Salvatore « Ghespe » Verspertino, un militant anarchiste de 38 ans, vient d’être extradé d’Espagne vers l’Italie où il avait été condamné à une peine de 8 ans de prison, car accusé de fabrication et transport d’un engin explosif, pour l’attaque de la librairie fasciste Il Bargell, en 2017 à Florence. Ghespe avait été arrêté le 15 février, en Espagne, après une cavale d’environ deux ans (voir notre article). Un appel a été lancé pour un rassemblement devant la prison de Sollicciano (Florence).
Manuel Pérez Martinez, connu sous le nom de « Camarade Arenas », est le secrétaire général du Parti communiste d’Espagne (reconstitué) – PCE(r). Après 32 ans de prison tout au long de sa vie, dont les 25 dernières années en France puis en Espagne, il vient d’être libéré de la prison d’Aranjuez ce mercredi 5 mars 2025 à l’âge de 80 ans. D’autres prisonniers du PCE(r) ou des GRAPO sont toujours emprisonnés (voir notre dossier).
Dans la nuit du 5 février, à Valence, plus de 25 distributeurs automatiques de billets de la banque Caixabank ont été attaqués, aussi bien à intérieur (avec la dissolution des circuits internes par de l’acide chlorhydrique) qu’à l’extérieur (en brisant les écrans, en scellant les fentes et en y apposant des tags). L’action a été menée en solidarité avec les « 18 de la Macarena », poursuivi.es après l’expulsion d’un immeuble à Séville, et les 8 activistes de la PAH (Plataforma de Afectados por la Hipoteca) de Guadalajara, qui risquent plus de trois ans de prison pour avoir essayé d’empêcher l’expulsion d’un bâtiment appartenant à Caixabank.
Salvatore « Ghespe » Vespertino a été arrêté en Espagne, à Madrid, lors d’un contrôle de police et a été enfermé dans la prison de Soto del Real, à Madrid. Il n’a pas fait opposition à son extradition vers l’Italie, qui devrait donc avoir lieu rapidement. Ghespe, en cavale et recherché depuis 2023, avait été condamné en appel pour l’action contre la librairie Il Bargello, liée au mouvement néofasciste italien CasaPound, le premier janvier 2017 (photo). L’engin avait gravement blessé un artificier de la police. La sentence de Cassation de juillet 2023 a confirmé les condamnations en appel, dont huit ans pour Ghespe, qui avait déjà passé une période en détention préventive.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et à la criminalité organisée, de nouvelles règles de fichage des touristes avaient été prises janvier 2023 – avec une période d’adapatation et d’ajustement qui a pris fin cette semaine.
Dorénavant, touristes doivent fournir des informations sur leur identité, leur sexe, leur adresse personnelle, leur numéro de téléphone et leurs moyens de paiement. Ils doivent également indiquer leur nationalité, leur adresse électronique et le nombre de personnes qui participent au voyage. Si des mineurs voyagent avec eux, le lien qui les unit doit être précisé. Les autorités espagnoles recueillent également des informations sur les dates auxquelles les touristes utilisent les services d’hébergement ou de location de voitures et sur le mode de paiement utilisé. La date de paiement et la date d’expiration de la carte de paiement doivent être communiquées aux autorités. Pour les hôteliers, le nombre de chambres louées et la demande d’une connexion internet sont également enregistrés. Les exploitants d’hôtels, de campings et de services de location de voitures utilisent une plateforme numérique à cette fin.
Le parlement espagnol a voté en juin une loi d’amnistie pour les faits touchant le referendum d’indépendance de la Catalogne edu 1er octobre 2017 (voir notre article). Le nombre de personnes ayant bénéficié de cette loi s’élève jusqu’à aujourdhui à 154. Sur ce nombre, 95 sont des agents des forces sécurité: membres de la police nationale, de la garde civile et des mossos d’Esquadra (police catalane). La semaine dernière, 45 agents de la Garde civile faisant l’objet d’une enquête pour leurs actions lors du référendum ont été amnistiés. Ces 45 personnes rejoignent 46 autres agents de la police nationale qui ont déjà été amnistiés il y a quelques semaines dans le cadre d’une enquête sur les accusations de violence dans les bureaux de vote de Barcelone. Le tribunal de Barcelone, pour sa part, a accordé l’amnistie à 4 membres des Mossos d’Esquadra. Les 59 autres amnistiés correspondent à 24 fonctionnaires ayant aidé au referendum jugé illégal et 35 manifestants parmi les milliers poursuivis et condamnés.
Le 25 juillet à 8h du matin, 7 agents de la police nationale cagoulés sont venus arrêtés à son domicile Carlos Ochoa, secrétaire général de l’Union des étudiants de Séville. Le motif de l’arrestation concernerait une série de dommages causés lors d’une manifestation dans une succursale de la BBVA située près de l’occupation étudiante en soutien à la Palestine à l’université de Séville. Il serait spécifiquement accusé d’un délit de dommage d’une valeur de 3 000 euros pour un graffiti contre le massacre à Gaza sur le guichet automatique de la banque. Tout au long de l’interrogatoire, accompagné de son avocat, il a invoqué son droit constitutionnel de ne pas témoigner. Il sera relâché finalement quelques heures plus tard.
L’occupation à L’université de Séville avait pris fin le 11 juin, suite à l’intervention policière contre des étudiant.es enfermé.es dans le bureau du recteur.
Les députés espagnols ont définitivement adopté jeudi une loi d’amnistie en faveur des indépendantistes catalans, au terme d’une ultime session très tendue d’environ deux heures et dans une ambiance électrique marquée par des insultes. La loi d’amnistie a été approuvée par 177 voix contre 172. Le nombre exact des bénéficiaires n’est pas connu ou, tout du moins, il y a des divergences entre ce que déclarent le gouvernement et les Catalans. Pour l’exécutif, l’amnistie concernera près de 400 personnes, alors que pour les indépendantistes, le chiffre est supérieur a 1.400 personnes.
Parmi les bénéficiaires de l’amnistie, l’ancien président du gouvernement autonome de Catalogne, Carles Puigdemont, l’ancien vice-président du gouvernement autonome Oriol Junqueras (ERC- Gauche républicaine de Catalogne, l’autre grand parti indépendantiste) encore le leader de l’ERC au Parlement, Josep Maria Jové. Il en va de même pour les maires, les conseillers municipaux ou les fonctionnaires liés à l’organisation du référendum, ainsi que pour les anciens directeurs de la télévision et de la radio publiques catalanes. Figurent également les membres du Tsunami Démocratique qui ont déclenché la vague de protestation en 2019 à la suite de la condamantion pour sédition des dirigeants indépendantistes. Ceci en théorie, car dans la pratique, tout ne sera pas aussi simple. Les tribunaux devront appliquer la loi au cas par cas, ce qui donnera lieu à une multitude de situations disparates. Les indépendantistes poursuivis pour « détournement de fonds » et « terrorisme », deux matières réglementées par le droit européen, pourraient être exclu de l’amnistie par les tribunaux: les procureurs ont d’ailleurs déjà déclaré qu’ils ne considéraient pas les délits de détournement de fonds comme « amnistiables ». En outre, une fois la loi promulguée, il n’est pas exclu qu’au moins trois organes judiciaires – la Cour suprême, l’Audience nationale et les juges catalans fassent appel à la Cour de justice de l’Union européenne, ce qui pourrait paralyser son application jusqu’à ce qu’elle se prononce.
Plusieurs centaines d’habitants ont manifesté jeudi soir contre le défilé de la marque Louis Vuitton au Parc Güell à Barcelone. Convoqués par plusieurs associations de quartier, ils se sont rassemblés autour du site moderniste, ont bloqué la Travessera de Dalt, artère principale du quartier pendant une heure et ont bloqué la circulation des véhicules se dirigeant vers l’événement. Au cours de la manifestation, des moments de tension ont eu lieu entre les participants et les Mossos d’Esquadra, qui n’ont pas hésité à faire usage de leurs matraques. Lors de ces affrontements, les policiers catalans ont arrêté une personne. En raison de ce défilé, le Parc Güell, œuvre de l’architecte de génie Antoni Gaudí avait été entièrement fermé au public pendant plusieurs jours. Lors de la dernière casserolade, on pouvait entendre scander : « Les quartiers ne sont pas un podium pour votre défilé » et lire sur des banderoles des messages tels que « Barcelone n’est pas à vendre » ou « Votre luxe est notre misère ».
Les députés espagnols ont voté jeudi une loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans condamnés ou poursuivis pour la tentative de sécession avortée de 2017 en Catalogne. Négociée par le Parti socialiste de M. Sánchez avec les deux partis indépendantistes catalans, dont le soutien lui est indispensable pour pouvoir gouverner, la mesure a été adoptée par 178 voix contre 172, sur un total de 350 députés. Elle doit maintenant être soumise au Sénat, contrôlé par la droite, farouchement opposée à cette mesure et qui a promis de retarder le plus possible son examen. Le texte devra ensuite revenir à la chambre basse et son adoption définitive n’est pas prévue avant mai. L’amnistie, qui devrait bénéficier à environ 400 personnes, a pour objectif de mettre fin aux poursuites et d’annuler les condamnations découlant des évènements de 2017, lorsque le gouvernement régional catalan, présidé par Carles Puigdemont, avait organisé unilatéralement un referendum d’autodétermination illégal, la pire crise politique de l’histoire contemporaine de l’Espagne.