Jeudi, une cinquantaine de policiers ont fait expulser le camp qui résistait à l’intérieur de la forêt de Lappersfort. L’expulsion a duré 10h30 (de 8h à 18h30), et au moment où la dernière personne quittait le site, la plus grande partie de la forêt était déjà abattue.
La police a utilisé une violence extrême. Les policiers tordaient les bras des militants qui s’étaient immobilisés avec les lock-on, ils ont même eu recours au taser! L’équipe de grimpeurs, bien connue des activistes comme étant la plus violente en Belgique lors des expulsions, a sérieusement mis en danger la vie de plusieurs occupants, coupant des cordes sans regarder où elles étaient attachées. Ils ont ainsi failli faire tomber une personne qui se trouvait dans un filet à une douzaine de mètres de hauteur. Pour faire descendre deux personnes qui se trouvaient dans un lock-on sur un pont de singe à vingt mètres de hauteur, ils ont coupé la corde du haut à laquelle ils étaient accrochés; en tombant jusqu’à la corde du bas (à laquelle ils étaient aussi assurés), un occupant s’est retrouvée pendu la tête en bas. Les policiers n’ont rien trouver de mieux que d’attacher cette corde à la grue, puis la couper aussi pour la faire descendre jusqu’au sol, avec les deux personnes qui pendaient.
46 personnes ont été arrêtées en tout le jour de l’expulsion. D’abord les 21 personnes qui résistaient dans la forêt ont été amenées en garde à vue, et fichées avec photos et empreintes digitales, mais toutes ont refusé de déclarer leur identité. 11 d’entre elles ont été libérées après environ 12 heures (une a reçu un avis d’expulsion valable pour toute la zone Schengen). Les 9 autres ont été détenues au centre fermé à Bruges, ceci y compris quelques personnes de nationalité belge. Une personne apatride qui se trouvait dans la forêt a été détenue en prison, accusée d’avoir une affaire ouverte. Selon les dernières nouvelles, il devrait passer au moins 3 mois en prison.
Dès le début de l’expulsion, des gens se sont rassemblés près de la forêt. Quatre personnes se sont encore fait arrêter dans la forêt; elles ont été libérées le soir même, mais avec des accusations de coups et blessures envers des policiers. Leur procès aura lieu le 25 mars. Une manif sauvage était prévue pour 20h, mais la police a bloqué préventivement la zone et a arrêté 6 autres personnes. La manif a quand même eu lieu et s’est terminée devant le commissariat pour attendre les personnes qui se faisaient libérer une par une. 9 personnes ont été arrêtées lorsque les policiers ont décidé de dissoudre la manif (y compris 2 des personnes qui étaient dans la forêt, et qui ont rejoint la manif après avoir été libérées). Encore 5 autres personnes ont été arrêtées par la suite.
Alors que l’expulsion avait encore lieu, le bourgmestre de Bruges et le boss de Fabricom ont donné une conférence de presse, dans laquelle quelqu’un est rentré pour poser des questions et poser une banderole. A la sortie, les keufs l’attendaient et ont voulu l’identifier. Ayant refusé de donner son identité, il s’est aussi retrouvé détenu en centre de rétention (alors que lui aussi a un passeport belge). En ce moment, deux personnes qui étaient au centre fermé ont été relâchées (après avoir été identifiées), avec elles-aussi un avis d’expulsion du territoire Schengen. Il reste donc encore 7 personnes enfermées qui sont toujours anonymes, plus une personne en taule.
Evacuation du Lappersfort