Un homme interpellé en possession de cannabis a refusé, pendant sa garde à vue, de donner les mots de passe de ses deux téléphones portables. Il est renvoyé en correctionnelle pour cette affaire, mais aussi pour avoir refusé de remettre la « convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie » susceptible d’avoir été utilisée pour commettre l’infraction, un délit passible de trois ans d’emprisonnement. Le tribunal correctionnel de Lille, puis la cour d’appel de Douai l’avaient relaxé de cette dernière infraction, considérant que le code n’était pas une « convention de déchiffrement », car il ne servait pas à décrypter des données mais uniquement à débloquer un écran d’accueil. Saisie une première fois, la chambre criminelle de la Cour de cassation censure en 2020 la décision de la cour d’appel, estimant qu’elle a eu un raisonnement « général et erroné ». L’affaire est renvoyée à la cour d’appel de Douai qui refuse, en 2021, de suivre cette jurisprudence et confirme la décision de relaxe.

Après un pourvoi du parquet général, c’est en assemblée plénière que la Cour de cassation a réexaminé cette question le 14 octobre. La haute juridiction a a statué, lundi 7 novembre que, dès lors qu’un téléphone portable était équipé d’un « moyen de cryptologie », le code de déverrouillage de son écran d’accueil pouvait constituer une « clé de déchiffrement » si « l’activation de ce code a[vait] pour effet de mettre au clair les données cryptées que l’appareil contient ou auxquelles il donne accès ». Son détenteur est donc tenu de donner aux enquêteurs le code de déverrouillage. En cas de refus, le suspect commet l’infraction de « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement ».

 

Ce samedi, le bourg de Callac était cerné par plus de 200 membres des forces de l’ordre: Vérification des identités, fouille des coffres en prévision des deux manifestations opposées. L’une de 600 personnes, sous la bannière « Bretagne ouverte et solidaire » en faveur de l’accueil des réfugiés, l’autre de 350 personnes à l’appel du parti d’Éric Zemmour avec plusieurs manifestants ouvertement néo-nazis arborant le drapeau de l’European Brotherhood. Un cortège d’environ 200 antifascistes, certains cagoulés et masqués, a tenté de venir au contact des fascistes. Ils ont été repoussés à plusieurs reprises par les gendarmes mobiles, qui ont usé de grenades lacrymogènes dont le gaz irritant a nappé tout le bourg pendant de longues minutes. Plus tard, alors que les manifestants se dispersaient, un groupe de fasciste a à son tour cherché l’affrontement. Ils ont été contrés, à plusieurs reprises, dans leurs tentatives d’avancées par les gendarmes.

Un des manifestants de Sainte-Soline (voir notre article) a pris un tir de LBD en pleine tête, à 10 mètres. Les gendarmes arrivés sur place ont voulu contrôler son identité et l’auditionner alors qu’il n’était pas en état de parler. Dans le poste de secours temporaire, les gendarmes continuaient leurs auditions auprès des blessé.e.s. Les soignant.e.s sur place ont estimé qu’il pouvait repartir au bout d’une heure alors qu’il avait un trauma crânien nécessitant un scanner, comme la suite des événements l’a montré. Le blessé a été arrêté une première fois à sa sortie de ce poste médical temporaire. Les gendarmes l’ont suivi dans le premier hôpital où il a été envoyé. Il a passé son scanner menotté alors qu’il tenait à peine debout les examens ont démontré qu’il avait une fracture de l’orbite, ainsi qu’une hémorragie interne. Ces deux blessures graves ont nécessité deux jours en réanimation en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il a ensuite été transféré en soins continus, toujours en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il y a passé quatre jours sans voir un médecin mais par contre, à l’issue de son dernier scanner de contrôle, les soignant.e.s ont trouvé le temps d’appeler les forces de l’ordre. Il a donc été arrêté juste après son scanner, dans sa chambre d’hôpital, à une heure où les visites sont interdites et alors que son état nécessite beaucoup de repos. Un rassemblement s’est tenu devant la gendarmerie de Poitiers où il était supposé détenu. Déféré le lendemain matin, il écope d’un contrôle judiciaire. Aucun fait spécifique ne lui est reproché en-dehors de sa participation à la manifestation. Ses blessures lui valent 30 jours d’ITT…

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Le Bloc Lorrain est une association anti-capitaliste, écologiste et solidaire en Lorraine. Leurs principales actions sont depuis deux ans 172 maraudes, et 20640 repas aux plus précaires, notamment SDF et étudiant.e.s. Le Bloc Lorrain a aussi organisé une équipe street medics et une legal team. Le président de l’association à été convoqué à la gendarmerie où il s’est vu remettre une lettre signée du Ministère de l’Intérieur exposant que le gouvernement veut dissoudre l’association pour son « discours idéologique refusant toute forme d’autorité », le Bloc est aussi accusé de légitimer la violence dans les manifestations et « professionnaliser » leurs membres et soutiens à la manière d’une « milice » en vue d’affrontements avec la police. Manifestation de soutien à Nancy le 5 novembre 2022. Place Maginot à 13h.

Le FB du Bloc lorrain

 

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

De violents incidents ont samedi opposés forces de l’ordre et manifestants lors d’un rassemblement interdit contre une « mégabassine » (une réserve d’eau géante dédiée à l’irrigation agricole). La manifestation s’était rassemblées à la Rochénard (Deux-Sèvres) à l’appel du collectif « Bassines Non merci », qui rassemble des associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes opposés à l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie. Deux hélicoptères ont survolé le rassemblement à basse altitude tout au long de la journée, et de nombreux fourgons et escadrons de gendarmerie avaient été disposés dans les champs alentour. Malgré ce dispositif de 1700 gendarmes et policiers, trois cortèges distincts totalisant près de 7000 manifestants se sont élancés et sont parvenus à percer le dispositif jusqu’à rejoindre le chantier vidé préalablement de toutes ses machines. Les manifestants ont essuyés des tirs de grenades lacrymogènes, des grenades de désencerclement et des coups de matraques, tandis que les forces de sécurité subissaient des jets de projectiles divers, dont des feux d’artifices. Hier dimanche, un des tuyaux d’alimentation de la bassine a été déterrée puis démontée par les opposants.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Un rassemblement avait été organisé hier samedi à Rennes par les fascistes de « Reconquête » qui voulaient récupérer politiquement l’affaire du meurtre de la petite Lola. Une contre-manifestation a également eu lieu dans dans l’après-midi, sans incident. Par contre, des affrontements ont eu lieu vers 21 h environ place Sainte-Anne entre plusieurs dizaines de fascistes et d’antifas. Au cours de la bagarre entre les deux groupes, deux fascistes ont été blessés, selon les autorités, et prises en charge par les pompiers. Sur place, les forces de l’ordre ont également été prises à partie et ont essuyé des jets de projectiles.

Des affrontements ont éclaté hier mardi 18 en fin de journée dans le cortège de la manifestation organisée par plusieurs syndicats pour réclamer une hausse des salaires et le respect du droit de grève. Près de 300.000 personnes ont manifesté (selon la CGT, 100.000 selon le ministère de l’Intérieur) à l’appel de la CGT, organisatrice avec FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. A Paris, le cortège – de plus de 70.000 manifestants selon la CGT, 13.000 selon la police – s’est élancé derrière une banderole appelant à des augmentations de salaires et au « respect du droit de grève ». Des incidents sont survenus en fin de journée, avec quelques vitrines brisées (ainsi un concessionnaire BMW) et des affrontements, notamment à coup de projectiles, entre des manifestants et les forces de l’ordre. Il y a eu onze interpellations à Paris, quatre en province. La CGT a elle déploré six blessés à la suite d’une charge policière. Au niveau national, pas moins de 150 manifestations ont été recensées à travers toutes les grandes villes de France.

 

Après que la cour d’appel de Paris lui a accordé la liberté conditionnelle le 22 septembre dernier, le Bayonnais Ion Parot a quitté la prison de Muret le jeudi 13 octobre au matin. La cour d’appel de Paris a notifié le 22 septembre dernier sa décision d’accorder la libération conditionnelle à Ion Parot – dont il s’agissait de la sixième demande – et à Jakes Esnal – dont c’était la seconde. Ils n’accéderont à la liberté conditionnelle qu’après une période probatoire d’un an au cours de laquelle ils seront soumis au port du bracelet électronique. Aujourd’hui âgés de 71 ans, ils ont ont passé environ 32 ans et demi derrière les barreaux. Arrêtés en avril 1990, ils avaient été condamnés comme militants d’ETA en 1997 à la réclusion à perpétuité avec Frederik « Xistor » Haranburu. Unai Parot, le frère de Ion, avait été interpellé dans l’État espagnol. Il purge actuellement sa peine à la prison de Zaballa, en Araba. Frederik Haranburu, Ion Parot et Jakes Esnal étaient libérables de 2007.

 

Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, fixe, pour les années 2023 à 2027, les grands axes d’évolution des forces de sécurité, ainsi que leurs budgets. Au total, une augmentation de 15 milliards d’euros du budget du ministère est programmée. Près de la moitié du budget est consacrée à la « révolution numérique » du ministère et à la modernisation des moyens de lutte contre la cybercriminalité. Parmi les projets annoncés, figurent de nouveaux outils numériques pour les forces de l’ordre (caméras-piétons et embarquées, postes mobiles…) ou encore une agence du numérique des forces de sécurité. Une ordonnance est prévue pour le déploiement du projet « réseau radio du futur ». En matière de cybersécurité, les crédits permettront de créer une école de formation cyber au sein du ministère. De plus, 1 500 cyber-patrouilleurs seront déployés. Le projet de loi renforce la filière investigation en simplifiant la procédure pénale : tous les nouveaux policiers et gendarmes seront formés aux fonctions d’officier de police judiciaire (OPJ), des assistants d’enquête sont créés.

Avec une hausse de près de 22% de son budget en 5 ans, le ministère de l’intérieur a aussi pour objectisf (entre autres) de :
– doubler la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030, via notamment la suppression de missions périphériques (comme le transfert de détenus) ou la simplification des procédures ;
– mettre en place 200 nouvelles brigades de gendarmerie (fixes et mobiles) en zone rurale ou périurbaine ;
– tripler les crédits du fonds interministériel dédiés à la vidéo-protection pour aider les communes à installer des caméras ;
– doter de nouveaux matériels (véhicules, armements…) les forces de l’ordre et renforcer leur formation (doublement du temps de formation, nouvelle Académie de police…) ;
– constituer 11 nouvelles unités de forces mobiles (UFM) spécialisées.
Sur le projet de loi lui-même, plusieurs amendements ont été adoptés afin de durcir les peines sanctionnant les refus d’obtempérer, les rodéos urbains et les violences contres les élus. Un vote solennel sur l’ensemble du texte doit avoir lieu le 18 octobre 2022.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Ce mardi, près de 150 élèves du lycée Joliot-Curie de Nanterre avaient organisé un blocus, après avoir manifesté pacifiquement une première fois lundi. Ils protestaient contre la mutation d’un enseignant syndicaliste. La police est intervenue sur les lieux et ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogène. Vers 11 heures, soit quatre heures après les premières fouilles, les policiers présents ont à nouveau chargé les élèves d’une violence inouïe. Ils ont essuyé des jets de projectiles et des tirs de feux d’artifices. 14 personnes (dont dix lycéens de l’établissement) ont été interpellés et placés en garde à vue. A la suite de quoi des parents se sont rassemblés mardi soir devant le commissariat de Nanterre pour exiger leur libération (photo). Le maire de la ville a lui reçu certains parents. Cinq interpellés étaient toujours en garde à vue ce mardi pour « attroupement armé par des individus masqués, outrages et violences volontaires aggravées par armes, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique ».