Un ancien volontaire français des YPG incarcéré depuis plus d’un an (voir notre article) en attendant son procès, a entamé une grève de la faim ce dimanche 27 février à partir de 18 heures. Dans un communiqué rendu public sur la page Facebook du CCFR (Collectif de combattants francophone du Rojava), il dénonce le caractère politique de sa détention et sa mise en isolement :

Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste.
Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava.
Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit.
Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser.
Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres.
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Jeudi 24 février Gérald Darmanin ministre de l’intérieur français a annoncé dans un tweet vouloir dissoudre le Collectif Palestine Vaincra et le Comité Action Palestine à la demande d’Emmanuel Macron. Cette annonce survient après plusieurs mois d’une campagne de diffamation et d’acharnement de l’extrême droite israélienne. Pour rappel le gouvernement français a déjà dissout, ou menacé de le faire, plusieurs organisations musulmanes, antiracistes ou média de la gauche radicale. Sur Toulouse depuis ces dernières semaines le Collectif Palestine Vaincra fait face à une pression de plus en plus accrue de la part de la mairie de Toulouse sur leurs activités militantes.  Le Collectif appelle à la solidarité, voir ici

Le 9 novembre 2017 était lancé le système Scribe, qui aurait dû être livré à tous les services de police fin 2019, début 2020. Scribe avait vocation à révolutionner le traitement informatique des procédures judiciaires au sein de la police et remplacer le logiciel de rédaction des plaintes obsolète. Le marché a été remporté par Capgemini. Mais les retards se sont accumulés à tel point qu’un audit a été effectué à Capgemini qui a réalisé qu’il y avait une faille si énorme au cœur même de l’architecture du projet et que celui-ci ne sera jamais opérationnel. L’addition de ce fiasco se chiffre à 11,7 millions d’euros, et le contrat avait été si bien bétonné qu’il n’y a eu aucun recours juridique possible contre Capgemini.

En décembre 2021, le ministère de l’intérieur avait fait un nouvel appel d’offres avec une autre société prestataire pour un nouveau logiciel, à l’horizon 2024. C’est un objectif de moins en moins crédible au regard des retards accumulés. Depuis plusieurs semaines, il est demandé aux policiers de ne pas transmettre de procédures dématérialisées vers la justice « jusqu’à nouvel ordre ». En d’autres termes, les services de police doivent imprimer leurs dossiers. Du moins lorsqu’ils ont accès à leurs postes informatiques, car les bugs du logiciel de rédaction des procédures pénales (LRPPN) perdurent depuis trois, voire quatre semaines. Le chef du projet a quitté ses fonctions, c’est le troisième en six ans.

Autre fiasco, celui de la plateforme nationale des écoutes téléphoniques (PNIJ). Un système opérationnel depuis 2017 qui était censé réduire de moitié les frais d’écoutes et, en même temps, simplifier le travail des policiers. Sauf que la création du logiciel par Thales va coûter neuf fois plus cher que prévu. Soit près de 380 millions d’euros au lieu de 42. Des dépenses supplémentaires dues à six ans de retard dans la mise en service de la PNIJ…

En juin 2016, Max a participé à un blocage à Toulouse contre la loi Travail. Ce jour-là, il est interpellé pour un pétard qu’il n’a pas lancé. La presse s’en mêle, la machine répressive s’emballe et dix policiers se plaignent d’acouphènes. S’en suivent procès au pénal et procès au civil. Au pénal, malgré les témoignages directs de personnes présentes au rassemblement qui confirmaient qu’il n’était pas l’auteur des faits, Max écope de trois mois de prison avec sursis pour « violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné des ITT n’excédant pas huit jours, en l’espèce deux jours ».

Les plaignants se portent partie civile et une longue procédure est lancée. Deux d’entre eux réclament des sommes astronomiques pour les acouphènes qu’ils déclarent subir ainsi que pour les éventuelles aggravations futures de leur état de santé. Pour ces faits, le 8 décembre 2020, le tribunal a condamné Max à verser 82 000 euros de dommages et intérêts à ces policiers et à l’État, c’est-à-dire l’intégralité de la somme demandée par les plaignants. Max décide de faire appel pour contester cette décision. L’audience se tiendra le 14 février. Les six années de procédure et de frais d’avocat ont coûté très cher : la note s’élève à 10 000€. Pour un salaire de technicien lumière, c’est beaucoup. Les ami·es proches de Max ont décidé de lancer cette cagnotte en ligne pour l’aider à payer les dits-frais d’avocat. Pour plus d’infos sur l’affaire.

2 juin 2016, Toulouse, manifestation contre la Loi Travail

PS: Rappelons aux militants qu’à plusieurs reprises, Leetchi a annulé/remboursé des cagnottes politiques sous pression des autorités. Si de nombreuses cagnottes se sont bien passées, il reste souhaitable de passer par une autre plate-forme.

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Ladite « longue marche » pour exiger la libération du leader kurde Abdullah Öcalan, commencée à Sierentz le 6 février, est arrivé à sa destination aujourd’hui, dans la ville de Strasbourg, où un rassemblement central est organisé. Au cours de la marche, les marcheuses et marcheurs ont subi des attaques fascistes et des interventions de la police qui a menacé à plusieurs d’interrompre la manifestation. Plusieurs autres marches ont également eu lieu (à Marseille, Kiel, Hanovre, …) dont une allant de Francfort à Strasbourg.

Un premier rassemblement avait eu lieu jeudi 27 janvier devant le Tribunal administratif de Paris au moment où était examinée la requête déposée par l’avocat de Georges Abdallah pour que soit signée par le ministre de l’Intérieur la demande d’expulsion conditionnant la libération de Georges. La réponse de cette requête sera donnée demain jeudi 10 février. La Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah appelle à se rassembler massivement devant le tribunal administratif, 7 rue de Jouy, Paris 4e, à 14h00. L’événement facebook

Depuis le mois de mai 2019, une cinquantaine de militants sont poursuivis pour avoir dérobé des affiches présidentielles dans des mairies, partout en France, pour alerter sur l’inaction climatique d’Emmanuel Macron. La saga judiciaire des décrocheurs de portrait continue. Jeudi 3 février, cinq militants ont été condamnés par la Cour d’appel d’Agen pour avoir décroché et embarqué de plusieurs mairies du Gers, en 2019, le portrait d’Emmanuel Macron. Cette décision infirme celle du tribunal correctionnel d’Auch, qui avait relaxé les militants à l’automne 2020, au motif de la défense de la liberté d’expression (voir notre article). Le parquet avait fait appel dans la foulée pour contester la décision — comme il le fait systématiquement depuis 2019 quand des décrocheurs sont relaxés.

Les militants ont donc été condamnés dans un deuxième procès, mais dispensés de peine. « On nous explique qu’il n’y a pas de disproportion entre l’atteinte portée à la liberté d’expression et la répression et, pour autant, que les faits ne sont pas suffisamment graves pour qu’on leur donne une peine. Donc on a un peu de mal à comprendre », a déclaré un des avocats. début janvier, pour la première fois, un décrocheur de portrait a été relaxé en appel, par la cour d’appel d’Amiens.

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Une manifestation a réuni hier samedi plus de 1000 antifascistes opposés à la venue de Zemmour à Lille. La manifestation a donné lieu à plusieurs heurts entre antifas et forces de l’ordre, d’abord lorsqu’une vingtaine de manifestants ont tenté d’empêcher l’arrestation de l’un d’entre eux par la police. La police a usé pour la première fois de lacrymogènes. Elle en a usé une seconde fois peu après le début du cortège, quand des manifestants ont brandi des fumigènes. Les manifestants venaient de se mettre en route pour leur parcours dans le centre-ville, derrière une banderole proclamant « Faire Bloc – Les mettre à genoux ». Entre 250 et 300 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés. En début d’après-midi, la police avait procédé à trois interpellations parmi les manifestants.

 

La marche aux flambeaux de vendredi 21, dans le centre-ville de Nantes, contre le fascisme, le capitalisme, l’autoritarisme, a mobilisé plusieurs centaines d’antifas, qui ont entamé leur marche à 19 heures avec feux d’artifices, torches et fumigènes. Quelques vitrines (Zara, Monoprix, publicités) ont été brisées, d’autres taguées. La statue du colonel Georges de Villebois-Mareuil, né à Nantes et membre fondateur en 1899 du mouvement royaliste d’extrême droite Action française, a elle aussi pris cher… La manifestation s’est achevée dans une affrontement avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de lacrymogènes. Deux personnes ont été interpellées, dont l’une a été placée en garde à vue. La personne placée en garde à vue devait être jugé en comparution immédiate, du chef de « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». C’est suite à cette manifestation que la censure de Nantes Révoltée a été demandée (voir notre article)