Des manifestants kurdes ont perturbé le discours du président Erdogan en brandissant des pancartes et scandant des slogans. Erdogan prononçait un discours à un meeting organisé à New-York par le Comité d’orientation turco-américain. Les forces de sécurité étaient immédiatement intervenues et quatre manifestants ont été placés en garde à vue pour « troubles à l’ordre public, incursion illégale dans une propriété privée et crimes contre un chef d’Etat ».

Le meeting d'Erdogan à New-York

Le meeting d’Erdogan à New-York

Vendredi 15 septembre, la justice rendait son verdict dans le procès de Jason Stockley. En 2011 à Saint-Louis dans le Missouri, celui qui était alors policier avait abattu de cinq balles Anthony Lamar Smith, un jeune noir de 24 ans coupable de délit de fuite. Et la décision du juge d’acquitter Stockley a déchaîné une vague de colère. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la ville pour réclamer justice et dénoncer le système. Des manifestations spontanées ont très vite tourné à l’affrontement entre les militants et des forces de police aux abois. Ce lundi 18, le chef de la police a annoncé que le bilan final des affrontements et de trois jours de manifestations: plus de 80 manifestants interpellés et une dizaine de policiers blessés. Le nombre de manifestants blessés est inconnu.

A Saint-Louis, Missouri

A Saint-Louis, Missouri

Dans le courant du mois août, Leonard Pelletier a dû être transféré de sa prison vers un hôpital de Floride pour un test d’effort cardiaque de routine. Lors des tests, les médecins ont découvert 3 artères obstruées. Vu la situation, il a été décidé d’opérer immédiatement. L’opération s’est bien passé et Leonard Pelletier est sorti récemment de l’hôpital. Il semble que son état soit stabilisé. Leonard Peltier se déplace actuellement en chaise roulante dû a un problème de hanche et, avec l’aide de ses avocats, se bat pour pouvoir se faire opérer ce qui permettrait d’arrêter les douleurs et de retrouver sa mobilité.

Pour lui écrire:
Leonard ­Peltier
89637-132, USP Coleman 1,
P.O. Box 1033, Coleman, FL 33521.
Etats-Unis d’Amèrique

Leonard Peltier

Leonard Peltier

9.400 CV envoyés à la firme américaine de sécurité privée TigerSwan ont été exposés en ligne. Il ne s’agit pas d’un piratage, mais d’une erreur de la part d’une firme de recrutement externe, UpGard, qui les a exposé sur un compte Amazon Web Services (AWS), via l’outil TalentPen. Upgard était chargée jusqu’en février dernier de fournir un service de tri à TigerSwan en évaluant les CV qu’elle recevait. Les aspirants mercenaires font état dans leurs CV de leur participation à la Guerre d’Irak, à la sécurité des Jeux Olympiques de Sochi ou plus récemment à contrer les manifestations autour du Pipeline dans le Dakota du Nord, à Standing Rock. Les documents contiennent la plupart du temps l’adresse postale, les numéros de téléphone, les adresses e-mail, numéros de permis de conduire, de passeport et de sécurité sociale. De très nombreux CV se vantent également de bénéficier d’autorisations d’accès à des informations top secrètes via leurs anciens employeurs dans la défense ou dans les renseignements. La très grande majorité sont Américains, mais on retrouve également des citoyens irakiens et afghans qui retrouvent ainsi leur collaboration avec l’armée américaine exposée aux yeux de tous. On retrouve également des profils très hauts gradés, comme un ancien ambassadeur américain en Indonésie ou un ancien directeur des opérations clandestines de la CIA. Les CV sont restés accessibles au moins un mois et n’ont été supprimés que le 24 août.

TigerSwan est une firme de sécurité privée, une organisation paramilitaire, dans le même genre que Black Water.

Face à face à Standing Rock

Face à face à Standing Rock

Suite à une décision de la cour supérieure de Washington DC, le Département US de la Justice obtiendra finalement les données des visiteurs du site disruptj20.org. Ces données contiennent entre autres des adresses e-mail. C’est l’hébergeur américain DreamHost qui héberge (toujours) le site internet. L’hébergeur se dit satisfait puisque le tribunal n’a pas pu obtenir toutes les données qu’il avait demandé au départ (adresses ip et adresses physiques) Le site hébergeait des informations sur la journée de mobilisation contre l’investiture de Trump le 20 janvier dernier

Le site DisruptJ20 est toujours en ligne et appelle à soutenir les 196 accusés de la journée du 20 janvier qui risquent de très lourdes peines de prison. Un appel aux dons a été fait ici et un site pour la campagne de solidarité avec les prisonniers du « J20 » a été publié ici.

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

L’organisation fasciste « La Meute » avait programmé dimanche à Québec une marche anti-immigration. En début d’après-midi, les membres de La Meute se sont retrouvés coincés dans un stationnement souterrain par la police pour des raisons de sécurité. À l’extérieur en effet, rue Louis-Alexandre-Taschereau, plusieurs centaines de contre-manifestants antifascistes attendaient les fascistes de pied ferme. Cette contre-manifestation s’est ensuite divisée en deux groupes, l’un restant devant l’édifice pour attendre la sortie des membres de La Meute. L’autre groupe est parti en cortège en allumant des feux d’artifice et des fumigènes.

Les fascistes attendant (pendant quatre heures) que les policiers leur ouvre la voie

Les fascistes attendant (pendant quatre heures) que les policiers leur ouvre la voie

La police à déclaré cette manifestation illégale vers 14 h 15, et est intervenue. Des militants cagoulés ont pris la direction de la Grande Allée pour aller s’attaquer à des vitrines. Des bombes fumigènes, des chaises et des bouteilles de verre ont été lancées en direction des policiers. Des feux ont aussi été allumés dans des poubelles. Les incidents se sont poursuivis lorsque des militants ont rejoint les rangs du groupe resté dans la rue Louis-Alexandre-Taschereau, que la police a également déclaré illégal. Vers 16 h, l’escouade antiémeute s’est mêlée de la partie pour disperser les quelque 300 manifestants encore sur place, laissant le champ libre aux manifestants fascistes qui ont pu défiler sous protection. La police de Québec a fait état d’un contre-manifestant arrêté. Six antifascistes ont été transportés à l’hôpital après avoir été blessés lors des heurts.

Les contre-manifestants antifas

Les contre-manifestants antifas

Des milliers de manifestants antifascistes – de 15.000 à 30.000 selon les médias locaux – dénonçant les nazis ou le Ku Klux Klan ont convergé dans le centre de Boston, à proximité du rassemblement d’extrême droite. Certains d’entre eux ont été violemment repoussés par les policiers, qui les ont chargés en utilisant matraques et équipement anti-émeute. 20 manifestants ont été arrêtés. On ignore s’il y a eu des blessés.

Manifestants antifascistes arrêtés à Boston

Manifestants antifascistes arrêtés à Boston

Deux psychologues qui ont aidé à concevoir le programme d’interrogatoire de la CIA après le 11-Septembre échapperont à leur procès grâce à un accord négocié à l’amiable hors du tribunal. Cet accord a été passé avec l’ACLU, grande organisation américaine de défense des libertés, qui avait porté plainte au nom de trois anciens prisonniers, dont l’un est mort dans une prison de la CIA suite à deux semaines d’interrogatoires particulièrement durs. James Mitchell et Bruce Jessen ont été recrutés par la CIA en 2002 pour concevoir et aider à mener des interrogatoires sur des suspects capturés en Afghanistan et ailleurs. Les deux hommes, qui ont reçu un montant de 80 millions de dollars pour leur travail. L’ACLU et les avocats des plaignants n’ont pas donné plus de détails sur le règlement négocié, refusant notamment de dire s’il comprenait un accord financier. Le procès aurait dû se tenir à partir du 5 septembre.

James Mitchell et Bruce Jessen

James Mitchell et Bruce Jessen

Dans l’usine Nissan de Canton, située dans l’État du Mississippi dans le Sud des États-Unis, les syndicats y sont interdits depuis la création de l’usine, y compris l’UAW, le syndicat historique des ouvriers de l’automobile pourtant habitué à signer des accords peu glorieux avec les géants de Detroit, Ford et General Motors. Mais Nissan, comme les autres firmes automobiles, implante ses nouvelles usines dans le Sud là ou les conventions collectives de Detroit ne s’appliquent pas, où les salaires sont plus bas et où les entreprises s’appuient sur les vieilles traditions de discrimination raciale pour mieux diviser les travailleurs. Dans l’usine Nissan de Canton, 80 % des ouvriers sont noirs.

Depuis des années, des ouvriers de cette usine luttent pour leur droit à se syndiquer et contre la répression que Nissan organise dans l’usine contre toute forme de résistance collective ou individuelle. Aux USA un référendum peut être nécessaire, à l’intérieur d’une entreprise, pour la création d’un syndicat. Il a eu lieu le jeudi 3 août. 2.244 ouvriers (contre 1307) ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site. Ce résultat a été permis par le fait que seuls 3.500 ouvriers ont été autorisés à participer au vote: près de 3 000 intérimaires et travailleurs à temps partiel, les plus intéressés par la syndicalisation, en ont été exclus. En outre, dans les semaines qui ont précédé le vote, Nissan a menacé les travailleurs de perte de salaires et d’une possible fermeture de l’usine si la création d’un syndicat était approuvée, et cela à coups d’interventions de la maîtrise et projections de vidéos dans les ateliers.

Manifestation pour l'autorisation d'un syndicat chez Nissan-Renault

Manifestation pour l’autorisation d’un syndicat chez Nissan-Renault

C’est avant les événements de samedi à Charlottesville (voir notre article) que le groupe de d’extrême-droite Patriot Orayer (de Portland) avait appelé un rassemblement hier dimanche pro-Trump dans Westlake Park, à Seattle. En opposition, le Comité IWW du Grand Seattle a appelé une contre-manifestation « la solidarité contre la haine » à Denny Park. Cette manifestation anti-fasciste a attiré une foule immense, dont beaucoup ont été mobilisés par les incidents meurtriers de samedi en Virginie. Certains sont venus en T-shirts et Birkenstocks, d’autres cagoulés et vêtus de noir.

Les manifestants anti-fascistes avaient prévu de marcher à Westlake pour affronter les manifestants d’extrême-droite, mais la police a arrêté la marche plusieurs blocs avant Westlake Park pour éviter une confrontation. La police a fait au moins une arrestation et aspergé plusieurs manifestants avec spray au poivre. Certains manifestants anti-fascistes ont atteint Westlake, et il y a eu des incidents avec les pro-Trump.

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle