Ce jeudi 7 août, le Secours Rouge a répondu à l’appel du Collectif des opprimés immigrés qui invitait à manifester devant l’Ambassade d’Allemagne, avenue de Tervueren, en solidarité avec deux révolutionnaires turcs menacés d’extradition de la RFA vers la Turquie. Omer Berber, qui est résident en France en tant que réfugié politique selon la Convention de Genève de 1951, a été mis en garde à vue, puis arrêté, le 13 Juillet 2008 à Aachen en Allemagne, pour être extradé vers la Turquie. Omer Berber fut auparavant incarcéré en Turquie pour des raisons politiques. Il a vécu l’agression de massacre de l’état turc contre les prisonniers politiques en 19 décembre 2000. Il a participé à la grève de la faim pour protester contre les prisons d’isolation de type F. Omer Berber, qui a été libéré pour des raisons de santé a du quitter la Turquie parce qu’il était à nouveau recherché, puis il s’est réfugié en France.

Manifestation de soutien à Omer Berber

Lire la suite: Appel à la manifestation – format pdf

Site du Collectif des opprimés immigrés

Manifestation de soutien à Omer Berber

Action à Istanbul pour Bertrand Sassoye

Traduction du texte mis en ligne sur http://www.mlkp.info: Action pour la libération de Bertrand Sassoye à Istanbul

A Istanbul, action de protestation contre la détention de Bertrand Sassoye, militant du Secours Rouge, en prison depuis le 5 juin. La plate-forme des opprimés socialistes a effectué le 19 juillet, une action de protestation devant le consulat belge à Istanbul, pour dénoncer les arrestations et les rafles du 5 juin en Belgique. La banderole portait le slogan: ‘Liberté pour les prisonniers du Secours Rouge international’. Des déclarations ont passé ce message : « Partout dans le monde, les rafles et les attaques contre les forces politiques qui se battent contre le pouvoir du capital sont réprimées. Ainsi, de même que dans notre pays, dans tous les pays du monde bourgeois la ‘liberté d’opposition’ n’amène que des attaques arbitraires, massacres et prison. Nous, les Amis de la révolution en Turquie, nous condamnons l’acharnement et la répression qui ne fait qu’augmenter. » L’action s’est terminée en appelant à une toujours plus grande solidarité internationale.

Action à Istanbul pour Bertrand Sassoye

COLLABORATION POLICIERE ‘TURQUIE-BELGIQUE’: NOUVELLES REVELATIONS

Communiqué du Clea – 9 juillet 2008

Il y a deux semaines, une délégation turque – composée de cinq chefs de la police et de deux procureurs anti-terroristes – était reçue par les autorités judicaires belges qui leur confiaient les archives du DHKP-C, saisies en septembre 1999 dans un appartement à Knokke.

C’est atterrant. Que certains des plus hauts magistrats de notre pays puissent ainsi rencontrer les représentants d’un Etat où se pratique toujours la torture contre des opposants politiques et se mettent ainsi ‘au service des bourreaux’…, voilà qui est tout simplement effarant. D’autant que les responsables de la police anti-terroriste turque sont réputés pour leur cruauté (en particulier la ‘TIM-1’ spécialisée dans l’interrogatoire des militants et sympathisants du DHKP-C).

Précisions : source Bellaciao – mardi 10 juin 2008 (22h16):

Paris: Onze arrestations dans les milieux de gauche turque. Perquisition dans une association anatolienne de gauche à Paris

Ce matin, la maison culturelle anatolienne sise rue Faubourg Saint-Denis dans le 10e arrondissement à Paris a été littéralement prise d’assaut par la police. Dans l’après-midi, l’association, toujours occupée par des policiers, ressemblait à un commissariat. La plupart des habitués de l’association qui s’y sont rendus durant la journée ont été arrêtés sur place sans le moindre motif. Au moment de la rédaction de cette dépêche, les raisons de cette perquisition demeuraient inconnues.

Source : Halkin Sesi TV – lundi, le 9 juin 2008 – http://halkinsesi.tv

Nous venons d’apprendre qu’une dizaine de camarades turcs ont été rafflés, et sont en garde à vue. Des organisations révolutionnaires turques appellent à un rassemblement demain jeudi à 19h à Strasbourg St Denis sous l’arc. En même temps, ‘coïncidence’, à Bruxelles s’ouvre le procès de DHKP-C.

En septembre 2006, 200 militants, journalistes, syndicalistes et intellectuels progressistes étaient arrêtés en Turquie. Finalement, une vingtaine d’entre eux, tous des militants et des journalistes communistes, passent cette semaine en jugement à Istanbul. Le procureur requiert contre eux 3000 ans de prison! Le Secours Rouge s’est associé à la manifestation organisée par la section belge du Collectif des Opprimés Immigrés (COI) le jeudi 25 octobre devant le consulat de Turquie.

Manifestation pour les proches du MLKP

Lire le document de la campagne ‘We want freedom’

Manifestation pour les proches du MLKP

28/07/2005

« Le Mur »

Né dans une famille pauvre d’origine kurde, Yilmaz Güney débute par de petits rôles dans le cinéma. Il commence à écrire comme scénariste et nouvelliste, ce qui lui vaut 18 mois de prison en 1961 pour « propagande communiste ». À sa sortie, il joue dans une quarantaine de films où ses rôles d’antihéros victimes d’injustices le rendent très populaire. À partir de 1966, il se lance dans la réalisation, il enchaîne des films qui sont à la fois engagés et très populaires. En 1974 il est condamnés à deux ans de prison pour avoir hébergé des révolutionnaires. Libéré peu après grâce à une amnistie générale, il tourne immédiatement un nouveau film mais une nouvelle fois arrêté et est condamné à 15 ans de prison pour « complicité » dans un attentat.

En prison, Guney écrit trois romans, des scénario et réalise à partir de sa cellule trois films: Sürü (Le troupeau) en 1978, Düşman (L’Ennemi) en 1979, et Yol (La permission) en 1982. Ce film racontant l’histoire de cinq prisonniers en permission, remporte un immense succès international ainsi que la Palme d’or à Cannes. Peu après, Güney s’évade de prison et se réfugie en France où il termine son existence dans la clandestinité en raison d’une demande d’extradition de la Turquie. En 1983, déchu de sa nationalité par le gouvernement turc, il signe sa dernière œuvre Duvar, Le Mur.

Le Mur décrit la vie dans un pénitencier à Ankara à l’automne 1981, un an après le coup d’Etat du 12 septembre 1980 du général Evren. Quand on lui a demandé pourquoi son nouveau film parlerait d’une prison, Güney a répondu: « c’est le sujet le mieux approprié à la situation actuelle de la Turquie. » Güney a tourné son film en 1983, en exil, avec des bouts de ficelles et une foule de volontaires, dans une vieille abbaye dans un petit village au nord de la France. Devant la caméra, une centaine d’enfants kurdes (certains venus de Berlin) et avec entre 100 et 200 figurants adultes, généralement des travailleurs d’ateliers de confection ou d’usines de la région parisienne. Une centaine de techniciens amateurs ont collaboré à ce film.

Ce n’est qu’indirectement que le film est politique, mais il l’est puissamment: les personnages suivis sont des condamnés de droit commun, généralement des enfants. Militarisation, règne des petits chefs, sadisme des gardiens, sévices sexuels, délation, gangs, passages à tabac, mutineries réprimées par l’armée et mises en scène macabres, le tableau est terrible et sonne terriblement juste: Yilmaz Güney qui a été enfermé 12 ans dans les prisons turques, sait de quoi il parle.

Güney parvient encore à faire ressortir la bonté humaine, avec la figure du vieux gardien, « tonton Ali », qui tente de protéger « ses enfants », et qui est joué par le seul acteur professionnel du film: Tuncel Kurtiz, le plus important acteur de sa génération (40 ans de carrière, plus de 70 films dont Le troupeau), et qui est décédé l’année passée.

Le Mur est le dernier film de Yilmaz Güney, mort en septembre 1984 en exil. Güney: « Je n’ai pas voulu construire la copie conforme d’une prison donnée en Turquie. Il s’agissait plutôt d’une synthèse de toutes les prisons que j’ai connues. Il en a été de même de l’histoire. Bien que l’axe central en soit la révolte des enfants du dortoir 4 à la prison ouverte d’Ankara en 1976, les histoires individuelles parallèles proviennent de témoignages ou d’observations accumulées lors de mes séjours dans différents pénitenciers. (…) Cela a parfois été dur, voire douloureux, en tout cas sans complaisance. C’était la seule façon de rendre la réalité la plus sincère possible. (…) A nous de dire les réalités de la Turquie, pour faire en sorte qu’elles puissent enfin changer ; à eux d’interdire et d’emprisonner pour que rien ne change. Mais pour combien de temps encore ?… »

Quelques extraits:

« Le Mur »
« Le Mur »