Quelques milliers de personnes ont manifesté dans les rues du centre-ville de Montréal à l’invitation du Mouvement étudiant révolutionnaire. La marche avait été déclarée illégale. A 21 h, les manifestants ont entonné le slogan «À nous la rue», au son d’un hélicoptère. Ils ont marché pendant près de deux heures dans les rues du centre-ville. Certains manifestants ont pris des matériaux urbains pour bloquer le boulevard René-Lévesque, d’autres portaient un masque malgré le règlement P-6 les interdisant pendant une manifestation. Des pétards et des pièces pyrotechniques ont été tirés. Après 25 minutes, les policiers ont tenté d’intercepter un petit groupe, provoquant du même coup la colère des autres qui ont riposté en lançant des projectiles. Un certain nombre de véhicules de police ont été abimés et la vitrine d’une la banque a été fracassée. D’autres confrontations se sont déroulées alors que des policiers ont utilisé du poivre.

Le SPVM (la police de Montréal) a lancé un ordre de dispersion vers 10 h 45 après un face-à-face d’une vingtaine de minutes. Mais la grande masse de manifestants de poursuivre leur marche. Les policiers ont tenté à au moins trois reprises de les diviser en petits groupes, mais les manifestants ont réussis à se rassembler. Les forces de l’ordre ont finalement réussi leur manoeuvre en employant du gaz lacrymogène. Quatre personnes avaient été arrêtées pour voie de fait ou agression armée.

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Environ 60 000 étudiants avaient déclenché une grève lundi matin pour protester contre les mesures d’austérité mises de l’avant par le gouvernement québécois et contre les hydrocarbures. La deuxième journée de grève aura été un copier-coller de la veille, à Montréal, avec des incidents entre les étudiants et les forces de l’ordre. Sur le coup de midi, à l’angle du boulevard René-Lévesque Ouest et de la rue Mansfield, au moment où la centaine de personnes s’apprêtaient à prendre la rue, des policiers se sont approchés: «On vient chercher les manifestants masqués, laissez-nous faire et tout ira bien», a dit l’un d’eux. Mais les manifestants ont refusé de livrer leurs camarades aux policiers. S’en sont suivi deux violentes bousculades à quelques minutes d’intervalle. Des coups de bâtons télescopiques ont été donnés aux manifestants et certains d’entre eux ont tenté de répliquer avec des coups de pied, notamment.

Un policier a été légèrement blessé au visage lors des échanges musclés. Une poignée de manifestants présentaient quant à eux quelques saignements. Certains autres, menottés, ont été conduits jusqu’aux véhicules de police en boitant. Mais on ne rapporte aucun transport à l’hôpital. Au final, la quasi-totalité du groupe de manifestants a été encerclée. Trois étudiants ont été arrêtés pour voie de fait sur un policier; une contravention a été émise pour le port du masque et 30 manifestants, dont deux mineurs, ont été arrêtés de façon préventive pour violation de la paix. Ils ont toutefois été libérés sans qu’aucune accusation criminelle ne soit portée contre eux.

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À l’instar des manifestations du «printemps érable» de 2012, le rassemblement étudiant de lundi midi au centre-ville a donné lieu à plusieurs affrontements entre policiers et manifestants. Le bilan: deux policiers blessés légèrement; l’un à un bras et l’autre au visage, deux arrestations pour voies de fait sur un agent de la paix et 24 manifestants interpellés pour avoir refusé d’obtempérer à un ordre d’un policier.

Scandant «À qui la rue? À nous la rue!», les manifestants ont entamé la marche sur le coup de midi, à partir du square Phillips. Il s’agissait d’une première manifestation organisée dans le cadre de la grève étudiante déclenchée lundi matin, dans plusieurs établissements scolaires de la province. Après avoir zigzagué pendant quelques minutes dans les rues du centre-ville, un groupe de manifestants a fait irruption à l’intérieur de SNC-Lavalin et c’est à ce moment que la police est intervenue. Plusieurs manifestants ont été frappés par les policiers à coups de bâtons télescopiques. Puis, des gaz irritants ont été largués par les forces de l’ordre.

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La manifestation contre la brutalité policière de ce dimanche après-midi a été déclarée illégale par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), peu après son début, les organisateurs n’ayant pas remis un itinéraire aux forces de l’ordre avant d’amorcer leur marche.Deux groupes de manifestants ont été interpellés aux coins des rues Maisonneuve et Berri et aux coins des rues Berri et Sherbrooke. Vers 16 h, une trentaine de personnes marchaient sur la rue Saint-Laurent en direction nord, sous la surveillance d’autopatrouilles.

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EDIT: Entre 50 et 60 personnes vont recevoir des constats d’infraction de 504$ pour avoir entravé la circulation en vertu du Code de la sécurité routière lors de la manifestation contre la brutalité policière à Montréal.

De retour d’un voyage en République Dominicaine, un citoyen canadien a été arrêté à la frontière de son pays pour avoir refusé de communiquer le mot de passe de son smartphone aux douaniers. L’homme, qui estime que les données sauvegardées sur son smartphone sont strictement confidentielles, a été privé de liberté durant plusieurs heures, avant d’être relâché. Il fait face à une amende comprise entre 1.000 et 25.000$, assortie d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 1 an. Le procès est programmé pour la mi-mai, et il ne compte pas plaider coupable.

Au Canada, les voyageurs doivent désormais communiquer le mot de passe de leur smartphone et de leur ordinateur portable, sous peine de se voir refuser un VISA ou de recevoir une amende pouvant monter jusqu’à 25.000$. Les officiers de la douane ont le droit d’inspecter toutes les affaires en votre possession, durant le transit. Cela inclut le smartphone, la tablette et l’ordinateur. En théorie, tous les passagers d’un vol ne sont pas contrôlés. Seuls ceux présentant un profil “à risque” ou piochés au hasard sont susceptibles de se voir demander le mot de passe de leur smartphone. Reste que l’absence de cadre juridique ne permet pas de savoir où s’arrête le droit des douaniers, ni s’ils sont autorisés à demander par exemple les mots de passe pour certains services ou applications utilisés sur le smartphone.

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Les policiers ont été gravement blessés dans la nuit de mercredi à jeudi à Ferguson (centre des Etats-Unis) à la fin d’une manifestation. Ils formaient une ligne avec d’autres policiers et ont été grièvement blessés par une arme de poing. L’un a reçu une balle au-dessous de l’oeil droit, qui est ressortie derrière l’oreille, l’autre a été touché à l’épaule par une balle ressortie dans le dos. Quelque 150 manifestants s’étaient réunis mercredi soir pour saluer la démission quelques heures plus tôt du chef de la police de Ferguson, accusée de pratiques racistes, tout en réclamant aussi davantage de réformes.

Le chef de la police de Ferguson a démissionné. Cette démission intervient après la publication d’un rapport accablant du ministère de la justice qui détaille les pratiques racistes de la police de Ferguson. « La police de Ferguson a régulièrement violé les droits constitutionnels de ses résidents noirs » concluait ce rapport qui met en exergue les racines de tensions raciales qui ont atteint leur apogée l’été dernier avec la mort de Michael Brown, un jeune Africain-Américain tué par un policier blanc dans cette banlieue de Saint Louis, dans le Missouri.

Dans la ville de Ferguson, où un tiers des habitants sont blancs, les statistiques sur la criminalité compilées au cours des deux dernières années semblaient suggérer que seules des personnes noires avaient enfreint la loi. La police a fait usage de la force presque exclusivement contre des personnes noires et a arrêté plusieurs d’entre elles sans cause probante. Plusieurs échanges racistes entre des agents ont également été révélés. Le rapport rassemble six mois d’investigation avec des centaines d’entretiens, des archives de police de 35.000 pages et des données raciales sur les arrestations policières.

Patrice Legendre, du Parti Communiste Révolutionnaire (PCR, maoïste) a été acquitté de la plupart des charges qui pesaient contre lui suite à la manifestation du 1er mai 2011. Ce sont les accusations de voies de faits sur un agent de la paix, d’agression armée et de port d’arme dans un dessein dangereux qui ont été rejetées par la juge. Seule charge retenue : « entrave au travail des policiers ». Patrice avait été arrêté à la fin du mois de juin 2011 avec trois autres militants. Le but des renseignements canadiens avaient été à l’époque de réprimer les incidents survenus à la fin de la manifestation du 1er mai. Les trois autres militants avaient déjà été acquittés. C’était Luc Renaud, chef de la « lutte contre le communisme » qui avait mené cette répression (qui avait commencé par de nombreuses filatures et perquisitions) dont il ne reste aujourd’hui plus rien.

Patrice Legendre, membre du PCR

Patrice Legendre, membre du PCR

Le directeur de la NSA, l’agence d’espionnage électronique américaine, a souhaité lundi que la police et les agences de renseignement puissent avoir légalement accès aux communications cryptées quand nécessaire. Il a souhaité que les pouvoirs publics américains trouvent un accord en ce sens avec les entreprises privées (comme Apple ou Google) qui veulent proposer des techniques de cryptage inviolables sur les téléphones mobiles, puisque seul l’utilisateur disposerait de la clé de cryptage.

Le débat avec le secteur privé sur cette question s’apparente pour l’instant à « du tout ou rien », a regretté l’amiral Rogers. Selon lui, il faut trouver une voie moyenne entre des systèmes de cryptage poreux et des systèmes de cryptage totalement inaccessibles aux agences de sécurité comme le FBI ou la NSA, mêmes quand elles sont pourvues d’un mandat judiciaire. L’amiral a refusé par ailleurs de s’exprimer sur le programme de capture des clefs de cryptage des cartes SIM, mis en place au début de la décennie par la NSA, selon le site d’investigation The Intercept.

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