Un parking endommagé, huit fourgons cellulaires entièrement détruits par un incendie ou, pour certains, partiellement brûlés et de toute façon inutilisables : c’est le bilan de l’incendie survenu au cours de la nuit de ce samedi à dimanche, dans l’enceinte de la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo) à Osny. Les faits se sont produits aux alentours de 1 h 30 du matin, ce dimanche, à proximité des logements de fonction situés un peu à l’écart des bâtiments de la détention, à l’entrée du site. Le feu a ravagé le parc de véhicules du Prej, le Pôle de rattachement des escortes judiciaires. Des fourgons aménagés pour assurer les transferts des détenus entre les lieux d’incarcération et les tribunaux. L’incendie qui s’est propagé de véhicules en véhicule, faisant exploser les vitres et les pneus. Les pompiers dépêchés sur place ont pu circonscrire l’incendie. Quatre personnes arrêtées à proximité et placées en garde à vue, les dégâts se chiffrent d’ores et déjà à plus d’un million d’euros, et ce n’est qu’une estimation.

le parking de la maison d’arrêt du Val-d’Oise à Osny

le parking de la maison d’arrêt du Val-d’Oise à Osny

Cette nuit, après que les derniers membres du PS eurent fini de célébrer leur « victoire » électorale dans leur local toulousain, des individus ont redécoré l’établissement en projetant une quantité impressionnante de ce qui est décrit dans la presse comme une substance « noire, épaisse et visqueuse » sur la façade. Sur la grille était inscrit à la peinture rouge « Nique l’état d’urgence – Révolte et vengeance ». C’est la quatrième fois en six mois que les grilles du PS sont visées à Toulouse: en juin dernier, même substance et inscription « Solidarité avec les migrants », en août les jeunes agriculteurs avaient taggé et soudé la grille, et fin août à nouveau un tag solidaire « Non aux expulsions, solidarité avec les sans-papiers ». La semaine dernière, le local du parti « Les Verts » avait également été recouvert d’un graffiti hostile à la COP21.

Le PS a réagi comme à son habitude: en comparant tout ce qui le contredit au FN et en portant plainte.

Moins de champagne et plus de goudron ce lundi matin.

Moins de champagne et plus de goudron ce lundi matin.

La police a dispersé ce samedi soir à Paris une manifestation non autorisée contre la COP21, le capitalisme et l’Etat (d’urgence). L’appel à manifester à 17h00 à Belleville avait été relayé sur internet et les réseaux sociaux, notamment sur le site antiCOP21.org, après la fin des rassemblements festifs autorisés samedi dans la capitale en marge de la fin de la conférence sur le climat. Les manifestants, à visage découvert, se sont ensuite dirigés vers le canal Saint-Martin, traversant notamment l’hôpital Saint-Louis. Un distributeur de billets a notamment subi des dégradations. Un très grand nombre de membres des forces de l’ordre, en tenue anti-émeute, ont alors enfermé une centaine de personnes dans un kessel sur un quai du canal. La police a fait partir les militants par petits groupes. La dispersion s’est terminée peu avant 19H00. Il n’y aurait eu aucune arrestation.

D’autre part et selon le ministère de l’intérieur français, 64 arrêtés d’interdiction de séjour sur le territoire ont été pris dans le cadre de la COP21. Ils concernent un éventail de nationalités européennes : Allemands, Espagnols, Portugais, Italiens et Suisses, donc. Il s’agit, selon le ministère, de personnes dont la présence aurait été signalée, par exemple, lors des heurts violents d’un défilé en marge du sommet de l’OTAN à Strasbourg, en 2009, lors des actions contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, mais également de membres présumés des No Border qui auraient été présents lors de certaines manifestations violentes.

Le déploiement policier ce samedi

Le déploiement policier ce samedi

Une manifestation est partie vendredi vers 18h place du Bouffay, à Nantes, pour protester contre les perquisitions administratives et les assignations à résidence liées à l’état d’urgence. Un cortège de 150 personnes s’est formé et commence à défiler dans la rue. Des banderoles sont déployées, des fumigènes allumés. Mais au bout de quelques mètres, rue de la Marne, les manifestants croisent des policiers municipaux qui viennent d’interpeller et de menotter une personne étrangère à la manifestation. La tension est aussitôt montée d’un cran. Les policiers ont sorti les gazeuses et les matraques. Un groupe de la BAC embusqué à proximité charge brutalement les manifestants. Des gens se sont enfuit, d’autres ont affronté la police. Deux personnes ont été hospitalisés et des dizaines d’autres gazées. La police, de son côté, a aussi essuyé des coups et des jets de bouteilles. Deux hommes ont finalement été interpellés. L’un, âgé de 20 ans, pour avoir donné des coups de pied sur la voiture de la police municipale notamment. Un autre, âgé de 33 ans, pour avoir jeté des bouteilles.

EDIT 9/12 : Un jeune homme qui participait vendredi soir à la manifestation contre l’état d’urgence et la COP21 a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes. L’homme de 20 ans, jugé en comparution immédiate lundi, avait donné un coup de pied dans la portière d’une voiture de police municipale et s’est ensuite opposé à son interpellation. Il avait déjà été condamné il y a un an pour rébellion en marge d’une manifestation.

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe, a été condamné hier soir à Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour la mort d’un policier français en mars 2010 et pour direction d’une organisation terroriste. Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe avait déjà été condamné en avril 2013 à Paris à la réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour le mort de deux gardes civils espagnols en 2007 à Capbreton (Landes). Le 16 mars 2010, un commando armé d’ETA s’emparait de cinq véhicules dans un dépôt-vente de Seine-et-Marne. Peu après, un contrôle de routine de membres du commando dégénérait en deux fusillades successives entre forces de l’ordre et etarras. Le chef de patrouille était tué par balles lors de la deuxième, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

Un mois plus tard, ETA assumait dans un communiqué sa participation aux faits, tout en rejetant la responsabilité sur les policiers, accusés d’avoir tiré les premiers. Cinq autres membres présumés du commando d’ETA impliqué dans la fusillade ont été condamnés à des peines allant de 14 ans à 25 ans de réclusion. Ils ont été condamnés pour divers crimes, parmi lesquels tentative de meurtre, séquestration et diverses infractions en lien avec une entreprise terroriste.

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe

Le ministère français de l’intérieur a collecté dans une note interne, datée du 1er décembre, la liste des mesures sécuritaires souhaitées par la police et de la gendarmerie dans le cadre de l’état d’urgence : on y trouve l’internement des fichés S, les fouilles des véhicules et bagages sans consentement, les contrôle d’identité sans justification, l’interdiction de TOR etc. Cette note, établie par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), évoque aussi effet la possibilité d’« interdire les connexions wifi libres et partagées » durant l’état d’urgence et carrément de supprimer « les connexions wifi publiques », sous peine de sanctions pénales !

 Interdiction du wifi public ?

Interdiction du wifi public ?

Vers minuit et jusqu’à 05h00 environ cette nuit, plusieurs groupes de migrants ont tenté à plusieurs reprises de bloquer la circulation sur la rocade portuaire afin de s’introduire dans les poids lourds se dirigeant vers le port de Calais. Les forces de l’ordre sont intervenues, ce qui a provoqué des affrontements avec jets de pierres et tirs de gaz lacrymogènes. La rocade portuaire a été fermée toute la nuit. Elle a rouvert vers 08h00. Au cours de la nuit, 10 policiers auraient été légèrement blessés et deux voitures de police dégradées, ainsi qu’une dizaine de poids lourds.

Incidents à Calais (images des incidents de la semaine passée)

Incidents à Calais (images des incidents de la semaine passée)

Fin 2014, à quelques jours des fêtes de fin d’année, des employés de l’usine Solvay à La Rochelle avaient vu leur contrat de travail suspendu par la direction. Après un premier passage devant le conseil des prud’hommes, qui leur a donné raison sur la forme, à savoir que l’arrêt de l’atelier décidé par l’employeur était irrégulier, les 53 salariés avaient à nouveau rendez-vous ce mercredi matin devant les juges du travail. Ils demandaient cette fois que leur employeur soit jugé pour une violation du droit de grève. Le conseil rendra sa décision le 10 février.

Hier mercredi, devant le conseil des prud'hommes, à La Rochelle.

Hier mercredi, devant le conseil des prud’hommes, à La Rochelle.

Le gouvernement français prépare une modification de la Constitution pour permettre l’instauration de l’état d’urgence pendant une durée maximale de six mois. Un avant-projet de loi en ce sens a été transmis cette semaine au Conseil d’Etat. Cette réforme constitutionnelle vise notamment à instaurer un « régime civil de crise » afin d’agir « contre le terrorisme de guerre ». L’état d’urgence permet aux autorités d’interdire la circulation des personnes ou des véhicules, d’instituer des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé et d’interdire le séjour dans une zone géographique « à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ». En vertu de ce régime, plus de 2.000 perquisitions ont été opérées depuis le 13 novembre sans l’aval d’un juge, et plus de 300 assignations à résidence prononcées.

L’exécutif veut aussi inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de la nationalité française les binationaux condamnés pour acte de terrorisme. Une loi, très peu utilisée, permet déjà de déchoir de la nationalité un binational né Français, quand celui-ci « se comporte en fait comme le national d’un pays étranger ».

État d'urgence en France

État d’urgence en France