Dans le cadre de l’initiative Stop Nato 2017, plusieurs dizaines de personnes ont bloqué hier vers 14H30 (une trentaine en s’attachant, reliées par les bras avec des tubes) le carrefour Bordet à Evere. La police a procédé à plusieurs arrestations vers 16H45. Les manifestants ont ainsi forcé le convoi des délégations des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 pays membres de l’OTAN d’emprunter un autre chemin. Trois bannières ont par ailleurs été posées sur le ring entre l’aéroport et l’Otan sur les structures métalliques utilisées pour les panneaux directionnels, ce qui a amené à d’autres arrestation. Il y aurait eu au total, pour cette journées 140 arrestations de manifestants, arrestations a priori administratives.

Blocage à Evere

Blocage à Evere

Le 9 mai derniers, 70 activistes de l’EZLN (Ensemble Zoologique de Libération de la Nature) déguisés en animaux ont ciblé les bureaux de l’ECPA, un lobby qui rassemble les plus gros producteurs de pesticides mondiaux tels que Bayer, BASF, Monsanto, Syngenta, Dow, Dupont. Durant l’action, des banderoles ont été déployées, des œufs lancés sur la façade, des slogans ont été peints sur les vitrines, etc… Neuf personnes ont été arrêtées judiciairement pour les graffitis, mais également pour « dégradation de biens immobiliers ». Elles passeront en procès à Bruxelles ce 15 juin. Un rassemblement solidaire de soutien aura lieu à 13h30, Place Poelaert. Les manifestants qui le veulent sont d’ailleurs invités à se déguiser en animaux.

L’Ensemble Zoologique de Libération de la Nature

Rassemblement le 15 juin

Rassemblement le 15 juin

Une Legal Team a été mise en place pour ces 24 et 25 mai, dates de mobilisation à Bruxelles contre Donald Trump et contre le sommet de l’OTAN. Il y a deux numéros:
– En cas d’arrestation « administrative » ou de questions légales: +32487672171
– En cas d’arrestation judiciaire uniquement: donnez le nom de l’avocat (Olivier Stein) et ce numéro +32489255251

Des portiques de sécurité seront installés dans les gares belges accueillant des trains à grande vitesse (Bruxelles-Midi, Liège-Guillemins et Anvers-Central) cet été. Les contrôles renforcés au départ des trains à grande vitesse, annoncés en 2015 après la tentative d’attentat déjouée dans le Thalys, seront composés de portiques de sécurité, de dispositifs à rayons X et de détecteurs de métaux (similaires à ceux des aéroports). Le contrôle sera aléatoire, et non systématique. Le budget de 17 millions d’euros mobilisé par le fédéral concerne le matériel, mais aussi l’engagement de cent nouveaux agents au sein de Securail, l’entreprise chargée de la sécurité sur le réseau SNCB. Ces nouveaux agents sont actuellement en formation.

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Le Conseil d’Etat a remis son avis sur les amendements de la majorité à une proposition de loi visant à expulser plus facilement des squatteur, proposition élaborée à la suite de l’occupation d’une maison à Gand qui a fait grand bruit en Flandre (voir notre article). Son but était d’accélérer la procédure civile. Le propriétaire d’un immeuble squatté pouvant se rendre devant le juge de paix afin que celui-ci ordonne l’expulsion de l’occupant. Il pourrait également introduire immédiatement une plainte au parquet contre le squatteur et demander que le procureur du Roi ordonne une expulsion. Le dépôt de la plainte est nécessaire pour que le squat soit considéré comme une infraction. Si le squatteur n’évacue pas les lieux malgré l’ordonnance du procureur, le plaignant peut faire appel et repasse dans la procédure devant le juge de paix. Si celui-ci ordonne l’expulsion, le refus de s’y conformer sera considéré comme une infraction et le squatteur pourra être arrêté.

Le Conseil d’Etat pointe plusieurs problèmes de discordance entre les textes néerlandais et français. Il fait remarquer que le squat n’est pas une notion juridique et qu’il faut donc élaborer une définition légale précise. Il s’interroge également sur la nécessité de maintenir la procédure devant le ministère public qui ne jouit pas du même statut d’indépendance que la magistrature assise et dont le rôle doit à tout le moins être sérieusement encadré. L’absence de possibilité d’entendre les occupants préoccupe aussi le Conseil d’Etat qui suggère aussi de reformuler plusieurs dispositions relatives à la procédure devant le juge de paix.

C'est vide j'occupe, non à la loi antisquat

C’est vide j’occupe, non à la loi antisquat

La commission de révision de la Constitution de la Chambre a approuvé vendredi l’allongement du délai de garde à vue. Les partis de la coalition gouvernementale ont voté en faveur de la proposition avec le soutien du cdH. Les socialistes et les écologistes ont voté contre et il paraît probable que le texte ne disposera pas d’une majorité des deux tiers en séance plénière. L’article 12 de la Constitution établit à 24 heures le délai maximum dans lequel une personne peut-être privée de liberté sans intervention d’un juge d’instruction.

En janvier 2015, le gouvernement a placé dans son premier train de mesures anti-terroristes l’allongement du délai de garde à vue à 72 heures en cas d’infraction terroriste. Lors des auditions, plusieurs intervenants judiciaires ont réclamé un allongement du délai général à 48 heures, pour tenir compte des exigences de la loi « Salduz » mais aussi de la complexité croissante des enquêtes, les avis étant ensuite partagés sur l’opportunité d’une exception à 72 heures pour le terrorisme. Un projet a vu le jour avec le cdH pour un allongement général à 48 heures et une exception pour le terrorisme, inscrite dans la Constitution, à 72 heures.

La Chambre des représentants

La Chambre des représentants

Moussa Ould Bilal Biram et Abdallahi Matala Salek, les militants mauritaniens anti-esclavagistes sont toujours détenus à la prison de Bir Mogrein alors que leurs compagnons de lutte, arrêtés dans les mêmes circonstances et condamnés aux mêmes chefs d’accusation, ont été libérés en novembre 2016 (voir notre dernier article sur le sujet). Ces activistes luttent pour l’éradication effective d’un esclavage ancestral, la fin d’un racisme persistant envers les Noirs Mauritaniens, une justice indépendante et l’obligation pour la République islamique de Mauritanie de respecter les conventions internationales relatives aux Droits humains qu’elle a signées.

Manifestation demain samedi 20 mai à 11H00 Porte de Namur (square du bastion)

Manifestation en Mauritanie

Manifestation en Mauritanie

Le CSA (Centre Social Anarchiste) qui avait été ouvert à deux pas de la Place du Luxembourg (21 rue godecharle) il y a un peu plus d’un mois a été expulsé par la police ce vendredi. Le lieu était « expulsable » depuis ce lundi, suite à une procédure unilatérale lancée par la société propriétaire du bâtiment. Celle-ci était dans un premier temps disposée à laissé l’occupation durer jusqu’au mois de juillet lorsqu’il serait mis en vente, mais la police a fait pression pour obtenir l’expulsion. Les arguments prêtent à rire: des cryptoparties ayant pour objectif de « hacker le système » et des « préparations d’attentats contre Donald Trump ». La visite du président US la semaine prochaine n’est probablement pas étrangère à l’expulsion du CSA. La police a donc démoli l’entrée et arrêté au moins 20 personnes qui se trouvaient à l’intérieur.

Édit: Il y a eu 28 arrestations. Elles seraient toutes judiciaires, avec accusation de rebellion.

Expulsion du 1er CSA, rue Godecharle

Expulsion du 1er CSA, rue Godecharle

Toute personne qui exerce « une fonction sensible » dans un « lieu sensible » dans notre pays devra se soumettre à un screening de la part de la Sûreté de l’Etat. La loi sur les « habilitations de sécurité et attestation de sécurité » sera donc modifiée et ce, avant la fin de l’année, a indiqué mardi le ministre de l’Intérieur. La nouvelle loi prévoit que les secteurs et entreprises disposent d’un cadre de référence pour déterminer quelles sont les fonctions qui nécessitent un screening.

D’après le ministre, des discussions sont prévues avec le secteur des télécoms, les industries classées « Seveso », les transports publics et le secteur pharmaceutique, afin de déterminer qui y exerce des fonctions sensibles. D’autres secteurs suivront. L’an dernier, la Sûreté de l’Etat a screené 122.538 personnes, soit 40.000 de plus qu’en 2015.

Le siège de la Sûreté de l'État

Le siège de la Sûreté de l’État