Le gouvernement flamand a décidé de supprimer le financement de l’ASBL Labo à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, en contradiction avec son propre décret, qui garantit un soutien aux organisations évaluées positivement. Les experts recommandaient même une hausse de la subvention. Sous la pression d’une campagne de diffamation de l’extrême droite, qui les qualifie d’« extrémistes » ou de « violents » en raison de leur lien supposé avec Code Rouge (voir notre article). Ce cas n’est pas isolé, Headquarters of the Movement, Vredesactie, Vrede vzw et DeWereldMorgen voient aussi leurs moyens amputés. L’ASBL a annoncé saisir le Conseil d’État pour faire annuler cette décision.

La police a de nouveau fait usage de canons à eau à Anvers, lundi soir, pour éloigner les participants à une manifestation pour la Palestine qui se trouvaient à proximité de l’hôtel de ville. Comme les semaines précédentes (voir notre article), l’action n’était pas autorisée dans ce secteur. Les manifestants ont été redirigés vers la Steenplein où la manifestation est bien permise. Sept personnes ont été appréhendées — toutes ces arrestations sont administratives. Les interdictions municipales de manifester près de l’hôtel de ville sont contestées par les organisateurs de la manifestation. Ils ont fait appel des décisions de la ville auprès de l’Agence des affaires intérieures (Agentschap Binnenlands Bestuur) du Gouvernement flamand et du Conseil d’État au nom des droits à la liberté d’expression et d’association. Le Conseil d’État a estimé qu’ils avaient raison sur le fond et que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. La procédure peut prendre jusqu’à deux ans. « Les citoyens ne peuvent pas se permettre d’attendre aussi longtemps » disent les organisateurs de la manifestation.

Trois véhicules de police ont été incendiés dans la nuit de dimanche à lundi, vers 3H50, devant le commissariat de la police locale d’Ixelles, rue du Collège. Les départs de feu ont eu lieu sur les pneus avant gauche (côté trottoir). Les incendies ont vie été circonscrits à l’extincteur par les policiers du commissariat, mais les dégâts sont à chaque fois sérieux. Selon les médias du groupe Sud Info, une personne qualifiée de « coupable » a été rapidement intercepté dans une rue voisine et appartiendrait à la « mouvance anarchiste ». Pas d’indication d’une éventuelle appartenance politique dans d’autres médias, mais cette précision selon laquelle la personne aurait été arrêtée en possession d’essence et d’un briquet.

Tous les dimanches, pendant plusieurs semaines à Bruges, le militant pro-palestinien Wouter Mouton et d’autres activistes ont écrit des messages à la craie contre le génocide en Palestine. En quelques mois, il a reçu 20 000€ d’amendes. Selon le bourgmestre Dirk De Fauw (CD&V), une telle procédure vise à faire pression sur ce militant. De son côté, Wouter Mouton et ses soutiens dénoncent des méthodes d’intimidation alors que la craie ne provoque pas de dégâts et que son usage n’est formellement pas interdit.

Lundi 2 novembre, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) en soutien à un étudiant sous le coup d’une procédure disciplinaire en raison de son engagement en soutien à la Palestine (voir notre article). Parallèlement, un drapeau palestinien géant de 18 mètres sur 9 a été déployé sur la façade du bâtiment A du campus du Solbosch de l’ULB pour dénoncer la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien sur ce campus. Cette mobilisation était initiée par plusieurs associations étudiantes et membres du corps académique.

Lundi 3 novembre, une manifestation de soutien au peuple palestinien était organisée, mais le bourgmestre N-VA l’a interdit sur la Suikerrui, à côté de l’hôtel de ville, et sur la Grand-Place devant l’hôtel de ville. Suite à un recours devant le Conseil d’Etat, les organisateurs ont décidé de maintenir l’initiative après que l’institution administrative a estimé que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. Finalement, la police a violemment dispersé le rassemblement en utilisant un canon à eau et du spray au poivre, tout en procédant à 3 arrestations administratives.

Une enquête internationale menée par G4S révèle que les entreprises belges augmentent considérablement le nombre d’agents de sécurité privés qu’elles emploient suite à une perception croissante de la menace que représentent les groupes militants tels que Code Rouge et Stop Arming Israel. Ces conclusions se fondent sur des entretiens menés auprès de 58 responsables de la sécurité en Belgique, dans le cadre d’une enquête plus large menée auprès de 2 352 dirigeants dans 31 pays. 81 % des responsables de la sécurité belges estiment que les militants représentent une menace physique pour leurs entreprises et leurs dirigeants, un taux parmi les plus élevés d’Europe, comparable à celui du Royaume-Uni. La moyenne européenne s’élève à 73 %.

« Les entreprises sont réellement préoccupées lorsque des actions de protestation sont annoncées et nous demandent souvent d’augmenter le nombre d’agents de sécurité sur place », a déclaré la porte-parole de G4S Belgique. « Dans certaines entreprises portuaires, cela peut signifier doubler le nombre de gardes, tandis que dans les industries de haute technologie, cela peut représenter une multiplication par quatre. » Près de la moitié des entreprises belges (48 %) déclarent que les menaces à l’encontre de leurs dirigeants ont augmenté au cours des deux dernières années, un chiffre dépassé uniquement en France. Ce pourcentage est nettement supérieur aux moyennes européennes et mondiales de 42 %. 74 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs budgets de sécurité physique.

À la suite de l’occupation de l’Université Libre de Bruxelles en soutien au peuple palestinien au printemps 2024, un étudiant pro-palestinien est aujourd’hui pris pour cible dans une procédure disciplinaire. L’accusation porte sur des « coups et blessures avec motivation antisémite » alors que celui-ci s’opposait simplement à la provocation de militants pro-israéliens. A la suite de ces faits et à l’initiative des autorités de l’ULB, une commission de discipline a été convoquée pour statuer sur ces faits et éventuellement sanctionner l’étudiant. La commission qui a instruit le dossier au printemps et à l’été 2025 a reconnu l’altercation mais le caractère antisémite n’a par contre pas été retenu. Suite à cette décision, la rectrice de l’ULB a fait appel ce qui a pour conséquence de rejouer et prolonger la procédure devant le bureau du conseil académique (CoA) de l’ULB. Face à cette situation, les nombreux soutiens de l’étudiant refusent l’acharnement de la rectrice et l’instrumentalisation de l’antisémitisme en appelant à se rassembler le 3 novembre devant la commission de recours à 15h45 devant la Maison des Sciences Humaines (1 av. Antoine Depage).