Joan Manel Gómez Sanz, l’un des 14 haut-responsables catalans arrêtés par l’État espagnol, il était plutôt visé secondairement par la police dans la répression qui a visé le référendum, mais son téléphone portable est devenu un élément clé de l’enquête. Le téléphone n’était pas suffisamment protégé et les enquêteurs ont pu découvrir que les indépendantistes utilisaient la messagerie Signal pour s’organiser. Deux erreurs ont été commises: premièrement le téléphone n’était pas suffisamment protégé (il aurait dû être chiffré -même avec le chiffrement par défaut d’Android- et éteint), et les messages de certaines conversations n’avaient pas de temps de disparition. Ce dernier point a permis aux enquêteurs d’accéder à plusieurs messages échangés, le premier a permis aux enquêteurs de savoir qui communiquait avec qui, à quelle fréquence, etc. Cette « cartographie » de la communication effectuée par la police est un phénomène extrêmement courant mais trop souvent ignorés. Plusieurs discussions sont menées sur les forums de Signal afin d’identifier sur quels points l’application aurait pu être plus efficaces. Par exemple, même lorsque le temps de disparition des messages est réglé, les heures auxquelles ont lieu les appels Signal ne sont pas effacés de la conversation.

Une vidéo (en espagnol) qui explique cette affaire.

Le téléphone saisi

Le téléphone saisi

Le procureur général de l’Etat espagnol a annoncé ce lundi la poursuite des responsables de la déclaration unilatérale d’indépendance proclamée ce vendredi pour rébellion, sédition et malversation. L’accusation vise entre autres, le président destitué catalan Carles Puigdemont et la présidente destituée du Parlement de Catalogne Carme Forcadell. La mise sous tutelle de la Catalogne se précise: Madrid a indiqué que les ministres destitués qui se rendraient à leur bureau dans un autre but que celui de récupérer leurs effets personnels commettraient un crime après l’application de l’article 155. Carles Puigdemont et cinq de ses conseillers sont arrivés aujourd’hui à Bruxelles, sans doute pour y demander l’asile politique.

La direction indépendantiste

La direction indépendantiste

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200.000 Catalans sont descendus dans la rue hier mardi contre la mise en détention de deux importants responsables indépendantistes inculpés de sédition. A midi, des milliers d’employés avaient déjà quitté sous un ciel bleu leur poste de travail pour se masser en silence dans la rue, quelques minutes, le temps de réclamer « la libération des prisonniers politiques ». En début de soirée, 200.000 personnes s’étaient massées sur l’une des plus grandes intersections de la ville armées de bougies, et criant « Libertad, Libertad, Libertad ».

Les deux responsables indépendantistes incarcérés lundi soir sont Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, qui dirigent les deux principales associations indépendantistes de Catalogne, Omnium Cultural et l’Assemblée nationale catalane (ANC), à l’énorme capacité de mobilisation. La juge a estimé qu’ils risquaient de « détruire des preuves » et « récidiver », expliquant qu’ils appartenaient à un « groupe organisé » dont le but est de rechercher « en dehors de la légalité » l’indépendance de la Catalogne. Toujours sur le front judiciaire, la Cour constitutionnelle espagnole a définitivement annulé, a posteriori, la loi catalane organisant le référendum. Dans son arrêt, elle souligne qu’il n’existe pas un « droit à l’autodétermination » pour les « peuples d’Espagne ».

Le rassemblement d'hier à Barcelone

Le rassemblement d’hier à Barcelone

Voilà trois semaines que les opposants à la ligne de train à grande vitesse AVE manifestent à Murcie. La tension a augmenté depuis mardi matin, lorsque les habitants de Santiago el Mayor ont découvert que des cloisons de protection étaient en cours de construction pour protéger le chantier. Il y a eu des manifestations en matinée, des heurts, trois premières arrestations ainsi que au moins trois blessés. Les manifestations ont repris en soirée, les manifestants qui se massaient des deux cotés des voies ont incendié plusieurs containers. Puis ils ont commencé franchit les clôtures métalliques qui protègent le chemin de fer, saboté le matériel de signalisation, détruits des segments de cloisons et et barricadé les voies.

Incendie d'un container du chantier de l'AVE

Incendie d’un container du chantier de l’AVE

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Au moins 700.000 Catalans ont manifesté ce mardi à Barcelone dans le cadre d’une grève générale visant à dénoncer les violences policières ayant émaillé le référendum interdit de dimanche. Alors que différents défilés paralysaient des rues du centre, plusieurs manifestations indépendantistes ont eu lieu depuis mardi matin notamment devant le siège du Parti Populaire (conservateur), au pouvoir en Espagne, et devant la préfecture. Les manifestants scandaient «Forces d’occupation dehors! Les rues seront toujours à nous».

Plusieurs syndicats de police se plaignent de « harcèlement » de la part de la population. Depuis lundi soir, des rassemblements se forment autour d’hôtels et de commissariats. Des centaines de policiers et les gardes civils, envoyés en renfort en Catalogne avant le référendum, ont été délogés de leurs hôtels par des indépendantistes. À Pineda de Mar, à 70km au nord de Barcelone, la police catalane, les Mossos d’Esquadra, a dû se déployer pour protéger leur hôtel. «Je n’ai jamais vécu une situation pareille, l’intégrité physique de policiers est menacée. Ils fuient d’hôtel en hôtel, ils sont poursuivis, ils sont comme des rats qui doivent se cacher», a déclaré à un porte-parole du syndicat SUP, majoritaire dans la police.

Des équipes du FC Barcelone aux salariés de la cathédrale de la Sagrada Familia, la grève est visible dans tous les secteurs. Les universités publiques et les transports sont également touchés. Le port de Barcelone, troisième d’Espagne, et le marché alimentaire de gros de Catalogne, l’un des plus importants d’Europe, sont presque à l’arrêt. Il n’y a ni activité maritime ni terrestre: seul un service minimum est assuré, permettant la circulation des passagers et des produits périssables ou dangereux.

La manifestation à Barcelone

La manifestation à Barcelone

La Garde civile a saisi 2,5 millions de bulletins de vote, quatre millions d’enveloppes et 100 urnes dans un entrepôt à Igualada à proximité de Barcelone, trois jours avant le référendum d’autodétermination interdit de dimanche. La police a ainsi trouvé des urnes pour la première fois depuis qu’elle multiplie les opérations en Catalogne pour saisir du matériel de vote afin d’empêcher le référendum, organisé par le gouvernement indépendantiste catalan et interdit par la Cour Constitutionnelle. Les urnes étaient destinées au FC Barcelone. La police avait déjà saisi plusieurs millions de bulletins de vote la semaine dernière. La majorité des habitants de la Catalogne souhaite un référendum légal, mais le gouvernement de Madrid et la justice sont décidés à l’interdire, quitte à faire bloquer l’accès aux bureaux de vote par les forces de l’ordre massivement déployées dans la région, avec plus de 10.000 policiers et gardes civils en renfort.

L'opération policière à Igualada

L’opération policière à Igualada

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A moins de deux semaines du référendum pour l’indépendance de la Catalogne, le gouvernement espagnol multiplie pressions et répression pour tenter d’empêcher la tenue du scrutin. Hier 19 septembre, Madrid a procédé à une mise sous tutelles des finances de la région par le Ministère espagnol de l’économie pour empêcher que ses fonds (€1,4milliards récoltés via les impôts régionaux) ne financent la tenue du référendum. La garde civile avait déjà saisi 1,5 million d’affiches, tracts et dépliants liés au scrutin et 45.000 convocations (80% du total) destinées aux assesseurs des bureaux de vote. Dans la pratique, c’est Madrid qui devra désormais payer les salaires des fonctionnaires, les allocations sociales et les services publics à la place de Barcelone qui le faisait jusqu’alors.

Ce matin du 20 septembre, des milliers de Catalans sont descendus dans les rues aux cris de « Les forces d’occupation dehors » et « nous voterons pour être libres », suite à l’arrestation de 13 membres du gouvernement régional et à 22 perquisitions. Enfin, encore un coup de chaud en début d’après-midi lorsque la garde civile a pris d’assaut le gouvernement catalan, envahissant le Ministère de l’Economie et divers organismes chargés des finances catalanes dont l’Agence du Trésor et le Ministère des Affaires Sociales. Les divers partis indépendantistes appellent leurs sympathisants à se mobiliser. Enfin, aux alentours de 15h, au moment d’écrire cet article, un face à face tendu a toujours lieu entre manifestants indépendantistes et policiers autour du siège de la CUP (Unité Populaire, gauche radicale).

Le gouvernement espagnol multiplie pressions et répression contre le réferendum

Le gouvernement espagnol multiplie pressions et répression contre le réferendum

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Mardi, le parquet a ordonné à toutes les forces de police (garde civile, police nationale, Mossos d’Esquadra) de la région catalane d’empêcher la tenue du référendum qui se tiendra le 1er octobre prochain pour « l’avenir politique de la Catalogne », pour son indépendance. « Les fonctionnaires de police adopteront directement les mesures nécéssaires pour saisir les moyens ou instruments destinés à préparer ou organiser le référendum illégal », évoquant ainsi la saisie des urnes, enveloppes électorales, manuels d’instructions, formulaires, propagandes, matériel informatique,…

Hier, mercredi, le parquet espagnol a ordonné aux procureurs de Catalogne qu’ils citent à comparaître les maires prêts à organiser le scrutin. Ce qui représente actuellement 712 maires (sur un total de 948). Il a également demandé à ce que les maires qui refuseraient de se présenter soient arrêtés. La CUP (Candidature d’Unité Populaire – Pays Catalans) a déjà annoncé que ses maires ne se présenteraient pas devant le procureur.

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Entre 1.500 et 2.000 personnes dont des délégations andalouses, galiciennes et bretonnes ont manifesté pour l’amnistie de Lola et Marina (deux prisonnières catalanes membres du collectif des prisonnières politiques basques emprisonnées à Rennes). Le matin un hommage a été rendu à Gustau Munoz jeune communiste tué par la Garde Civile le 11 septembre 1978.

Manifestation pour la libération des prisonnières catalanes.

Manifestation pour la libération des prisonnières catalanes.

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Quelques dizaines de manifestants fascistes (notamment phalangistes) se sont rassemblés à l’extérieur du marché public de La Boqueria juste à côté de Las Ramblas, le centre commercial piéton qui a été le théâtre de l’attaque terroriste islamiste de jeudi. Mais leurs appels à une Espagne chrétienne ont été noyés par un groupe beaucoup plus important d’antifascistes scandant « Nazis dehors » et « Barcelona antifascista ». Les bagarres ont alors éclaté entre les deux groupes, et au moins deux fascistes ont été sévèrement battus. La police catalane est intervenue à la fois pour protéger les fascistes et pour les éloigner de la zone, mettant fin à leur démonstration.

Un des fascistes virés de La Boqueria à coups de tatane

Un des fascistes virés de La Boqueria à coups de tatane

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