Vingt-huit manifestants qui protestaient mardi contre l’oléoduc « Dakota Access » ont été arrêtés à l’ouest de Mandan (Dakota du Nord), au cours d’une journée où des manifestations ont été organisée dans tout le pays. A Mandan, des centaines de manifestants ont barré la voie ferrée avec une camionnette et des branches d’arbres près du chantier du pipelines. Les policiers en équipement antiémeute ont utilisé du gaz poivré et, dans un cas, un taser contre des manifestants qui refusaient de partir. Ecologistes et Amérindiens s’oppose à ce pipeline de 3,8 milliards de dollars destiné à transporter du pétrole du Dakota du Nord vers l’Illinois.

Le face à face à Mandan

Le face à face à Mandan

Trois jours après l’élection de Donald Trump, des manifestations se poursuivent dans plusieurs villes des Etats-Unis. New York, Los Angeles, Atlanta, Miami… la contestation traverse le pays. A Portland, dans l’Oregon, où la police a fait usage depuis trois jours de de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser la foule qui scande « Not my president », un manifestant a été blessé par balle. Tôt dans la matinée de samedi, quatre hommes sont sortis d’une voiture, armes à feu à la main. Ils se sont mis à crier sur des manifestants sur le pont et tiré plusieurs coups de feu. Les premiers tirs étaient apparemment dirigés vers le ciel, mais un manifestant a finalement été touché à la jambe. Les assaillants se sont rapidement enfuis. Le blessé a immédiatement été transporté à l’hôpital, ses jours ne sont pas en danger.

Le manifestant blessé

Le manifestant blessé

Les manifestations anti-Trump qui se sont transformées en émeutes dans dix villes américaines. Des rassemblements avec des dizaines de milliers de participants auraient été signalés dans au moins 16 villes. Des incidents ont été signalés lors des manifestations de New York, San Francisco, Oakland, Los Angeles, Seattle, Portland, Austin, Chicago, Boston et Philadelphie avec barricades enflammées, tags, incendie de distributeurs de journaux, blocage de routes et d’autoroutes, jets de projectiles contre la police etc. La police a mené plusieurs charges et procédé à des arrestations.

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier  jeudi

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier jeudi

Des manifestations de protestation contre l’élection de Trump ont éclaté un peu partout aux Etats-Unis et notamment dans la capitale, à Washington. Il y a eu des incidents à Oakland (Californie) où la police a procédé à des arrestations pour « désobéissance et vandalisme ». Une femme qui bloquait le trafic a été grièvement blessée après avoir été percutée par une voiture.

Les incidents à Oakland

Les incidents à Oakland

Jusqu’au début années 80, David Duke a été l’une figure de proue des «Knights of the Ku Klux Klan». Aujourd’hui candidat à l’élection au Sénat américain en Louisiane, il était donc appelé à débattre avant-hier l’université de Dillard, située à La Nouvelle-Orléans, une des «universités historiquement noires» du pays, créées à la fin de la guerre civile. Le débat a bien eu lieu, mais à huis clos: les étudiants protestataires ont manifesté leur mécontentement devant les portes de l’auditorium dans lequel se déroulait le débat. Les policiers présents sur place ont alors tenté de les repousser avec une utilisation massive de bombes lacrymogène et de tasers.

A l’université de Dillard, avant-hier

A l’université de Dillard, avant-hier

Des policiers en tenue anti-émeute se sont à nouveau affrontés mercredi avec des opposants au pipeline Dakota Access, usant de matraque et de gaz au poivre. L’affrontement s’est produit quelques heures après que la Commission de la fonction publique du Dakota du Nord ait critiqué la compagnie pipelinière pour n’avoir pas immédiatement signalé la découverte d’artefacts amérindiens (ce qui lui vaudra des amendes) et un jour après que le président Barack Obama ait soulevé la possibilité de dérouter le pipeline dans le sud du Dakota du Nord pour atténuer les préoccupations tribales.

Mercredi après-midi, les manifestants ont tenté de construire un pont piétonnier en bois à travers une rivière pour entrer sur le domaine du chantier, puis ont tenté de la traverser à la nage ou bateau quand les policiers ont démantelé le pont. Deux arrestations ont été signalées.

Manifestation contre le Dakota Access

Manifestation contre le Dakota Access

La Sûreté du Québec (SQ) est en train de regrouper ses meilleurs spécialistes pour créer un grand centre de «vigie et cybersurveillance» qui traquera toute forme de crime sur les réseaux sociaux et l’internet en général. Une vingtaine de policiers travailleront sous peu dans cette unité centralisée sous les ordres du capitaine Jean Lafrenière. Et les budgets seront au rendez-vous. Ces patrouilleurs du Net devront être à l’affût d’un ensemble de crimes, pas seulement de ce qu’on appelait autrefois la cybercriminalité. Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal et de la Gendarmerie royale du Canada participent déjà à l’initiative, dont le succès reposera aussi beaucoup sur la collaboration de la population, selon le directeur général de la SQ, qui encourage les citoyens à dénoncer les gestes potentiellement criminels sur le web.

Le siège de la SQ

Le siège de la SQ

La police de l’Ontario a pu obtenir de la justice une liste de 7.500 numéros de téléphone de personnes qui se trouvaient autour d’une antenne GSM, alors qu’un meurtre avait lieu dans le périmètre. La police s’est ensuite servie de cette liste de numéros pour envoyer deux SMS, l’un en anglais l’autre en français, demandant à ces personnes de « répondre à quelques questions » sur un site internet communiqué en lien. La police a défendu cette manœuvre, à priori inédite, en la qualifiant d’équivalent digital à un porte à porte massif. Ce n’est pas la première originalité dans cette affaire, la police faisait déjà circuler un van décoré de l’avis de recherche et d’une promesse de récompense.

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La résistance continue sur le situe du projet de pipe-line « Dakota Access » (voir notre précédent article). Les manifestants amérindiens et écologistes ont affronté hier jeudi la police qui venait les déloger du camp qu’ils occupaient sur le site, près de Cannon Ball, et des barrages routiers qu’ils avaient établis à proximité. La police locale est intervenue en tenue anti-émeute, avec des renforts de sept autres Etats. Les policiers ont utilisé une arme à son pour disperser les militants, et ont procédés à des arrestations.

Face à face entre manifestants sioux et policiers

Face à face entre manifestants sioux et policiers

La tribu sioux de Standing Rock et militants écologistes protestent contre la construction du gazoduc de 1.100 mile au Dakota du Nord depuis plusieurs mois, en disant qu’il menace l’approvisionnement en eau et des sites sacrés. Les policiers locaux ont utilisé des gaz lacrymogènes alors que des centaines de manifestants, majoritairement des amérindiens, tentaient d’arrêter la construction du pipeline Dakota Access, à Standing Rock. 126 manifestants ont été arrêtés le week-end passé dans une série d’affrontements avec la police dans le Dakota du Nord.

Cody Hall, porte-parole du Red Warrior Camp, a déclaré que les tactiques policières utilisées samedi rappelaient celles de l’Occupation de Wounded Knee en 1973 (voir notre article): « Ils essaient de provoquer une réponse, ils essaient de provoquer la violence de notre côté. Nous devons faire face à l’état d’esprit militarisé des fonctionnaires du comté de Morton et du Dakota du Nord ». Le dimanche plus de 800 manifestants de diverses tribus ont bloqué la route principale à Standing Rock. Le bureau du shérif a affirmé que les flèches ont été décochées vers un hélicoptère, et que le même hélicoptère a été contraint de se livrer à des manœuvres d’évitement d’un drone civil, mais le médias indépendant Unicorn Riot a affiché une vidéo montrant deux policiers tirant sur le drone.

Un face à face à Standing Rock

Un face à face à Standing Rock