Le Secours Rouge organisera ce jeudi 17 juin à 19h, dans la salle « Aremberg » du Pianofabriek, une soirée d’hommage à Güler Zere.

Cette soirée se déroulera en deux parties. D’abord, la projection d’un film, ensuite diverses interventions à la mémoire de cette militante révolutionnaire d’origine kurde, capturée en 1995 lors d’une opération de ratissage de l’armée visant la guérilla du DHKP-C dans les montagnes du Dersim, et condamnée par la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) de Malatya à perpétuité en tant que membre du DHKP-C.

Après 14 ans de détention, âgée de 37 ans, Güler Zere a souffert d’un terrible cancer dont la progression était directement lié au manque de soin. Une campagne internationale à laquelle notre Secours Rouge a participé a fini par arracher une grâce présidentielle bien trop tardive puisque, libérée le 6 novembre 2009, Güler Zere est décédée six mois plus tard, le 7 mai 2010, à l’âge de 38 ans.

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Guler Zere masquée menottée

Ce 12 juin 2010, le groupe Yorum a célébré son 25e anniversaire devant 55.000 personne dans le stade du club sportif de Besiktas. Le groupe a été crée en 1985 à Istanbul par des étudiants d’université, dans le but de réagir au coup d’état militaire de 1980 et aux politiques de dépolitisation et d’oppression qui ont en résultèrent. Aujourd’hui, le groupe n’aligne plus un seul vétéran. La répression permanente qui pèse sur le groupe depuis 1985 et qui n’a que peu diminué, a provoqué au total la perte de près de 50 musiciens arrêtés, emprisonnés, torturés, exilés et même assassinés pour trois d’entre eux. Mais groupe Yorum est une véritable institution, une école qui compte des centaines de disciples. Aujourd’hui encore, un musicien du groupe, Muharrem Cengiz, est incarcéré à la prison de Trabzon pour son appartenance présumée à une action révolutionnaire. Il a envoyé un message. Un autre musicien du groupe, Ihsan Cibelik, recherché lui aussi pour son appartenance au DHKP-C et exilé en Europe, a participé au concert par vidéoconférence en chantant une élégie dédiée au révolutionnaire Ulas Bardakçi.

Au début des années 1990, les chansons de Yorum s’écoutaient dans la plus haute discrétion. Leurs concerts et leurs clips étaient alors totalement interdits, leurs fans étaient arrêtés pour « appartenance à une organisation terroriste ». Lorsqu’ils étaient emprisonnés voire isolés les uns des autres, les révolutionnaires du Yorum (ils se définissent d’abord comme révolutionnaires, ensuite comme musiciens) recréaient leur groupe en fabriquant des flutes pastorales (kaval) avec de vieux tuyaux rouillés, des percussions avec des poubelles cabossées, des flutes de pan avec des manches de rasoir en plastique. Ils s’échangeaient leurs ébauches de chansons, leurs partitions, leurs remarques et critiques puis enregistraient leurs compositions sur cassettes audio qu’ils envoyaient à leurs camarades encore libres. Depuis que leurs concerts sont tolérés, davantage grâce à leur obstination et à celle de leur fans qu’à la bonne volonté des autorités, les membres de Yorum ont écumé les plus grandes salles du pays et ils les remplissent tant et si bien que désormais, même les stades ne sont plus assez grands pour accueillir leur public.

Le groupe a revisité son riche répertoire constitué de chansons d’amour, de ballades exaltant l’esprit révolutionnaire, la dignité ou la fraternité, d’élégies en hommage aux révolutionnaires assassinés ou incarcérés, d’hymnes antifascistes et ouvriers chantées en turc, en kurde, en arabe, en laze et en circassien. Les 55.000 spectateurs l’ont accompagné dans une chorale improvisée qui a littéralement fait trembler le stade.

Le bilan final de l’embuscade à l’IED qui a eu lieu contre un convoi militaire sur la route reliant les ville de Tunceli et de Elazing est de 14 personnes blessées dont 13 soldats.

D’autre part, un soldat a été tué, et un autre blessé lors d’une embuscade contre une patrouille près de Semdinli dans la province de Hakkari, proche de la frontière irakienne. Enfin, la femme d’un officier turc a succombé vendredi à l’hôpital à des blessures provoquées par une attaque à la roquette contre des logements militaires dans la province d’Osmaniye.

Embuscade du PKK sur l'axeTunceli-Elazigi

La police turque affirme avoir déjoué ce vendredi une attaque à la voiture piégée dans l’ouest du pays en arrêtant quatre personnes en possession d’explosifs alors que dans l’est, l’explosion d’un IED a eu lieu au passage d’un bus transportant des forces de sécurité sur la route reliant les ville de Tunceli et de Elazing.

Une nouvelle opération visant le KCK (Kurdish Communities Union) a été menée par la police antiterroriste turque dans la soirée de mardi dans la province de Hakkari. Le KCK est présenté par les autorités comme la « branche civile » du PKK. C’est la deuxième offensive contre ces militants depuis le début du mois. Onze personnes ont été interpellées durant les perquisitions de résidences privées et du quartier général de la province du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party). Des documents ont également été saisis. Siddik Akis, le dirigeant provincial du parti, fait partie des personnes qui ont été arrêtées. Les autres sont soit des membres haut placés du BDP ou du DTP, le Democratic Society Party, récemment dissout. Le maire d’Hakkari a affirmé ne pas avoir été informé des causes probable de ces interpellations. ‘Ceci est une continuation des actes violents contre la population kurde’ a-t-il déclaré. Des militants du BDP ont manifesté ce mercredi pour dénoncer les arrestations. La police est intervenue après que les manifestants aient pris la parole, entraînant des affrontements.

Manifestation pour le BDP

Selon le gouvernement d’Ankara, quelques 2000 guérilleros du PKK seraient retranchés dans des camps situés dans la région irakienne autonome du Kurdistan. Ces militants traversent régulièrement la frontière pour mener des offensives contre l’armée turque dans le sud-est de la Turquie. Durant sa visite ce lundi en Turquie, le président de cette région d’Irak s’est engagé auprès des autorités à déployer tous les efforts possibles pour empêcher les attaques du PKK depuis son territoire. Le même jour, l’armée turque a lancé une vaste offensive contre les positions des guérilleros turcs en Irak. Six avions de combat ont bombardé les camps situés dans la zone de Zap-Khakurk. Ce raid est le deuxième en moins de 20 jours, le dernier remontant au 20 mai.

Les forces de sécurité turques ont tué trois guérilleros du PKK dans deux combats distincts au Kurdistan. Deux des guérilleros ont été tués près d’Uludere dans la province de Sirnak de la Turquie dans la nuit de samedi. Un troisième guérillero a été tué dans Beytussebap dans la même province dimanche. L’opération militaire a été effectuée après l’explosion d’un IED au bord d’une route imputée des guérilleros du PKK.

Le Secours Rouge organisera jeudi 17 juin au soir, dans la salle « Aremberg » du Pianofabriek, une soirée d’hommage à Güler Zere.

Cette soirée aura lieu en deux parties. D’abord par la projection d’un film, ensuite par diverses interventions à la mémoire de cette militante révolutionnaire d’origine kurde, capturée en 1995 lors d’une opération de ratissage de l’armée visant la guérilla du DHKP-C dans les montagnes du Dersim, et condamnée par la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) de Malatya à perpétuité en tant que membre du DHKP-C.

Après 14 ans de détention, âgée de 37 ans, Güler Zere a souffert d’un terrible cancer dont la progression était directement lié au manque de soin. Une campagne internationale à laquelle notre Secours Rouge a participé a fini par arracher une grâce présidentielle bien trop tardive puisque, libérée le 6 novembre 2009, Güler Zere est décédée six mois plus tard, le 7 mai 2010, à l’âge de 38 ans.

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