La police de Cologne vient d’annoncer l’interdiction du camp « Désarmement de Rheinmetall » (conglomérat industriel allemand spécialisé dans l’armement), qui devait se tenir à Cologne du 26 au 31 août. Elle repose sur une série d’allégations et d’accusations visant à dénoncer les participants comme « inquiétants ». En particulier, les autorités considèrent le slogan « Guerre à la guerre », utilisé par le mouvement antimilitariste depuis plus de cent ans, comme le témoignage de la volonté des participants de contrer le réarmement par des « moyens guerriers ».

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Deux femmes du mouvement de solidarité avec Daniela Klette, Ariane de Brême et Susanne de Hambourg, ont reçu une nouvelle convocation de l’Office fédéral de police criminelle (BKA), ordonnée par le parquet fédéral de Karlsruhe. Cela intervient après l’interdiction faite aux deux femmes de rendre visite à Daniela Klette, respectivement en septembre et octobre 2024. Les autorités ont justifié ces interdictions en arguant que les deux femmes pouvaient servir d’intermédiaires entre Daniela et deux membres toujours recherchés de la RAF (Fraction Armée Rouge), Burkhard Garweg et Volker Staub, afin que Daniela puisse planifier une évasion. Suite à cela, elles ont été convoquées une première fois par la BKA en octobre et novembre 2024. Toutes deux ont refusé de témoigner. Elles ont toutes deux été condamnées à une amende de 500 euros début 2025. Ariane doit maintenant comparaître à nouveau au commissariat de police à Berlin le 15 août 2025 à 10 heures. La date de la convocation de Susanne n’est pas encore connue. Les deux femmes refuseront cette fois encore de témoigner. Elles encourent alors une amende plus élevée, voire une détention coercitive pouvant aller jusqu’à six mois.

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L’acte d’accusation est tombé pour les antifas dits « de Budapest » Paula, Emmi, Clara, Luca, Nele et Moritz. Premier point : ce ne sont pas les tribunaux de Dresde ou de Iéna qui sont compétents, mais la Cour d’appel provinciale de Düsseldorf. Pour rappel : la plupart des six accusé·es viennent de Leipzig et de Iéna, elles/ils ont ici des ami·es, de la famille. Le choix de Düsseldorf est politique, il complique les visites et le soutien. Le choix d’une Cour d’appel provinciale signifie que l’infraction relève d’un fort intérêt public, qu’on traitera ici d’une idéologie hostile à l’État.

Le nouvel acte d’accusation poursuit une prétendue « organisation criminelle », avec l’habituel recourt à l’article 129 du code pénal, sur les organisations criminelles qui est utilisé dans toute son étendue, comme le montre l’importance et les moyens de la surveillance qui a eu lieu pendant des années. Comme c’est déjà le cas avec l’accusation portée contre Hanna (une antifasciste de Nuremberg accusée d’avoir pris part aux attaques contre des nazis, à Budapest, et dont le procès est en cours à Munich), ainsi qu’au procès « Antifa Ost », de nombreux faits reprochés sont qualifiés comme des tentatives d’homicide. Or, même le juge d’instruction de la Cour fédérale de justice n’a pas émis de mandats d’arrêt pour tentative d’homicide, faute de soupçons sérieux à ce sujet, et dans la procédure qui est ouverte à Budapest, un tel fait ne rentre même pas parmi les charges.  L’accusation de tentative de meurtre est une escalade aux motivations politiques qui sert – comme l’accusation d’organisation criminelle – à dissuader la pratique antifasciste et à légitimer sa répression.

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Le parquet de Hambourg a inculpé deux militants kurdes d’appartenance présumée au PKK. Les chefs d’accusation retenus contre ces deux personnes âgées de 63 et 64 ans sont « activités organisationnelles, financières et de propagande ». Le parquet de Hambourg a porté plainte contre deux Kurdes devant le tribunal régional supérieur hanséatique (OLG). Les deux militants sont accusés d’appartenance à une organisation « terroriste » à l’étranger, en vertu des articles 129a et 129b – désignant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) –, comme l’a annoncé mardi le parquet.

Selon les informations de l’Office central pour la protection de la Constitution, les deux Kurdes, âgés de 63 et 64 ans, auraient soutenu les activités du PKK dans le Schleswig-Holstein et le Mecklembourg-Poméranie occidentale de 2020 au 12 mars 2025. L’accent était mis sur des « questions organisationnelles, financières et de propagande », en particulier la participation à des campagnes de collecte de fonds, selon le communiqué.

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Le 15 juillet, des activistes de la coordination « Liberté pour Maja – Leipzig » ont décidé d’occuper l’immeuble situé au 28 de la Bernhardstraße à Leipzig (Saxe). La police est intervenue mais l’immeuble avait été évacués par ses occupants avant cette intervention. Cela est réalisé pour l’antifasciste Maja, qui est en détention à l’isolement, en Hongrie, depuis plus d’un an. Maja a été illégalement extradé.e vers la Hongrie; avec la collaboration des autorités du Land de Saxe. Les actions ne cessent pas pour Maja : le 21 juillet, une succursale de la société Sachsenforst, dans le quartier de Connewitz, à Leipzig a été attaquée.  Sachsenforst, qui appartient au Land de Saxe, a joué un rôle majeur dans l’expulsion du Heibo, une forêt occupée près de Dresde, entre 2021 et la mi-février 2023, pour empêcher qu’elle soit défrichée pour y creuser une carrière de gravier. A cela s’ajoutent comme à chaque fois de nombreux accrochages de banderoles et tags, y compris sur l’hôtel de ville de Hambourg-Harburg et dans les rues de Mexico…

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La Journée internationale de solidarité avec les prisonniers antifascistes a lieu le 25 juillet. Elle a vu le jour en 2014 en solidarité avec un Australien purgeant une peine de 20 ans en Bulgarie pour avoir défendu deux hommes roms d’une attaque de fascistes (voir ici). Le 25 juillet est donc l’occasion de multiplier les initiatives solidaires. Tenez-en Antifa International informée! En savoir plus

Hier à Bruxelles, des membres de l’Action antifasciste Bruxelles et du Secours Rouge ont accroché une banderole « FREE MAJA » juste face au bureau de l’ambassadeur d’Allemagne.

Les actions se poursuivent pour revendiquer la libération de Maja. Outre les nombreux tags (comme sur l’ambassade d’Allemagne à Helsinki le 15 juillet – photo – ou les sièges du SPD à Francfort et à Leipzig le 17 juillet) et accrochages de banderoles, on peut signaler que le 10 juillet, un véhicule de l’entrepise Stölting (un grand prestataire du système carcéral allemand) a été incendié à Berlin et que le 11 juillet, une bombe incendiaire a été placée contre un véhicule de la multinationale allemande AEG à Petralona (Athènes).

Militant·e de l’organisation RIO en Allemagne, Baki Devrimkaya passait en procès à Berlin le 17 juillet dernier (voir notre article). Iel était accusé·e de coups et blessures et d’insultes antisémites lors d’une occupation de l’Université libre de Berlin en décembre 2023 qui avait pour objectif de dénoncer le génocide à Gaza. Le tribunal a acquitté l’activiste de ces accusations, mais l’a condamné à une amende de 450€ pour « coercition » pour avoir empêché un homme violent d’attaquer les personnes mobilisées.

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La suspension de la grève de la faim de Maja ne ralentit pas le rythme des actions revendiquant sa libération. Dans la nuit du 9 au 10 juillet, le bureau du parti d’extrême-droite AfD, au 247 de la Heckinghauser Strasse, à Wuppertal, a été attaqué avec des marteaux et de la peinture. Dans la nuit du 13 au 14 juillet, c’est le bâtiment du bureau du Procureur à Bielefeld qui a été ciblé : les vitres ont été brisées et le slogan « FREE MAJA » tagué. La nuit du 14 au 15, ce sont des véhicules électriques appartenant à la municipalité de Leipzig qui ont été incendiés (la ville de Leipzig ayant joué un rôle dans l’extradition de Maja vers la Hongrie). S’ajoutent à ces actions de nombreux tags, rassemblements, accrochages de banderoles.

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Après presque 6 semaines, Maja a mis un terme à sa grève de la faim. Maja est très affaiblie. La fréquence cardiaque était parfois tombée à 30. On pouvait craindre l’arrêt cardiaque et des dommages irréversibles aux organes. Jusqu’à la fin, les autorités hongroises ont ignoré sa demande de rapatriement. Un transfert en résidence surveillée a également été rejeté. Même à l’hôpital de détention, Maja était complètement isolée 24 heures sur 24. La vague de solidarité n’a pas faibli ces derniers jours, avec des manifestations sauvages comme à Hambourg, ou autorisées, comme à Leipzig, et plusieurs initiatives hors d’Allemagne, comme à Zurich, Bruxelles et à Toulouse (photo).