Dans le train de mesures anti-terroristes concoctées par les autorités belges suite aux récents attentats islamistes, une « nouvelle » idée a été ramenée sur la table par Denis Ducarme (MR), l’incompressibilité des peines -et donc le refus systématique de libération conditionnelle- pour les cas de terrorisme. L’argument utilisé est celui de l’islamiste Ibrahim El Bakraoui qui avait été libéré à 4 ans et 9 mois de prison sur une peine de 10 mois pour avoir ouvert le feu à la kalashnikov sur la police, ce qui n’était en fait pas une peine pour « terrorisme » (et ne serait donc pas touché par une telle réforme si le cas se représentait…) Le ministre de l’intérieur Jan Jambon a de son côté affirmé que tous les partis voulaient réformer le système des peines conditionnelles pour le rendre plus strict mais qu’ils ne savaient pas « où s’arrêter ». Son parti, la N-VA, se prononcera pour un minimum des 4/5 de la peine purgée de façon incompressible.

Les prisons belges

Les prisons belges

Les « Méthodes Particulières de Recherches » sont des techniques utilisées par les services de renseignements belges qui leur permette de violer la loi à la condition que le crime qu’ils tentent d’observer soit plus grave. Le résultat de ces observations ne peut pas être consulté par les avocats ni même par le juge lors d’un procès anti-terroriste, ce dernier n’a accès qu’à des conclusions et à des recommandations. Le cadre de ces MPR s’apprêtee à être élargit via deux projets de loi, à la surveillance sur internet, aux intrusions dans des systèmes informatiques, etc… permettant aux espions belges d’utiliser des techniques de hacking pour pénétrer un système informatique. Les MPR peuvent à présent être utilisées contre les « extrêmistes » et « l’ingérence d’une puissance étrangères ». Les MPR pourront également être utilisées dans une certaine mesure hors des frontières belges, dans le cadre d’une communication téléphonique par exemple.

Autres nouveautés: les MPR pourront être utilisées contre les trafiquants d’enfants et d’êtres humains ainsi que les faux monnayeurs, les agents pourront faire appel à des tiers (serruriers par ex.) et utiliser des fausses identités à cette fin. Les projets de loi prévoient également la création d’une banque de données des empreintes vocales faites dans les instructions. Les deux projets de loi sont portés par Koen Geens (CD&V) et Steven Vandeput (N-VA).

Le Secours Rouge avait protesté contre les MPR en 2003, elles avaient été utilisées contre lui en 2008.

Tract contre les MPR, en 2003

Tract contre les MPR, en 2003

De Google à Facebook en passant par Microsoft ou Yahoo!, de nombreux géants de la Silicon Valley et du secteur technologique soutiennent Apple dans son combat contre la justice américaine qui voudrait l’obliger à déverrouiller ses iPhone. Un communiqué commun de leur lobby, la Computer & Communications Industry Association (CCIA) et d’autres acteurs du secteur devait être déposé jeudi devant la justice californienne, qui s’occupe de ce dossier. La justice américaine a demandé qu’Apple aide le FBI à accéder au contenu d’un iPhone utilisé par l’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino, qui a fait 14 morts début décembre en Californie. Dans cette affaire, les parties doivent présenter leurs arguments lors d’une audience devant un tribunal fédéral de Californie le 22 mars.

Lire le communiqué de la CCIA

bannière de la CCIA

bannière de la CCIA

Lors du Chaos Communication Camp de 2013, quelques mois à peine après la sortie de l’iPhone 5, nous en avions parlé à l’époque, des hackers avaient démontré que la sécurité basée sur des capteurs d’empreinte digitale pouvait être contournée cette protection en photographiant les empreintes digitales avant de les reproduire à l’identique sur une fine pellicule de plastique, un procédé suffisant pour tromper la plupart des capteurs présents sur le marché ainsi que TouchID.

Récemment, des chercheurs de l’université du Michigan ont, en moins de 15 minutes, leurré le système du Samsung Galaxy S6 et du Huawi Honor 7. A condition bien sûr de récupérer l’empreinte digitale du possesseur du téléphone, il leur a suffit de réaliser une impression en haute résolution sur un papier brillant et une encre spécifique via une simple imprimante basique à jet d’encre. Les chercheurs précisent par ailleurs que la tentative de hack sur un iPhone 5s s’est soldée par un échec

La biométrie présente en outre un gros inconvénient : à la différence des mots de passe, les données biométriques ne peuvent pas être modifiées en cas de piratage, si on vous vole vos empreintes digitales, vous ne pouvez pas les remplacer par de nouvelles. Et si tous vos comptes sont protégés par la même information biométrique, ils risquent de devenir tous vulnérables en même temps. En outre, les données biométriques ne peuvent être partagées et elles ne peuvent pas être rendues anonymes. Le partage et l’utilisation anonyme d’identifiants sont cependant de plus en plus répandus sur le web…

Capteur d’empreintes

Capteur d'empreintes

Depuis plusieurs semaines, un bras de faire médiatique et judiciaire oppose le FBI à Apple au sujet du chiffrement des iphones. Edward Snowden manquait à ce débat, il s’est finalement exprimé sur le sujet, et a sans surprise mis la police fédérale américaine en accusation. Selon Snowden, le FBI possède déjà de nombreux moyens de déchiffrer un iphone chiffré, en plus de celle que nous vous avions expliqué ici, le FBI aurait pu accéder à la sauvegarde iCloud de l’iphone, extraire physiquement la puce de l’iphone (nécéssitant une perceuse et de l’acide, mais rien que le Bureau ne puisse pas trouver), ou réinitialiser le compteur de tentatives échouées.

Le but du FBI n’est donc pas de déverrouiller le seul iphone du tueur de San Bernardino, mais de se faciliter le travail pour tous les cas futurs en créant un cadre technologique et une jurisprudence qui lui serait favorable. De plus, en s’attaquant à un géant comme Apple, le FBI se garantirait que les sociétés « plus petites » ne pourraient pas refuser de collaborer.

Snowden pense que le FBI

Snowden pense que le FBI

Dans un courrier à la Ministre Fédérale de la Mobilité écrit en janvier dernier, le patron de la SNCB Jo Cornu proposait d’armer les agents de Securail en plus de les autoriser à procéder à des fouilles, à des contrôles d’identité et à des rondes accompagnés de chiens détectant les explosifs. Réagissant à la divulgation de cette information, divers syndicats policiers ont également plaidé pour une intégration des agents de Sécurail à la Police des Chemins de Fer.

Securail

Securail

La surpopulation dans les prisons belges est toujours largement supérieure à la moyenne européenne. En 2013, il y avait 129 prisonniers pour 100 places contre 94 en Europe, mettant la Belgique à la seconde place européenne. 1.600.324 sont emprisonnées en Europe. Le taux de suicide en Belgique en 2013 était de 11 pour 10.000 (contre 7,6 en moyenne en Europe). 41% des personnes incarcérées en Belgique viennent d’un autre pays. Les affaires liées à la drogue restent la première cause d’emprisonnement (16,5%), devant les vols (14%), les vols avec violence (13,1%) et les homicides (12,3%).

La future prison de Haren

Une société britannique a mis au point un système permettant aux forces de l’ordre de désactiver et de capturer de petits drones civils dans l’espace aérien restreint ou sur des zones interdites. Le système, qui se tire à l’épaule, et qui est appelé Skywall, est un dispositif à air comprimé lance des projectiles anti-drones contenant un filet et parachute pour capturer un drone et le ramener à la terre. Le Skywall dispose d’un ordinateur de tir pour anticiper la trajectoire du drone. Il pèse environ 10 kilos et a une portée utile de 100 mètres.

Le système Skywall

Le système Skywall

Des chercheurs de l’université de Queen Mary à Londres ont utilisé une méthode de « profilage géographique » pour tenter de démasquer le célèbre grapheur Banksy. En analysant 140 œuvres présumées et leurs localisations à Londres et à Bristol, les chercheurs sont tombés sur le nom d’une personne déjà suspectée depuis 2008. Le véritable but est d’étendre ce type de profilage -actuellement utilisé contre les serial-killers- aux attaques « terroristes ». Les chercheurs prétendent qu’en analysant les lieux de graffitis, de tractages et de vandalisme, ils pourraient déjouer des « complots terroristes » avant qu’ils n’aient lieu.

Grande-Bretagne: Des chercheurs testent un profilage « antiterroriste » contre Banksy

Ce 29 février après-midi, l’Institut flamand pour la recherche scientifique (VITO) a testé un drone destiné à la surveillance de la côte belge (contre les bateaux qui dégazent et les zones de catastrophe, selon ses propriétaires), à la base aérienne de Weelde. Le drone a échappé à son pilote, et des chasseurs F-16 ont décollé de la base aérienne de Kleine Brogel avec pour mission de ne pas détruire le coûteux engin, mais de le suivre jusqu’à ce qu’il tombe en panne et se pose. Le drone a finalement passé la frontière française à 140km/h où un rafale français a pris le relais pour suivre l’engin qui s’est finalement posé sans trop s’abimer. L’histoire démontre finalement le genre de réactivité que l’armée peut avoir face aux drones qui « envahissent » le ciel.

Le drone avant son évasion.

Le drone avant son évasion.