Un soldat turc et neuf membres présumés du PKK ont été tués dans une violente fusillade ce matin dans la province de Hakkari ce matin. Deux soldats ont également été blessés dans l’affrontement. Les forces de sécurité sont intervenues pour empêcher une brigade de guérilleros de prendre d’assaut un commissariat dans le district de Curkuça. Les affrontements se poursuivent encore cet après-midi.

Soldat de l’armée turque

Soldat de l'armée turque

Tôt hier matin, les autorités turques ont interpellés cinq personnes dans le district de Dogubayazit de la province d’Agri, dans l’est du pays. Parmi elles, le maire du district. Plus tard dans la journée, elles ont toutes été libérées dans l’attente d’une première audience au tribunal. Lors de sa libération, le maire de Dogubayazit, membre du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a déclaré que tous les cinq, tous membres du BDP, avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête visant la KCK (Kurdistan Communities Union), qui est accusée d’être la branche urbaine du PKK. Dans cette affaire, en cours depuis 2009, plusieurs centaines de membres et de militants du BDP sont incarcérés à travers le pays et dans l’attente d’un procès. La justice a d’ailleurs rendu son premier verdict, très lourd, contre quarante kurdes cette semaine dans cette affaire.

Déclenchée en 2009 après la victoire du parti pro-kurde BDP aux élections municipales dans plusieurs villes du Kurdistan, l’affaire KCK a entraîné plus de 8000 interpellations et à l’heure actuelle, plus de 2000 personnes sont détenues dans le cadre de l’enquête menée par les autorités. Celles-ci accusent entre autre la KCK (Kurdistan Communities Union) d’être la branche urbaine du PKK. Ce jeudi, la justice turque a rendu son premier verdict à l’encontre de 40 des inculpés. La sixième cour de Diyarbakir a prononcé des condamnations allant de 3 mois à 17 ans de prison ferme contre ces militants kurdes qui ont tous été reconnus coupables ‘d’appartenance à une organisation terroriste’.

Des responsables de l’Agence nationale du renseignement ont passé plusieurs heures le 23 décembre avec Abdullah Ocalan, le leader emprisonné du PKK. L’objectif des autorités serait, selon plusieurs sources, le désarmement de l’organisation. Ocalan, de son côté, a posé diverses conditions à l’entame des pourparlers: une amélioration de ses conditions de détention, un contact direct avec son organisation, des gestes en faveur de la minorité kurde,… Le sort des cadres du PKK serait également en discussion. Ces négociations se déroulent dans la continuité des discussions engagées au mois de novembre au moment de la grève de la faim de centaines de prisonniers kurdes.

Ce vendredi 28 décembre, une vingtaine de membres de la Fédération anatolienne se sont rassemblés devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles pour manifester leur solidarité avec un détenu politique turc incarcéré à Bochum. Pendant les dix années où il a été prisonnier dans son pays comme membre du DHKP-C, Sadi Özpolat a été l’un des porte-parole des détenus révolutionnaires. On ne compte plus les séances de tortures qu’il a subies. Plusieurs de ses camarades sont morts sous la torture devant ses yeux.

Libéré en 2008 après une troisième incarcération, il quitte la Turquie et introduit une demande d’asile en France. Le 19 mai 2010, il est arrêté à Colmar et, le 12 juillet 2010, extradé vers l’Allemagne et placé en isolement strict à la prison de Bochum. Sadi est emmené au tribunal de Düsseldorf en hélicoptère et ces frais de transport lui seront facturés en fin de procès. Ses parloirs sont arbitrairement interdits ou écourtés, on lui impose l’uniforme. Il est en grève de la faim pour protester contre ces conditions de détention.

Manifestation de solidarité avec Sadi Ozpolat en décembre 2012.

Des F-16 turcs se sont attaqués à des cibles appartenant au PKK dans la nuit de mercredi à jeudi au cours d’un nouvelle opération aérienne. Les avions de guerre de l’armée ont décollé vers 23h45 pour bombarder des camps du PKK installés dans les régions de Kandil et de Zap dans le nord de l’Irak. Les opérations ont été déclenchées après que les données transmises par des drones survolant la zone aient signalé la présence de guérilleros se rapprochant de lieux précédemment bombardés par l’armée. Plusieurs abris présumés de la guérilla ont également été visés par les F-16.

Une opération militaire dans le sud de la Turquie a conduit à la mort de treize guérilleros du PKK. Les forces armées ont également capturé six guérilleros vivants au cours des affrontements et ont saisi des explosifs, des Kalashnikovs, des fusils, des lance-roquettes et des grenades. Entre-temps, d’après le gouvernement, un membre du PKK se serait rendu aux autorités et aurait déclaré avoir été envoyé depuis un campement de la guérilla dans les Monts Qandil pour mettre en place une attaque à l’explosif dans le district de Kirikhan, province de Hatay. Il aurait pris cette décision après que le camarades avec qui il devait déclencher l’attaque ait été tué dans une opération militaire plus tôt dans la semaine.

Soldats de l’armée turque

Soldats de l'armée turque

Neuf grands réalisateurs turcs singent une oeuvre collective consacrée aux prisons de type F en Turquie. Il y a douze ans, les autorités turques inauguraient ces nouvelles prisons exclusivement réservées aux prisonniers politiques entraînant une grève de la faim au finish des prisonniers issus majoritairement du DHKP-C. Au cours de ce mouvement, 117 militants – détenus et sympathisants – sont décédés. Les neuf réalisateurs ont chacun interprété en dix minutes leur manière de voir l’univers ‘claustrationnaire’ qui règne dans les prisons de type F sur base de témoignages de détenus, de leurs familles et de leurs camarades. La musique du film est issue du répertoire du groupe militant Yorum/ La sortie en salle de ce film est prévue le 3 janvier prochain à Bruxelles. Une avant-première en présence de plusieurs des réalisateurs est organisée ce lundi 24 décembre à 19h45 au Kinepolis de Bruxelles. Pour réserver des places: 0485/37 35 32 ou 0486/84 61 70.

Dix étudiants de la Middle East Technical University ont été interpellés hier après que la police d’Ankara ait procédé à la perquisition de leurs domiciles. Ces raids interviennent trois jours après que ces étudiants aient manifesté en marge d’une cérémonie à laquelle participait le premier ministre Erdogan . Ce rassemblement avait par ailleurs été violemment réprimé par les forces de l’ordre qui avaient blessé cinq étudiants, dont un très grièvement (cf notre article). Interpellés par une unité anti-terroriste de la police d’Ankara dans la matinée sur ordre d’un procureur d’Ankara, ils ont tous été accusés d’être membres d’une organisation terroriste et d’avoir commis des délits au nom de cette organisation. Les étudiants sont également accusés d’avoir opposé une résistance aux forces de l’ordre, d’avoir provoqué des manifestations contre la police et d’avoir violé les lois portant sur les réunions publiques et les manifestations.

Le premier satellite d’observation de la terre turc a été lancé hier en Chine. Les dirigeants turcs ont suivi le lancement de Göktürk en direct au cours d’une cérémonie organisée à Ankara. De violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre et des étudiants opposés à la participation du premier ministre Erdogan à cette cérémonie. La manifestation, qui se déroulait à la Middle East Technical University a été violemment réprimée. Pour empêcher les étudiants d’approcher du lieu de la cérémonie, les forces de l’ordre ont utilisé des sprays au poivre et des canons à eau. Un étudiant a été touché à la tête par une bombe de gaz lancée par un policier. Il a immédiatement été emmené à l’hôpital, inconscient, et placé aux soins intensifs. 26 étudiants ont en outre été interpellés.

Répression d’une manifestation d’étudiants à Ankara

Répression d'une manifestation d'étudiants à Ankara