policiers à Shimla

Deux manifestants qui avaient été arrêtés lors du blocage des bus contre la Loi Travail le 13 juin dernier, ils ont été convoqués ce 1er septembre au tribunal de Toulouse pour des « Dégradations incendiaires », en l’occurrence le feu de palettes qui avait été allumé pour bloquer le dépôt de bus Tisséo. Une cinquantaine de militants de la CGT et de Solidaires se sont rassemblés devant le Tribunal pour protester contre la répression du mouvement syndical. L’accusation a réclamé la somme de 2.700€ aux deux manifestants en présentant des photos de dégradations qui sont présentes sur la chaussée depuis une vingtaine d’année.

Une palette vivant ses dernières heures au blocage Tisséo

Une palette vivant ses dernières heures au blocage Tisséo

Dans le Cauca, les enseignants sont en grève de puis 11 jours, ce qui affecte environ 200.000 étudiants. Ils ont manifesté vendredi dans la capitale provinciale, Popayan, mais des incidents ont eu lieu avec la police. La police a déclaré être intervenue pour prévenir une occupation par les manifestants du siège de la Procurature. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et les affrontements ont commencés. Le bilan de l’intervention policière est de 17 arrestations, y compris celle du dirigeant du syndicat ASOINCA, l’Association des Enseignants et Travailleurs de l’éducation du Cauca. Les enseignants ont été accusés de « dommages à la propriété du gouvernement » et détenus pendant plusieurs heures au siège de la police. Après une audience publique, ils ont été mis en liberté provisoire.

Les enseignants arrêtés à Popayan

Les enseignants arrêtés à Popayan

26 travailleurs de la compagnie des chantiers navals d’Alexandrie sont en prison depuis lé 24 mai et doivent être jugés pour avoir fait grève pour revendiquer la hausse des salaires, l’évolution des techniques de production ainsi que l’augmentation de la production, des embauches et des mesures de prévention et de protection des risques professionnels et notamment des brûlures. Non content de criminaliser leur lutte, le gouvernement égyptien veut les faire passer devant un tribunal militaire sous prétexte que le nouveau propriétaire de l’entreprise, l’Organisme des industries et des services maritimes, dépend de l’armée. 1500 travailleurs ont été licenciés après la fermeture illégale de l’entreprise.

Le port d’Alexandrie

Le port d'Alexandrie

Les quatre syndicalistes impliqués dans le confit social de l’hôpital de la Providence à Neuchâtel (un des hôpitaux vendus par le public au privé) ont été acquittés par la justice. Le procès avait commencé en janvier (voir notre article) Ils étaient accusés de violation de domicile et de diffamation par la Fondation de la Providence et le groupe de cliniques privées GSMN. Le tribunal a souligné l’atteinte au partenariat social qu’a constitué la dénonciation de collection collective de travail par l’employeur. Le grief de violation de domicile n’est pas retenu: Le droit de propriété est ici confronté au droit d’accès dans l’exercice de la lutte syndicale, droit reconnu dans certains cas par la jurisprudence fédérale.

Concernant la diffamation, les prévenus sont acquittés pour la plupart des propos reprochés (inscrits notamment sur des tracts). « Parodie de vote », « avec un revolver sur la tempe »: ainsi était décrit le vote organisé par la direction au sein du personnel, sur le rachat de l’hôpital par GSMN. « La précipitation du vote interpelle », a commenté la juge, et aucune proposition alternative n’était soumise aux sondés. Les syndicalistes pouvaient de bonne foi voir dans le comportement de l’employeur une pression sur les employés. Restent les termes « crapuleux » et « pratiques de gangsters », pour lesquels l’infraction est retenue, mais que la juge renonce à sanctionner. Le contexte tendu a favorisé des propos outranciers de part et d’autre, a-t-elle souligné.

Piquet syndical devant l’hôpital de la Providence

Piquet syndical devant l'hôpital de la Providence

Les employés de la SNCB (Chemins de Fer belges) qui ont fait grève entre le 25 mai et le 3 juin dernier ont reçu des amendes de 12,5€ de la part de HR Rail, la société qui emploie les travailleurs de la SNCB (voir notre article à ce sujet). Le syndicat remboursera ces amendes, mais la nouvelle a fait réagir plusieurs élus de droite, la CGSP-Cheminots est donc sommée de s’expliquer et sera convoquée sous peu puisqu’en parallèle, un accord a été négocié entre le syndicat et la direction, cet accord est censé réduire le nombre de grèves sauvages.

Grève à la SNCB (archive)