Les étudiantes du lycée de Prétoria manifestent depuis plusieurs jours contre le code capillaire raciste qui leur est imposé. L’événement qui a mis le feu au poudre est qu’une étudiante noire de 13 ans a été punie pour avoir écrit un exposé sur la souffrance des femmes noires et pour avoir eu des cheveux trop « indisciplinés ». Généralement, les étudiantes noires s’entendent régulièrement dire que leurs cheveux sont « naturellement sales« . Vendredi dernier, un groupe d’étudiantes s’est donc rassemblé contre les règles discriminatoires concernant leurs cheveux. « On veut montrer qu’on en a assez de la bigoterie et du racisme » a déclaré une étudiante. Des gardes de la sécurité ont surveillé le meeting de près. Le samedi, les étudiantes se sont à nouveau rassemblées pour tenir une assemblée silencieuse dans une foire qui avait lieu sur les lieux de l’école. Mais cette fois, elles ont été menacées d’arrestations par des gardes armés de mitraillettes AK-47, de revolvers et de chiens.

Le code de l’école n’interdit pas nommément les coiffures afro mais impose que les cheveux soient brossés, que le style soit « conservateur », que les tresses et dreads mesurent au maximum 10mm de diamètre. Ce lundi, la direction tentait de faire continuer les cours normalement, mais des manifestants rejoignent les étudiantes devant l’école alors que le ministre provincial de l’éducation s’est rendu sur les lieux pour « arrêter cette situation avant que ça échappe au contrôle« . Les tensions révèlent également la fracture entre les écoles d’état pauvres et les écoles privées aux règlements racistes. Certaines étudiantes dénoncent même des professeurs qui séparent leurs classes en deux « parce que c’était comme ça avant« .

Des jeunes manifestantes à Pretoria

Des jeunes manifestantes à Pretoria

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Au Zimbabwe, l’opposition ne désarme pas. Une nouvelle manifestation a eu lieu à Harare, la capitale, hier vendredi pour réclamer une réforme électorale et de nouveaux affrontements avec la police ont eu lieu. Le rassemblement organisé par 18 partis d’opposition avait pourtant été autorisé. Mais les forces de l’ordre n’ont pas laissé les manifestants se rassembler, utilisant gaz lacrymogènes, matraques et canons à eau. Une cinquantaine de personnes ont été blessées. C’était la première fois depuis 2007 que l’opposition contre le président Robert Mugabe se réunissait en un seul bloc.

Les policiers avaient été déployés en force dans les rues de la capitale. Ils étaient notamment nombreux autour de siège du principal parti d’opposition, le Mouvement pour un changement démocratique. Des barrages policiers avaient aussi été érigés sur les grandes artères menant à la ville. Plusieurs commerces de la capitale ont fermé leurs portes plus tôt, alors que d’autres étaient pillés.

Les affrontements d'hier à Harare

Les affrontements d’hier à Harare

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Les populations de Zéglé, non loin de Kpomé, dans la préfecture de Zio, ont été déplacées de leur ancien lieu d’habitation pour être réinstallées un peu plus loin, afin de faire place à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) pour l’exploitation du phosphate. Ces populations lassées des promesses non tenues, (elles restent sans école, sans transport et même sans eau alors que l’exploitation du phosphate engendre d’énormes profits), avaient projeté de manifester lundi, mais des forces de l’ordre et de sécurité avaient été déployées sur les lieux et autour du site d’exploitation.

Ainsi, leur manifestation pour réclamer de meilleures conditions de vie sur le nouveau site où elles ont été déplacées a tourné à un affrontement très violent. Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, pour disperser ces manifestants, décidés à perturber les activités au niveau de la carrière des phosphates. Les affrontements ont fait de nombreux blessés et peut-être un mort.

Une mine de phosphate au Togo

Une mine de phosphate au Togo

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Hier, mercredi, la police zimbabwéenne a dispersé à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau une manifestation de militants du principal parti d’opposition qui protestaient justement dans la capitale contre les violences policières. Des affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants, ces derniers répondant aux gaz lacrymogènes par des jets de pierres. Deux voitures de police et une voiture de la ZBC – la télévision nationale – ont été brûlées. La police a une nouvelle fois été d’une grande brutalité. Depuis le mois de juin, le Zimbabwe connaît une série de manifestations contre le président Mugabe, 92 ans, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980 et notamment contre sa politique économique.

Manifestation à Harare

Manifestation à Harare

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Des milliers d’ouvriers ont démarré mercredi une grève dans les centrales électriques du fournisseur public Eskom, pour demander une hausse de leurs salaires, défiant une décision de justice qui avait interdit ce débrayage. C’est tard mardi soir que l’employeur avait obtenu une interdiction de la grève parce qu’il s’agissait d’un secteur essentiel au fonctionnement du pays. Selon le syndicat, près de 15.000 travailleurs sont en grève à travers tout le pays, soit environ 30 % des effectifs du groupe.

Les grévistes réclament une hausse de +10 % des salaires les plus bas, de +8,5 % des revenus les plus élevés et une allocation logement de 3.000 rands (200 euros). Le chiffre d’affaires d’Eskom a atteint l’année passée 163,4 milliards de rands de revenus (9,59 milliards d’euros) en progression de +11 % sur un an. Son excédent brut d’exploitation a atteint de 31,97 milliards de rands (+37 %), pour un bénéfice de 4,62 milliards de rands (contre 200 millions de rands en 2014).

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La police a à nouveau tiré à balles réelles contre des manifestants ces derniers jours, faisant au moins une centaine de morts (selon Amnesty). Les tensions proviennent à nouveau de la tentative du gouvernement éthiopien d’étendre la capitale du pays en expropriant les terres des paysans oromos, des tensions qui avaient déjà fait 400 morts il y a quelques mois. Les manifestations ont été réprimées dans l’Oromia et dans l’Amhara. Dans l’Amhara, les manifestations étaient principalement dirigées en opposition à des expropriations alors que dans l’Oromia, elles demandaient la libération de prisonniers politiques (qui luttaient également contre les expropriations). Dans la capitale, Addis-Abeba, 500 manifestants ont bravé le danger de manifester ce samedi, ils ont été brutalement dispersés mais il n’y a pas eu de tir à balles réelles. Le gouvernement éthiopien a demandé aux forces de sécurité de faire usage de « tous les moyens nécéssaires » pour réprimer les manifestations. Internet a été bloqué durant le wee tout comme une partie du réseau téléphonique, ces blocages semblent avoir été levés à présent.

Manifestation anti-gouvernementale le 6 août

Manifestation anti-gouvernementale le 6 août

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Le tension monte au Gabon à l’approche des élections présidentielles. La police a opéré une violente répression le 25 juillet à Libreville lors d’une marche pacifique de l’opposition. Plusieurs personnes ont été arrêtées et incarcérées. Des policiers encagoulés ont porté des coups à des journalistes. Trois dirigeants syndicaux ont arrêtés le 9 juillet lors du dépôt de candidature du président Bongo.Plus d’une vingtaine de personnes avaient été interpellées ce jour-là. Quelques autres ont été arrêtées les jours suivants. Depuis, l’affaire a pris une tournure internationale. Des ONG dénoncent la répression et demandent à la France de cesser sa coopération policière avec Libreville. Les autorités affirment que ces dirigeants syndicaux ont été vu participant à des violences lors de manifestation, ce que réfutent absolument les avocats.

La répression du 25 juillet à Libreville

La répression du 25 juillet à Libreville

Trois personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et taximen motos ce lundi 25 juillet à Kisangani. Les taximen moto protestaient contre les rackets (sous peine de saisie de moto ou d’arrestations arbitraires) dont ils sont victimes de la part des policiers dans cette ville. Durant leur manifestation, ils se sont heurtés aux forces de l’ordre, qui les ont affrontés dans les différentes axes qu’ils avaient empruntés, dans différentes communes et quartiers de la ville, à coups de gaz lacrymogène et des coups de feu.

A Kamando, deux manifestants ont été tués par balles et deux autres ont été grièvement blessés: l’un a perdu son bras à cause de l’éclatement d’une grenade et une autre a reçu une balle au niveau de son sexe. A Mangobo, cinq policiers ont été blessés par des projectiles lancés par les manifestants. Trois manifestants ont été trois blessés dont deux grièvement. A Tshopo, quatre bureaux du quartier et un poste de police de circulation routière ont saccagés, deux taximen moto ont été blessés par balles dans les affrontements avec les policiers. Dans la commune même de Kisangani, on compte un mort et d’une jeune fille blessée parmi les manifestants. Deux policiers ont également été blessés. Le bureau de la commune de Kisangani et celui du quartier Konga-Konga ainsi qu’un sous-commissariat de la police ont été détruits par la foule en colère.

Les manifestants à Kisangani

Les manifestants à Kisangani

En Côte d’Ivoire, les manifestations contre la hausse des tarifs d’électricité (voir notre précédent article) se poursuivent. A Bouaké, la deuxième ville du pays, elles se sont transformées en affrontements vendredi après-midi 22 juillet. Dès le milieu de la matinée, les manifestants ont dressé des barricades sur l’artère centrale de la ville. La police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité, mais aussi des banques, la préfecture, le domicile du maire ou encore l’agence des impôts ont été saccagés. Les forces de l’ordre ont rapidement été débordées avant d’ouvrir le feu dans le centre de la ville. Au moins une personne est morte après avoir reçu une balle et une dizaine d’autres ont été blessées. Quarante-deux personnes ont été arrêtées.

Manifestation devant les locaux de la Compagnie ivoirienne d'électricité à Bouaké

Manifestation devant les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité à Bouaké

Les Ivoiriens étaient avisés que les factures d‘électricité connaîtraient une hausse de 6 à 10 % en début d’année, selon le ministre de l’Energie du pays. Cependant, plusieurs abonnés affirment avoir vu leurs factures augmenter au-delà du pourcentage avancé par le ministre. Des incidents ont eu lieu lors d’une manifestation contre cette hausse de prix à Daloa, dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire. La police, voulant faire barrage aux manifestants, a lancé des gaz lacrymogènes, qui n’ont eu aucun impact sur la détermination de la foule qui a envahi et pillé les locaux de la CIE, la compagnie nationale d‘électricité. Cet événement fait suite à une manifestation similaire dans la capitale administrative du pays, Yamoussoukro, pendant laquelle, les manifestants avaient brûlé des pneus et mis le feu à une voiture appartenant à la CIE.

Déploiement policier à Doala

Déploiement policier à Doala