Ce lundi était organisé au Parlement européen une réunion de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), dans laquelle a été abordée le projet des « frontières intelligentes » instaurées aux frontières extérieures de l’Union européenne. Il s’agit de systématiser l’emploi de moyens biométriques pour contrôler et enregistrer les entrées et sorties des individus sans utiliser le passeport papier. Le programme combine un Système d’Entrée et de Sortie (EES) qui enregistrera la date et le lieu d’entrée et de sortie de l’espace Schengen des ressortissants de pays tiers, pour calculer la durée de séjour autorisée et déclencher une alerte en cas de séjour prolongé au delà du visa autorisé ; et un Programme d’Enregistrement des Voyageurs (PEV) pour simplifier le passage aux frontières des personnes pré-enregistrées.
Krum Garkov, le directeur de l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice, a livré aux députés un rapport sur l’expérience pilote menée depuis quelques mois par 12 états membres de l’UE qui ont mis en place des expérimentations de contrôles biométriques basées sur la reconnaissance des empreintes digitales, de l’iris et du visage. 18 points de passage ont ainsi été équipés, aussi bien sur des frontières terrestres, maritimes qu’aériennes, et plus de 150 garde-frontières ont été associés à l’exercice. En tout, 58 000 passagers de 110 pays ont été contrôlés de cette façon.
Un des 18 points test du programme
Pour harmoniser les moyens techniques aux frontières extérieures de l’Union européenne, plusieurs solutions techniques et plusieurs fabricants ont été testés lors du pilote. Le lecteur d’iris a fait ses preuves en indoor, mais la qualité est très hétérogène d’un fabricant à l’autre, et fonctionne mal chez les personnes âgées ou chez une majorité d’Asiatiques. L’empreinte digitale, pour sa part, est efficace, mais scanner 8 ou 10 doigts de la main prendrait en moyenne trois plus de temps pour l’identification que lorsqu’on se content de quatre doigts. D’autres enseignements moins évidents ont été tirés, par exemple pour constater qu’il y a des problèmes pour utiliser la biométrie dans des trains en mouvement.