La police de Montreal vient de se doter d’une escouade appelée GAMMA, dont l’acronyme signifie « Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes ». La nouvelle escouade a pour mission de « coordonner sa lutte aux groupes marginaux et anticapitalistes ». Le 29 juin dernier, l’escouade GAMMA a menée sa première opération en procédant à l’arrestation de quatre militants et militantes (dont un du Parti communiste révolutionnaire) en rapport avec un accrochage survenu avec des policiers à l’occasion de la manifestation du 1er mai à Montréal.

Par la création de l’escouade GAMMA, la police de Montreal se livre ouvertement au profilage politico-idéologique. Il y a des antécédents: la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a géré pendant plus de trois décennies un programme nommé PROFUNC destiné à organiser l’internement de milliers de militants communistes et leurs proches dans des camps secrets en cas de guerre avec l’Union soviétique. L’an dernier, le profilage politique a encore une fois été à l’œuvre à l’occasion des manifestations contre les sommets du G8 et du G20 qui se sont tenus à Toronto (1090 personnes arrêtées).

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La police de Montréal a arrêté la semaine dernière quatre personnes soupçonnées de s’être attaquées à des policiers lors de la manifestation anticapitaliste du 1er mai à Montréal. Les quatre suspects seront accusés d’agression armée, de port d’arme dans un dessein dangereux, de voie de fait sur des agents de la paix et d’entrave au travail des policiers. Lors de la manifestation, six personnes avaient été arrêtées et sept policiers avaient été blessés.

Les prévenus, parmi lesquels un militant du Parti communiste révolutionnaire (PCR), ont été libérés sous promesse de comparaître le 13 juillet prochain. Le PCR informe que les policiers ont tenté d’établir un lien entre le militant arrêté et l’attentat mené l’été dernier contre le centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Trois-Rivières. L’explosion, qui n’avait pas fait de blessé, avait été revendiquée par le groupe Résistance internationaliste.

Pour marquer l’anniversaire du sommet du G20 de Toronto, plusieurs groupes ont tenu samedi un «festival des libertés fondamentales» à Queen’s Park. Les manifestants voulaient dénoncer ce qu’ils appellent l’abus de pouvoir chez la police et le rôle qu’a joué le gouvernement dans la suspension des libertés civiles. Des policiers, dont certains à chevaux, ont surveillé les manifestations, mais sans heurts.

Vendredi, des militants des droits civils ont demandé la démission du chef de police de Toronto et réclamé la tenue d’une enquête judiciaire qui ne se concentrerait pas seulement sur les violences policières, mais aussi sur les politiciens qui ont planifié le sommet international et donné des directives aux policiers. Un an exactement après l’arrestation de 1180 manifestants et le dépôt d’environ 300 chefs d’accusations, 47 accusés sont toujours devant les tribunaux.

Plusieurs documents publiés récemment révèlent que diverses forces policières ont travaillé de nombreux mois pour infiltrer leurs agents dans des groupes anti-guerre, anti-mondialisation et anarchistes en prévision des sommes qui se sont déroulés en juin dernier à Huntsville et à Toronto. Les rapports montrent qu’elles ont assigné à une douzaine d’officiers la tâche de surveilles les ‘extrémistes criminels’ potentiels. L’analyse de ces rapports divulgue les méthodes des autorités. Celles-ci ont mis en place un groupe de renseignements en janvier 2009, qui à son tour à affecté une douzaine d’officiers à une équipe d’investigation clandestine pour la surveillance et l’infiltration des présumés réseaux extrémistes. Le groupe de renseignement avait un mandat pour utiliser les officiers et les informateurs clandestins dans les rangs des réseaux de protestation, non seulement pour contrôler l’activité criminelle potentielle des organisateurs, mais également pour ‘prévenir, empêcher, étudier et/ou interrompre’ les menaces pour le sommet. L’équipe d’investigation a créé et partagé des dossiers sur une longue liste d’individus, leur attribuant un code de couleur selon le niveau de risque qu’ils représentaient à ses yeux: rouge (suspect), orange (personne qui présente un certain intérêt), jaune (associé). Cela a permis à la police d’identifier les ‘extrémistes criminels’ qui constituaient une menace significative pour le sommet, visant principalement les groupes anti-capitalistes.

En plus de cette surveillance en amont, des policiers en civil, par équipe de quatre minimum, étaient posté à travers la foule durant les manifestations anti-G20/G8 en tant qu’ ‘observateurs’. Leur rôle était de ‘fournir des renseignements en temps réel sur les manifestations et les gros rassemblements de protestataires où les renseignements recueillis au cours des mois précédents avaient prévus des manifestations de violence’. Ces observateurs devaient également suivre et transmettre les mouvements des bus, des camionnettes et des trains véhiculant les groupes de manifestants. Ces rapports contiennent aussi les conclusions policières de toutes ces opérations. Les autorités se disent satisfaites des renseignements recueillis, mais ont toutefois dénoncé quelques manquements, notamment quant au délai de transmission d’informations importantes au niveau tactique, mais elles se sont engagées à les corriger à l’avenir.

Rappelons que le G20 a été le cadre de la plus grosse opération d’arrestation de masse de l’histoire du Canada et que plusieurs douzaines de personnes font toujours face aujourd’hui à des accusations.

Trois hommes ont été condamnés mercredi à New York à 25 ans de prison. Ils avaient été arrêtés en mai 2009 alors qu’ils s’apprêtaient à poser des «bombes», (en fait des leurres fournis par le FBI) près de deux synagogues du Bronx. L’informateur du FBI a mis près d’un an à convaincre l’un des accusés de faire un attentat. Ce petit trafiquant de drogue n’a cédé que lorsqu’il a perdu son emploi dans un magasin et s’est retrouvé criblé de dettes, tandis que l’informateur lui promettait argent, voitures et vacances. Et il a aussi eu du mal à trouver des complices.

«Le fait que toute l’opération ait été une arnaque ne change rien», a estimé le procureur, «Ils avaient toujours le choix de se désengager.» En octobre, un jury fédéral les avait reconnu coupables de huit chefs d’inculpation (notamment: « complot en vue d’utiliser des armes de destruction massive »), leur faisaient encourir une peine comprise entre 25 ans de prison et la perpétuité. La juge du tribunal fédéral de Manhattan était donc contrainte de les condamner au moins à 25 ans, ce qu’elle a fait en déclarant: «Je ne peux pas ne pas appliquer la loi, mais je crois que l’attitude du gouvernement doit changer», faisant allusion au fait que l’affaire a été montée de toutes pièces par le FBI

La chambre basse du parlement canadien à majorité conservatrice a adopté dans la nuit de samedi à dimanche une loi pour contraindre les ouvriers de la poste en grève à reprendre le travail. L’opposition de gauche a multiplié les obstructions pour allonger le débat, qui a duré 58 heures, soit près de deux jours et demi. Le travail devrait reprendre lundi en fin de journée.

Les employés de Postes Canada, entreprise détenue par l’Etat, ont entamé des grèves tournantes le 3 juin dernier en raison d’un conflit portant sur leurs contrats. L’un des éléments les plus controversés du texte voté par la Chambre des communes est qu’il propose une hausse des salaires inférieure à celle pourtant présentée aux grévistes par la direction de Postes Canada.

Depuis quelques années, des militantes et militants maoïstes québécois maintiennent une activité minimale afin de créer un Secours rouge canadien. Avec le durcissement de l’appareil répressif de l’État canadien, symbolisé par le programme de renforcement de «la loi et l’ordre» du gouvernement Harper – et dont la manifestation peut-être la plus évidente est apparue lors du sommet du G20 en juin 2010 à Toronto – la solidarité avec les victimes de la répression capitaliste est plus nécessaire que jamais.

Dans le n°5 du journal Partisan (à ne pas confondre avec le journal du même nom, organe du l’OCML Voie Prolétarienne en France) et sur son site « Le Drapeau Rouge« , le Parti Communiste Révolutionnaire du canada appelle à soutenir la construction du Secours rouge canadien

Article publié dans Le Drapeau Rouge

Articles publiés dans Partisan

Calicot du Secours Rouge canadien

Calicot du Secours Rouge canadien

Deux juges de Pensylvanie, Mark Ciavarella et Michael Conahan ont été déclarés coupables de recevoir d’importants pots-de-vin de la part des promoteurs de différents centres pénitentiaires privés pour prononcer des condamnations en masse et ainsi favoriser leurs affaires. Ces juges ont envoyé en prison plus de 5.000 jeunes pour des « délits » tels qu’une bagarre dans un autobus scolaire ou la diffusion sur Internet d’une parodie de leur professeur. Un enfant de 12 ans a ainsi été condamné à 2 mois de prison pour avoir rayé la voiture de sa mère après l’avoir utilisée sans permis, un autre jeune a été incarcéré durant 2 mois pour avoir volé un morceau de viande au neveu de sa mère.
Aux cas de corruptions directes et illégales s’ajoute le lobbying légal: un rapport récent de la Fédération Américaine des fonctionnaires des États, des Districts et Municipalités révèle que les corporations pénitentiaires ont investi des centaines de milliers de dollars dans les campagnes électorales des gouverneurs, des législateurs d’Etat et des juges.

Mardi matin, un sans-abri de 40 ans souffrant de troubles psychiatriques, et un homme de 36 ans qui se rendait tout bonnement au travail, sont tombés sous les balles des policiers montréalais. Environ 200 manifestants ont répondu à l’appel à manifester qui avait été lancée sur des sites internet militants, mercredi matin, et relayée sur les réseaux sociaux tout au long de la journée.

Quelques vitrines ont été fracassées et des projectiles remplis de peinture ont été lancés au cours de cette «marche funèbre», mais aucune arrestation n’a été signalée au terme de l’événement, qui avait été organisé en quatrième vitesse. Derrière un banderole «Porcs-flics-assassins: solidarité contre la violence d’État», les manifestants, souvent cagoulés ou masqués, ont modifié leur trajet en fonction des barrages policiers qu’ils voyaient se dresser devant eux.

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Geronimo Pratt, ancien responsable des Panthères pour Los Angeles, emprisonné à tort pendant 27 ans aux États-Unis, est décédé à l’âge de 63 ans dans le petit village de Tanzanie où il vivait.

Elmer Geronimo Pratt avait été condamné à la détention à perpétuité en 1972 pour le meurtre d’une femme, dont le mari avait été grièvement blessé lors d’un cambriolage à main armée. Ciblé par le programme COINTELPRO du FBI, il avait toujours clamé son innocence. Le FBI savait à l’époque, grâce à des infiltrés et une surveillance téléphonique illégale, que Pratt ne se trouvait pas sur les lieux du crime mais à une réunion du BPP. Le témoignage du mari qui ne reconnaissait pas Pratt, avait été caché aux jurés. La condamnation avait été cassée en 1997 et en 2000, la ville de Los Angeles et le FBI avaient versé 4,5 millions de dollars de dommages et intérêts.

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