Bahar Kimyongur avait été arrêté aux Pays-Bas en avril 2006 lors d’une opération organisée par la Belgique pour l’extrader vers la Turquie. Accusé d’être membre du DHKP-C, il avait été acquitté en 2009. La Turquie avait émis un mandat d’arrêt international -dit ‘notice rouge’- à cause duquel il a été arrêté en Italie et en Espagne ces dernières années. En mai 2014, Bahar avait finalement obtenu d’être rayé de la liste des personnes recherchées par Interpol. Mais cette liste est régulièrement assimilée dans les listes nationales, c’est la raison pour laquelle il a été arrêté ce vendredi matin à Athènes et retenu pendant 2h30 par la police aéroportuaire grecque.

Les personnes étant visées par une ‘notice rouge’ ne sont pas prévenues et risquent donc d’être arrêtées en passant une frontière n’importe où dans le monde alors même qu’elles ignorent qu’elles sont recherchées.

Bahar Kimyongur

Bahar Kimyongur

Le Conseil des ministres a approuvé vendredi trois projets de loi concrétisant une partie des douze mesures de lutte contre le radicalisme et le terrorisme décidées en janvier dernier. Un des trois projets de loi élargit la liste des infractions terroristes permettant de procéder à des écoutes téléphoniques. Ce projet concrétise également l’extension des infractions terroristes, « l’adaptation du Code pénal pour une sanction plus effective » et l’élargissement des possibilités de déchéance de la nationalité en cas de condamnation pour infraction terroriste. L’ensemble de ces mesures avaient déjà été approuvées en première lecture hormis la déchéance de la nationalité au sujet de laquelle le consensus au sein de la majorité a été plus difficile à atteindre, pour des raisons idéologiques mais également juridiques. Il est question de supprimer la période de dix ans suivant l’acquisition de la nationalité belge qui limitait la possibilité d’une déchéance. En d’autres termes, une personne naturalisée ou qui a acquis la nationalité par déclaration pourrait se voir retirer sa nationalité toute sa vie.

Un deuxième projet de loi concerne l’élargissement du retrait temporaire de la carte d’identité. En vertu de cette mesure, le ministre compétent peut décider de retirer à titre temporaire le document d’une personne qui est suspectée de vouloir se rendre en Syrie ou en Irak pour combattre ou s’entrainer, sur la base d’informations transmises par l’OCAM. Le ministre peut retirer la carte d’identité pour une période allant de un à trois mois. Le retrait peut faire l’objet d’une prolongation jusqu’à maximum six mois.

Un troisième projet de loi est relatif au refus de délivrance et au retrait de passeport « quand la personne concernée présente un risque pour l’ordre public et la sécurité publique ». On évoque là une menace de sécurité « sérieuse ». Toute personne dont la carte d’identité est refusée ou retirée verra aussi son passeport retiré ou sa demande refusée. Enfin, le Conseil des ministres a également approuvé vendredi un projet de loi permettant la déchéance ou le refus du statut de protection pour les « grands criminels ». L’ensemble de ces textes seront débattus prochainement au parlement.

A l’occasion du sommet UE-CELAC (sommet des dirigeants des pays de l’Union Européenne, de l’Amérique Latine et des Caraïbes), 57 policiers français des ‘Compagnies Républicaines de Sécurité’ sont venus assister la zone de police Bruxelles-Ixelles. Cette décision a été prise suite aux événements qui avaient opposé les travailleurs en grève et la police lors d’affrontements d’une rare intensité le 6 novembre dernier autour de la Porte de Hal à Bruxelles. Cet exercice conjoint visait plus à un échange de compétences qu’à autre chose.

Les CRS sont venus accompagnés de leurs camions et fourgons anti-émeute. D’autres gadgets policiers étaient amenés, par exemple : des grilles en fer montées de 2x5m montées sur les pare-chocs des fourgons, ainsi qu’un autre type de barrière appelé ‘dispositif mobile de rue’ monté sur une remorque et capable de déployer rapidement une barrière de 18m de long sur 2m de haut. Les objectifs de ces deux engins sont évidemment de fermé une rue rapidement et de canaliser des émeutiers. Les CRS français ont également amené une batterie de caméras amovibles placées pour l’occasion sur les murs, habitations et mobiliers urbains. Ces caméras sont contrôlées et visionnées par la police en direct. Ces batteries de caméras ont déjà été utilisées au moins quatre fois en Belgique, à Mons 2015. La France partage régulièrement sa célèbre ‘expertise anti-émeute’. Lors du printemps arabe, les CRS avaient aidé plusieurs régimes réactionnaires a combattre leurs population.

Des CRS français déployés sur la Place Royale.

Des CRS français déployés sur la Place Royale.

Ce mercredi 10 juin, peu avant 6h du matin, les brigades anti-terroristes ont perquisitionnés 4 domiciles ainsi que le local de lutte contre la maxi-prison ‘le passage’. Le nom de cette opération policière est ‘cavale’. Six personnes ont été arrêtées puis relâchées vers 13h sans avoir rien déclaré lors des auditions. Au-delà du matériel informatique et des téléphones, la police a également épluché et embarqué du matériel de propagande (affiches, journaux…) Ces arrestations font suite à une enquête ouverte en 2013 pour ‘incitation à commettre des actes terroristes » et « participaton à une organisation terroriste ». Enquête dirigée par le juge De Coster.

La permanence du passage est assurée aujourd’hui dés 17h et un point info est prévu à 19h. Le Passage : Rue Rossini 11, à Bruxelles.

Un premier projet de loi visant à ‘encadrer’ le droit de grève avait été déposé par le Parti Populaire, mais il passera très probablement inaperçu. Un second projet de loi au contenu similaire est en préparation par le MR et l’Open-VLD (partis libéraux francophone et flamand). Selon les mots de son auteur, ce projet de loi n’est pas prévu dans l’immédiat mais est préparé « au cas où il y aurait encore des excès ». Le gouvernement avait déjà menacé d’une telle loi l’hiver dernier pendant les grèves tournantes.

Hier, après avoir quitté la manifestation antifasciste, un groupe de manifestants qui s’éloignait du lieu du rassemblement a été surpris par l’arrivée de deux combis de policiers qui les ont empêchés de repartir. Sans fournir de motifs, la police a d’abord demandé les cartes d’identité des manifestants. Ces derniers refusant de fournir les pièces sans motifs, la police a finalement prétendu « Il y avait des gens masqués à la manifestation ». Les manifestants ont finalement été contrôlés et photographiés en dehors de toute arrestation administrative ou judiciaire. C’est la deuxième fois en une une semaine que des manifestants sont inquiétés à plusieurs kilomètres d’un lieu de rassemblement après l’avoir quitté. La dernière fois, plusieurs manifestants avaient été arrêtés près de la station de métro Botanique, bien après la fin de la manifestation -qui se déroulait Place du Luxembourg-, c’était également une manifestation antifasciste.

Les manifestants contrôlés et fichés à Arts-Loi.

Les manifestants contrôlés et fichés à Arts-Loi.

À 14h, le ‘Dégage Day’ commence à Lemonnier. De 14h à 16h, manifestation de solidarité avec le HDP (parti kurde de gauche) à la place du Luxembourg. À 17h, rassemblement antifasciste à la place du Luxembourg également.

14:04: 5 combis et beaucoup de civils à la Place Lemonnier. 2 combis à Louise (les policiers sont en train de mettre leurs costumes anti-émeute. 3 combis devant le siège du MR, déjà costumés.

14.40: la manifestation kurde se termine à la place du Luxembourg. Plusieurs centaines de manifestants se dispersent. Pas de policiers visibles sur place.

15.10: il n’y a plus de manifestants place du Luxembourg.
Que
15.20: Manifestation apparement ‘terminée’ sans avoir commencée au ‘Dégage Day’.

15.49: les policiers en civil s’installent sur la place du Luxembourg. Des patrouilleuses observent les terrasses. Probablement en prévision de la manifestation de 17h.

16.40: déjà une cinquantaine de manifestants à la Place du Luxembourg.

16.50: Entre 60 et 100 personnes ont participé à une assemblée au Dégage Day’.

17.30: Entre 150 et 200 manifestants à la place du Luxembourg. La police est très discrète, il n’y a à priori pas de fascistes sur place.

17.50: après négociation entre certains groupes et la police, cette dernière autorise la manifestation jusqu’à Madou « tant que tout se passe dans le calme »… De nombreux manifestants sont sans-papiers.

18.00: la manifestation passe par la rue de l’industrie.

18.15: la manifestation est sur le dernier tronçon de la petite ceinture avant Madou.

18.20: Arrivée devant le siège du Vlaams Belang.

18.40: la manifestation se dissout. Tensions entre des photographes qui voulaient absolument prendre en photo des manifestants qui ne voulaient pas l’être, allant jusqu’à des menaces physiques de la part des photographes et de leurs soutiens, à quelques mètres de policiers en civil.

19.20: Plusieurs manifestants ont été brièvement arrêtés à Arts-Loi en quittant la manifestation. Contrôle d’identité et prise de photos.

Depuis ce matin, un service de sécurité privé opère au palais de justice de Bruxelles. Certaines tâches du corps de sécurité sont donc déléguées temporairement à des agents d’une société privée, comme les contrôles à l’entrée de l’établissement judiciaire. Cela devrait faciliter l’accompagnement des personnes détenues par le corps de sécurité vers les différents cours et tribunaux.

Le personnel du corps de sécurité est composé de 114 personnes qui, jusqu’à vendredi passé, étaient responsables du transfert des prisonniers de la prison vers les bâtiments judiciaires, ainsi que du contrôle de l’entrée du palais de justice et du bâtiment Portalis où siègent le Parquet de Bruxelles et le tribunal de la jeunesse. Ce corps est confronté à de nombreux problèmes liés au manque de personnel et à une organisation défaillante. Ces dernières années, cela a régulièrement occasionné des reports de procès. Depuis janvier, le niveau de la menace autour du Palais de justice a été relevé, ce qui a eu des conséquences au niveau du contrôle de l’entrée. A plusieurs reprises, aucun contrôle n’a eu lieu à l’entrée du Palais de justice, car le personnel était absent. Mardi passé, le bâtiment a été interdit au public pour cette raison. Lors d’une réunion de crise au SPF Justice, il a été décidé que des agents de sécurité privés assurent la sécurité à l’entrée de manière temporaire.

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Ce lundi 1 juin, des membres de groupes d’extrême-droite français et de Nation ont prévu de provoquer la manifestation de sans-papiers à Arts-loi. Il y a quelques jours déjà, moins d’une dizaine d’entre-eux avaient provoqué les sans-papiers qui manifestaient à Arts-Loi. Aujourd’hui, les antifascistes prêteront main-forte aux sans-papiers.

14:00 : Au moins trois personnes arrêtées du côté des antifascistes.

15:00 : Les trois antifascistes ont été arrêtés après avoir raccompagné/escorté des sans-papiers. Une personne a été relâchée peu après, les deux autres à 15 heures, après une audition qui a débouché sur leur inculpation pour « port d’arme » (des gants de moto…).

Édit : « L’arme » en question : des gants de moto…

Des pompiers manifestaient ce 28 mai devant la maison communale à Denderleeuw pour réclamer une nouvelle caserne, ils ont répandu un tapis de mousse devant la maison communal. Un conseiller communal de la N-VA (parti nationaliste flamand) est sorti du bâtiment avec une chaise et a tenté de frapper des manifestants avec. Il s’est assez rapidement fait encercler par les pompiers, vouant son geste à l’échec. La N-VA a annoncé que des « mesures appropriées seraient prises », aucune autre sanction ne semble menacer le conseiller.

Voir la vidéo.

Les pompiers devant la maison communale de Denderleeuw.

Les pompiers devant la maison communale de Denderleeuw.