Depuis le samedi 7 août au matin, Boris est plongé dans un coma artificiel au service des grands brûlés du Grand Est à Metz, suite à un incendie dans sa cellule. Son pronostic vital est engagé, ses voies respiratoires étant hautement intoxiquées par la fumée et la suie. Dès que son état de santé le permettra, une première opération de greffe de peau sera effectuée. Incarcéré suite à son arrestation le 22 septembre 2020, pour avoir incendié deux antennes-relais du Mont Poupet, dans le Jura, le 10 avril 2020, Boris a été condamné le 19 mai 2021 à une peine de 4 ans de prison, dont deux avec sursis, et une amende d’une centaine de milliers d’euros. Le tribunal a tenu un procès à huis clos malgré l’absence et la demande de report de son avocate. Seuls furent autorisés à l’audience deux membres de sa famille. Sous prétexte de mesures sanitaires, les ami.es et compagnon.es ont été bloqué.es à l’entrée du tribunal, tandis qu’un journaliste de l’Est Républicain y était convié…

Lire une lettre de Boris à propos de son action, de son arrestation et de son procès

Après l’arrivée par bateau en Espagne d’un groupe éclaireur de sept personnes (« l’escadron 421 »), c’est un contingent de 177 personnes, entièrement composé de natifs d’origine maya qui avait prévu de les rejoindre en Europe pour des rencontres tous azimuts avec des centaines de groupes de solidarité, d’associations culturelles, de groupes artistiques, de syndicats, d’ONG etc. Mais il est toujours bloquée au Mexique : 62 de ses délégué·es n’ont toujours pas obtenu de passeport. Les personnes natives étant qualifiées par le ministère des Affaires étrangères mexicain d’extemporáneas, c’est-à-dire d’inopportunes, d’inconvenantes.

Elles sont aussi inopportunes pour le gouvernement français: le ministère des Affaires étrangères n’a toujours pas accordé de visas à ce jour. La délégation zapatiste du Congrès national indigène (CNI) et du Front pour la défense de la terre et de l’eau (FDT) des États de Tlaxcala, Puebla et Morelos, au Mexique, qui était attendue ce week-end sur l’ex-Zad de Notre-Dame-des-Landes n’a pas pu entrer en France. Un rassemblement avait été organisé le 30 juillet à Nantes, devant la préfecture pour exiger que la délégation zapatiste puisse entrer en Europe. Seules les sept zapatistes arrivés en Espagne ont pu rejoindre Notre-Dame-des-Landes.

L’arrivée de l’Escadron 421 en Espagne

Samedi 31 juillet, une manifestation de 10 000 personnes se déroulait à Nantes contre le pass sanitaire. Au cours de cette manifestation, des militants du collectif catholique intégriste « Civitas », visiblement bien organisés, ont attaqué un groupe de manifestant·es identifié·es comme antifascistes au moyen de matraques télescopiques, de poings américains et d’armes improvisées. Les manifestant·es et les antifascistes sont parvenu·es à se re-saisir rapidement et à repousser l’attaque. Les fascistes ont pu entrer sur le lieu de la manifestation avec leurs armes, malgré les contrôles de police et la surveillance. Leur attaque s’est déroulée à la faveur d’un gazage et d’une charge policière. Une fois les fascistes repoussés, les manifestant·es se ont dû subir une nouvelle charge de la BAC qui était restée passive durant toute l’attaque.

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Attaques néo-nazie et policière lors d'une manifestation contre le pass sanitaire à Nantes

Attaques néo-nazie et policière lors d’une manifestation contre le pass sanitaire à Nantes

Des responsables des syndicats CFE-CGC, CGT et Unsa du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, ont été interpellés vendredi matin à Orly, pendant une manifestation de salariés en grève, avant d’être relâchés en début d’après-midi. Les grévistes réclament le retrait d’un plan d’adaptation des contrats de travail, qui prévoit une baisse ou une suppression de primes. En cas de refus, les salariés risquent un licenciement. En fin de matinée, la présidente de la CFE-CGC d’ADP a été interpellée par la police, avec la responsable CGT à Orly et conduites au poste de police. Relâchées vers 14H00, elles sont convoquées le 23 août au commissariat. Le secrétaire général de l’Unsa d’ADP a lui aussi été interpellé avec deux responsables de la délégation CGT alors qu’ils faisaient un sit-in sur la route. À Roissy, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser des manifestants qui déambulaient sur les voies routières d’accès à l’aéroport.

Cinq personnes étaient jugées par la cour d’assises depuis le 21 juin 2021 à Pontoise. Elles ont été jugées pour des tirs d’armes à feu sur les forces de l’ordre à Persan et Beaumont-sur-Oise au cours des révoltes qui ont suivi la mort d’Adama Traoré 24 ans, le 19 juillet 2016, peu après son interpellation par les gendarmes. Parmi eux Bagui Traoré, le frère d’Adama. Il vient d’être acquitté (ainsi que deux autres prévenu·e·s) après quatre ans et cinq mois de prison préventive dans l’attente de son procès. Deux hommes ont été reconnus coupables d’avoir été auteurs de tirs et condamnés à douze ans de réclusion criminelle et huit ans de prison.

Vendredi soir, vers 22h30, à Redon (Ille-et-Vilaine), les gendarmes ont tenté d’empêcher l’installation d’une rave-party interdite et organisée en hommage à Steve Maia Caniço, jeune Nantais mort noyé dans la Loire, il y a deux ans, lors de la Fête de la musique, suite à une charge policière. Gérald Darmanin avait « donné consigne de fermeté ». Les forces de l’ordre ont lancé samedi peu après 17 heures une nouvelle opération d’évacuation des 1500 participants de la rave-party qui continuait de se tenir, en utilisant des gaz lacrymogènes, des LBD et des grenades de désencerclement. Au moins 25 cars de gendarmes mobiles et de CRS étaient positionnés aux abords du principal accès au site lors de l’opération.

Les interventions de vendredi et de samedi des forces de l’ordre ont fait de nombreux blessés et un mutilé (un jeune homme a perdu une main). Les forces de l’ordre se sont acharnées à détruire le matériel à coups de masse. Trois hommes, qui avaient été placés en garde à vue dans le cadre de la free party illégale de Redon (Ille-et-Vilaine), comparaîtront devant le tribunal correctionnel pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique», a annoncé dimanche soir le procureur de la République de Rennes

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Le 15 juin, six personnes ont été arrêtées simultanément dans plusieurs villages du Limousin. À Gentioux (Creuse), dans le hameau du Mont, vers six heures du matin, les voitures de police ont débarqué en nombre pour arrêter une habitante. Il s’agit de la directrice de l’école du village. Selon les soutiens qui sont arrivés sur place dans la matinée, alors que l’opération était encore en cours, des écussons de la SDAT (sous-direction anti-terroriste) ont été repérés sur les uniformes des forces de l’ordre, dont plusieurs membres étaient armés et cagoulés. Les proches de l’institutrice arrêtée qui protestaient ont été gazés. Cette opération serait en liaison avec l’incendie, il y a cinq mois, du relais de radio-télévision des Cars (Haute-Vienne), et avec les incendies qui ont détruit des véhicules appartenant à Enedis (impliqué dans le l’énergie nucléaire), en février 2020, à Limoges.

 

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Jeudi 17 juin, le procureur de Rennes concluait que Steve Maia Caniço était tombé dans la Loire « dans le temps de l’intervention de la police ». L’analyse de « relevés techniques » dans le cadre de l’information judiciaire a « permis de situer le moment de la chute dans la Loire à 4 heures et 33 minutes », c’est-à-dire deux minutes après le début de l’usage de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. En cela, ces conclusions diffèrent de celles produites par l’enquête de l’IGPN (inspection générale de la Police nationale). Le procureur a annoncé la convocation en juillet de six personnes dont le commissaire en charge du dispositif et la maire de Nantes.

Charge policière à Nantes lors de la manifestation pour Steve (image d'archive)

Ikea est condamnée en France à une amende d’un million d’euros pour recel de collecte de données à caractère personnel. L’ancien PDG d’Ikea France a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50.000 euros. Au coeur de ce « système d’espionnage » selon les termes du parquet de Versailles, l’ancien directeur de la gestion des risques qui a notamment reconnu avoir eu recours à une fausse caissière, infiltrée pour « prévenir » en cas d’actions syndicales jugées problématiques (voir notre article).

Dans le cas d’un dossier particulier, l’ancien directeur a reconnu sollicité le patron d’une société privée d’investigation dont Ikea France était cliente. Ce dernier, ancien membre des renseignements généraux, est accusé de s’être renseigné sur de nombreux salariés d’Ikea France en ayant recours au STIC, un vaste fichier policier qui permet de connaître le passé judiciaire des individus, au-delà même des condamnations. Des données pourtant strictement confidentielles. Il conteste  ces accusations mais l’enquête a montré qu’un policier avait bien consulté, en 2010, le STIC au sujet de 20 salariés d’Ikea. Les recherches d’antécédents judiciaires ne visaient pas seulement des salariés, mais aussi des candidats à l’embauche.

La grève de 2010 chez IKEA

La grève de 2010 chez IKEA

 

Jeudi 17 juin 2021, Claude Levy, responsable syndical de la CGT HPE, passera au tribunal correctionnel de Bobigny. Il est accusé de diffamation par la gouvernante générale de l’hôtel Ibis. Ce procès se tient après une victoire du syndicat sur la direction de l’hôtel (voir notre article). Un rassemblement est organisé dès 12h30 devant le tribunal de Bobigny (173 Avenue Paul Vaillant Couturier).