Le soir du jeudi 2 février, plus de 200 personnes se sont réunies dans le 8e arrondissement de Marseille pour faire front contre l’implantation du local de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Avant même le début du rassemblement des CRS étaient présents en nombre autour du local et ont tenté de repousser les manifestants avec une salve de gaz lacrymogènes. Les manifestants sont parvenus à se rapprocher du bâtiment, où plusieurs banderoles de Reconquête étaient visibles à l’étage, et ont commencé à entonner des slogans : « Massilia, Massilia, Antifascista ! ». Peu après, les policiers ont commencé à charger frontalement. En moins d’une heure, les manifestants ont été repoussé au rond-point du Prado. Au moins trois interpellations sont à dénombrer. Les personnes arrêtées ont été mises en garde-à-vue.

 

Jeudi matin, à Antony, les abords du lycée Descartes ont été le théâtre de heurts entre forces de l’ordre et les jeunes qui voulaient bloquer l’établissement pour marquer leur hostilité à la réforme des retraites. C’est quelques minutes avant le début des cours, aux environs de 7h45, que les policiers ont été appelés après l’installation d’un début de barricade devant les portes du lycée. Le lycée a vite été dégagé mais la tentative de blocage a viré à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Des mortiers et des feux d’artifice ont notamment été tirés en direction des fonctionnaires de police. Trois policiers se sont déclarés légèrement blessés et deux personnes soupçonnées de tirs de mortier ont été interpellées avant d’être placées en garde à vue.

Huit militants kurdes ont été arrêtés lors de perquisitions à leur domicile ce matin à Marseille et Marignane. Les charges seraient liées aux manifestations du 23 et 24 décembre consécutives à l’attaque du 23 décembre à Paris qui a causé la mort de trois personnes (et en blessant trois autres) près d’un centre culturel kurde. Un rassemblement spontané et donc non-déclaré avait été organisé à Marseille. Des heurts avaient eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants devant la préfecture, place Félix-Baret. Quelques projectiles avaient été lancés sur les policiers et quatre personnes avaient immédiatement été interpellées. Les huit personnes arrêtées ce matin sont toujours en garde à vue ce soir. Un rassemblement a été organisé devant le commissariat cet après-midi (photo).

La mobilisation a été encore plus importante hier mardi que le 19 janvier, avec, au moins, 1,2 million de manifestants, au plus, 2,8 millions. À Paris, la mobilisation était encore plus nombreuse que celle du 19 janvier. Parti peu après 14h de la place d’Italie, le défilé syndical était précédé d‘un bloc de tête qui, à mi-parcours, dans le quartier de Montparnasse, s’est affronté aux forces de l’ordre. La vitrine d’une agence bancaire a été cassée, alors qu’une devanture de La Poste a été endommagée. Un quart d’heure plus tard, devant l’hôpital Necker, des manifestants ont installé des barricades avant d’être délogés par les forces de l’ordre. À son terminus, au pied de l’Hôtel des Invalides, place Vauban, la marche a été marquée par de nouveaux heurts vers 17h30. Des manifestants ont caillassé les forces de l’ordre dans un nuage de gaz lacrymogènes. A 19h, la police annonçait 30 interpellations depuis le début de la manifestation. Pour cette deuxième journée de mobilisation contre le projet du gouvernement, 4.000 policiers et gendarmes, dont 42 unités de forces mobiles, avaient été déployés dans la capitale.

MAJ

A Rennes également, des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers qui se sont échangés des tirs de lacrymogène et de projectiles. Après la fin officielle de la manifestation, des manifestants ont investi la place Sainte-Anne, en plein cœur de Rennes. La police a fait usage des grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser. Il y a eu plusieurs interpellations. Deux personnes ont également été arrêtées après des heurts à Lyon.

 

De nombreuses manifestations ont eu lieu toute la journée d’hier en France contre la réforme des retraites. D’après la CGT, il y a eu deux millions de manifestants dans toute la France dont 400.000 à Paris. Selon le ministère de l’Intérieur, 1,12 million de personnes ont manifesté en France. C’est plus que ce qui était prévu par les syndicats ou les autorités avant le début du mouvement, ce jeudi matin. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu à Paris, en début de soirée, alors que les derniers manifestants arrivaient place de la Nation. Des manifestants ont incendié plusieurs vélos en libre service. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, essuyant des jets de projectiles. Au cours de la journée, 44 personnes ont été interpellées pour port d’armes prohibé, outrage et rébellion et jets de projectiles notamment.

 

Des cocktails Molotov ont été lancés sur le consulat général de Turquie à Marseille la semaine passée, dans la nuit de jeudi à vendredi. Survenue aux alentours de deux heures du matin, l’attaque, menée par quatre personnes, est signalée à la police par des témoins, alertés par le bruit du verre brisé et les flammes s’élevant des murs de l’édifice, situé dans le 8e arrondissement. Ainsi alertés, deux agents de la BAC de la division sud de Marseille abordent deux personnes et entreprennent alors leur interpellation. Les deux hommes résistent, l’un d’eux parvient à s’échapper. Il rejoindra deux autres personnes et ce petit groupe fera l’objet d’une nouvelle intervention de la BAC qui ne parvient à arrêter qu’une de ces trois personnes. Les deux personnes interpellées sont des Kurdes inconnus de la police. Une enquête a été ouverte.

Les Gilets jaunes ont de nouveau manifesté ce samedi 7 à Paris pour protester contre la vie chère et la réforme qui fera passer l’âge de la retraite de 62 à 65 ans. Ils étaient plus de mille et la manifestation a démarré avec quelques heurts avec les forces de l’ordre en début d’après-midi. La manifestation est partie de la place Breteuil, dans le 7e arrondissement, en direction du boulevard de Bercy dans le 12e arrondissement, où se trouve le ministère des Finances, elle s’est déroulée dans le calme.

 

 

Un procès s’est tenu hier jeudi à à La Rochelle. Deux hommes comparaissaient pour des dégradations commises sur la réserve de Cram-Chaban (Charente-Maritime) le 6 novembre 2021. Le procureur de la République a requis à leur encontre des peines de cinq et six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars

Un autre procès s’est tenu aujourd’hui vendredi, cette fois à Niort. Cinq hommes étaient mis en cause pour leur participation à la manifestation survenue le 22 septembre 2021 à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Ce jour-là, en plein congrès de la FNSEA à Niort, le chantier de cette méga réserve d’eau pour l’irrigation, alors en construction, avait été envahi par des manifestants. Une bâche de protection et une pelleteuse avaient été endommagées (voir notre article). La salle du tribunal judiciaire de Niort était trop petite pour accueillir les quelque deux cents personnes du comité de soutien. La plupart d’entre elles, encadrées par un imposant dispositif de forces de l’ordre, sont restées devant le bâtiment. Les peines prononcées sont: Des peines de 2 mois de sursis simple à 6 mois avec sursis probatoire. Des interdictions diverses de territoire. Deux amendes pour refus de prise de signalétique ou d’ADN. Une relaxe. En novembre dernier, quatre autre manifestants avaient été condamnés à deux et trois mois de prison pour des dégradations (voir notre article).

Le 25 mars, une nouvelle manifestation d’ampleur est annoncée par les anti-bassines qui promettent une mobilisation inédite.

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Le Comité Vérité et Justice 31 appelle à un rassemblement de soutien à Mathieu Rigouste, militant et chercheur indépendant en sciences sociales. Passé à tabac par la police en 2013, il est aujourd’hui poursuivi pour « outrage, violences et rébellion ». Le jour de son procès le 05 janvier 2023, rassemblement de soutien devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse dès 13h (l’audience commence à 14h00) ce sera l’occasion de dénoncer toutes les violences d’État.

Lire l’appel

Le 7 mars dernier, l’avocat franco-palestinien Salah Hammouri avait été une nouvelle fois arrêté dans le cadre d’une détention administrative sans inculpation ni procès (voir notre article). Le 18 décembre, les autorités israéliennes d’occupation ont procédé à la dernière étape de la révocation de son droit de résidence. Elles l’ont ensuite expulsé de force, l’exilant en France. Une telle action constitue un crime de guerre, à savoir l’expulsion forcée d’un civil protégé du territoire occupé, tel que défini à l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève. Il s’agit d’une escalade de la pratique systématique par Israël du nettoyage ethnique des Palestiniens de Jérusalem occupée. Salah a été directement transféré de la détention avant expulsion à la prison de Hadarim à l’aéroport, menotté par les mains et les pieds et accompagné par trois agents des services de renseignement israéliens. Il a ensuite été embarqué sur un vol de El Al, à destination de Paris. Tout au long de ce voyage, Salah est resté enchaîné.