Ce lundi matin, les forces de police espagnoles ont arrêté à Madrid deux militants communistes qui auraient combattu l’Etat islamique au Rojava dans les rangs de la Brigade Internationale (International Freedom Battalion). Leurs domiciles ont été perquisitionnés par les enquêteurs de la Brigade provinciale de renseignement de la direction de la police madrilène. Il s’agirait de deux militants du Partido Marxista-Leninista (Reconstrucción Comunista) qui seraient (selon l’accusation policière) apparu dans la vidéo ci-dessous. Selon la police, les deux militants sont revenus de Syrie via la Turquie et l’Allemagne. Ils sont accusés d’avoir participé à un conflit armé hors de l’Espagne sans l’autorisation de l’Etat, d’avoir collaboré avec une organisation terroriste (c’est probablement le PKK qui est ici visé), d’usage d’armes militaires et d’engins explosifs, et d’avoir compromis gravement les intérêts nationaux espagnols. Reconstruction Communiste est une organisation composée de membres des Jeunesses Communistes qui ont rompus avec le PCE. Ses membres ont dans un premier milité dans le Parti Communiste des Peuples d’Espagne avant de fonder leur propre organisation, proche du MLKP, en 2009.

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Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, la « loi baîllon » est entrée en application hier. La « ley de seguridad ciudadana » (« Loi pour la sécurité citoyenne ») prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros ; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux : 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement : de 100 euros à 1000 euros ; organiser une manifestation qui se termine dans la violence : 30.000 euros ; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police : de 100 à 1000 euros.

Et puis ce n’est pas tout, car l’entrée en vigueur de cette loi va également de pair avec une double modification du code pénal, lequel entraîne un glissement de la sphère judiciaire à la sphère administrative. Si lors d’un rassemblement, un manifestant était interpellé et mis en garde à vue, il était jusqu’à présent présenté à un juge. Avec ce nouveau dispositif, c’est l’administratif qui prendra désormais le relais. En d’autres termes, une fois que le citoyen aura reçu sa contravention, il lui sera plus difficile de la contester. C’est donc la police qui aura désormais le dernier mot.

Une manifestation contre la
Une manifestation contre la

La justice espagnole demande au Vénézuela l’extradition d’un ancien prisonnier d’ETA, Jose Ignacio de Juana Chaos, recherché pour apologie du terrorisme. Juana, qui a passé 21 ans en prison pour son action dans ETA, avait été libéré de prison en 2008. Une enquête pour apologie du terrorisme a été ouverte le jour même de sa sortie de prison, le 2 août 2008. Ce jour-là, un groupe de jeunes ont manifesté à Bilbao, coupé une rue, arboré des banderoles de soutien aux prisonniers de l’ETA. Dans cette action, les jeunes ont lu une lettre de de Juana où celui-ci appelait (utilisant une expression basque) à « Aurrera Bolie » (« aller de l’avant avec le ballon »). Cela a été interprétée par la justice comme un appel à la poursuite de la lutte armée.

Juana a quitté l’Espagne en novembre 2008 après avoir refusé de témoigner dans cette affaire. Il a été arrêté à Belfast (Irlande du Nord), mais s’est échappé à nouveau lorsque le Royaume-Uni a accepté de le livrer à l’Espagne en mars 2010. Il vivait depuis au Vénézuela, dans la ville côtière de Chichiriviche.

Jose Ignacio de Juana Chaos, lors de son interpellation en Irlande
Jose Ignacio de Juana Chaos, lors de son interpellation en Irlande

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L’Audiencia Nacional a remis en liberté trois membres supposés des Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC) arrêtés en avril dernier au cours de l’opération Piñata, arguant que le juge n’avait pas suffisamment motivé l’envoi en prison pour délits d’appartenance à une organisation terroriste. Javier García Castro, Enrique Balaguer Pérez et Jorge Linares Izquierdo avaient fait appel de cette mesure. Leur remise en liberté se fonde sur le « manque de caractère concret des indices » (vu notamment l’aspect générique des degrés d’implication dont ils sont accusés) et sur le fait qu’il n’y a pas de risque sérieux de fuite vu leurs attaches familiales et salariales en Espagne.

Par ailleurs les juges affirment que les liens ne sont pas établis (prouvés) entre les GAC et la Fédération Anarchiste Informelle (FAI). Les trois anarchistes sont néanmoins placés sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer tous les 15 jours, retrait du passeport et interdiction de sortir du pays. 15 personnes avaient été inculpées dans le cadre de l’opération Piñata, 5 avaient été mis en détention préventive.

Perquisition lors de l’opération
Perquisition lors de l’opération

Les cinq anarchistes arrêtés dans le cadre de l’ »Opération piñata » ont été dispersés dans des prisons éloignées. Voici leurs nouvelles adresses:
PAUL JARA ZEVALLOS : Carretera M-241, Km. 5750. 28595 Estremera (Madrid)
JAVIER GRIJALBO ADÁN : Autovía A-23, Km. 328. 50800 Zuera (Zaragoza)
JAVIER GARCÍA CASTRO: Carretera Local P-12. 34210 Dueñas (Palencia)
JORGE LINARES IZQUIERDO: Autovía Madrid – Cádiz, Km. 391. 14014 Córdoba
ENRIQUE BALAGUER PÉREZ: Carretera M-609, Km. 3,5. 28791 Soto del Real
(Madrid).

banderole solidaire des inculpés de Pinata (Besançon)
banderole solidaire des inculpés de Pinata (Besançon)

16 personnes ont été arrêtées ce matin en Espagne, dont 10 dans le Pays-Basque et 6 dans 5 autres régions espagnoles. Selon un communiqué du Ministère de l’Intérieur, ces personnes ont été arrêtées pour avoir défendu et encouragé des ‘actes de terrorisme’ sur les réseaux sociaux. Les 3 groupes concernés sont l’ETA, les GRAPO et ‘Catalonia’s Terra Lliure’.

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La prisonnière anarchiste Monica Caballero a été transférée depuis la prison de Brieva de Avila vers la prison de Villabona, dans les Asturies, où Francisco Solar est également détenu. Monica pourrait être re-transférée vers Brieva dans les prochaines semaines ou mois.

Mónica Caballero Sepúlveda
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias), Spain

Francisco Solar Domínguez
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias), Spain

Monica Caballero
Monica Caballero

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Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, le gouvernement Rajoy a approuvé vendredi la « ley de seguridad ciudadana » (‘Loi pour la sécurité citoyenne’). Cette loi prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux: 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement: de 100 euros à 1000 euros; organiser une manifestation qui se termine dans la violence: 30.000 euros; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police: de 100 à 1000 euros.

En décembre, de grosses manifestations avaient eu lieu devant le Parlement espagnol, et vendredi, une nouvelle manifestation a attiré 18 000 personnes dans les rues de Madrid… Sauf que personne n’était physiquement présent : il ne s’agissait que d’hologrammes. Les organisateur ont appelé les personnes qui souhaitaient manifester à poster des vidéos de leur protestation sur leur site pour qu’ils puissent être convertis en hologrammes.

Voilà un an qu’Isabel Aparicio Sanchez est morte à la prison spéciale de Zuera à l’age de 60 ans. Elle était détenue depuis 2007 comme membres du PCE(r), raison pour laquelle elle avait déjà purgé quatre ans dans les années ’80. Cette communiste madrilène, membre du PCE(r) depuis sa fondation en 1975, avait eu de nombreux problèmes de santé en prison sans faire l’objet d’un suivi médical sérieux. L’anniversaire de sa mort a été l’occasion de nombreux collages et tagages d’hommages dans plusieurs villes d’Espagne, notamment de la part du Secours Rouge

Notre article sur la mort d’Isabel

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