Lundi 22 avril, une cour d’appel fédérale a rejeté la demande de remise en liberté sous caution de l’ancienne analyste du renseignement de l’armée américaine Chelsea Manning, et confirmé la décision d’une juridiction inférieure d’emprisonner Manning suite à son refus de témoigner devant un grand jury d’un tribunal de l’Etat de Virginie. Ce grand jury a pour mission de superviser une enquête sur Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks (voir notre article).

Chelsea Manning

Chelsea Manning

Mercredi 17 avril, Larry Krasner, procureur de Philadelphie, renonçait à faire appel de la décision du juge Leon Tucken rendue le 27 décembre 2018. La décision était fondée sur le fait que Ronald Castille, alors juge en chef à la Cour suprême de Pennsylvanie, aurait dû se récuser lors de l’examen de l’affaire Mumia en raison de son implication précédente en qualité de procureur sur le même dossier. La décision rendue en décembre 2018 ouvrait le droit à Mumia Abu-Jamal de faire appel de sa condamnation (voir nos articles ici et ici). La défense de Mumia Abu-Jamal pourra dès lors soumettre pour révision les demandes d’appel soumises à la Cour suprême de Pennsylvanie par le passé. Cela signifie qu’une telle demande sera à nouveau examinée, mais n’ouvrira pas droit automatiquement à un nouveau procès.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Une fuite de document a permis de mettre au jour une base de données secrète sur les militants, les journalistes et les influenceurs des médias sociaux liés à la caravane de migrants. Le gouvernement a également, dans certains cas, placé des alertes sur leurs passeports.

Document fuité

Document fuité

À la fin de 2018, environ 5 000 immigrants d’Amérique centrale se sont dirigés vers le nord, en passant par le Mexique, jusqu’à la frontière sud des États-Unis. Dans les mois qui ont suivi, les journalistes qui couvraient la caravane, ainsi que les militant·e·s qui assistaient les membres de la caravane, ont déclaré avoir le sentiment d’être devenus la cible d’inspections et de contrôles intensifs de la part des agents des services frontaliers. Des documents divulgués par une source de la Homeland Security, montrent que le gouvernement états-unien avait bien inscrit leurs noms dans une base de données secrète de cibles, où les agents collectaient des informations à leur sujet. Certains avaient des alertes placées sur leurs passeports, empêchant plusieurs personnes d’entrer au Mexique pour travailler.

Les documents montraient une application SharePoint utilisée par des agents du Customs and Border Protection (CBP), de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), de l’U.S. Border Patrol, du Homeland Security Investigations ainsi que des agents du secteur de San-Diego du FBI. Les efforts de collecte de renseignements ont été effectués dans le cadre de l’«Operation Secure Line», désignée pour surveiller la caravane de migrants. Certains éléments dans les documents fuités indiquaient que les documents étaient un produit de l’Unité de liaison internationale (ILU), qui coordonne les renseignements entre le Mexique et les États-Unis.

Pour chaque personne, les documents montrent leur photo, souvent à partir de leur passeport mais, dans certains cas, à partir de leurs comptes de réseaux sociaux, avec leurs informations personnelles. Ces informations incluent la date de naissance de la personne, son «pays de départ» et son rôle présumé dans la caravane de migrants. Les informations indiquent également si les fonctionnaires ont placé une alerte sur le passeport de la personne. Certaines personnes portent un «X» coloré sur leur photo, indiquant si elles ont été arrêtées, interrogées ou si leur visa ou leur passe SENTRI a été révoqué par les autorités.

Oscar Cain, un activiste d’Atlanta, a été abattu par la police. Le Bureau d’enquête sur la Géorgie (GBI) a mené une enquête sur une fusillade. La police prétend qu’Oscar Cain, 3& ans, n’aurait pas obtempéré aux ordres et brandi une arme. En 2018, 48 personnes ont été abattues par la police d’Atlanta, le GBI a été saisi pour 26 tirs de policiers depuis le début de cette année. La date des funérailles de Cain n’a pas encore été annoncée, mais elle aura lieu à East Point, en Géorgie.

Oscar Cain

Oscar Cain

Après près de 10 ans d’emprisonnement au FMC Carswell, Marius a finalement été transféré plus près de sa famille et de ses amis. Depuis cette semaine, Marius est maintenant situé à la FCI Danbury à CT. Marius est un eco-anarchiste, membre de l’ Earth Liberation Front, condamné en 2009 à 22 ans de prison pour divers incendies et sabotages écologistes comme celui du laboratoire de génétique de la Michigan State University.

Pour lui écrire
Marie (Marius) Mason 04672-061
FCI DANBURY
Route 37
Danbury, CT 06811

Marius Mason

Marius Mason

À l’heure où la Chine et les États-Unis sont en conflit dans le commerce et la technologie, Hikvision – la plus grande société de surveillance du monde, qui appartient à l’État et est établie à Hangzhou, dans l’est de la Chine – a fourni des caméras et des logiciels de reconnaissance faciale à la police de New York (NYPD). Hikvision, est en principe pourtant aujourd’hui bannie de tout contrat public aux États-Unis.

Le système de Hikvision est censé identifier des visages indépendamment de la couleur de peau, alors que certaines technologies mises au point en Occident étaient plus fiables avec des Blancs qu’avec des Noirs. Ces outils de surveillance sont les mêmes que ceux mis en œuvre en Chine par Sky Net, le plus grand système de vidéosurveillance de la planète. Le programme Sky Net affirme avoir connecté 170 millions de caméras dans toute la Chine l’année dernière (voir notre article). En 2020, 400 millions d’unités supplémentaires seront installées. À terme, Pékin prévoit d’être capable d’identifier n’importe qui, n’importe quand, n’importe où en Chine, en l’espace de trois secondes.

Installation d'une caméra dans un parc de Pékin

Installation d’une caméra dans un parc de Pékin

Aujourd’hui, les accusations contre les manifestants du J20 qui avaient refusé de passer des accords avec le système judiciaire (sous forme de « Plea Deal ») et qui attendaient d’être jugées ont été abandonnées vendredi avec préjudice. Cela signifie que les procureurs ne peuvent plus réessayer de les poursuivre. Cette décision affecte également les accusés qui avaient déjà passé des accords avec le système judiciaire.

Ces accusés avaient participé à la manifestation du 2 juin 2017 contre l’investiture de Donald Trump. Celle-ci avait rassemblé des centaines de milliers de personnes parmi lesquelles se trouvait un bloc anti-fasciste et anti-capitaliste. Des affrontements avaient alors eut lieu entre ce bloc et la police qui avait alors arrêté 230 personnes. Elles avaient ensuite été poursuivies notamment pour participation à une émeute. Dès le début de la procédure le département de justice de DC avait cherché à diviser les accusés en proposant à certains de collaborer afin d’obtenir des sentences moins élevée. Cependant la majorité des accusés a décidé de faire front commun (voir notre article).

Cette victoire définitive montre la force de la défense collective face à la répression.

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Chelsea Manning a été placée en détention vendredi par un juge pour son refus de témoigner devant un grand jury d’un tribunal de l’Etat de Virginie. L’ex-analyste du renseignement est sanctionnée pour refuser de répondre aux questions de ce grand jury réputé superviser une enquête sur Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks. Elle restera écrouée tant qu’elle ne reviendra pas sur sa décision ou jusqu’à ce que le grand jury soit dissous, a averti le juge Claude Hilton du tribunal d’Alexandria.

En 2010 le soldat Manning avait fait fuiter grâce à Wikileaks plus de 700.000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, dont plus de 250.000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les Etats-Unis dans l’embarras. L’ex-analyste du renseignement a purgé 7 ans de prison sur les 35 de sa condamnation, ayant bénéficié d’une commutation de peine octroyée par l’ancien président Barack Obama. Lors de sa détention, elle avait entamé sa transition vers son identité de femme.

Chelsea Manning

Chelsea Manning

Avec 10 ans de retard, une juge fédéral a statué que trois anciens détenus de la prison irakienne d’Abou Ghraib pouvaient engager des poursuites contre un sous-traitant militaire. Les détenus disent avoir été battus et torturés par des policiers militaires agissants sous la direction d’interrogateurs civils qui souhaitait que les détenus soient « assouplis » pour pouvoir être interrogés.

CACI Premier Technologie, basé à Arlington, qui fournissait des interrogateurs civils à l’armée, avait demandé juge de classer l’affaire, arguant que le refus du gouvernement américain de déclassifier les faits essentiels rendait impossible sa défense. La poursuite, initialement engagée en 2008, avait déjà été rejetée à plusieurs reprises, mais une juge a cette fois-ci décidé que le procès pouvait quand même avoir lieu, car même si le gouvernement affirmait que certains faits, tels que l’identité des interrogateurs, étaient des secrets d’État, la CACI Premier technologie, elle pouvait être jugée autant que personne morale. L’affaire doit maintenant être jugée en avril.

A Abu Ghraib

A Abu Ghraib

Le 27 décembre dernier un juge de Pennsylvanie rendait un jugement qui autorisait Mumia Abu-Jamal (voir notre article) à soumettre pour révision les demandes d’appel soumises à la Cour suprême de Pennsylvanie dans le passé. Ce dernier avait été condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier et cette peine avait été commuée en prison à vie en 2011. Vendredi dernier, le procureur de district a fait appel de cette décision.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal