L’article 7 du projet de loi « relatif aux Jeux olympiques et paralympiques portant diverses autres dispositions », article autorisant l’expérimentation du traitement par des algorithmes des images captées par des caméras ou des drones, a été adopté, jeudi, par l’Assemblée nationale au terme de longues discussions. Ce projet, qui comprend l’expérimentation de la vidéosurveillance dite « intelligente » (donc signalant automatiquement, grâce à leur programme, des individus ou des comportements « suspects ») avait déjà été adopté par le Sénat.

« A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », a justifié le ministre de l’intérieur à propos de cette expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, le terme de « situation exceptionnelle » faisant référence aux JOP de l’été 2024. La mise en œuvre de cette technique ne concernera cependant pas que les Jeux : elle s’appliquera aux « manifestations sportives, récréatives ou culturelles » en général, qui « par leur ampleur ou leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes ».

Caméras de surveillance (archive)

Vincenzo Vecchi, l’ex-militant altermondialiste, coupable, selon la justice italienne, de « dévastation et pillage » lors des manifestations de Gênes en 2001, ne sera pas extradé vers l’Italie. La cour d’appel de Lyon, vers laquelle le dossier avait été renvoyé, a estimé ce vendredi que le mandat d’arrêt européen émis à son encontre n’était pas applicable. Après Rennes et Angers, c’est la troisième fois qu’une cour d’appel rend ce même verdict, le ministère public s’étant chaque pourvu en cassation – ce qu’il pourrait encore être tenté de faire.

libération de Vincenzo Vecchi

libération de Vincenzo Vecchi

Plus de trois millions de personnes ont manifesté dans plus de 300 villes de France pour cette 9e journée d’action contre la réforme des retraites, la première depuis que le gouvernement a utilisé une disposition constitutionnelle, le recours à l’article 49.3, pour faire passer le texte sans vote de l’Assemblée. A Paris, des affrontements ont éclaté en tête de la manifestation, banques et supermarchés et McDo ont été attaqués. Des incidents étaient toujours en cours en début de soirée.

A Rouen (nord-ouest), une manifestante d’une trentaine d’années, qui travaille avec des enfants handicapés, a eu un pouce arraché  par une grenade de désencerclement lancée par les forces de l’ordre. A Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif, saccageant l’accueil et brisant vitres et portes. A Lorient, le commissariat et les forces de l’ordre a été pris pour cibles par des manifestants. Des vitres du bâtiment ont été cassées par des jets de projectiles et le feu a été mis à l’entrée. Des affrontements ont aussi eu lieu à Rennes, Toulouse, Strasbourg, Lille et Bordeaux (où l’entrée de la mairie a été incendié).

La colère ne retombe pas. Contre la réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes étaient encore mobilisées ce mardi 21 janvier au soir, au lendemain de l’adoption définitive du texte à l’Assemblée nationale. A Paris, des tensions ont débuté autour de 20h30, place de la République, à la fin du rassemblement syndical. Jets de projectile et de grenades lacrymogènes ont été échangés. Plusieurs charges de police ont été menées sur la place quadrillée à ses extrémités par des unités de police et de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont procédé au total à 81 interpellations. Des petits groupes de manifestants se sont dispersés dans les rues proches de la place de la Bastille, où de nombreuses poubelles ont été brûlées. 109 personnes ont été verbalisées et les pompiers ont procédé à 89 interventions pour des départs de feu.

À Nantes, où 10.000 manifestants ont participé à un cortège avec des flambeaux, des gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l’ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier. Des slogans comme « 49.3 ça passera pas » ou « Macron ne comprend que l’émeute » ont été tagués. À Clermont-Ferrand, la fin d’un rassemblement a été marquée par une charge policière. Il y a eu d’autres manifestations à Grenoble, Rennes, Le Mans, Lille, etc.. Hors Paris, 47 personnes ont été interpellées dans la soirée et 55 policiers ont été blessés, notamment à Nantes et Lyon.

Au moins 142 personnes ont été interpellées, lundi soir à Paris, en marge des cortèges sauvages qui déambulent depuis le début de la soirée dans toute la capitale pour protester contre l’adoption de la loi sur les retraites par l’article 49.3. 2 000 policiers et gendarmes sont déployés pour venir à bout de ces manifestations non déclarées. Parti de la Place Vauban en fin d’après-midi, le cortège s’est dans un premier temps dirigé vers la Gare Saint-Lazare avant de rejoindre le quartier de l’Opéra. Le défilé s’est ensuite rendu aux abords du Louvre, de la place de la République et de Châtelet, en plusieurs petits groupes. Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d’importantes perturbations du trafic à Rennes. En attendant une nouvelle journée d’actions le 23 mars à l’appel de l’ensemble des syndicats, la grève s’est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes. Depuis jeudi, plus de 600 personnes ont été interpellées pour leur participation au mouvement de contestation.

Hier vendredi, peu avant 9 h, Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines, non merci ! (BNM) était convoqué pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion le 30 octobre 2022 à Sainte-Soline ». Il est ressorti huit heures et demie plus tard du palais de justice libre mais placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 8 septembre. D’ici là, il lui est interdit de se rendre à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon, cibles des manifestations des 24, 25 et 26 mars. « Il s’agit d’une opération qui vise à nous intimider. Les faits qui me sont reprochés datent d’il y a six mois et on me convoque une semaine avant la prochaine manifestation », a-t-il réagi dès sa sortie du palais de justice. Durant son audition, raconte-t-il, il s’est contenté d’un laconique « 49.3 » quand il n’a pas voulu répondre.

Ce sont les gendarmes de la section de recherches de Poitiers et de la brigade de recherches de Niort qui l’ont placé en garde à vue. Pour des faits remontant au 2 octobre, il est retenu contre lui « la participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions de biens, la menace de dégradation ou détérioration avec ordre de remplir une condition, un acte de vol, la dégradation ou la détérioration légère d’un bien par inscription, signe ou dessin ». Pour les faits des 29 et 30 octobre, il est poursuivi pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou des destructions ou dégradations de biens » et pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Tout au long de la journée, policiers et CRS ont bouclé le quartier du palais de justice. Une centaine de manifestants s’est relayée, tenus à distance par des grilles.

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« En raison de risques sérieux de troubles à l’ordre et à la sécurité publics (…) tout rassemblement sur la voie publique place de la Concorde et à ses abords ainsi que dans le secteur de l’avenue des Champs-Élysées est interdit », a déclaré la préfecture de police de Paris. « Les personnes qui tenteraient de s’y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l’ordre » a-t-elle ajouté. La place avaient été le lieu de rassemblement contre le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Ces rassemblements avaient donné lieu à des affrontements. A Lyon des manifestants ont fait irruption dans une mairie d’arrondissement et ont essayé de mettre le feu, mais la police a rapidement éteint l’incendie et arrêté six personnes. D’autres incidents ont eu lieu dans la ville qui ont donné lieu à 36 interpellations. A Strasbourg aussi, les forces de l’ordre sont intervenues contre des manifestants après un rassemblement contre la réforme des retraites et le recours à l’article 49.3.

Aujourd’hui, 16 mars, le gouvernement français a passé la réforme des retraite via l’article 49.3 de la constitution permettant au gouvernement de faire adopter un texte sans vote au Parlement. Des manifestations se sont organisées rapidement dans toutes les villes de France. À Paris, un rassemblement autour de la place de la Concorde. Des manifestants ont défilé dans les rues se rapprochant de l’Élisée. La police et la gendarmerie ont été mobilisées en force avec la BRAV (brigades mobiles à moto) en soutien. Jusqu’à présent près de 120 personnes ont été interpellées à Paris. Pour ralentir les policiers et gendarmes, les rues ont été bloquées par des feux dans les rues, sur des véhicules, poubelles et mobiliers urbains. Les forces de l’ordre sont entrées en action, notamment avec des canons à eau. Leurs charges et l’utilisation de gaz lacrymogènes ont éloigné les manifestants du pont qui mène à l’Assemblée nationale (photo), et les ont repoussés de l’autre côté de la place. Les manifestations se poursuivent.

Des affrontements ont aussi éclaté dans d’autres villes. A Nantes, où environ des milliers de personnes se sont rassemblées en début de soirée, les forces de l’ordre ont charge, faut usage de gaz lacrymogène et essuyé des tirs de cocktails Molotov et de feux d’artifices. A Rennes, une manifestation a marché jusqu’à la mairie qui a eu ses vitres brisées. Il y a eu cinq interpellations. A Marseille sur la Canebière, où des jeunes manifestants ont fracassé la vitrine d’une agence bancaire et un panneau publicitaire aux cris de « à bas l’Etat, les flics et le patronat ». Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens et Lille. A Dijon, il y a aussi eu des affrontements.

 

La jeunesse marseillaise continue de se mobiliser contre la réforme des retraites en organisant de blocus de ses lycées. Hier lundi, au lycée Jean-Perrin (photo), dans le 10e arrondissement de Marseille, confronté au blocus de l’établissement, la direction a contacté les forces de l’ordre. S’en sont suivis des affrontements entre la police et les jeunes au terme desquels trois lycéens de Jean-Perrin ont été arrêtés. Deux autres élèves, issus des lycées Ampère et Marcel-Pagnol ont également été placés en garde à vue.

Le 8 mars, au lendemain de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, une cinquantaine de manifestants ont levé les barrières du péage du viaduc de Millau, laissant les automobilistes circuler gratuitement. Tenue secrète jusque dans les derniers instants, cette opération a toutefois été marquée par l’intervention particulièrement violente des forces de police. Deux manifestants ont été interpellés, un autre, blessé, a été hospitalisé.