Des Mapuches du sud du Chili et des policiers se sont affrontés à plusieurs reprises hier lundi dans le centre de Santiago lors d’une marche des peuples autochtones pour protester contre la militarisation de leur région. Au son des tambours et des cornes, les manifestants – vêtus de costumes traditionnels colorés et portant des drapeaux de leurs peuples respectifs – ont avancé le long de l’Alameda, l’avenue principale de la capitale chilienne, où ils ont été dispersés par des camions de pompiers et des gaz lacrymogènes. Dix personnes qui ont été arrêtées seront remises au bureau du procureur. La marche, qui coïncidait avec le « jour de la rencontre des deux mondes », comme on appelle au Chili le jour de Colomb ou de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique, dénonçait la militarisation des régions méridionales de Biobío et de La Araucanía, où se mobilisent de groupes mapuches revendiquant des terres ancestrales accaparées par des entreprises forestières et d’agriculture industrielle.

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Les enseignants de la Coordination nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE) luttent pour la création de postes pour les enseignants de l’État du Michoacán. Lundi 3 octobre, lors d’une manifestation, ils ont envahi les voies ferrées du tronçon Lazaro Cardenas-Morelia dans la communauté de Caltzontzin, dans la municipalité d’Uruapan (Michoacán). La Garde civile est intervenue et des affrontements ont éclaté, faisant de nombreux blessés dans les deux camps. Les manifestants ont lancé des projectiles divers sur la Garde civile, y compris des engins pyrotechniques, blessant (légèrement) sept membres des forces de l’ordre. A la fin du mois de septembre, des enseignants du CNTE s’étaient déjà heurtés à des éléments de la Garde civile après avoir effectué au moins trois blocages de routes dans les municipalités d’Uruapan, de Chilchota et de Purépero.

La guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) et le gouvernement colombien reprendront en novembre les négociations de paix suspendues en 2019, ont annoncé mardi les parties dans un communiqué commun lu à l’issue d’une réunion à Caracas entre les représentants des parties. « Quand reprendrons nous? Le communiqué le dit: après la première semaine de novembre » dans des « lieux tournants » entre les pays garants, le Venezuela, Cuba et la Norvège, a ensuite précisé à la presse Antonio Garcia, commandant de l’ELN (photo). Les représentants de l’ELN étaient depuis quatre ans à Cuba où s’est tenu le précédent round de négociations, suspendu en 2019 par l’ancien président colombien, le conservateur Ivan Duque, après un attentat contre une école de police qui a fait 22 morts, outre l’assaillant. Après avoir été sous le coup de mandats d’arrêts internationaux, ils ont pu quitter Cuba dimanche dans le cadre de nouvelles négociations de paix promises par le nouveau président colombien Gustavo Petro. Investi en aout, M. Petro, premier président de gauche et ancien guérillero lui-même, travaille sur un plan de « paix totale ». Il a notamment affirmé sa volonté de négocier avec l’ELN mais aussi avec les dissidents des ex-FARC qui rejettent l’accord de paix de 2016 (voir notre article).

Antonio Garcia, commandant de l’ELN

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Plusieurs milliers de personnes ont investi les rues du Cap-Haïtien, le mercredi 28 septembre 2022, afin d’exiger entre autres la démission du Premier ministre Ariel Henry. À travers cette énième manifestation qui a réuni des Haïtiens venant des différents postes de rassemblement, dont Milot, Vertière, Madeline, Carrefour Samarie, etc., les protestataires entendent dénoncer les mauvais agissements des autorités de l’État face à la dégradation des conditions socio-économiques de la population. Les manifestants protestent contre la rareté et la hausse des prix du carburant et exigent le départ du gouvernement d’Ariel Henry, incapable de juguler la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

Malgré l’opposition de la police, les protestataires ont parcouru différentes artères au centre-ville du Cap-Haïtien. La manifestation a été dispersée à plusieurs reprises par les forces de l’ordre qui ont fait l’usage des gaz lacrymogènes. À la rue 5 A et boulevard, des scènes de pillage au niveau de Léa Market, de violence et d’affrontements entre policiers et manifestants ont été observées. Outre ces événements des rafales d’armes automatiques retentissent un peu partout à travers la ville du Cap-Haïtien. Les protestataires ont tenté à plusieurs reprises de se regrouper après avoir été dispersés par la Police. Des barricades de pneus enflammées sont érigées à plusieurs endroits de la ville, notamment à l’entrée sud, où la circulation automobile et piétonne est complètement paralysée. Toutes les activités ont été paralysées au niveau du transport en commun et du commerce informel. Les magasins, les banques commerciales, les maisons de transfert gardent leurs portes fermées depuis plus de deux semaines.

Dans une vidéo diffusée ce vendredi, le commandant de la faction dissidente « État-major central des FARC-EP » s’est exprimé au côté d’une quinzaine de combattants en tenues de camouflage et armés de fusils d’assaut. « Il a été ordonné à toutes les unités de la guérilla des FARC-EP d’éviter au maximum les affrontements avec les forces publiques tant que nous ne sommes pas attaqués », a déclaré Ivan Mordisco, pourtant donné pour mort en juillet dernier lors d’une opération de l’armée par l’ancien président Ivan Duque. L’arrêt des hostilités est le point de départ pour « créer un climat propice et initier avec le gouvernement national les accords et mécanismes pour un cessez-le-feu bilatéral », ajoute encore le guérillero. Avec environ 2000 combattants, « l’État-major central des FARC-EP », aussi connu sous le nom de « Bloc Sud-oriental », est le plus important groupe dissident des FARC.

Le nouveau président de gauche Gustavo Petro, au pouvoir depuis début août, a multiplié les appels à la négociation en vue du désarmement des différents groupes armés du pays pour mettre fin à la violence dans le cadre de sa politique de « paix totale ». Jeudi passé, M. Petro a également informé que les négociations avec l’ELN guévariste, dernière guérilla constituée comme telle encore active dans le pays, commencerait « dans quelques jours ». D’autres groupes dissidents des FARC ont également fait part de leur volonté de dialoguer avec le nouveau gouvernement.

Iván Mordisco

 

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Le pouvoir judiciaire a ordonné 18 mois de détention préventive à l’encontre de quatre personnes qui font l’objet d’une enquête pour appartenance à un commando du Parti communiste militarisé du Pérou chargé d’éliminer les traitres et les espions (voir notre article sur leur arrestation). Ainsi, après trois audiences, la demande formulée par la procureure provinciale, dans le cadre des enquêtes sur l’exécution d’Yhon Mancilla – membre repenti de l’insurrection maoïste devenu collaborateur des forces de l’ordre – et de son épouse en avril 2021, a été acceptée. La dixième Cour d’instruction préparatoire a placé vendredi en détention provisoire Víctor Abad Hinostroza (38 ans), Mónica Aguirre Felices (28 ans), Ana Cabezas Gavilán (42 ans) et Kassandra Hennings Hinostroza (25 ans) pour crime de terrorisme. Les détenus ont été trouvés en possession d’arme, de munitions et de documents de Parti communiste militarisé du Pérou.

Différentes actions ont été menées en solidarité avec les prisonniers et prisonnières anarchistes, notamment Marcelo Villarroel, Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Juan Sorroche, Giannis Michailidis, Mónica Caballero, Francisco Solar, Anna Beniamino, Alfredo Cóspito et Boris. Parmi ces actions, l’incendie d’une voiture de patrouille de la police à Cochabamba, en Bolivie (communiqué ici) ainsi que l’incendie de plusieurs voitures du corps diplomatique grec à Berlin (communiqué ici).

 

 

Depuis lundi, la population n’a cessé d’exprimer sa colère contre le premier ministre de facto Ariel Henry, suite à l’annonce d’une hausse des prix des produits pétroliers. Les protestataires réclament à cor et à cri la démission du Dr Henry et des mesures urgentes contre l’insécurité et la misère. Les locaux de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH) ont été pris d’assaut, jeudi, par des manifestants. Trois véhicules ont été incendiés dans la cour de ce média d’État, assurant depuis une décennie la propagande du régime.Aucun employé de la TNH n’a été victime lors de l’attaque. Avec la paralysie des activités socioéconomiques, le trafic automobile est à l’arrêt et la majorité des institutions de presse privées et publiques, fonctionnent au ralenti avec des effectifs réduits.

Des agents de la Police Nationale du Pérou (PNP) et des forces armées ont capturé à Cusco cinq membres présumés du Parti Communiste Militarisé du Pérou. Ces cinq personnes compseraient un comando actif dans la région de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM). Le directeur de la police anti-terroriste (Dircote) leur attribue l’exécution de trois personnes, et l’intention d’en exécuter d’autres. Les personnes arrêtées, et inculpées pour « crime de terrorisme » sont Alexsandro Abad Hinostroza (38 ans), Ana María Cabezas Gavilán (42 ans), Mónica Lis Aguirre Felices (29 ans), Kassandra Milagros Hennings Hinostroza (25 ans) et Grety Mary Hinostroza Anaya (48 ans).

 

Une manifestation a eu lieu mercredi, au cours duquel des orateurs ont dénoncé le fait que des militaires du 27e bataillon d’infanterie d’Iguala ont contribué à l’enlèvement et au massacre  des normaliens d’Ayotzinapa, le 26 septembre 2014. Des centaines de membres de la Fédération des étudiants paysans socialistes du Mexique ont lancé des dizaines de pétards ainsi que des pierres et défoncé, avec une camionnette appartenant à la société Sigma, la porte principale de la caserne du 27e bataillon d’infanterie. La véhicule a été incendié, d’autres portes ont été dégradées, et les murs tagués. Après environ 30 minutes d’affrontements, les manifestants sont retournés à Chilpancingo. C’est la deuxième fois, des normaliens d’Ayotzinapa attaquent une caserne dans le cadre des activités commémorant le huitième anniversaire de la disparition des 43 étudiants de l’école normale.