La police a entrepris hier soir d’évacuer la place de la Bastille où s’étaient regroupés un millier de jeunes sur le modèle des « indignés » espagnols, contre « le chômage, la précarité et la corruption ». Sous les huées des manifestants, ils ont démonté peu avant 21h30 les tentes qui y avaient été installées et fait descendre les jeunes qui s’étaient juchés sur les marches de l’Opéra Bastille. Cette évacuation se déroulait sans violence. Les forces de l’ordre tentaient également d’encercler les groupes de manifestants et de les évacuer de la place.

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A 9 heures ce matin, une cinquantaine de militants s’étaient donné rendez-vous à Paris, sur la Place de la Rotonde, dans le but de mener une action coup de poing contre le sommet du G8 qui se tient actuellement à Deauville. Selon le communiqué diffusé sur internet, le groupe devait se rendre devant un lieu symbolique de la finance et du capitalisme pour dénoncer le système. A 9h15, toujours sur la place, le groupe s’est fait encerclé par plusieurs dizaines de CRS et tous les militants ont été emmenés au commissariat.

Néanmoins, un autre groupe d’une vingtaine de personnes, qui s’étaient donné rendez-vous ailleurs, est parvenu à occuper les locaux de l’agence de notation Standard’s and Poor. Sous l’oeil d’un large contingent policier, les manifestants sont entrés dans les locaux, ont distribué des tracts, ont déplacé des meubles et ont jeté de faux billets de banque et des billes de peinture qui ont maculé le sol. Après une heure, les militants ont quitté l’immeuble, suivis de près par la police.

Cinq membres présumés d’ETA ont été condamnés ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris. Zigor Garro Perez, alias ‘Tonino’, sa compagne et deux autres hommes avaient été interpellés fin novembre 2006 dans le sud de la France. Le cinquième avait lui été interpellé le 26 juillet 2007 dans le sud-ouest. Ils étaient soupçonnés d’avoir acheté du matériel explosif à partir de comptes ouverts sous de fausses identités et avec de faux papiers et d’avoir fabriqué et stocké des explosifs.

‘Tonino’, ancien chef présumé de l’appareil logistique d’ETA écope de dix ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste et d’une peine supplémentaire de six moi pour usurpation d’identité. Les quatre autres inculpés, dont un échappe toujours à la justice, ont été condamnés à des peines allant de trois à neuf ans d’emprisonnement. Tous ont été reconnus coupables d’escroquerie, de recel, de vol, de détention de faux documents et de fausses plaques d’immatriculation, de fabrication d’engin explosif et d’association de malfaiteurs à visée terroriste. Outre leur condamnation, ils se sont tous les cinq vu signifie une interdiction définitive du territoire français.

Jeudi et vendredi, Deauville accueille le sommet du G8. A cette occasion, la ville a été radicalement transformée par un énorme dispositif sécuritaire. Plus de 12.000 hommes (policiers, gendarmes, militaires) seront mobilisés. Un drone, une trentaine d’hélicoptères, deux batteries de missiles sol-air et plusieurs bâtiments de la Marine Nationale ont été envoyés dans le secteur qui a été divisé en trois zones. Zone 1, dite sanctuarisée, qui couvre huit hectares et sera entièrement interdite aux voitures. Zone 2, un peu plus large et accessible aux véhicules munis d’un badge, et uniquement aux délégations, aux journalistes et aux riverains autorisés après enregistrement. La zone 3, beaucoup plus large, englobe les deux autres dans un rayon de vingt kilomètres, et sera ouverte à la circulation sous étroite surveillance. La gare, l’aéroport et les ports de Deauville et de Trouville seront fermés. Les autorités affirment craindre tout particulièrement d’éventuelles actions des militants qui se sont réunis au Havre et ont prévu diverses manifestations.

Deauville G8

Deauville G8

A l’appel du collectif des tunisiens de Lampedusa, plus de 500 migrants tunisiens s’étaient rassemblés ce samedi à Paris. Depuis plusieurs semaines, ces migrants arrivés via Lampedusa sont chassés de tous les lieux où ils trouvent refuge (cf l’expulsion de l’avenue Bolivar). Lors de la dernière expulsion en date, plusieurs occupants ont été renvoyés en Italie, d’autres sont toujours détenus au centre de rétention. C’est pour dénoncer cette situation (l’accord de 2008 entre la France et la Tunisie est bafoué par le gouvernement qui s’était engagé à délivrer 9000 permis de séjour par an, et qui a récemment reconnu n’en avoir fourni qu’une petite partie) que ces 500 personnes s’étaient réunies. Mais elles ont été rapidement et brusquement dispersées par les forces de l’ordre, qui ont interpellé 15 Tunisiens et 51 militants. La police a justifié son déploiement en affirmant qu’il y avait sur place des éléments qu’elle voulait contrôler. Les manifestants se sont tous repliés vers le Square de la Villette (19è arrondissement) où ils campent depuis plusieurs semaines pour échapper aux interpellations.

Le 4 mai, juste avant 14h, près de 300 policiers (dont un hélicoptère de la Sécurité civile équipé de deux caméras) sont intervenus à la demande de la mairie de Paris pour expulser le 51 avenue Bolivar, et y rafler les Tunisiens du Collectif de Lampedusa à Paris. La porte a tenu un peu de l’extérieur en résistant aux gendarmes mobiles, et surtout de l’intérieur, où la soixantaine de sans-papiers et la vingtaine de camarades revenus ou restés dedans pour défendre le lieu ont tenu la porte en une mêlée humaine renforcée de planches-portes/boucliers. Les gendarmes mobiles ont finalement forcé cette résistance. Un premier groupe s’est réfugié dans les étages, un second avec la plupart des compagnons et camarades en sous-sol. Ce second groupe, voyant que la porte n’était tenue que par quatre policiers en civils, a lancé une contre-charge vers la sortie. Quelques tunisiens sont parvenus à s’échapper avec eux, avant que les policiers à l’extérieur ne les arrêtent.

Plus de 100 Tunisiens ont été embarqués, plus une quinzaine de camarades arrêtés lors des échauffourées qui ont suivi. Une grosse centaine de manifestants a tenu bon face aux policiers. Il y a eu une tentative avortée de bloquer le premier des cars emmenant les Tunisiens. Les lignes de CRS se sont renforcées peu à peu, encadrant les manifestants contre les grilles du parc des Buttes Chaumont. C’est quand les trois employés de la Sécurité de la Ville de Paris ont voulu fermer la grille et en ont été physiquement empêchés, que les CRS ont chargé. Tout le monde restant a quand même réussi à rentrer dans le parc. Le ministre de l’intérieur Guéant était venu en personne à la mairie du XIXe juste avant l’opération. La préfecture parle de 138 interpellés.

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Depuis quelques mois, quatre des mis en examen dans l’affaire Tarnac subissent des pressions et une surveillance policière ‘discrète’. Hier, dans un interview à la presse, il ont parlé d’allers et venues devant leurs domiciles, de photos au téléobjectif aux terrasses des cafés, de contrôle d’identité prolongé,… Au mois de mars, deux membres du comité de soutien aux inculpés de Tarnac (non poursuivis) ont découvert, lors de l’entretien routinier de leur voiture, un boitier noir dans les grilles de ventilation de la batterie. A l’intérieur, deux circuits imprimés comprenant une antenne passive, un dispositif de géolocalisation et une carte SIM. Le tout relié par des fils au système électrique.

Alexandre Moumbaris est un militant et journaliste internationaliste qui a été condamné à 12 ans de prison en Afrique du Sud en 1972 pour avoir soutenu la résistance anti-apartheid. En 1979, avec ses compagnons d’infortune, il parvient à s’évader de la prison de haute-sécurité de Pretoria. Après s’être installé à Paris, il a fondé la revue BIP (Bulletin d’information presse). Durant les années 90, il subit nombre de gardes à vue, de filatures, de tracasseries et d’intimidations pour avoir sympathisé avec les révolutionnaires turcs.

C’est aujourd’hui son combat contre un autre régime d’apartheid, celui d’Israël, qui lui vaut d’être persécuté par l’Etat français. C’est parce qu’ il avoir publié un compte-rendu de la campagne BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction) visant l’état sioniste qu’Alexandre Moumbaris a été convoqué au Tribunal d’instance pour « appel public à la discrimination ».

Lien vers l’article qui vaut à Alexandre Moumbaris d’être poursuivi

Lien vers le site du BIP

Le 14 avril dernier, Le Jura Libertaire publiait un courriel reçu, relatant l’inscription de slogans de solidarité sur la façade du vice-consulat d’Italie à Bordeaux. Le mercredi 27 avril, deux personnes au moins ont été auditionnées en Périgord — sur la base de l’adresse IP de publication sur le serveur de leur blog —, lors d’une perquisition de flics de Bordeaux. Deux PC ont été saisis.

Il y a trois semaines No Border a publié plusieurs vidéos qui montrent la violence, les harcèlements sexuels, les insultes, les destructions des caméras. Dans des vidéos qui ont été largement visionnées (voir les liens ci-dessous) on voyait des officiers de la PAF arriver à l’African House au petit matin et réveiller les migrants avec Le dimanche à Bamako.
Jeudi 21, lors d’une rafle brutale de la police à l’African House (rue Descartes), plus de 20 réfugiés principalement soudanais qui vivaient dans le squat ont été arrêtés. Trois activistes du No Border ont également été arrêtés. Deux d’entre eux qui filmaient le raid ont été violemment attrapés et jetés au sol par la PAF et les CRS. Les policiers ont détruit une des caméras et effacé les vidéos sur la seconde. «Cela ressemblait avant tout à une revanche suite à la publication des vidéos de No Border sur les sites Rue 89 et les Inrockuptibles qui dénonçaient les harcèlements policiers à Calais», a dit un No Border activiste. Les No Border ont passé neuf heures en garde à vue et ils ont plusieurs charges à leur encontre : occupation illégale, résistance avec violence en réunion… le procès aura lieu le 12 juillet à Boulogne-sur-Mer.

La première des vidéo

La deuxième des vidéos

Le troisième des vidéos

La quatrième des vidéos