Dans la municipalité de Villa Rica, dans le département du Cauca, la mort d’un jeune lors d’un contrôle de police a provoqué de violents affrontements entre des habitants et les forces de l’ordre. Au moins une personne a été arrêtée et deux personnes ont été blessées. Les autorités locales ont également annoncé qu’une enquête était en cours pour établir les circonstances exactes de la mort du jeune homme.

Les militaires colombiens ont tué « Maikol », un commandant du 57e Front, groupe dissident des FARC, lors de combats dans une zone rurale de Tuluá, dans la Valle del Cauca. L’opération s’est déroulée dans le village de La Arenosa, dans le cadre de l’opération « Ayacucho Plus », où les troupes ont affronté pendant deux jours des membres de ce groupe de guérilla. Un deuxième membre du 57e Front des FARC a été tué dans cette opération. ​​Maikol était accusé d’avoir coordonné des homicides, levé l’impôt révolutionnaire et géré les ressources illicites du groupe. Il faisait également l’objet de mandats d’arrêt pour association de malfaiteurs, homicide aggravé et port d’armes illégal, entre autres infractions. Ces décès s’ajoutent à l’arrestation par la police de Valle del Cauca dit « Juan José », 23 ans, membre présumé des réseaux de soutien urbains du 57e Front, actif à Sevilla et à Caicedonia, dans le nord de la Valle del Cauca.

Facundo Jones Huala, figure de proue du groupe Résistance Ancestrale Mapuche (RAM), qui avait été extradé d’Argentine (voir notre article), restera en détention pendant au moins 90 jours supplémentaires. Cette décision a été prise à l’issue d’une audience visant à déterminer la suite de la procédure, au cours de laquelle le parquet a requis un délai supplémentaire pour l’enquête, requête qui a été acceptée par le juge. Les avocats du Gremial (une association d’avocats chiliens) définissent l’affaire comme « non pas juridique, mais politique », et ont précisé : « Quoi que nous disions, le juge allait prolonger la détention.» Facundo restera emprisonné pendant encore 90 jours, et que sa détention sera ensuite probablement encore prolongée. Il est incarcéré à plus de 800 kilomètres de sa famille, de sa communauté, de son peuple, dans la pire prison du Chili. Jones Huala est détenu à Rawson depuis juin. Son équipe de défense avait initialement demandé son transfert à Esquel, mais si la requête avait d’abord été acceptée, la décision a ensuite été annulée, le gouvernement fédéral invoquant des raisons de sécurité.

Facundo Jones Huala

C’est le 3 novembre que le procès des anarchistes Aldo et Lucas Hernandez s’est achevé avec leur condamnation à respectivement 21 et 12 ans de prison, pour l’attaque contre la Direction Générale de la Gendarmerie, en décembre 2021 (voir notre article). Le 21 juillet de cette année, entre des rassemblements et de multiples actions solidaires (voir notre article), a commencé leur long procès, qui s’est déroulé au Centre de Justice de Santiago. Les plaignants, c’est-à-dire le Parquet, le Ministère de la sécurité publique et la Gendarmerie du Chili, exigeaient au début des peines allant de vingt ans de prison pour Lucas à 90 ans de prison pour Aldo. Plus tard, après la lecture du verdict, le 3 octobre, les plaignants ont sollicité une peine de 32 ans et 1 100 jours pour Aldo et une peine de 18 ans et 800 jours pour Lucas. Finalement, Aldo est condamné à 21 ans et de Lucas à 12 ans.

La prisonnière politique guévariste Gabriela Gallardo a été victime de nouveaux mauvais traitements. Lors d’une fouille menée par la police militaire et des agents du renseignement le 30 novembre, ses effets personnels ont été détruits et de nombreux articles essentiels, pourtant autorisés, ont été confisqués ou volés, notamment une partie de ses médicaments, ses compléments alimentaires et certaines nourritures, ainsi que ses produits d’hygiène. Cette situation s’ajoute à une longue liste d’abus (détention arbitraire, conditions inhumaines, suspension de régime médical, harcèlement systématique) qui vise à briser physiquement et psychologiquement la militante. Ses soutiens exigent la restitution immédiate de ses biens, le rétablissement de son régime alimentaire spécial, l’arrêt du harcèlement et, évidemment, sa libération immédiate.

Un dirigeant de la communauté mapuche, Juan Pablo Colhuan, restera en détention préventive jusqu’à son procès prévu en mars 2026 pour usurpation, une infraction qui, dans le droit argentin, désigne l’occupation illégale d’un terrain ou d’un bien sans titre légitime. Arrêté en octobre après trois ans de fuite, Colhuan avait été capturé dans la province de Chubut alors qu’il se rendait vers un territoire où vit sa famille. La justice refuse toute mise en liberté en raison de sa longue clandestinité. Il demande toutefois à être transféré de la prison de haute sécurité de Rawson vers une unité de sécurité moyenne à Esquel, transfert accepté par le juge mais toujours en attente de validation par le Service pénitentiaire fédéral.

En mars, le gouvernement états-unien a expulsé plus de 200 hommes vénézuéliens vers une prison de haute sécurité au Salvador. Le New York Times a interrogé 40 d’entre eux : ils ont décrit avoir été battus, agressés sexuellement par des gardiens et poussés au bord du suicide. Une équipe d’analystes médico-légaux indépendants a examiné leurs témoignages et les a jugés cohérents et crédibles, estimant que la plupart des actes décrits correspondaient à la définition de la torture selon l’ONU. Ces révélations soulignent la responsabilité des autorités impliquées dans cette politique d’expulsion menée violemment par l’ICE, le Service de l’immigration et des douanes aux États-Unis.

Le 20 novembre, une opération de la Police militaire de Rondônia (PM-RO) était organisée pour expulser trois camps installés sur le domaine des « Maroins » à Machadinho D’Oeste. Cela a abouti à la mort de quatre paysans et à l’expulsion d’environ 400 familles de ces trois campements, ainsi que des accusations de vols de vêtements, médicaments et objets personnels. La police justifie l’opération en évoquant un prétendu “échange de tirs”, une version contestée par des organisations paysannes. Selon des observateurs locaux, l’expulsion a été menée en violation des procédures légales obligatoires. L’intervention, mobilisant des véhicules blindés, s’inscrit dans une escalade plus large d’actions répressives contre les mouvements de lutte pour la terre (voir notre article).

L’arrestation de l’avocate populaire Lenir Correia, le 12 novembre 2025 à Ji-Paraná, s’inscrit dans une escalade de la répression visant les défenseurs des travailleurs ruraux et les mouvements de lutte pour les droits fonciers à Rondônia. Cette opération, liée à « l’opération Godos » visant la Ligue des paysans pauvres (voir notre article), criminalise le travail légal d’une avocate défendant des familles engagées dans des litiges fonciers. Plusieurs organisations dénoncent une attaque contre le droit à la défense, d’autant plus grave que Lenir Correia souffre de problèmes de santé incompatibles avec la détention. Ce cas intervient dans un contexte de conflits violents entre paysans et forces de sécurité depuis 2020, marqué par des décès, des opérations policières contestées et une alliance renforcée entre secteurs ruraux et forces armées.

Lundi 17 novembre en Martinique, un tribunal a prononcé la relaxe des neuf militants qui avaient déboulonné en mai 2020 les statues du colon d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais, tandis que ceux poursuivis pour la statue de Victor Schoelcher ont été reconnus coupables, mais sans condamnation (voir notre article). Pour les militants, ces actions de « déchoukaj » sont une contestation du récit colonial français et ce déboulonnage a été défendu comme un acte légitime par les anticolonialistes martiniquais.