Deux enseignantes et membres du collectif « Pas d’enfant à la rue » ont été convoquées à la maison de justice de Tours, respectivement les 22 juillet et 28 août, pour un « avertissement pénal probatoire » suite à une mise à l’abri dans un collège d’une cinquantaine de personnes, dont 32 enfants, qui risquaient de dormir à la rue à la fin de la trêve hivernale. Ces poursuites font suite au dépôt de plainte par le principal du collège Michelet de Tours pour « intrusion commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ».

Les enseignantes refusent toutes deux d’honorer leur convocation à la maison de justice, rejetant par là une procédure qui implique de reconnaître leur culpabilité pour une démonstration de solidarité. Loin d’une action destinée à « troubler le bon ordre de l’établissement », il s’agissait, le soir du 1er avril, de trouver une solution d’urgence pour des familles qui venaient d’être exclues de l’hébergement mis à leur disposition pendant la trêve hivernale.

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Jeudi 7 août, le Conseil constitutionnel a considéré que l’allongement à 210 jours maximum de la détention en Centre de Rétention Administrative pour des profils d’étrangers « dangereux » était « disproportionné » (voir notre article). Cependant, il a validé le placement en CRA de certains profils de demandeurs d’asile ou encore la prise d’empreintes digitales et de photographies d’un étranger sans son consentement. Ces dispositifs étaient tous inscrits dans une loi adoptée début juillet 2025 et défendue par le Ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le 30 juillet dernier, le Crédit coopératif a fermé le compte bancaire de l’Union Juive Française pour la Paix. Cette décision fait suite à un sursis de neuf mois par la banque et est justifiée par des accusations fallacieuses de « soutien au terrorisme » de la part de l’association, bien que l’institution n’ait jamais réussi à le prouver. En réalité, c’est le soutien de l’UJFP à la société civile de Gaza qui est en cause, à travers la collecte de dizaines de milliers d’euros en soutien à l’éducation, à l’achat de tentes ou encore à la construction d’infrastructures sanitaires pour aider à survivre au génocide en cours.

Ali est né dans le camp de réfugié·es de Balata, à la bordure de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. À plusieurs reprises, il est détenu dans les prisons israéliennes sous le régime de la détention administrative. En 2016, il est arrêté en Italie, dans la ville de Bari, à partir d’accusations d’Israël. Mais le juge ordonne sa libération après plusieurs jours d’incarcération, car ces accusations n’étaient pas liées à des activités sur le sol italien. Installé en France avec sa famille, il est arrêté le 28 mars 2024 puis placé en détention provisoire en raison d’un dossier transmis par les autorités israéliennes aux autorités françaises. Aujourd’hui, ses soutiens appellent à exiger sa libération et que les charges portées contre lui soient abandonnées.

Un rapport circonstancié de 35 pages de l’Observatoire des pratiques policières (OPP) de Toulouse documente la présence de policiers « infiltrés » et « déguisés en zadistes » lors de la Turboteuf du 5 juillet dernier où plus de 1500 gendarmes étaient mobilisés (voir notre article). L’OPP soupçonne ces agents infiltrés d’avoir « vraisemblablement » fourni les photos utilisées par le ministre de l’Intérieur et le préfet du Tarn avant même la manifestation pour sonner l’alerte sur la présence de « groupes de barbares » venus pour « casser du flic ».

Le ministère de la Justice vient de publier le nombre de détenus en France au 1er juillet : 84.951, un chiffre supérieur à celui enregistré au 1er juin et qui constituait déjà un niveau inégalé. Parmi les personnes incarcérées, 22.822 sont dans l’attente de leur jugement définitif. Il faut également ajouter 18.548 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.

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La journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim depuis le 3 juillet dernier contre le risque d’une expulsion après avoir reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (voir notre article). Depuis, elle reçoit un large soutien avec la venue de plusieurs délégations à sa tente de la résistance organisée 24H/24 à Porte de Saint-Denis (boulevard Saint-Denis, 75010 Paris), dont des membres du Secours Rouge International. Elle a également participé à des meetings et manifestations afin de lier sa lutte pour la régularisation au combat contre l’impérialisme français. Parallèlement, la police est venue intimider Zehra Kurtay le 29 juillet et deux militants fascistes sont venus provoquer la militante et ses soutiens le 30 juillet en les insultant et menaçant. Pour autant, la révolutionnaire s’est engagée à poursuivre son combat jusqu’à ce qu’elle obtienne justice.

Le 25 mars dernier, un étudiant syndiqué à la FSE avait été arrêté à son domicile puis avait passé 7h en garde à vue (voir notre article). La raison de cette attaque policière, un tweet jugé menaçant à l’encontre des membres du syndicat étudiant d’extrême droite UNI, épinglé ces derniers temps pour les nombreux saluts nazis effectués par ses cadres. L’étudiant étant désormais poursuivi par la justice, la FSE a lancé une cagnotte de soutien (lien vers la cagnotte) pour aider le camarade mis en cause à régler ses frais de justice face à la répression.

Ce n’est pas la première fois que la répression judiciaire frappe des militant·es antifascistes. Ainsi, cette affaire nous rappelle celle d’Albi où deux militants antifascistes avaient été condamnés à de la prison avec sursis pour s’être défendu face aux fascistes de la Cocarde étudiante et de Patria albiges il y a quelques mois (voir notre article).

Dans une note publiée le 24 juillet, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) a dit avoir constaté un nombre élevé mais stable d’actes d’ingérences visant la Base industrielle et technologique de défense française (BITD). La première des menaces n’est pas informatique mais humaine. Le nombre d’atteintes dites « humaines » (chantage, faux entretiens de recrutement, vols d’ordinateurs, tentatives de débauchage, etc.) n’a cessé de croître ces dernières années. Cette tendance se confirme en 2024 (36 % des atteintes) bien qu’en proportion plus faible par rapport à l’année 2023 (45 %), avance la DRSD, pour qui ces menaces sont principalement le fait de la Chine… ainsi que, sur les marchés européens, des « principaux compétiteurs » de la BITD française.

Les atteintes physiques (sabotages, intrusions, dégradations) ont représenté 18 % des ingérences en 2024. Selon la DRSD, les « actions contestataires de la mouvance d’ultragauche ont continué de s’intensifier ». Viennent ensuite la « prédation capitalistique » sur les savoir-faire technologiques, l’usage du droit à des fins stratégiques et les menaces réputationnelles (la note évoque les « atteintes réputationnelles » pouvant être dommageable économiquement à propos de manifestation dénonçant la livraison d’armes à Israël). Quant aux attaques informatiques (15 % du total des atteintes constatées), leur nombre a augmenté de 50 % par rapport à 2023. Dans la plupart des cas, ces attaques cybernétiques ont visé les sites institutionnels des entreprises impliqués dans la fourniture d’équipements militaires à l’Ukraine.   Lire la note sur le site de la DRSD

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Week-end du 14 juillet à Mont‑Lozère‑et‑Goulet, 12000 personnes se rassemblent pour faire la fête, une jeune femme de 25 ans meurt. Son camion s’est retourné sur une piste forestière étroite, parce que les gendarmes sous les ordres de la préfecture bloquaient tous les accès principaux. Des centaines de teufeurs n’ont eu d’autre choix que de s’aventurer sur des chemins non carrossables.

Sur le terrain, les témoignages sont accablants, des teufeurs sont hospitalisés, tirs de LBD à la volée, pare-brises éclatés, fourgons embarqués de force par des  dépanneuse, des personnes abandonnées dans les bois, sans véhicule ni solution de retour, des centaines de personnes contraintes de marcher 3 à 4 heures, sans eau ni vivres, pour accéder au site, leurs véhicules bloqués par les forces de l’ordre en bas des chemins. Les pompiers ont été déployés, présents pour intervenir alors que malgré les risques d’incendie, les gendarmes lancent des grenades de gaz lacrymogènes, risquant de mettre le feu au massif forestier et à la plaine.

Lors de ce week-end, on dénombre 652 verbalisations, 3 gardes à vue, 156 interventions de secours aux personnes, dont 53 blessés légers, 41 urgences relatives, une urgence absolue et 15 évacuations.