Les populations de Zéglé, non loin de Kpomé, dans la préfecture de Zio, ont été déplacées de leur ancien lieu d’habitation pour être réinstallées un peu plus loin, afin de faire place à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) pour l’exploitation du phosphate. Ces populations lassées des promesses non tenues, (elles restent sans école, sans transport et même sans eau alors que l’exploitation du phosphate engendre d’énormes profits), avaient projeté de manifester lundi, mais des forces de l’ordre et de sécurité avaient été déployées sur les lieux et autour du site d’exploitation.

Ainsi, leur manifestation pour réclamer de meilleures conditions de vie sur le nouveau site où elles ont été déplacées a tourné à un affrontement très violent. Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, pour disperser ces manifestants, décidés à perturber les activités au niveau de la carrière des phosphates. Les affrontements ont fait de nombreux blessés et peut-être un mort.

Une mine de phosphate au Togo

Une mine de phosphate au Togo

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

Hier, mercredi, la police zimbabwéenne a dispersé à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau une manifestation de militants du principal parti d’opposition qui protestaient justement dans la capitale contre les violences policières. Des affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants, ces derniers répondant aux gaz lacrymogènes par des jets de pierres. Deux voitures de police et une voiture de la ZBC – la télévision nationale – ont été brûlées. La police a une nouvelle fois été d’une grande brutalité. Depuis le mois de juin, le Zimbabwe connaît une série de manifestations contre le président Mugabe, 92 ans, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980 et notamment contre sa politique économique.

Manifestation à Harare

Manifestation à Harare

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

Des milliers d’ouvriers ont démarré mercredi une grève dans les centrales électriques du fournisseur public Eskom, pour demander une hausse de leurs salaires, défiant une décision de justice qui avait interdit ce débrayage. C’est tard mardi soir que l’employeur avait obtenu une interdiction de la grève parce qu’il s’agissait d’un secteur essentiel au fonctionnement du pays. Selon le syndicat, près de 15.000 travailleurs sont en grève à travers tout le pays, soit environ 30 % des effectifs du groupe.

Les grévistes réclament une hausse de +10 % des salaires les plus bas, de +8,5 % des revenus les plus élevés et une allocation logement de 3.000 rands (200 euros). Le chiffre d’affaires d’Eskom a atteint l’année passée 163,4 milliards de rands de revenus (9,59 milliards d’euros) en progression de +11 % sur un an. Son excédent brut d’exploitation a atteint de 31,97 milliards de rands (+37 %), pour un bénéfice de 4,62 milliards de rands (contre 200 millions de rands en 2014).

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La police a à nouveau tiré à balles réelles contre des manifestants ces derniers jours, faisant au moins une centaine de morts (selon Amnesty). Les tensions proviennent à nouveau de la tentative du gouvernement éthiopien d’étendre la capitale du pays en expropriant les terres des paysans oromos, des tensions qui avaient déjà fait 400 morts il y a quelques mois. Les manifestations ont été réprimées dans l’Oromia et dans l’Amhara. Dans l’Amhara, les manifestations étaient principalement dirigées en opposition à des expropriations alors que dans l’Oromia, elles demandaient la libération de prisonniers politiques (qui luttaient également contre les expropriations). Dans la capitale, Addis-Abeba, 500 manifestants ont bravé le danger de manifester ce samedi, ils ont été brutalement dispersés mais il n’y a pas eu de tir à balles réelles. Le gouvernement éthiopien a demandé aux forces de sécurité de faire usage de « tous les moyens nécéssaires » pour réprimer les manifestations. Internet a été bloqué durant le wee tout comme une partie du réseau téléphonique, ces blocages semblent avoir été levés à présent.

Manifestation anti-gouvernementale le 6 août

Manifestation anti-gouvernementale le 6 août

Dossier(s): Afrique Archives Tags:

Le tension monte au Gabon à l’approche des élections présidentielles. La police a opéré une violente répression le 25 juillet à Libreville lors d’une marche pacifique de l’opposition. Plusieurs personnes ont été arrêtées et incarcérées. Des policiers encagoulés ont porté des coups à des journalistes. Trois dirigeants syndicaux ont arrêtés le 9 juillet lors du dépôt de candidature du président Bongo.Plus d’une vingtaine de personnes avaient été interpellées ce jour-là. Quelques autres ont été arrêtées les jours suivants. Depuis, l’affaire a pris une tournure internationale. Des ONG dénoncent la répression et demandent à la France de cesser sa coopération policière avec Libreville. Les autorités affirment que ces dirigeants syndicaux ont été vu participant à des violences lors de manifestation, ce que réfutent absolument les avocats.

La répression du 25 juillet à Libreville

La répression du 25 juillet à Libreville

Trois personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et taximen motos ce lundi 25 juillet à Kisangani. Les taximen moto protestaient contre les rackets (sous peine de saisie de moto ou d’arrestations arbitraires) dont ils sont victimes de la part des policiers dans cette ville. Durant leur manifestation, ils se sont heurtés aux forces de l’ordre, qui les ont affrontés dans les différentes axes qu’ils avaient empruntés, dans différentes communes et quartiers de la ville, à coups de gaz lacrymogène et des coups de feu.

A Kamando, deux manifestants ont été tués par balles et deux autres ont été grièvement blessés: l’un a perdu son bras à cause de l’éclatement d’une grenade et une autre a reçu une balle au niveau de son sexe. A Mangobo, cinq policiers ont été blessés par des projectiles lancés par les manifestants. Trois manifestants ont été trois blessés dont deux grièvement. A Tshopo, quatre bureaux du quartier et un poste de police de circulation routière ont saccagés, deux taximen moto ont été blessés par balles dans les affrontements avec les policiers. Dans la commune même de Kisangani, on compte un mort et d’une jeune fille blessée parmi les manifestants. Deux policiers ont également été blessés. Le bureau de la commune de Kisangani et celui du quartier Konga-Konga ainsi qu’un sous-commissariat de la police ont été détruits par la foule en colère.

Les manifestants à Kisangani

Les manifestants à Kisangani

En Côte d’Ivoire, les manifestations contre la hausse des tarifs d’électricité (voir notre précédent article) se poursuivent. A Bouaké, la deuxième ville du pays, elles se sont transformées en affrontements vendredi après-midi 22 juillet. Dès le milieu de la matinée, les manifestants ont dressé des barricades sur l’artère centrale de la ville. La police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité, mais aussi des banques, la préfecture, le domicile du maire ou encore l’agence des impôts ont été saccagés. Les forces de l’ordre ont rapidement été débordées avant d’ouvrir le feu dans le centre de la ville. Au moins une personne est morte après avoir reçu une balle et une dizaine d’autres ont été blessées. Quarante-deux personnes ont été arrêtées.

Manifestation devant les locaux de la Compagnie ivoirienne d'électricité à Bouaké

Manifestation devant les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité à Bouaké

Les Ivoiriens étaient avisés que les factures d‘électricité connaîtraient une hausse de 6 à 10 % en début d’année, selon le ministre de l’Energie du pays. Cependant, plusieurs abonnés affirment avoir vu leurs factures augmenter au-delà du pourcentage avancé par le ministre. Des incidents ont eu lieu lors d’une manifestation contre cette hausse de prix à Daloa, dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire. La police, voulant faire barrage aux manifestants, a lancé des gaz lacrymogènes, qui n’ont eu aucun impact sur la détermination de la foule qui a envahi et pillé les locaux de la CIE, la compagnie nationale d‘électricité. Cet événement fait suite à une manifestation similaire dans la capitale administrative du pays, Yamoussoukro, pendant laquelle, les manifestants avaient brûlé des pneus et mis le feu à une voiture appartenant à la CIE.

Déploiement policier à Doala

Déploiement policier à Doala

Afin de contraindre les autorités judiciaires à libérer sans condition tous les syndicalistes détenus à la prison centrale de Libreville et d’obtenir le paiement d’une prime due au 2e trimestre 2015, les membres de la confédération syndicale Dynamique unitaire ont décidé le 16 juillet de paralyser l’administration, sur l’ensemble du Gabon. Les syndicalistes détenus sont : le président du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), Jean Remy Yama, par ailleurs président de la confédération syndicale Dynamique unitaire ; le président du Syndicat national des travailleurs du secteur social (Synatrass), Roger Ondo Abessolo ; le président du Syndicat national des personnels de l’agriculture (Synpa), Cyrlin Koumba Mba Essiane ; et bien d’autres militants dont Francky Nguizomo, Nang Mendome Gilbert, Jean Rémy Ebanega, etc.

Syndicalistes de la Dynamique unitaire

Syndicalistes de la Dynamique unitaire

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

Le 29 juin, une opération de déplacement de populations installées sur un terrain privé avait dégénéré en affrontement avec la police. En plus des protestataires arrêtés le jour même, des cadres de l’ONG anti-esclavagisme IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) avaient été arrêtés à leur domicile ou dans la rue les jours suivants, les autorités les accusant d’être à l’origine des heurts qui ont fait plusieurs blessés parmi les policiers.

Lundi 11 juillet, des soutiens de l’IRA s’étaient rassemblés au centre de la capitale mauritanienne pour demander la libération des membres de l’ONG anti-esclavagisme. Une manifestation dispersée par la police, qui aurait procédé à une dizaine de nouvelles interpellations. Face à cette mobilisation, ce n’est que dans la nuit de lundi à mardi, vers 4h30 du matin, que 23 personnes, militants et dirigeants d’IRA pour la plupart, interpellées au cours des douze derniers jours dans le cadre des heurts du 29 juin, ont été entendues par le parquet. Le procureur a opté pour une procédure de flagrant délit et inculpé ces 23 personnes pour plusieurs motifs, dont agression envers les dépositaires de la force publique et incitation à la violence. Les 23 inculpés ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la prison de Dar Naim.

La prison de Dar Naim, à Nouakchott

La prison de Dar Naim, à Nouakchott

Dossier(s): Afrique Archives Tags: