Didier Reynders, ministre des Affaires Etrangères, Joëlle Milquet, ministre de l’Intérieur, Maggie de Block, secrétaire d’état à l’immigration et à l’intégration et Annemie Turtelboom, ministre de la Justice ont rencontré leurs homologues turques ce lundi à Bruxelles. Ensemble, ils ont discuté des moyens à mettre en oeuvre pour renforcer la coopération entre les deux pays pour lutter contre le terrorisme.

La police antiterroriste turque a lancé ce matin à 4h une opération musclée dans sept provinces différentes du pays. Cette dernière, appuyée par des panzers et des hélicoptères, visait des militants politiques présumés du DHKP-C. De nombreux domiciles et bureaux ont été perquisitionnés et au moins 85 personnes ont été arrêtées. Parmi elles, des avocats, des rédacteurs de publications militantes et des administrateurs d’associations culturelles et de quartier, ainsi que cinq des membres du groupe Yorum.

Cette nuit, trois guérilleros du PKK ont fait feu sur un véhicule de police qui effectuait une patrouille dans la province de Mardin (sud-est). Les occupants de la voiture ont répliqué, entraînant une violente fusillade au cours de laquelle un officier a été grièvement blessé. Il est décédé quelques heures plus tard. Une opération militaire a été déclenchée pour capturer les trois guérilleros.

Sevil Sevimli, l’étudiante franco-turque poursuivie par les autorités turques pour avoir, entre autre, pris part au cortège du 1er mai dernier à Istanbul a comparu ce mercredi devant le tribunal de Bursa. Celui-ci a requis 21 ans de réclusion à son encontre, l’accusant d’être membre d’une organisation armée (en l’occurrence, le DHKP-C) et d’en avoir fait la propagande lors de manifestations publiques. Sevimli portait, lors du cortège en question, un calicot réclamant la gratuité de l’éducation. Le procureur a également confirmé son placement sous contrôle judiciaire ainsi que l’interdiction de quitter le territoire turc. Sevil Sevimli, en échange Erasmus en Turquie en provenance de l’université de Lyon, avait été interpellée le 10 mai dernier, placée en détention préventive avant d’être relâchée au début du mois d’août, dans l’attente de son procès.

Sevil Sevimli

Des avions turcs ont frappé plus de cinquante cibles du PKK dans le nord de l’Irak où, selon les autorités, plus de 2000 guérilleros seraient actuellement basés. Seize F-16 ont décollé de leur base à Diyarbakir vers 20h mardi soir et ont bombardé leurs objectifs dans les monts Qandil, à environ 90 kilomètres de la frontière turque. L’opération a duré plus de trois heures, et pour la première fois, des bombes perforantes capables de percer les murs de bâtiments blindés ont été utilisées. Un élu local a déclaré que dans la région de Senkasar, les forces armées avaient visé deux villages vers 23h, détruisant au moins cinq maisons. De leur côté, les autorités n’ont communiqué aucun bilan de cette opération aérienne de grande envergure.

La branche armée du PKK a rendu public son bilan de 2012 de la lutte qu’elle mène contre les forces gouvernementales turques. Août, septembre et octobre ont été les moins les plus intenses et les plus violents de part et d’autre. Au cours de l’année écoulée, l’armée turque a déclenché par moins de 320 opérations terrestres et 324 opérations aériennes, tandis que les Forces de Défense du Peuple (HPG) ont elles lancé 736 attaques. La guérilla a perdu 314 combattants et affirme que plus de 2000 membres des forces de sécurité ont été abattus. Au niveau matériel, le PKK annonce avoir, en douze mois, détruit 15 hélicoptères de combat et des centaines de véhicules militaires.

Un membre haut placé du PKK a été abattu au cours d’une opération dans la province de Mardin (sud-est du pays) ce dimanche. Le dirigeant, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, a été tués dans les affrontements qui sont survenus lorsque la police anti-terroriste a pris d’assaut une maison situé dans le district de Nusaybin, après avoir reçu une information selon laquelle des membres du PKK y étaient réfugiés. Des grenades et des armes à canon long ont été utilisées par les forces de l’ordre au cours de la fusillade qui a duré une demi-heure. Un groupe de manifestants s’est rapidement rassemblé autour de la maison au cours du raid et s’est confronté à la police avant que des équipes de la sécurité ne les disperse en faisant usage de gaz lacrymogène.

Un rassemblement est organisé ce vendredi 11 janvier à 15h à l’initiative à l’appel de diverses organisations kurdes. Celles-ci entendent dénoncer la répression subie par le peuple kurde en Turquie et à travers l’Europe, et le récent assassinat de trois femmes présumées membres du PKK en France dans la nuit de mercredi à jeudi.

Rendez-vous à 15h devant l’ambassade de Turquie, 4 rue Montoyer à 1000 Bruxelles

Un soldat turc et neuf membres présumés du PKK ont été tués dans une violente fusillade ce matin dans la province de Hakkari ce matin. Deux soldats ont également été blessés dans l’affrontement. Les forces de sécurité sont intervenues pour empêcher une brigade de guérilleros de prendre d’assaut un commissariat dans le district de Curkuça. Les affrontements se poursuivent encore cet après-midi.

Soldat de l’armée turque

Soldat de l'armée turque

Tôt hier matin, les autorités turques ont interpellés cinq personnes dans le district de Dogubayazit de la province d’Agri, dans l’est du pays. Parmi elles, le maire du district. Plus tard dans la journée, elles ont toutes été libérées dans l’attente d’une première audience au tribunal. Lors de sa libération, le maire de Dogubayazit, membre du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a déclaré que tous les cinq, tous membres du BDP, avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête visant la KCK (Kurdistan Communities Union), qui est accusée d’être la branche urbaine du PKK. Dans cette affaire, en cours depuis 2009, plusieurs centaines de membres et de militants du BDP sont incarcérés à travers le pays et dans l’attente d’un procès. La justice a d’ailleurs rendu son premier verdict, très lourd, contre quarante kurdes cette semaine dans cette affaire.