Aujourd’hui, deux personnes ont été arrêtées en Belgique dans le cadre d’une enquête du parquet fédéral menée en collaboration avec Eurojust et Europol. Elles sont accusées d’appartenir à certaines des branches militaires du PKK, y compris les Forces de défense du peuple (HPG) et d’avoir recruté et entraîné des combattant·e·s (dans le cadre de camps d’entrainement) dans plusieurs pays européens.

Ces arrestations se sont déroulées à la suite de perquisitions menées dans cinq pays (Autriche, Belgique, France, Allemagne et Suisse) dans le cadre d’une enquête ouverte en 2017 et menée par un juge d’instruction liégeois en collaboration avec le parquet fédéral. Plusieurs réunions opérationnelles et une réunion de coordination à Eurojust (l’unité de coopération judiciaire de l’UE) ont servi de plate-forme pour échanger rapidement des informations sur les affaires et coordonner les différents étapes de l’enquête ainsi que les arrestations.

Combattant·e·s du PKK (archives)

Combattant·e·s du PKK (archives)

Après presque trois ans passés dans les prisons turques, l’étudiante toulousaine Ebru Firat est sortie de prison samedi. La jeune militante franco-kurde avait quitté Toulouse en 2014 pour combattre Daesh en Syrie. Elle avait notamment participé à la bataille pour libérer Kobané. Le 8 septembre 2016, elle a été arrêtée à l’aéroport d’Istanbul alors qu’elle tentait à nouveau de rejoindre la Syrie depuis Toulouse. Condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK, sa demande de transfèrement pour qu’elle puisse purger sa peine en France avait échoué (voir notre article).

Ebru Firat est arrivét au stade de sa peine où elle peut faire une demande de semi-liberté qui aurait compris l’obligation de rentrer en prison le soir. Elle a donc été placée dans un centre de semi-liberté près d’Ankara durant trois jours. Elle y a été observée et samedi son régime s’est assoupli. Elle est donc désormais libre de ses mouvements même si elle doit rester en Turquie pendant au minimum un an et pointer une ou deux fois par semaine.

Ebru Firat

Ebru Firat

Depuis quelques jour, l’armée turque mène des bombardements aériens et des parachutages dans la région kurde de Khakurk au Sud-Kurdistan (Irak). Selon le commandement des Forces de Défense du Peuple (HPG), l’attaque de Khakurk serait une tentative d’occupation. Selon Murat Karayilan membre du comité exécutif du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et commandant du quartier général des HPG, cette les opérations militaires turques se mènent avec le soutien de l’OTAN et plus particuliérement des États-Unis. Il a également annoncé que les guérilleros aller donner la réponse nécessaire à cette tentative d’occupation et mettre en place la résistance nécessaire.

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Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

L’activiste avait brandit le drapeau des YPJ pendant une manifestation contre la conférence de sécurité de Munich en février 2018. Il était par la suite accusé de faire la propagande du PKK. Le juge a acquitté l’activiste, estimant que les liens entre les YPJ et le PKK étaient insuffisamment prouvés. La même cour avait déjà acquitté un autre activiste, poursuivi pour avoir porté un drapeau du PYD à une manifestation contre l’invasion d’Afrin par l’armée turque.

En Allemagne, l’affichage de symboles du PKK, ainsi que ceux d’organisations considérées comme affiliées au PKK, est interdit. Par ces interdictions, l’état allemand répond à la demande de la Turquie de durcir la répression contre les activistes pro-kurdes.

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Un Turc de 53 ans résidant en Belgique, à Willebroek, est incarcéré en Turquie depuis deux mois. La police a arrêté Ali Akyüz alors qu’il rendait visite à sa famille en Turquie. Le 18 juin, il sera présenté devant un juge turc. Il risque 20 ans de prison au total pour « terrorisme ». M. Akyüz a partagé un article au sujet de deux enseignants qui avaient perdu leur poste au lendemain du coup d’État manqué en Turquie (voir notre article) et, en 2015, un autre article avec une interview avec d’activistes qui occupaient le parc de Gezi. Sur la photo illustrant l’article partagé, les activistes posaient avec le drapeau du DHKPC.

Ali Akyüz

Ali Akyüz

Le 29 mai, le procureur général a demandé une peine de 3 ans et 10 mois pour Erdal Gökuğlo, en procès pour son appartenance supposée au DHKP-C. Il s’agit d’un procès mené en vertu du paragraphe 129b de la constitution allemande, visant les partisans d’une organisation étrangère qualifiée comme terroriste, et employé notamment contre les organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan. Le 5 juin, les avocats d’Erdal plaideront en sa défense. Erdal était emprisonné en Belgique avant d’être extradé en Allemagne en 2017. Lire notre article.

Erdal Gökoğlu

Erdal Gökoğlu

Dimanche 26 mai, Leyla Güven a annoncé qu’elle cessait la grève de la faim qu’elle menait pour mettre fin aux mesures d’isolement imposées à Öcalan. Elle avait initié cette grève le 7 novembre 2018 et avait ensuite été rejointe par des milliers de prisonniers, ainsi que par des dizaines de militant·e·s au Kurdistan, en Europe et ailleurs.

Hier, Öcalan a remis un message, via ses avocats, dans lequel il demandait de mettre un terme à ces grèves. Conformément au message d’Ocalan, une porte parole des 7 mille prisonniers en Turquie, a alors annoncé la cessation de celles-ci. Cette grève se termine également puisque Leyla Güven estime avoir atteint son objectif en mettant fin aux mesures d’isolement (voir notre article).

Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)

Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)

La plate-forme « Solidarité avec la grève de la faim » et le « Conseil des femmes Beritan » organisaient aujourd’hui à Zurich une manifestation en soutien à la grève de la faim contre l’isolement d’Öcalan. Les militant·e·s portaient des photos d’Öcalan et des grévistes de la faim. Pour rappel ce mouvement de grève de la faim a été lancé en novembre 2018 par Leyla Güven et a été massivement suivit. Il a permis plusieurs avancées dont l’annonce par le régime turc de la fin des procédures d’isolements appliquées contre Öcalan, une annonce qui reste à concrétiser (voir notre article).

La police est apparue vers la fin de l’action et a déclaré que celle-ci n’était pas autorisée. Deux personnes ont été arrêtées et emmenées au commissariat. Le reste est resté sur le lieux de la manifestation pour protester contre ces arrestations.

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Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)

Malgré la décision favorable du Conseil du contentieux des étrangers (voir notre article), l’Office des étrangers refuse toujours la régularisation de Cahit Zorel. Cahit a comparu devant le Conseil du Contentieux des Etrangers ce lundi. Ce militant kurde de Turquie âgé de 47 ans vit en Belgique depuis 18 ans. Depuis son arrivée, il a toujours travaillé et notamment géré un petit restaurant à Liège pendant près de 10 ans. Son casier judiciaire est vierge, il est marié à une Belge depuis cinq ans et va être père dans trois mois.

L’Office des Etrangers tente pourtant par tous les moyens d’empêcher sa régularisation sur base d’une note de la Sûreté d’Etat qui l’accuse de liens avec le DHKP-C. Le 22 juin 2018, le Conseil du contentieux des étrangers lui avait donné gain de cause et a annulé la décision de refus de régularisation émise par l’Office des Etrangers. Mais l’Office des étrangers a fait appel de cette décision.

Cahit Zorel

Cahit Zorel

Jeudi 16 mai, au 190ème jour de la grève de la faim initiée par Leyla Güven (voir notre article), le ministère de la justice turc a annoncé la levée des mesures interdisant à Öcalan de rencontrer ses avocats. Le cabinet juridique Asrin qui assure la défense du leader kurde a dans la foulée publié un communiqué de presse, dans lequel il appelle les autorités turques à traduire leurs paroles par des actes

Cette décision fait suite une décision du tribunal criminel de Bursa d’annuler, suite à un recours introduit par les avocats de la défense, la décision judiciaire interdisant les visites des avocats. Les avocats rappellent cependant qu’aucune rencontre n’a eu lieu après une rencontre exceptionnelle le 2 mai 2019, malgré les demandes de visite chaque jour déposées. Quant aux demandes de visite de la famille, elles continuent à être rejetées en application d’une interdiction judiciaire fondée sur une mesure disciplinaire en date du 22 avril 2019.

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L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan