Cité dans un article publié le 2 décembre, un gardien de prison raconte: ‘Le directeur est rentré dans sa cellule, Engin Ceber était assis sur une chaise et lui tournait le dos. Je l’ai entendu lui conseiller de se lever. Ceber ne voulait pas qu’on le touche, il a dit qu’il était un militant et qu’il ne se lèverait pas. Et il se frappait la tête contre le mur. Alors avec mon collègue, nous l’avons maintenu pour qu’il arrête de se blesser mais pas assez fort. Il nous a échappé, a repoussé sa chaise et puis il est tombé. Nous nous sommes précipités pour l’aider.

Engin Ceber, 28 ans, est mort à l’hôpital de Sisli Eftal, à Istanbul, le 10 octobre. Militant de gauche, il distribuait la revue Yürüyüs, qui protestait contre l’impunité dont jouissait un policier qui avait blessé par balle Ferhat Gercek, autre jeune militant maintenant paraplégique. Il a été arrêté avec deux autres militants à Sariyer, Istanbul. Il a succombé aux coups reçus pendant sa garde à vue et sa détention provisoire et décédera trois jours après son arrivée à l’hôpital.

La mort de ce jeune militant a reposé le problème de la torture en Turquie et celui de l’impunité dont bénéficient les tortionniares. Absence d’enquête, enquête bâclée, procès retardés pour atteindre le délai de prescription, condamnations réduites,… Autant d’outils de la machine judiciaire qui évitent aux auteurs de ces actes d’être condamnés. Les rapports médicaux attestants de viols et de coups ne sont pas pris en compte, les coupables très peu inquiétés. Et quand la justice les condamne à sept ans de prison, survient un vice de forme qui annule tout.

Dans un communiqué, le CLEA fait part de son inquiétude suite à l’entrevue qui a eu lieu à Istanbul le vendredi 31 octobre entre les ministres belges de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères et leurs homologues turcs, au cours de laquelle un renforcement de la coopération policière a été décidé entre les deux pays. Une partie de la presse turque a affirmé que les ministres belges se seraient engagés à extrader les militants du DHKC dont la liberté est toujours en sursis en Belgique. Six militants doivent encore être jugés par la Cour d’Appel de Bruxelles.

Le communiqué du CLEA (avec les liens vers la presse turque)

Selon Belga, le renforcement de la coopération entre la Belgique et la Turquie se fera également au niveau du domaine policier. Les départements des ministères de l’Intérieur des deux pays vont ainsi dresser un inventaire des personnes et moyens sur le terrain afin d’améliorer la coopération, a indiqué vendredi soir le ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael. Dewael et ses collègues de la Justice Jo Vandeurzen et des Affaires étrangères Karel De Gucht ont rencontré vendredi leurs homologues turcs à Istanbul. Lors de cet entretien, il avait notamment été décidé de renforcer la coopération entre les ministères publics belge et turc en organisant chaque année une réunion entre leurs plus hautes instances. La coopération dans le domaine policier sera également améliorée, grâce aux inventaires qui permettront de connaître précisément les besoins. Ces inventaires seront présentés lors d’une prochaine visite des autorités turques en Belgique. Le ministre Patrick Dewael a profité de la rencontre pour insister sur le caractère prioritaire de la lutte contre le terrorisme en Belgique, qui dans ce domaine fait figure de ‘précurseur’. Ouais…

Le 20 octobre, le Secours Rouge participait à un rassemblement organisé par le comité Tayad pour dénoncer la mort sous la torture d’un distributeur d’une revue progressiste, Egin Ceber. Les excuses présentées par le ministre turc de la justice à la famille d’Engin Ceber sont restées sans suite. Vingt jours après l’assassinat d’Engin, pas un seul de ses tortionnaires n’a été mis sous les verrous. Qui plus est, le procureur de la république de Bakirköy qui instruit l’affaire, a introduit une requête devant le Tribunal de Paix de Bakirköy pour interdire la diffusion de toute information le concernant. Se basant sur l’article 3 de la Loi sur la presse, le 27 octobre dernier, le Tribunal de Paix a donné gain de cause au procureur. Cet article prévoit une limitation de la liberté de presse ‘pour protéger la réputation et les droits d’autrui, la santé et la morale publiques, la sécurité nationale, l’ordre public et l’intégrité territoriale ainsi que pour empêcher la divulgation d’un secret d’état ou la commission d’un crime‘. Il est désormais interdit en Turquie de parler d’Engin et des circonstances de sa mort atroce…

Dans la lutte contre le terrorisme, j’ai du tuer près de 1.000 personnes‘ a révélé Ayhan Carkin, un membre des Equipes d’Opérations Spéciales invité à l’émission Arena retransmise le 21 octobre sur Star TV. Cet aveu vient confirmer ce que l’ex-chef de la contre-guérilla, ex-chef de police, ex-directeur de la Sûreté, ex-gouverneur, ex-ministre de l’intérieur, ex-ministre de la justice et actuel président du Parti de la Juste Voie, ainsi que baron de la drogue, Mehmet Agar, avait déclaré en mars 2000 dans le cadre d’une enquête parlementaire sur le scandale Susurluk : ‘Nous avons mené 1.000 opérations pour le compte de l’Etat…

Ayhan Carkin s’est inscrit en 1985 aux ‘opérations spéciales’, une formation donnée par la Direction de la Sûreté générale. Son professeur est le lieutenant colonel Korkut Eken. Les deux hommes seront condamnés à une peine symbolique dans l’affaire Susurluk qui révèla les liens entre politiciens, trafiquants d’héroïne, chefs de police et fascistes des Loups Gris. Carkin est d’abord envoyé dans le Kurdistan pour éliminer les militants du PKK. Il est ensuite rappelé à Istanbul pour liquider les militants du Devrimci Sol (le mouvement qui en 1994, deviendra le DHKP-C).

Sa première mission a lieu le 11 juillet 1991: 11 militants du DHKP-C sont exécutés. La Cour européenne des droits de l’homme condamnera la Turquie pour cette opération meurtrière qualifiée ‘d’exécution extrajudiciaire’. Dans sa deuxième opération à Istanbul, Carkin assassine le 17 avril 1992 trois figures importantes du DHKP-C. Le 13 août 1993, il participe au massacre de Perpa, une opération contre le DHKP-C menée dans un centre commercial stambouliote : 5 morts. Il exécutera plusieurs dizaines d’autres militants du mouvement. Carkin, le ‘Rambo turc’ comme le surnomme la presse, aurait également trempé dans le massacre de Gazi, le 12 mars 1995. Dans ce quartier, des émeutes avaient éclaté après que des escadrons de la mort eurent ouvert le feu sur des établissements fréquentés par la communauté alévie abattant un vieillard et un jeune homme et blessant 25 autres. La chasse à l’homme à laquelle se livreront Carkin et ses acolytes dans les jours qui suivirent coûtera la vie à dix-huit personnes. Grâce à ses nombreuses protections et à la culture de l’impunité entretenue et encouragée par la ‘justice’ turque, Ayhan Carkin n’a jamais été inquiété pour ses innombrables crimes.

C’est pour dénoncer la mort sous la torture d’un distributeur de la revue Yürüyüs, Egin Ceber, l’impunité des tortionnaires, et le non-respect des engagements pris par l’autorité envers les prisonniers politiques détenus dans les prisons d’isolement de type F, que le comité Tayad a organisé un rassemblement au rond-point Schuman, ce lundi de 13h30 à 16h. Une quarantaine de personnes ont participé à ce rassemblement.

Rassemblement contre la torture en Turquie

Rassemblement contre la torture en Turquie

Rassemblement contre la torture en Turquie

Rassemblement contre la torture en Turquie

Rassemblement contre la torture en Turquie
Rassemblement contre la torture en Turquie
Rassemblement contre la torture en Turquie
Rassemblement contre la torture en Turquie

Le 9 juin dernier, la police française a mené une vague de perquisitions dans les milieux proches du DHKP-C. Des suites de cette opération, 11 personnes sont arrêtées, une douzième, Ilker Alcan, considéré comme le responsable du mouvement pour la France est recherché. Huit ont été remis en liberté, les trois autres, Sefik Sarikaya, Veli Yati et Erdogan Cakir demeurent en détention. Le 4 août, Ilker Alcan est arrêté et incarcéré. Le 19 août, Nezif Eski et Ozgür Ozbey, deux des onze personnes arrêtées le 9 juin et remises en liberté, sont à nouveau arrêtées et incarcérées. Il y a actuellement 6 détenus dans le cadre du procès DHKP-C en France. Au même moment, à Istanbul, 15.000 personnes ont investi le quartier de Gazi avec des drapeaux rouges pour rendre un dernier hommage au secrétaire général du DHKP-C, Dursun Karatas, décédé aux Pays-Bas d’un cancer. Les participants au cortège ont clamé des slogans pendant trois heures, en l’absence totale de policiers, barricadés dans le commissariat de Gazi. Membre fondateur du mouvement communiste combattant ‘Dev-Sol’, il fut arrêté et torturé après le coup d’Etat de 1980. En 1989, il s’évade et vivra dès lors dans la clandestinité. Il contribue à faire naître le DHKP des cendres de ‘Dev-Sol’ en 1994. Il s’agit d’un parti clandestin doté d’un front regroupant plusieurs secteurs de lutte (culturel, syndical, étudiant, associatif, carcéral, droit des minorités, militaire…), le DHKC.

Voici quatre adresses de prisonniers:

Ilker Alcan N° 367 643 D4
-Maison d’Arrêt de Fleury-Merogis
-7, Avenue des Peupliers
-91705 SAINTE GENEVIEVE DES BOIS / PARIS

Sefik Sarikaya N° 289706 Cellule 1/107
-Maison d’Arrêt de la Santé
-42, Rue de la Santé
-75014 PARIS – France

Veli Yati
-Maison de la Santé A Bloc 234
-42, Rue de la Santé
-75014 PARIS – France

Erdogan Cakir N° 289707/div 1 / 46
-42, Rue de la Santé
-75674 PARIS CEDEX – France

Deux d’entre eux ont des problèmes de santé très graves: Veli Yati atteint d’une tumeur au cerveau et Nezif Eski, atteint d’une algie vasculaire de la face.

Le 9 juin dernier, la police française a mené une vague de perquisitions dans les milieux proches du DHKP-C. Des suites de cette opération, 11 personnes sont arrêtées, une douzième, Ilker Alcan, considéré comme le responsable du mouvement pour la France est recherché. Huit ont été remis en liberté, les trois autres, Sefik Sarikaya, Veli Yati et Erdogan Cakir demeurent en détention.

Le 4 août, Ilker Alcan est arrêté et incarcéré. Le 19 août, Nezif Eski et Ozgür Ozbey, deux des onze personnes arrêtées le 9 juin et remises en liberté, sont à nouveau arrêtées et incarcérées. Il y a actuellement 6 détenus dans le cadre du procès DHKP-C en France.

Au même moment, à Istanbul, 15.000 personnes ont investi le quartier de Gazi avec des drapeaux rouges pour rendre un dernier hommage au secrétaire général du DHKP-C, Dursun Karatas, décédé aux Pays-Bas d’un cancer. Les participants au cortège ont clamé des slogans pendant trois heures, en l’absence totale de policiers, barricadés dans le commissariat de Gazi. Membre fondateur du mouvement communiste combattant ‘Dev-Sol’, il fut arrêté et torturé après le coup d’Etat de 1980. En 1989, il s’évade et vivra dès lors dans la clandestinité. Il contribue à faire naître le DHKP des cendres de Dev-Sol en 1994. Il s’agit d’un parti clandestin doté d’un front regroupant plusieurs secteurs de lutte (culturel, syndical, étudiant, associatif, carcéral, droit des minorités, militaire…), le DHKC.

Voici quatre adresses de prisonniers:

-Ilker Alcan N° 367 643 D4
-Maison d’Arrêt de Fleury-Merogis
-7, Avenue des Peupliers
-91705 SAINTE GENEVIEVE DES BOIS/ PARIS

-Sefik Sarikaya N° 289706 Cellule 1/107
-Maison d’Arrêt de la Santé
-42, Rue de la Santé
-75014 PARIS – France

-Veli Yati
-Maison de la Santé A Bloc 234
-42, Rue de la Santé
-75014 PARIS – France

-Erdogan Cakir N° 289707/div 1/46
-42, Rue de la Santé
75674 PARIS CEDEX – France

Deux d’entre eux ont des problèmes de santé très graves: Veli Yati atteint d’une tumeur au cerveau et Nezif Eski, atteint d’une algie vasculaire de la face.

Le jeudi 7 août, le Secours Rouge avait répondu à l’appel du Collectif des opprimés immigrés à manifester devant l’Ambassade d’Allemagne, en solidarité avec deux révolutionnaires turcs menacés d’extradition de la RFA vers la Turquie. L’un d’eux a été libéré.

Manif de soutien à Omer Beber

Informations : Collectif des opprimés immigrés

Manif de soutien à Omer Beber

Ce jeudi 7 août, le Secours Rouge a répondu à l’appel du Collectif des opprimés immigrés qui invitait à manifester devant l’Ambassade d’Allemagne, avenue de Tervueren, en solidarité avec deux révolutionnaires turcs menacés d’extradition de la RFA vers la Turquie. Omer Berber, qui est résident en France en tant que réfugié politique selon la Convention de Genève de 1951, a été mis en garde à vue, puis arrêté, le 13 Juillet 2008 à Aachen en Allemagne, pour être extradé vers la Turquie. Omer Berber fut auparavant incarcéré en Turquie pour des raisons politiques. Il a vécu l’agression de massacre de l’état turc contre les prisonniers politiques en 19 décembre 2000. Il a participé à la grève de la faim pour protester contre les prisons d’isolation de type F. Omer Berber, qui a été libéré pour des raisons de santé a du quitter la Turquie parce qu’il était à nouveau recherché, puis il s’est réfugié en France.

Manifestation de soutien à Omer Berber

Lire la suite: Appel à la manifestation – format pdf

Site du Collectif des opprimés immigrés

Manifestation de soutien à Omer Berber