Depuis 2007, en vertu de la « loi caméra », la police fédérale a théoriquement accès, en temps réel, aux caméras de vidéosurveillance de la STIB. Par contre, ce n’était pas le cas de la police locale. Un accord a été trouvé il y a peu entre le gouvernement bruxellois, la STIB et les six zones de police bruxelloises pour que celles-ci puissent désormais exploiter les images de la STIB. Par contre, le système n’est pas encore opérationnel car il attend toujours un arrêté d’exécution émanant du ministère de l’Intérieur.

La vidéosurveillance de la STIB est actuellement en cours de développement. Un marché public est en cours d’exécution afin de passer de la vidéo analogique à la vidéo numérique. Le passage au numérique permettra un partage quasiment illimité des images vers d’autres entités, telles que la police fédérale ou la police locale. Le nouveau système permettra de visionner et d’enregistrer les images de l’ensemble des caméras gérées par la STIB, soit 15.000 caméras estimées à l’horizon 2025. Il s’agit des caméras installées dans les stations, dans les espaces privés de la STIB, dans les rames de métro ainsi que dans les bus et trams en surface. Il coûtera 2.280 millions d’euros nécessaires pour installer les 15.000 caméras prévues d’ici 2025 et les relier à un logiciel centralisant l’information.

Caméra de la STIB

Caméra de la STIB

Actuellement, le niveau « d’alerte anti-terroriste » est évalué par l’Organe pour la Coordination et l’Analyse de la Menace, l’OCAM. Elle note sur un niveau de 1 à 4 la probabilité d’une attaque terroriste. Une révision de la loi pourrait faire passer ce nombre de niveaux à 5, ce cinquième niveau qualifierait des attaques pour lesquelles les auteurs, lieux et/ou dates sont connus. Cet ajout ressemble à une opération médiatique censée faire oublier la débâcle des niveaux d’alerte de ces dernières semaines dans la capitale belge puisque le niveau 4 de menace « probable et imminente » est lui aussi censé se baser sur des menaces directes et donc sur le fait que les cibles et auteurs soient connus.

Logo OCAM

La société française des chemins de fer teste actuellement un nouveau logiciel qui pourrait à terme tourner sur les 40.000 caméras que compte le réseau français. Ce programme détecte les bagages et comportements suspects. Pour ce qui concerne les bagages, les caméras alerteraient dés qu’elles détectent un bagage laissé seul trop longtemps, pour ce qui est des comportements: les caméras pourraient analyser le haussement de la voix, les changements de température corporelle mais aussi les gestes saccadés où qui traduiraient une anxiété. Le but de ce programme est bien de « détecter les émotions » pour voir l’anxiété. Le communiqué ne dit pas comment le logiciel départagera les personnes qui sont anxieuses de rater leur train de celles qui sont anxieuses pour d’autres raisons.

Des militaires possiblement anxieux.

Des militaires possiblement anxieux.

Renault Trucks Defense (RTD) a dévoilé début décembre, une nouvelle variante « poste de commandement » de son véhicule de sécurité MIDS (Midlum Security), qui vient élargir une gamme qui compte déjà les versions « transport de troupes » et « transport de prisonniers ». Ce véhicule est conçu pour coordonner au plus près des opérations de police. Ses cinq postes de travail sont couplés à une baie informatique, et sont complétés d’un tableau blanc et d’un écran de téléconférence et de partage d’informations. Fixées sur le toit du véhicule, sept caméras périphériques permettent la surveillance rapprochée, la vision longue portée étant quant à elle assurée grâce à une caméra orientable sur 360° installée sur un mât télescopique. RTD y a en outre intégré son système de mission « BattleNet Inside » au sein du poste avant, à partir duquel le co-pilote est en mesure de récupérer un large spectre d’informations tactiques : flux vidéos, position GPS du véhicule, documentation du véhicule, etc.

Les forces de police de Colombie ont pris livraison il y a quelques semaines de trois MIDS en version transport de troupes. Ces véhicules permettront à l’ESMAD (Escuadrón Movil Antidisturbios), l’escadron mobile anti-émeutes, de transporter 10 hommes + 2 membres d’équipage dans un véhicule blindé. Le gouvernement colombien projette de recruter 1 000 hommes supplémentaires pour l’ESMAD et voulait donc leur offrir un mode de transport adéquat.

Le MIDS de RTD en version

Le MIDS de RTD en version

Rejoignant Facebook et Gmail, Twitter préviendra également ses utilisateurs s’il pense qu’un état les à espionné. Ce processus ne concerne très probablement que les saisies « extra-légales ». Comme pour Facebook et Google, impossible de savoir comment Twitter différencie une attaque gouvernementale d’une attaque informatique « criminelle ».

Plus étonnant, une quinzaine de personnes, dont deux français, ont déjà reçu le message. Du cette information est vraie cela voudrait dire que Twitter prévient également les utilisateurs espionnés par des gouvernements occidentaux. Ils ont reçu ce message :

L’un des utilisateurs de Twitter espionné

Les autorités italiennes demandent l’extradition de 5 étudiants grecs qui avaient prit part à la manifestation contre l’exposition universelle à Milan le 1er mai dernier. L’arsenal judiciaire employé, un mandat d’arrêt européen est habituellement employé pour des affaires de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Ils avaient été arrêtés au lendemain de la manifestation et s’étaient fait prélever ADN et empreintes. L’Italie prétend pouvoir confondre les 5 avec des images prisent sur les caméras de surveillance, les accusant ainsi d’avoir prit part aux émeutes qui avaient suivi la manifestation. S’ils venaient à être extradés, ils seraient probablement emprisonnés au moins 2 ou 3 ans en attendant que le procès soit terminé. C’est le cas des 5 Italiens arrêtés dans la même affaire qui sont à l’heure actuelle emprisonnés à l’exception de l’un d’eux qui est toujours recherché par la police.

Les 10 risquent au moins 5 ans de prison ferme.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Ce lundi était organisé au Parlement européen une réunion de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), dans laquelle a été abordée le projet des « frontières intelligentes » instaurées aux frontières extérieures de l’Union européenne. Il s’agit de systématiser l’emploi de moyens biométriques pour contrôler et enregistrer les entrées et sorties des individus sans utiliser le passeport papier. Le programme combine un Système d’Entrée et de Sortie (EES) qui enregistrera la date et le lieu d’entrée et de sortie de l’espace Schengen des ressortissants de pays tiers, pour calculer la durée de séjour autorisée et déclencher une alerte en cas de séjour prolongé au delà du visa autorisé ; et un Programme d’Enregistrement des Voyageurs (PEV) pour simplifier le passage aux frontières des personnes pré-enregistrées.

Krum Garkov, le directeur de l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice, a livré aux députés un rapport sur l’expérience pilote menée depuis quelques mois par 12 états membres de l’UE qui ont mis en place des expérimentations de contrôles biométriques basées sur la reconnaissance des empreintes digitales, de l’iris et du visage. 18 points de passage ont ainsi été équipés, aussi bien sur des frontières terrestres, maritimes qu’aériennes, et plus de 150 garde-frontières ont été associés à l’exercice. En tout, 58 000 passagers de 110 pays ont été contrôlés de cette façon.

Un des 18 points test du programme

Pour harmoniser les moyens techniques aux frontières extérieures de l’Union européenne, plusieurs solutions techniques et plusieurs fabricants ont été testés lors du pilote. Le lecteur d’iris a fait ses preuves en indoor, mais la qualité est très hétérogène d’un fabricant à l’autre, et fonctionne mal chez les personnes âgées ou chez une majorité d’Asiatiques. L’empreinte digitale, pour sa part, est efficace, mais scanner 8 ou 10 doigts de la main prendrait en moyenne trois plus de temps pour l’identification que lorsqu’on se content de quatre doigts. D’autres enseignements moins évidents ont été tirés, par exemple pour constater qu’il y a des problèmes pour utiliser la biométrie dans des trains en mouvement.

Un des 18 points test du programme

Déclenchée suite aux attentats islamistes du 13 novembre, l’état d’urgence a déjà servi à réprimer à plusieurs reprises des progressistes. A l’expulsion d’un squat par le RAID à Lille, l’annulation des mobilisations contre la COP21 et aux arrestations de manifestants qui avaient participé à un rassemblement interdit par les mesures d’exception, succède une nouvelle « opération anti-terroriste » contre une ferme bio du Périgord. Sur ordre du préfet du département, dix gendarmes se sont introduits ce mardi à 10h dans la ferme, à la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », en lien avec les attaques du 13 novembre. Au bout de 2h40 de recherches, l’un des gendarmes interroge les deux propriétaires « le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? » avant de parler d’une action en particulier, le blocage du péage de Mussidan contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, il y a deux ans. Ordinateurs et téléphones ont été raccordés à une machine qui en a copié le contenu. Les gendarmes sont finalement repartis bredouille à 10h du matin.

Le lendemain, plusieurs domiciles de militants anarchistes de Périgueux ont également été perquisitionnés, les données informatiques saisies et les lieux photographiés.

France: Perquisitions dans une ferme bio et aux domiciles d’anarchistes dans le Périgord

Suite aux attentats du vendredi 13, la manifestation qui devait avoir lieu à Paris contre la conférence COP21 avait été interdite par la police. Les organisateurs du grand rassemblement avait conclu ce week-end un accord de principe avec la commune d’Ostende pour y déplacer le rassemblement. Le cabinet du bourgmestre vient toutefois de communiquer que le rassemblement ne serait pas autorisé sur place car la police ostendaise devait assurer ce jour là (le 29 novembre) la sécurité du sommet européen, et ne sera donc pas suffisante pour « encadrer » la manifestation.

Affiche de Paris-Luttes.info contre la COP

Affiche de Paris-Luttes.info contre la COP

Le 22 novembre, suite à la manifestation de soutien aux migrants, l’identité de 58 manifestants identifiés avait été transmise au procureur pour avoir manifesté malgré l’état d’urgence. Plusieurs personnes ont reçu des convocations pour des « auditions libres » et ont ensuite été mises en garde à vue. L’audition libre est censé fournir un statut entre celui de témoin et celui de gardé à vue.

La manifestation place de la République

La manifestation place de la République