Le samedi 11 mai, Tuna Altinel, professeur de mathématiques à l’université Lyon 1, a été arrêté et est actuellement en garde à vue à Balikesir (région de Marmara, Turquie). Il est accusé de terrorisme pour avoir signé en 2016 une pétition appelant à une solution pacifique au conflit militaire opposant les forces de sécurité turques au PKK. Plus de 1000 universitaires tuques avaient signés cette pétition. Tuna Altinel a été arrêté alors qu’il se rendait à un poste de police de Balikeskir pour obtenir des informations sur une restriction de voyage imposée à son passeport. Il a été arrêté pour propagande d’une organisation illégale. Son avocat a déclaré qu’il était accusé d’avoir fait de la propagande pour le PKK lors d’une table ronde en France, alors qu’il n’était pas présent ce soir-là. Jusqu’à présent, 121 universitaires ayant signé la pétition ont été condamnés à des peines de prison. Ils font tous face à des accusations de diffusion de propagande terroriste.

Tuna Altinel

La police fédérale a relancé les recherches de Fehriye Erdal, une militante turque qui avait échappé de manière spectaculaire à la Sûreté de l’État il y a 13 ans. Elle et un autre fugitif ont été ajoutés par le Fugitive Active Search Team à la liste des « Most Wanted » de la police fédérale. Fehriye Erdal s’était échappée en 2006 de sa résidence surveillée. Elle a été condamnée par défaut à 15 ans de prison en 2017 pour une action revendiquée par le DHKP-C (voir notre article).

La bannière du site du FAST

La bannière du site du FAST

Jeudi 2 mai, les avocats du cabinet juridique Asrin ont pu rendre visite à leur client Abdullah Ocalan, sur l’île-prison d’Imrali. Ils tiendront une conférence de presse aujourd’hui pour parler de cette rencontre qui intervient après 8 ans d’interdiction de visite.

Cette rencontre, a sans doute été obtenue grâce à la grève de la faim, lancée le 8 novembre par Leyla Güven, députée HDP, pour mettre un terme au régime d’isolement imposé à Öcalan et à la répression brutale dans les prisons. Cette grève a été rejointe depuis par des centaines de prisonniers politiques (voir notre article). Cette grève avait également permis à Öcalan de rencontrer son frère en janvier après plus de deux ans d’isolement complet (voir notre article).

Abdullah

Abdullah

Jeudi, des policiers anti-émeutes ont utilisé leurs boucliers pour repousser des dizaines de femmes, des mères et épouses de prisonniers en grève de la faim, qui tentaient de se regrouper dans un parc à Diyarbakir, grande ville de la région majoritairement kurde du pays. C’est Leyla Güven, la députée du parti démocratique des Peuples (HDP), qui a entamé cette grève de la faim le 8 novembre 2018 afin de mettre un terme au régime d’isolement imposé à Abdullah Öcalan et à la répression brutale dans les prisons. Des centaines de prisonniers politiques l’ont depuis rejoint dans sa grève de la faim.

L’intervention policière à Diyarbakir

L'intervention policière à Diyarbakir

Dans le rapport de la Sûreté de l’État destiné à argumenter contre l’obtention de sa nationalité belge, un homme, réfugié politique en Belgique depuis 7 ans, se voit reprocher ses activités politiques: participation à de nombreuses manifestations « devant l’ambassade de Turquie, dans le défilé du 1er Mai », ses activités culturelles « organisation d’un concert de Grup Yorum », ses activités communautaires « Picnic de militants et sympathisants, camps d’été et d’hiver », la distribution du journal « Yuruyus », son activité de secrétaire du Centre Culturel Alévi d’Anvers.

Refus de nationalité pour participation au 1er mai

Refus de nationalité pour participation au 1er mai

Ce matin la police britannique a attaqué des militant·e·s et arrêté 20 personnes qui menaient, depuis 3 jours, une action d’occupation des locaux d’Amnesty International à Londres . Cette action avait pour but de protester contre l’isolement d’Öcalan et de soutenir Leyla Güven dans sa grève de la faim.

Les dirigeants d’Amnesty International ont fermé les portes des locaux et installer un système de sécurité sur une porte. L’utilisation de toilettes était interdite à ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Les militants qui ont été forcés de quitter le bâtiment pour aller aux toilettes n’ont pas été autorisés à rentrer. Amnesty International a appelé la police à 1 heure pour leur demander de vider le bâtiment. La police a donc attaqué l’ensemble des militant·e·s (y compris certain·e·s en grève de la faim depuis 43 jours) et arrêté ceux et celles qui se trouvaient à l’intérieur. Les détenus ont été conduits dans différents commissariats de police de Londres, principalement à Barnet.

Plus d’infos et la vidéo de l’attaque de la police ici.

Par ailleurs, un sit-in a été mené à Bruxelles par l’AvEG-Kon et le SKB pour faire connaitre la situation de Leyla Güven.

Arrestation des militant·e·s qui occupaient les bureaux d’Amnesty

Arrestation des militant·e·s qui occupaient les bureaux d'Amnesty

Lundi 22 avril, le TKP/ML annonçait, 104 ans après le génocide, la création du premier bataillon d’autodéfense arménien. Ce bataillon ira renforcer la révolution sur le territoire de Rojava en le défendant contre les attaques fascistes de l’Etat islamique et de l’état turc.

Il permettra également l’autodéfense du peuple arménien contre toutes les attaques d’oppression, de persécution, de massacre et d’assimilation. Enfin la création du bataillon réalise une partie des rêves du commandant Nubar Ozanyan, tombé en martyr dans la lutte contre l’Etat islamique (voir notre article).

Plus d’infos ici

Le bataillon arménien à sa création

Le bataillon arménien à sa création

Mercredi 24 avril, la plateforme belge Leyla Güven appelle à rassemblement de soutien aux grèvistes de la faim. Leyla Güven est entrée en grève de la faim le 7 novembre 2018 à l’intérieur du centre de détention et elle a continué après sa libération en janvier 2019. Elle a été rejointe depuis par plus de 7000 prisonnier.ère.s et des civiles au Kurdistan et en Europe pour exiger la sortie de l’isolement d’Abdullah Öcalan ainsi que de tou.te.s prisonnier.ère.s politiques en Turquie.

Rassemblement ce mercredi 24 avril à 13h, place du Luxembourg, 1050 Bruxelles.

Campagne de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim

Campagne de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim (archive)

La dirigeante palestinienne de gauche et icône de la résistance, Leila Khaled, a rendu visite à Leyla Güven, une parlementaire et dirigeante politique kurde qui a maintenu une grève de la faim pendant 159 jours pour demander la fin de l’isolement du dirigeant du PKK emprisonné, Abdullah Öcalan. Elle a rendu visite à Güven chez elle à Amed / Diyarbakir le lundi 15 avril.

Leyla Güven, élue représentante du HDP (Parti démocratique des Peuples) aux élections turques du 24 juin 2018, a entamé sa grève de la faim dans les prisons turques. Leyla Güven a été accusée d ‘« activités terroristes » et arrêtée le 22 janvier 2018 après s’être opposée à l’occupation militaire et à l’invasion du nord-ouest de la Syrie par la Turquie et ses attaques contre les YPG. Les procureurs ont requis une peine de 31 ans de prison. La grève de la faim a débuté le 7 novembre 2018 à l’intérieur du centre de détention et Güven a continué après sa libération en janvier 2019, après qu’elle soit tombée gravement malade.

Leila Khaled et Leyla Güven

Leila Khaled et Leyla Güven

À la veille des élections municipales de ce dimanche, la police turque a arrêté plus de 60 cadres, candidat.e.s et assesseur.e.s du HDP (parti démocratique du peuple) dans de nombreuses villes dont au moins 32 à Istanbul. Le HDP est l’une des cibles d’Erdogan et plus particulièrement depuis le coup d’état de juillet 2016. 10 député.e.s, 40 maires et des milliers de militant.e.s sont toujours en prison.

Arrestation d’une membre du HDP

Arrestation d'une membre du HDP (archive)